Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(V. l'art. MINOS). Il fut tué par Thésée, qui avait réussi à pénétrer dans le labyrinthe, conduit par le fil d'Ariane. On pense que le prétendu taureau qui engendra le Minotaure n'était autre chose qu'un certain Taurus, général de Minos.

MINOUGAT, v. de Turquie. V. MENDVGHAT.

MINSK, v. de la Russie d'Europe, ch.-l. de gouvt, sur la Svislotch, à 910 kil. S. O. de St-Pétersbourg; 24 000 hab. Archevêché grec, évêché catholique; synagogue, gymnase. Draps, cuirs, chapeaux. — Minsk a fait jadis partie de la principauté de Polotsk, puis de celle de Smolensk; cette ville était, dans l'anc. roy. de Pologne, le ch.-l. d'un palatinat. Les Russes s'en sont emparés en 1656. — Le gouvt de Minsk a pour bornes ceux de Vitebsk au N., de Volhynie au S., de Mohilev à l'E., de Vilna et de Grodno à l'O. ; 1 200 000 h. Sol plat et assez fertile, arrosé par la Dwina, le Dniéper, le Niémen, le Pripet, la Bérésina et le canal Uginsky; il renferme de vastes marais.

MINTURNES, Minturnæ, auj. Trajetta, v. du Latium méridional, chez les Aurunci, entre Sinuesse et Caiète, près de l'emb. du Liris, qui y formait de vastes marais. Marius vaincu et fugitif se cacha quelques jours dans ces marais, mais il y fut découvert et jeté dans les prisons de Minturnes; toutefois, il parvint à s'en échapper, et s'enfuit en Afrique.

MINUTIUS RUFUS (M.), consul en 221 av. J.-C, soumit l'Istrie. Maître de la cavalerie sous le dictateur Fabius Maximus, il obtint de partager le commandement avec lui, mais il se laissa battre par Annibal, et ne dut son salut qu'à Fabius. Il périt l'année suivante à la bataille de Cannes.

MINUTIUS FÉLIX (M.), orateur chrétien du IIIe s., né en Afrique, vint à Rome et s'y acquit une grande réputation par son éloquence. Élevé dans le Paganisme, il embrassa le Christianisme et en devint un des plus zélés défenseurs. On a de lui un dialogue latin intitulé Octavius, dans lequel il fait disputer ensemble un chrétien de ce nom et un païen. Cet écrit a été longtemps regardé comme étant le VIIIe livre du traité Adversus gentes d'Arnobe; mais F. Baudouin reconnut l'erreur et publia l’Octavius à part, sous le nom du véritable auteur, Heidelberg, 1560. Il a été édité depuis par Gronovius, Leyde, 1709; Rigault, Paris, 1744; Lindner, Langensalza, 1760, et dans la Patrologie de l'abbé Migne; il a été traduit en français par Perrot d'Ablancourt, 1660; par l'abbé de Gouroy (dans les Apologistes chrétiens); par Ant. Péricaud, Lyon, 1825.

MINYEH, v. d’Égypte. V. MINIEH.

MINYENS, nom commun aux habitants d'Iolcos en Thessalie et à ceux d'Orchomène en Béotie. Les premiers le reçurent de Minyas, fils de Chrysès, un de leurs rois; les seconds le prirent, soit parce que leur ville possédait le tombeau de ce Minyas, tombeau qui était une des merveilles de la Grèce antique, soit parce qu'elle avait été bâtie par une colonie des Minyens d'Iolcos, sous la conduite d'Orchomène, un des fils de Minyas. On donne aussi quelquefois le nom de Minyens aux Argonautes, parce que Jason, leur chef, était d'Iolcos. — On doit à Ottfried Muller de savantes recherches sur les Minyens.

MIOLLIS (Alex. Franç.), général français, né à Aix en 1759, m. en 1828, combattit sous Rochambeau en Amérique, commanda les volontaires des Bouches-du-Rhône en 1792, fut fait général de brigade en 1795, se distingua en Italie et fut chargé d'occuper la Toscane après le traité de Campo-Formio. Gouverneur de Mantoue en 1806; il y fit élever un obélisque à Virgile. En 1807, il occupa Rome et l’État ecclésiastique, et il les gouverna jusqu'en 1814. C'est lui qui, en 1809, fit exécuter les ordres rigoureux de Napoléon contre le pape Pie VII.

