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Il compte une population de 60 000 individus et a pour ch.-l. Bœszœrmeny. Les Haïdouks jouissent de grands privilèges, mais ils sont tous astreints au service de la cavalerie; ils sont armés et costumés comme les hussards. — A l'exemple des magnats hongrois, qui ont des Haïdouks dans leur suite, plusieurs souverains et ambassadeurs étrangers ont pris à leur service des domestiques de haute taille habillés comme les Haïdouks : c'est ce qu'on appelait heiduques sous Louis XIV.

HAÏG, père de la nation arménienne, descendait de Japhet par Gomer et Thorgom. D'après la tradition arménienne, il prit part à la construction de la tour de Babel; mais, dans la suite, ne voulant pas obéir à Bélus, il se rendit, avec 300 personnes de sa famille, en Arménie, son pays natal, dont il soumit les indigènes. Bélus lui déclara la guerre, et, dans une rencontre qui eut lieu sur les bords du lac de Van, Haïg le tua d'un coup de flèche. Depuis il resta maître du pays. On le fait vivre 400 ans et mourir l'an 2265 av. J.-C. C'est de son nom que les Arméniens se sont appelésHaïk, et l'Arménie Haïasdan.

HAILLAN (GIRARD, seigneur du). V. DU HAILLAN.

HAIMBURG, Carnuntum? v. de l'archiduché d'Autriche, à 44 kil. S. E. de Vienne, sur la riv. dr. du Danube : 2700 hab. Manufacture de tabac.

HAI-NAN, île de la mer de Chine (Kouang-toung ou Canton), à l'E. du golfe de Tonkin, n'est séparée du continent chinois que par un canal de 17 kil. : 270 kil. sur 130; env. 1 000 000 d'hab. ; ch.-l. Khioung-tcheou. Habitants enclins a la piraterie. — Les Chinois abordèrent pour la 1re fois dans cette île env. 108 ans av. J.-C, et ne tardèrent point à la soumettre. Cependant il y a encore dans l'intérieur des tribus indépendantes et presque sauvages.

HAINAUT, Hanagavensis comitatus, prov. du roy. de Belgique, bornée au N. par les deux Flandres et le Brabant mérid., à l'E. par la prov. de Namur, au S. et à l'O. par la France : 100 kil. de long sur 50 de large; 800 000 hab. ; ch.-l., Mons. Le Hainaut se divise en 6 districts (Ath, Charleroi, Mons, Soignies, Thuin et Tournay). Il est arrosé par la Haine, qui lui donne son nom, par l'Escaut, la Dendre et la Sambre. Au S. E. le sol est montueux; ailleurs il est plat, mais bien cultivé, et produit en abondance blé, légumes, lin et chanvre, fruits, houblon et fourrages; excellents pâturages. Le district de Mons renferme d'immenses mines de houille; il y a aussi des mines de fer et de plomb, des carrières d'ardoise et de marbre. Industrie active : métallurgie, brasseries, faïenceries; verrerie, toiles, tissus de laines, et dentelles. — Le Hainaut fut primitivement habité par les Nerviens : il n'a pris le nom de Hainaut que dans le VIIe siècle. Dès le Ve siècle, il eut des comtes particuliers; mais ils ne devinrent héréditaires qu'en 860, à partir de Régnier, mort en 916. Au XIIe s., Baudouin réunit par mariage le Hainaut et la Flandre, et dès lors ces deux pays eurent la même destinée. Le Hainaut fut occupé en 1427 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne; il passa, avec la succession des ducs de Bourgogne, dans les mains de l'Autriche; le traité des Pyrénées (1659) et celui de Nimègue (1678) en cédèrent à la France la partie mérid., qui forma le Hainaut français (capit. Valenciennes; autres villes : Condé, Maubeuge, Le Quesnoy, Landrecies, Avesnes, Givet, Charlemont, Philippeville) ; le reste fut donné à l'empereur et prit le nom de Hainaut autrichien. En 1793, les Français s'emparèrent du Hainaut autrichien et en firent le dép. de Jemmapes. En 1814, le Hainaut forma une prov. du roy. des Pays-Bas, et en 1830 il resta à la Belgique. Reiffenberg a donné l’Histoire du comté de Hainaut.

