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de Montgomery à l'E., de Cardigan au S., de Caernarvon au N. O., et la mer d'Irlande à l'O.: 90 kil. sur 44; 36 000 hab.; ch.-l., Bala ou Dolgelly. Montagnes, sites pittoresques, sol varié; peu d'industrie.

MÉRITE MILITAIRE (Ordre du), ordre institué par Louis XV en 1759 pour récompenser les services des officiers étrangers employés dans l'armée française, qui, en leur qualité de protestants, ne pouvaient être chevaliers de St-Louis. L'insigne était une croix d'or émaillée à 8 pointes et cantonnée de fleurs de lis; d'un côté, il y avait une épée en pal avec cette devise : Pro virtute bellica; de l'autre : Ludovicus XV instituit. Louis XVIII remit cet ordre en vigueur en 1824; il a disparu en 1830.

Il existe aussi des ordres du Mérite en Prusse, en Bavière, en Saxe, à Bade, en Wurtemberg et à Rome. Ce dernier, institué en 1847 par le pape Pie IX, a pour insigne une étoile d'or, avec cet exergue : Virtuti et Merito; il peut être conféré aux étrangers. Il est plus connu sous le nom d’Ordre de Pie IX.

MERLE (Jean Toussaint), auteur dramatique , né en 1785 à Montpellier, m. en 1852, fut quelque temps attaché à l'administration, mais la quitta pour se livrer tout entier à la littérature, et écrivit pour les journaux et pour les petits théâtres. Il a fait représenter plus de 120 ouvrages, comédies, drames, vaudevilles, composés le plus souvent avec quelques confrères, et dont plusieurs ont eu la vogue, entre autres le Ci-devant jeune homme, le Savetier et le Financier, le Bourguemestre de Saardam, Préville et Taconnet, et de nombreuses farces dont Jocrisse ou Cadet-Roussel étaient les héros. La plupart de ses pièces prouvent, avec un remarquable esprit d'observation , beaucoup d'invention, d'entente de la scène, et respirent une gaieté franche.

MERLERAULT (Le), ch.-l. de cant. (Orne), à 24 kil. E. d'Argentan; 1200 h. Bonneterie.

MERLIN, surnommé Ambrosius, personnage fameux dans les romans de chevalerie, naquit, à ce qu'on croit, au Ve siècle, dans les montagnes de la Calédonie (Écosse), vécut à la cour du roi Arthur, dont il fut l'ami et le conseiller, et s'éleva tellement au-dessus de ses contemporains par ses connaissances «t son génie, qu'on le considéra comme un magicien et un enchanteur. Selon la tradition, il était barde et lut converti au catholicisme par S. Colomban. Il mourut en Bretagne, dans la forêt de Brécheliant, victime d'un charme auquel il ne sut pas se soustraire; d'autres le font mourir dans l'île de Bardsey. On lui attribue un livre de Prophéties écrit originairement en langue celtique, qui a été traduit et commenté dans toutes les langues, notamment en latin par Geoffroy de Monmouth, et en français, dès 1498, par Robert de Borron. Th. Heywood a donné une Vie de Merlin, Londres, 1641. M. Hersart de Villemarqué a publié en 1861 : Myrdhinn ou l'Enchanteur Merlin, son histoire, ses œuvres, son influence. Il existe un vieux roman intitulé : Merlin l'Enchanteur, qui a été mis en français moderne par Boulard, Paris, 1797. Edg. Quinet a donné un roman sous le même titre.