MIONNET (Théodore), numismate, né en 1770 à Paris, m. en 1842 était fils d'un huissier-priseur. Son père ayant eu fréquemment occasion de vendre des médailles, il se familiarisa de bonne heure avec ces précieux restes de l'antiquité, fut, sur la demande de Barthélemy, attaché au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, en devint conservateur adjoint et fut admis en 1830 à l'Académie des inscriptions. On lui doit le classement des monnaies antiques de la Bibliothèque et la Description des médailles grecques et romaines, avec leur degré de rareté et leur estimation (6 vol. in-8, 1806-1813, suivis d'un Supplément, 9 vol., 1819-1837); il consacra trente ans à cette pénible tâche : aussi son ouvrage est-il le manuel indispensable de tout numismate.

MIOSSENS, Mille sancti, vge des B.-Pyrénées, à 26 kil. N. de Pau; 300 hab. Anc. ch.-l. d'un comté qui était possédé par la maison d'Albret.

MIOT DE MELITO (André Franç.), homme d'État et écrivain, né en 1762, m. en 1841, fut successivement commissaire des relations extérieures, ministre plénipotentiaire près le grand-duc de Toscane et ambassadeur en Sardaigne, commissaire-ordonnateur des guerres, puis administrateur général de la Corse. En 1806, il suivit à Naples Joseph Bonaparte, comme ministre de l'intérieur; il l'accompagna aussi en Espagne (1809), et rentra avec lui dans la vie privée (1813). Depuis, il se consacra tout entier aux lettres. En 1822, il publia une traduction d’Hérodote, 3 vol. in-8, et en 1838 une traduction complète de Diodore de Sicile, 7 vol. in-8. L'Académie des inscriptions l'avait admis dans son sein en 1835. Il a laissé des Mémoires qui n'ont été publiés qu'en 1858.

MIQUELETS, guérillas espagnoles qui s'armèrent en 1675 dans les Pyrénées, sur les frontières de la Catalogne et de l'Aragon, pour repousser une invasion des Français commandés par Schomberg, étaient ainsi appelées du nom d'un de leurs chefs, Miquelet de Prats. Louis XIV, pour les combattre, créa sous le même nom 100 compagnies de fusiliers de montagnes, qui faisaient, comme eux, la guerre de partisans.

On appelle aussi Miquelets les habitants des Pyrénées qui font métier de guides dans les montagnes. Napoléon I les organisa en 1808, pour les opposer aux guérillas espagnoles.

MIQUELON, île française de l'Amérique du N., dans le golfe St-Laurent, par 58° 15' long. O., 47° 4' lat. N., près de la côte S. de Terre-Neuve. A la France depuis 1763, sauf pendant les guerres de la Révolution. Cette île et la Petite Miquelon (au S. de la première) forment, avec l'île St-Pierre, une colonie soumise à un seul commandant. V. ST-PIERRE.

MIRABAUD (J. B. de), littérateur, né à Paris en 1675, m. en 1760, entra dans la congrégation de l'Oratoire, en sortit pour faire l'éducation des filles de la duchesse d'Orléans, publia quelques écrits qui le firent recevoir à l'Académie française, et devint en 1742 secrétaire perpétuel de cette compagnie. On a de lui des traductions de la Jérusalem délivrée du Tasse, 1724; du Roland furieux de l'Arioste, 1741; et un livre original, le Monde, son origine et son antiquité, 1751. Le fameux Système de la Nature du baron d'Holbach fut publié sous le nom de Mirabaud peu après sa mort : ce ne pouvait être que par dérision qu'on avait usurpé le nom d'un homme aussi inoffensif. D'Alembert a prononcé l’Éloge de Mirabaud.

MIRABEAU, vge de France (Vaucluse), à 30 kil, S. E. d'Apt, sur la r. dr. de la Durance; 700 hab. Anc. seigneurie, érigée en marquisat en 1686.

MIRABEAU (Victor RIQUETTI, marquis de), économiste, né en 1715 à Perthuis en Provence, d'une famille originaire de Florence qui était venue s'établir à Marseille, m. en 1789, se fixa de bonne heure à Paris, s'y lia avec Quesnay, chef de la secte des Économistes, et devint un des plus zélés propagateurs de cette doctrine; il en rassemblait les partisans chez lui tous les mardis. Il publia nombre d'écrits dans lesquels il prêchait la philanthropie et la liberté; il n'en fut pas moins le tyran an sa famille : il se montra aussi mauvais père que mauvais époux, obtint de la condescendance des ministres 54 lettres de cachet contre les siens, et fatigua les tribunaux de procès scandaleux. Il eut pour fils le célèbre orateur Mirabeau, dont il semblait craindre la supériorité et avec le-