HAINAUT (Jeanne, comtesse de), fille de Baudouin, comte de Flandre, 1er empereur français à Constantinople, fut, ainsi que Marguerite, sa sœur, amenée à la cour de France lorsque son père eut été fait prisonnier par le roi des Bulgares (1206), et fut mariée en 1211 à Fernand, fils de Sanche I, roi de Portugal, par Philippe-Auguste, qui exigera même temps la cession des villes d'Aire et de St-Omer, partie de la dot de la comtesse. Fernand, peu après son mariage, se révolta au sujet de cette cession et se ligua contre le roi de France avec Jean sans Terre, roi d'Angleterre; mais il fut défait à Bouvines (1214), fait prisonnier et enfermé à la tour du Louvre. Jeanne régna seule sur la Flandre. Elle jouissait paisiblement de ses États, lorsqu'en 1225 le bruit courut que Baudouin, son père, qu'on avait cru mort, allait reparaîtra. Il parut en effet un Baudouin, qui voulut se faire passer pour le comte de Flandre ; mais l'imposture fut bientôt reconnue, et l'imposteur fut pendu à Lille en 1226. Cet évènement a fait peser sur Jeanne d'horribles soupçons que rien ne justifie. Cette princesse mourut en 1244 sans postérité.

HAINE, riv. de Belgique (Hainaut), passe près de Mons et se jette dans l'Escaut près de Condé, après un cours de 80 kil. Le Hainaut en tire son nom.

HAINICHEN, v. du roy.de Saxe, à 15 kil. O. N. O. de Freyberg; 3500 hab. Patrie de Gellert.

HAÏTI (c.-à-d. Pays montagneux dans la langue caraïbe), l’Hispaniola de Christ. Colomb, l'île St-Domingue des Français, grande île de la mer des Antilles, au S. E. de Cuba et à l'E. de la Jamaïque, a env. 660 kil. de long sur 260 de large, et près d'un million d'hab. On y distingue la partie française, à l'O., et la partie espagnole, à l'E. La partie franç. a pour capit. Port-au-Prince. L'île entière est divisée en 6 dép. : Ouest, Sud, Artibonite, Nord, Nord-Est, Sud-Est, qui ont pour ch.-l. Port-au-Prince, les Cayes, les Gonaïves, le Cap-Haïtien, Santiago, Sto-Domingo. L'île se termine à l'E. par le cap Engagno, et à l'O. par 2 prolongements, entre lesquels se trouvent le golfe et l'île de Gonave. Le pays est traversé de l'E. à. l'O. par les monts Cibao, riches en mines d'or, d'argent, de cuivre, de mercure; le pic le plus élevé a 2400m; au S. E. s'étendent de grandes plaines qui nourrissent d'immenses troupeaux. De nombreuses riv. (l'Artibonite, la Youna, la Neyba, l'Ozama, le grand Yaque) rendent le sol très-fertile (surtout en café, canne à sucre, coton, tabac, bois d'acajou, de campêche), mais le climat est humide et malsain. Le gouvt a été successivem. républicain et monarchique. Un sénat et une chambre de représentants concourent à la confection des lois. La langue française est la langue officielle; on parle espagnol dans la région orientale de l'île. Le Catholicisme est la religion de l'État; les autres religions sont tolérées. — Cette île fut découverte par Christ. Colomb le 6 déc. 1492 et fut le siège du 1er établissement européen en Amérique. Les Espagnols y fondèrent en 1495 Santo-Domingo, dont la prompte prospérité fit donner à toute l'île le nom de St-Domingue. Ils eurent bientôt soumis les indigènes qui étaient de race caraïbe; mais les mauvais traitements qu'ils leur firent subir ne tardèrent point à les faire décroître à tel point qu'à peine il restait 150 naturels au milieu du XVIe siècle. La colonie n'avait encore que peu d'importance lorsque l'amiral anglais Drake la ravagea en 1586. Au milieu du XVIIe siècle (vers 1640), des boucaniers qui s'étaient établis dans l'île de la Tortue, près de la côte septentrionale d'Haïti, dévastèrent les établissements espagnols, et, après avoir été reconnus par le gouvt français, ils finirent par s'établir dans la partie occidentale de l'île ; le traité de Ryswick, en 1697, céda définitivement cette partie à la France. La colonie française s'accrut rapidement et prospéra tellement qu'en 1789 on y comptait 7800 plantations et 600 000 habitants (dont 500 000 esclaves), tandis que la partie espagnole comptait à peine 125 000 âmes. L'excès même de sa prospérité causa sa ruine : ses nombreux esclaves, traités avec trop de rigueur, se révoltèrent en 1722; cette 1re tentative fut facilement réprimée; mais l'Assemblée nationale ayant, par un décret du 28 mars 1790, appelé les hommes de couleur à partager les droits politiques, les noirs profitèrent des