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thèque, pépinière. Hôtel de la préfecture, palais de justice, casernes, etc. Aux env., jolies promenades. Commerce de vins et eaux-de-vie. — Fondée par Charlemagne, détruite par les Normands; reconstruite en 1138. Elle faisait partie jadis du royaume de Navarre, et fut réunie a la France en 1589 : c'était le ch.-l. du Marsan. Patrie de la famille de Mesmes.

MONT-DE-PIÉTÉ. V. cet art. dans notre Dict. univ. des Sciences.

MONTDIDIER, Mons Desiderii, ch.-l. d'arr. (Somme), à 36 kil. S. S. E. d'Amiens; 3790 h. Trib., collége de Lazaristes. Église de St-Pierre et du St-Sépulcre, hôpital, hôtel de ville, surmonté d'un curieux beffroi. Bonneterie, tannerie, vannerie, filature de coton. Commerce de grains, volailles, bestiaux, etc. Ville jadis forte, et résidence de plusieurs rois de France au XIIe siècle. Patrie d'Aubry de Montdidier, de Fernel, de Capperonnier, de Parmentier. Cette ville obtint une charte de commune en 1195. Elle fut prise par les Impériaux en 1523, et vainement assiégée par Jean de Werth en 1636.

MONT D'OR ou MONT-DORE. V. DORE (MONT).

MONTDORGE (Ant. GAUTIER de), littérateur, né à Lyon en 1701, m. en 1768, exerça dans cette ville la charge de maître de la chambre aux deniers du roi, puis vint se fixer à Paris. On a de lui quelques pièces de théâtre : l'Île de Paphos, 1727; les Fêtes d'Hébé, opéra-ballet (musique de Rameau), 1739; l'Opéra de société (musique de Giraud), 1762. On lui doit aussi l'Art d'imprimer les tableaux en trois couleurs, 1756.

MONTEBELLO, vge du Piémont, à 9 kil. N. E. de Voghera et à 40 k. E. N. E. d'Alexandrie. Lannes y battit les Autrichiens, le 9 juin 1800; ce qui lui valut le titre de duc de Montebello. Le général Forey y remporta à son tour, le 20 mai 1859, une victoire sur les Autrichiens, commandés par Giulay.

MONTEBELLO (LANNES, duc de). V. LANNES.

MONTEBOURG, ch.-l. de c. (Manche), à 8 kil. S. E. de Valogne; 2600 h. Station. Moutons estimés.

MONTE CERVOLI, bg de Toscane, à 15 kil. S. de Volterra. Jets de vapeur lancés par des volcans gazeux et fournissant de l'acide borique. Bains thermaux.

MONTECH, Montegium, ch.-l. de c (Tarn-et-Garonne), à 13 kil. S. E. de Castel-Sarrazin; 600 hab.

MONTECORVINO, v. d'Italie, dans l'anc. roy.de Naples (Principauté Citérieure), à 17 kil. E. de Salerne; 4000 hab. Évêché. Aux env., eau sulfureuse.

MONTE-CRISTO, anc. Oglasa, îlot de Toscane, dans la Méditerranée, au S. de l'île d'Elbe; 10 k. carrés. Ravagée au XVIe s. par les pirates, elle est restée depuis inhabitée. Ruines d'une abbaye et d'un fort.

MONTECUCULLI et mieux MONTECUCCOLI (Sébastien de), gentilhomme de Ferrare, vint en France à la suite de Catherine de Médicis, fut attaché au Dauphin, fils aîné de François I, en qualité d'échanson, et accompagna ce jeune prince dans un voyage à Tournon. Un jour, il lui donna de l'eau fraîche pendant qu'il avait très-chaud : le prince tomba malade aussitôt ot mourut quatre jours après. Accusé de l'avoir empoisonné, Montecuculli fut appliqué à la question, fit des aveux, laissa croire qu'il avait agi à l'instigation d'agents de l'empereur, et fut en conséquence écartelé, 1536. Rien n'est moins certain cependant que son crime : il paraît qu'il était innocent, mais que, pressé par la douleur, il dit tout ce qu'on voulut.

