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Visconti, femme de Louis I d'Orléans, frère de Charles VI. Après la mort du dernier des Sforces, François Marie, en 1535, Charles-Quint investit de ce duché son fils Philippe II (depuis roi d'Espagne), 1540. Les successeurs de ce prince le possédèrent jusqu'en 1700. Pendant la guerre de la succession d'Espagne, l'Autriche s'empara du Milanais et les traités lui en confirmèrent la possession. Elle en céda néanmoins plusieurs parties au roi de Sardaigne pour prix de son concours aux deux guerres de succession d'Espagne et d'Autriche, notamment les provinces d'Alexandrie, de Valence, de Lomelline, le val de Sesia, Tortone, Novare, etc. Diminué ainsi d'un grand tiers, le duché de Milan comprenait encore : 1° le Milanais proprement dit (Milan, Monza, Merate, Cassano, Bicocca, Marignan); 2° partie du canton d'Anghiera; 3° Come et son territoire; 4° le Pavesan; 5° le Lodesan; 6° le Crémonais; le Mantouan y fut réuni en 1785. Le Milanais fut envahi par les Français à la fin du XVIIIe siècle : le traité de Campo-Formio (1797) le fit entrer dans la République Cisalpine, d'où il passa dans le roy. d'Italie (1805). En 1815 il fut donné à l'Autriche et forma la plus grande partie du gouvt de Milan dans le roy. Lombard-Vénitien. Enlevé à l'Autriche en 1859 par les armées combinées de la France et de la Sardaigne, il a été réuni en 1860 au royaume d'Italie. — Voici les noms des capitaines, seigneurs et ducs de Milan depuis 1257 :

1. Della Torre. J.-Galéas (duc à partir de 1395), 1378-1402
Martin, 1257 J.-Marie, 1402
Philippe, 1263 Philip.-Marie, 1412-1447
Napoléon, 1265-1277 3. Sforces.
2. Visconti. François, 1450
Othon, 1277 Galéas-Marie, 1466
Matthieu I, 1295 Jean-Galéas-Marie, 1476
Galéas, 1322 Ludovic ou Louis, dit Ludovic le Maure, 1494
Azzon, 1328 (Louis XII, roi de France), 1500
Luchin, 1339 Maximilien, 1512
Jean, 1349 (François I, roi de France), 1515
Matthieu II, 1354 François-Marie, 1521-35
Galéas II, 1356-1378
Barnabo, 1356-1385

MILANAIS, MILANEZ. V. MILAN (duché de).

MILANÈSE (le), peintre. V. FERRARI.

MILAZZO. V. MELAZZO.

MILBERT (J. Gérard), peintre naturaliste, né à Paris en 1766, m. en 1840, partit comme dessinateur avec l'expédition de Baudin aux terres australes (1800-1804), fut forcé par l'état de sa santé de s'arrêter à l'île de France, recueillit dans cette lie de précieux matériaux qu'il publia sous le titre de Voyage pittoresque à l'île de France (1812), alla ensuite explorer les États-Unis, et fit paraître de 1827 à 1829 l’Itinéraire pittoresque du fleuve Hudson et de l'Amérique du Nord.

MILET, Miletus, v. de l'Asie-Mineure, la plus célèbre des colonies ioniennes, était située sur la côte s occid. de la Carie, près du golfe Latmique, à l'extrémité S. de l'Ionie, au N. et près de la Doride. Elle était divisée par un mur en deux villes et avait 4 ports. Près et au S. de la ville était un temple célèbre d'Apollon Didyméen, avec un oracle confié à la garde des Branchides. Fondée par des Crétois, mais renouvelée par les Ioniens, elle était déjà puissante en 750 av. J.-C. et elle prit le premier rang dans la confédération ionienne par l'industrie, le commerce, la puissance politique, la richesse et le luxe : elle fonda près de 300 colonies, entre autres, en Égypte, Naucratis et Chemnis; sur les côtes de la Propontide et du Pont-Euxin, Cyzique, Sinope, Abydos, Istropolis, Tomi, Olbia ou Milétopolis, Apollonia, Odessus, Panticapée; elle tint jusqu'à 100 vaisseaux de guerre équipés, et fut sans contredit, du VIe au IVe siècle av. J.-C., la première puissance commerciale du monde ancien après Tyr et Carthage; mais les mœurs y étaient fort dissolues. Les laines et la pourpre de Milet étaient renommées. Thaïes vint vers 587 av. J.-C. se fixer dans cette ville; les philosophes Anaximandre et Anaximène, les historiens Hécatée et Cadmus, l'orateur Eschine, Aspasie, Aristide le conteur, y étaient nés : ce dernier est le 1er auteur de ces contes licencieux que l'antiquité appelait Milésiaques. — Après être restée longtemps indépendante, Milet fut prises et pillée par les Perses; en 504 av. J.-C., son gouverneur, Aristagoras, fit soulever toute l'Ionie contre Darius Ier, et par là provoqua les guerres Médiques. Dévastée par Alexandre, enlevée aux successeurs de ce prince par les Romains, Milet a été presque détruite par les Turcs ou les Mongols. Il ne reste que quelques ruines du temple d'Apollon, mais la ville même est ensevelie dans un lac formé par le Méandre. On a cru à tort en retrouver les ruines à Palatcha.