MERLIN (le comte), dit Merlin de Douai, jurisconsulte, né en 1754 à Arleux en Cambrésis, m. en 1838, occupait le 1er rang au barreau de Douai en 1789. Nommé député aux États généraux, il fut un des membres les plus laborieux de l'Assemblée constituante. Il siégea ensuite à la Convention, prit place à la Montagne, vota la mort du roi, et eut une grande part à la loi des suspects, ainsi qu'à l'organisation du Tribunal révolutionnaire (1793). On lui doit la loi sur les successions et le code des délits et des peines, qui a été suivi jusqu'à la promulgation du code pénal (1811). Sous le Directoire, il fut ministre de la Justice (1795), puis de la police générale; il devint lui-même un des cinq directeurs après la journée du 18 fructidor (4 sept. 1797), à laquelle il avait contribué. Néanmoins il eut peu d'influence dans ce Conseil; il en sortit au 30 prairial (18 juin 1799). Après le 18 brumaire, il accepta des fonctions dans la magistrature, et devint procureur général à la Cour de cassation, fonctions qu'il remplit jusqu'en 1815. Exilé à cette époque, il alla se fixer dans les Pays-Bas; il ne rentra en France qu'en 1830. Il fut membre de l'Académie des sciences morales dès sa fondation. On doit à Merlin de savants ouvrages : Répertoire universel et raisonné de jurisprudence (qui avait commencé à paraître dès 1775 et dont la 4e édition fut publiée en 1812, 17 vol. in-4); Recueil alphabétique des Questions de droit (dont une 13e édit. a été publiée en 1819-20, 6 vol. in-4). Il a mérité par ses grands travaux d'être surnommé le Papinien moderne, le Prince de nos jurisconsultes. — Son fils, le général Eug. Merlin, né à Douai en 1778, m. en 1854, s'enrôla dès l'âge de 15 ans, fit avec distinction les campagnes de l'Empire et fut fait général en 1813. En 1815, à la 1re nouvelle du retour de Napoléon, il alla, seul avec un aide de camp et 2 gendarmes, prendre possession du fort de Vincennes. Laissé sans emploi sous la Restauration, il fut remis en activité en 1830, prit part au siége d'Anvers et fut nommé en 1838 pair de France.

MERLIN (Ant.), dit M. de Thionville, né à Thionville en 1762, m. à Paris en 1833. Avocat à Metz lorsqu'éclata la Révolution, il en adopta les principes avec passion, fut élu représentant de la Moselle à l'Assemblée législative et à la Convention, poursuivit à outrance la royauté, la noblesse et le clergé, fit décréter la confiscation des biens des émigrés, la déportation des prêtres insermentés et prit une grande part à la journée du 10 août. Envoyé en décembre 1792 en mission près de la garnison qui défendait Mayence, il s'y comporta vaillamment, mais sans pouvoir empêcher la reddition de la place (24 juillet 1793); il remplit l'année suivante une mission près de l'armée de Rhin et Moselle et y rendit de grands services. Au 9 thermidor, il prit parti contre Robespierre. S'étant opposé au consulat à vie, il fut laissé dans l'oubli. M. J. Reynaud a publié en 1880 Vie et Correspondance d'Ant. Merlin, 1 v. in-8.

MERLINO COCCAIO. V. FOLENGO.

MERMNADES, 3e dynastie des rois de Lydie, ainsi nommée de Gygès, fils de Mermnas, qui en fut le 1er roi, régna de 708 à 545 av. J.-C. Le dernier prince de cette dynastie fut Crésus. V. LYDIE.

MÉRODACH-BALADAN, roi de Babylone, régna après Nabonassar, vers 720 av. J.-C., eut des relations amicales avee Ézéchias, roi de Juda, fut renversé du trône en 709, réussit à s'y rétablir, mais fut chassé définitivement par Sennachérib en 702.

MÉRODE (comtes de), illustre famille belge qui fait remonter son origine à Ste Élisabeth de Hongrie et dont l'héritière épousa en 1179 Pierre Bérenger, 3e fils de Raimond Bérenger, roi d'Aragon et comte de Barcelone, a joué un grand rôle depuis la révolution de Belgique. Un de ses membres, Frédéric Ghislain de Mérode, après avoir héroïquement combattu les Hollandais dans les rangs du peuple, fut blessé à mort à Berchem en avant d'Anvers (1830). Un monument lui a été érigé dans la cathédrale de Bruxelles. — Félix, son frère, né à Maestricht en 1791, m. en 1857, membre du gouvernement provisoire en 1830, plusieurs fois ministre, puis sénateur, a été longtemps le chef du parti catholique en Belgique, et a puissamment contribué à l'établissement du gouvt constitutionnel, ainsi qu'à l'élection du roi Léopold. Il se désista du pouvoir en 1839 pour ne pas signer la cession du Limbourg et du Luxembourg. Le comte F. de Mérode avait épousé la fille du marquis de Grammont : un de ses fils, Charles, né en 1816, s'est établi en France et a été élu député au Corps législatif en 1852; un autre, Xavier, né en 1820, d'abord officier belge, est devenu ministre des armes du pape; enfin, sa fille a épousé le comte de Montalembert.

MÉROÉ, auj. pays de Chendi, contrée de l’Éthiopie, entre le Nil et l’Astaboras (Atbarah). Les anciens, qui croyaient que ces deux fleuves se réunissaient au S., en faisaient une immense île. Ce pays, qui avait pour capit. une ville nommée aussi Méroé, fut dès la