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la suite de cette bataille le titre de prince de la Moskova.

MOSLEMAH, capitaine arabe, l'un des fils du calife Abd-el-Mélek, commanda les armées musulmanes sous le règne de ses frères Walid I, Soliman, Yézid II et Hescham, conquit le Pont et l'Arménie (705), assiégea Constantinople en 717, mais sans succès, vainquit Yézid-ibn-Mahleb et les Turcs Khazars, et réduisit le Chirvan. Il m. en 739.

MOSQUITOS, peuplade de l'Amérique centrale, dans le Guatemala oriental, à l'E. de l'État de Honduras, au N. E. de celui de Nicaragua, donne son nom à une vaste baie qui s'étend le long de la Nouv.-Grenade et du Guatemala, et qui a 600 kil. de large sur 270 de profondeur. Ce peuple, jadis nombreux et puissant, mais décimé par l'abus des spiritueux et par les maladies qui en sont la suite, ne compte plus guères que 1000 hommes en état de porter les armes. Il a un roi, qui s'est placé sous la protection de l'Angleterre, ce qui a amené quelques contestations entre les Anglais et divers États d'Amérique.

MOSSOUL, Mausilium, Ninus nova, v. de la Turquie d'Asie (Al-Djézireh), ch.-l. du pachalik de son nom, sur la r. dr. du Tigre, à 370 kil. N. O. de Bagdad; de 40 à 50 000 h., dont env. 10 000 Chrétiens Nestoriens. Résidence d'un patriarche chaldéen catholique. Murs avec fossés et tours, château dans une île du Tigre; rues étroites et sales; maisons en terre pour la plupart; vingt mosquées, dix églises, etc. Bains nombreux. Industrie et commerce assez actifs, mais en décadence. Cette ville a donné son nom à la mousseline; cependant on ne fait, aujourd'hui du moins, qu'y teindre et imprimer en couleur ce tissu, qui vient de l'Hindoustan par Bassora; velours, tapis, sellerie, armes, usines à fer et acier; grand commerce de noix. — Mossoul, ou plutôt le village de Nounia, situé tout auprès, au S. E., occupe en partie l'emplacement de l'anc. Ninive. Elle eut pendant longtemps des sultans particuliers, soumis aux califes; elle fut saccagée à plusieurs reprises : par Saladin, par les Mongols, par Tamerlan. Nadir-Chah l'assiégea vainement en 1741. — Le pachalik, qui comprend l'anc. Mésopotamie, est située entre le Diarbékir au N. et à l'O., l'Irak-Arabi au S., et le Kourdistan turc à l'E.; 150 000 hab., la plupart Kourdes. Il est quelquefois regardé comme une dépendance de celui de Bagdad.

MOSTACFY-BILLAH, calife abbasside de Bagdad, fut mis sur le trône en 944, à la place de son père Mottaky, par l'émir-al-omara Touzoun, et ne fut, comme ses prédécesseurs, qu'un instrument passif entre les mains de ses ministres. Après 16 mois de règne, il fut déposé par le Bouide Moëz ed Daulah, que ses sujets opprimés avaient appelé à leur secours, fut privé de la vue et relégué dans une prison, où il mourut au bout de quatre ans (949).

MOSTADHER-BILLAH, calife abbasside de Bagdad, fils et successeur de Moctady, s'assit sur le trône à 16 ans, en 1094, et mourut en 1118, après un règne de 25 ans. Juste, généreux et ami des lettres, il n'avait cependant point les qualités d'un prince : il subit le joug du turc Barkiaroc. C'est sous son califat que les Croisés s'emparèrent de Jérusalem (1099).

MOSTADY-BIAMR-ALLAH, calife abbasside, succéda en 1170 à son père Mostandjed, et mourut en 1180, après un règne glorieux. Son lieutenant Saladin affranchit l'Égypte du joug des Fatimites, et mit ainsi un terme au schisme qui divisait l'Islamisme.

MOSTAGANEM, Cartenna, v. de l'Algérie (Oran), ch.-l. de division militaire et sous-préfecture, à 1 k. S de la Méditerranée, près de l'embouchure du Chélif, et à 80 k. N. E. d'Oran; 8000 hab. Bon port; citadelle de Matemore. La ville est bâtie en amphithéâtre et divisée en 2 parties par le ruisseau d'Aïn-Sefra. Sol fertile; commerce de fruits secs, céréales, laines, peaux, etc. Tanneries, maroquineries, fabriques de tapis, tissus de laine et bonnets brodés pour les Arabes. Occupée par les Français en 1833.