MILETO, v. d'Italie (Calabre Ultérieure IIe), à 16 k. N. E. de Nicotera; 2400 hab. Évêché. Presque détruite en 1783 par un tremblement de terre.

MILETOPOLIS. V. OLBIA.

MILEVIS. V. MILAH.

MILFORD, v. d'Angleterre (Pembroke), dans le pays de Galles, sur la baie de Milford-Haven, à 9 kil. N. O. de Pembroke; 6000 hab. Port vaste et sûr, l'un des meilleurs mouillages de l'Angleterre. Paquebots pour l'Irlande.

MILHAU ou MILHAUD, Æmilianum, ch.-l. d'arr. (Aveyron), dans l'anc. Rouergue, sur le Tarn, à 49 k. S. E. de Rhodez; 10 450 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége. Chemin de fer (pour Rhodez); rues étroites, mais bien bâties; église catholique, consistoire protestant, hôpital, fabriques de draps, serges et gants; tanneries; fromages, etc. — Ville jadis fortifiée et titre d'une vicomté; longtemps possédée par les Réformés, qui y tinrent de célèbres assemblées en 1574, 1575 et 1620. Prise en 1629 par Louis XIII, qui en rasa les fortifications. Patrie de Bonald.

MILHAU-LES-VIGNES, bg du dép. du Gard, à 7 k. S. O. de Nîmes; 1300 h. Vignes et eau-de-vie renommées.

MILIANA, Malliana, v. d'Algérie (prov. d'Alger),. ch.-l. de subdivision militaire, au pied du Djebel-Miliana et près du Chélif, à 120 k. O. S. O. d'Alger; env. 5000 h. Maisons couvertes en tuiles rouges; eau excellente. Nombreuses ruines. On croit que le fils de Pompée mourut dans cette ville. — Occupée en 1834 par Abd-el-Kader, à qui elle fut enlevée par le maréchal Valée en 1840. Érigée en commune en 1854.

MILIZIA (Francesco), architecte et écrivain, né en 1725 à Oria (Terre d'Otrante), m. à Rome en 1798, est surtout connu par les ouvrages qu'il écrivit sur son art. Les principaux sont : Memorie degli architetti antichi e moderni, Parme, 1781 (c'est une histoire de l'art par les monuments, en même temps qu'une biographie); L'arte di vedere nelle belle arti, Venise, 1781 et 1823, livre de critique, où sont appréciés avec autorité les travaux les plus célèbres; Principi d'Architettura, 1781, traité plein de science et de goût. Les deux premiers ont été traduits par Pommereul sous les titres d’Art de voir dans les beaux-arts, 1798, et d’Essai sur l'histoire de l'architecture, 1819.

MILLAS, ch.-l. de canton (Pyrénées-Orientales), sur le Tet, à 16 kil. O. de Perpignan; 1300 hab.

MILLEDGEVILLE, v. des États-Unis (Géorgie), capit. de l'État; 4000 hab. Arsenal, pénitencier, écoles; chemin de fer. Fondée en 1806.

MILLÉNAIRES, sectaires chrétiens qui croyaient qu'avant le jugement universel les élus demeureraient mille ans sur la terre pour jouir de toutes sortes de plaisirs. Cette opinion se répandit dès le Ier siècle, et elle s'est fréquemment reproduite depuis.

MILLER (Philippe), habile jardinier écossais, né en 1691, mort à Chelsea en 1771, a écrit : Dictionnaire du jardinier et du fleuriste, en angl., Lond., 1724; Catalogus plantarum officinalium quæ in horto botanico Chelseiano aluntur, 1730; Dictionnaire des jardiniers, 1731, trad. par Chazelles, 1785-88; Calendrier du jardinier fleuriste, 1732, in-8, etc.

MILLERY, bg de France (Rhône), à 16 kil. S. O. de Lyon; 1600 hab. Excellents vins rouges.

MILLESIMO, bg d'Italie (Piémont), sur la Ber-