MONTECUCULLI (Raimond, comte de), célèbre général au service de l'Autriche, né en 1608 dans le Modenais, m. en 1681, servit d'abord comme volontaire sous un de ses oncles, général d'artillerie de l'armée impériale, et se signala dans la guerre de Trente ans. Fait prisonnier en 1639 à Hofkirch par le général Baner, il prit sa revanche en chassant les Suédois de la Bohême; il remporta sur eux une victoire décisive à Triebel en 1645. Nomme en 1657 maréchal de camp, il secourut contre les Suédois Jean Casimir, roi de Pologne, et le roi de Danemark; repoussa ensuite les Turcs de la Hongrie et remporta sur eux en 1664, avec le concours des Français, la victoire signalée de St-Gothard. En 1673 il porta des secours aux Hollandais contre la France. Opposé en 1675 à Turenne, qui périt au moment où allait se livrer une bataille décisive, il poursuivit les Français en Alsace et vint assiéger Haguenau; mais Condé lui fit lever le siége de la place. Après cette campagne il se retira et consacra aux sciences le reste de sa vie. L'empereur Léopold le nomma en 1679 prince de l'Empire, et le roi de Naples lui donna le duché de Melfi. Dans un voyage à Linz, où il accompagnait l'empereur, une poutre lui tomba sur la tête au moment où il entrait au château : il succomba à cette blessure. Ce général était peu entreprenant : il avait pris pour modèle Fabius Cunctator; quoiqu'il n'ait pas obtenu de brillants succès contre Turenne et Condé, il s'estimait heureux d'avoir pu leur tenir tête. Il avait fait une étude approfondie de l'art militaire et a laissé des Mémoires sur la guerre, en latin (Commentarii bellici), Vienne, 1718, qui l'ont fait surnommer le Végèce moderne. Ces mémoires ont été traduits par Adam, et commentés par Turpin de Crissé, 1769.

MONTEFELTRO (Comtes de), anc. maison italienne, ainsi nommée du château de Montefeltro, dans la Marche d'Ancône, fut à la tête des Gibelins aux XIIIe et XIVe siècles, et eut sous sa domination Pise, Urbin et plusieurs autres villes d'Italie. Les personnages les plus célèbres de cette maison sont : Guido de M., que les Pisans mirent à leur tête en 1290 pour combattre les Florentins, les Lucquois et les Génois; il s'empara vers 1294 de la ville d'Urbin qu'il transmit à ses descendants; — Frédéric de M., qui régna de 1444 à 1482, et qui le 1er porta le titre de duc d'Urbin : il fut élevé à cette dignité par le pape Sixte IV, dont le neveu, Jean de la Rovère, avait épousé sa fille. — Guid'Ubaldo de M., fils du préc. et dernier duc d'Urbin de cette famille, fut dépossédé par César Borgia en 1502, mais il rentra en possession la même année. Il mourut en 1508, laissant ses États à Franç.-Marie de la Rovère, son fils adoptif, neveu de Jules II.

MONTEFIASCONE, Colonia Ferentinensis, ville d'Italie, à 22 kil. N. O. de Viterbe, près du lac Bolsena; 5000 h. Évêché, établi en 1376. Ce siége fut occupé par l'abbé Maury. Excellent vin muscat. — Cette ville fut en partie détruite en 1783 par un tremblement de terre. Elle est la patrie de Casti.

MONTE-FORTINO, bourg d'Italie, à 40 kil. N. O. de Frosinone, fut rasé en 1557 par ordre du pape Paul IV, parce qu'il était un repaire de brigands.

MONTE-HERMOSO, v. d'Espagne (Badajoz), à 22 k. S. O. de Placencia; 3800 hab. Mines d'or.

MONTEIL (ADHÉMAR de). V. ADHÉMAR.

MONTEIL (Amans Alexis), historien, né à Rodez en 1769, m. en 1850, était fils d'un conseiller au présidial de sa ville natale. Il fut d'abord secrétaire de son district, puis professa l'histoire à l'École centrale de l'Aveyron, aux Écoles militaires de Fontainebleau et de St-Cyr; il passa la plus grande partie de sa vie dans la retraite et la pauvreté. On lui doit l’Histoire des Français de divers états aux cinq derniers siècles (10 vol. in-8, 1827-44), et 5 vol. gr. in-8, ouvrage qui offre une intéressante histoire des diverses professions et des différentes classes de la société, négligées jusque-là par les historiens. Promptement apprécié du public, cet ouvrage obtint en peu d'années plusieurs éditions; l'Institut lui décerna le 2e prix Gobert. On a en outre de Monteil un Traité des matériaux manuscrits, 1832, qui révèle l'existence d'une foule de documents inconnus, et une Poétique de l'histoire, 1835.

MONTELEONE, Hipponium, Vibo Valentia, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Ultérieure 2e), à 5 kil. du golfe de Ste-Euphémie; 8000 hab. Évêché. Château fort. — Fondée par l'empereur Frédéric II; presque détruite par le tremblement de terre de 1783.

MONTÉLIMAR ou MONTÉLIMART, Acusio ? Montilium Adhemari au moyen âge, ch.-l. d'arr. (Drôme), à 45 kil. S. de Valence, sur une colline, au confluent du Roubion et du Jabron; 7966 hab. Citadelle; sta-