MOSTAÏN, calife abbasside de Bagdad en 862, fut porté au trône par la milice turque. Il s'abandonna aux conseils de ses favoris, vit ses sujets se soulever plusieurs fois, fut assiégé dans Bagdad par les rebelles, et obligé d'abdiquer en faveur de son cousin Motaz, qui ne tarda pas à le faire périr (866).

MOSTANDJED, calife abbasside de Bagdad, succéda à son père Moctafy en 1160. Il eut d'abord à réprimer la révolte d'un de ses frères; devenu paisible possesseur du trône, il gouverna avec sagesse. Néanmoins, il mourut empoisonné, en 1170.

MOSTANSER, calife abbasside de Bagdad, succéda en 1226 à son père Dhaher, obtint l'amour de ses sujets par sa générosité, protégea les lettres et les arts, et bâtit un fameux collége qui reçut son nom. Il eut, dans ses dernières années, à repousser une invasion des Mongols. Il m. en 1243, à 51 ans.

MOSTANSER (Ahmed), 1er calife abbasside d’Égypte, frère du préc., échappa au massacre de sa famille après la prise de Bagdad par Houlagou, en 1258; se réfugia en Égypte, fut reconnu pour calife par Bibars, qui régnait dans ce pays, et en obtint des secours pour reconquérir Bagdad; mais il échoua et périt en combattant les Tartares, 1260.

MOSTANSER, roi de Tunis en 1249, fut attaqué et vaincu par S. Louis qui mit le siége devant Tunis (1270). Il ne fut sauvé que par la peste, qui ravagea le camp des Français. Après la mort de S. Louis, il obtint la paix de Philippe le Hardi. Il mourut en 1276.

MOSTAR, v. de Bosnie, dans l'Herzégovine, sur la Narenta, à 80 kil. N. O. de Trébigné et à 77 k. S. O. de Bosna-Séraï; 10 000 hab. Évêché grec. Vieux pont romain. Armes damasquinées.

MOSTARCHED, calife abbasside de Bagdad, succéda en 1118 à son père Mostadher. Après avoir réprimé une révolte de son frère, il essaya de s'affranchir de la tyrannie des émirs; mais il fut vaincu et pris par l'un d'eux en 1135, et périt peu après assassiné.

MOSTASEM, dernier calife abbasside de Bagdad, succéda en 1243 à son père Mostanser. Tout entier aux plaisirs, il abandonna le soin des affaires à ses femmes et à ses courtisans. Une querelle religieuse existait alors à Bagdad entre les. Sunnites et les Chyites : Mostasem fit piller les propriétés de ces derniers, que protégeait son visir Mowaïed-Eddin. Celui-ci, pour se venger, appela Houlagou, frère du Khan des Mongols, et lui livra Bagdad. Au milieu du massacre, Mostasem, par le conseil du perfide vizir, se rendit au camp d'Houlagou; mais le roi barbare le retint prisonnier avec ses deux fils et le fit bientôt mettre à mort (1258). Mostasem était âgé de 42 ans et en avait régné 15. En lui s'éteignit la 1re dynastie des Abbassides, qui avait régné à Bagdad 508 ans.

MOSYNÈQUES, Mosynœci, peuple barbare de l'Asie-Mineure, habitait les bords du Pont-Euxin, entre les Chalybes et les Tibaréniens, près des villes grecques de Cérasonte et de Pharnacée. Ils n'avaient pour demeures que des arbres ou de petites tours de bois (d'où leur nom, formé du grec mosyn, tour, et oikos, maison) du haut desquelles ils attaquaient les passants.

MOTADHED, calife abbasside, succéda à son oncle Motamed en 892. Ce prince allia la prudence à la fermeté, maintint les grands dans l'obéissance, diminua les impôts et protégea les savants. Il traita les Alides avec beaucoup de faveur, vainquit les Karmathes, mit fin à la dynastie des Soffarides et répara les désastres causés à la Mecque par l'invasion des Karmathes. Il mourut en 902, après 9 ans de règne.

MOTADY, calife abbasside, fut proclamé à Bagdad en 869, voulut faire des réformes dans les mœurs et la religion et abattre l'insolence de la milice turque; mais il fut au bout de peu de mois attaqué par cette même milice et périt en se défendant bravement, 870.

MOTAMED, calife abbasside de Bagdad, succéda à son cousin Motady en 870. Il régna 23 ans, pendant lesquels il ne prit aucune part aux événements, laissant l'autorité à son frère Mowaffek. Sous son règne, la Perse orientale et l'Égypte se détachèrent du kalifat : l'une se soumit à la dynastie des Soffarides, l'au-