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à Paris le 20 mars 1811, reçut en naissant le titre de Roi de Rome. Après la chute de son père, qui avait abdiqué en sa faveur, il fut proclamé empereur par le Sénat sous le nom de Napoléon II ; mais les étrangers, alors maîtres de la France, ayant refusé de le reconnaître, il fut bientôt abandonné, et remis en 1814 entre les mains de l’empereur d’Autriche, son grand-père, qui le fit élever à sa cour, et lui donna en 1818 le titre de duc de Reichstadt, avec un régiment de cavalerie. Ce jeune prince, qui avait semblé réservé à de si hautes destinées, fut enlevé à la fleur de l’âge : il mourut de phthisie à Schœnbrunn en 1832. Montbel a donné une Notice sur sa vie, 1833.

NAPOLÉON-VENDÉE, ch.-l. du dép. de la Vendée, sur une colline au pied de laquelle coule l’Yon, à 432 k. S. O. de Paris ; 8298 hab. Chemin de fer. Trib. de 1re inst. ; lycée, bibliothèque. Rues larges et tirées au cordeau ; plusieurs beaux édifices, statue équestre de Napoléon I. Société d’agriculture, haras. Comm. de grains, bestiaux, etc. - C’était autrefois un simple château avec un bourg appelé La Roche-sur-Yon, qui avait titre de seigneurie. Cette seigneurie fut, dès le xve siècle, érigée en principauté, et appartint successivement aux maisons de Beauvau et de Bourbon, d’où son 2e nom. La ville fut presque détruite en 1793, pendant la guerre de Vendée. En 1804, Napoléon, voulant placer le ch.-l. du département au centre du Bocage, dont il craignait de nouveaux soulèvements, choisit à cet effet l’emplacement de La Roche-sur-Yon, et y fonda une ville qui prit son nom ; cette ville reçut en 1814 le nom de Bourbon-Vendée ; reprit de 1848 à 1870 le nom de Napoléon-Vendée, ; et s’appelle aujourd’hui La Roche-sur-Yon.

NAPOLÉONVILLE, ch.-l. d’arr. (Morbihan), à 51 k. N. N. O. de Vannes, sur la r. g. du Blavet, à la naissance d’un canal qui conduit à Lorient ; 7602 h. Trib. de 1re inst., lycée ; belles casernes. Eaux minérales ferrugineuses froides. Fabr. de toiles ; cuirs estimés, grains, bestiaux, chevaux, beurre, fil. Restes d’un vieux château des ducs de Rohan. - Cette ville a été jadis, sous le nom de Pontivy, la capitale du duché de Rohan. Agrandie et embellie par Napoléon I, elle avait pris son nom. Le nom de Pontivy fut rétabli en 1814 ; elle le perdit en 1848, et le reprit en 1870. Patrie du général de Lourmel, qui y a une statue.

NAPOLI. V. NAUPLIE et NAPLES.

NAPOULE (La), Athenopolis, vge du dép. du Var, près de Draguignan, sur un enfoncement de la mer Méditerranée, dit golfe de Napoule.

NAR, auj. Nera, riv. d’Italie, sortait du mont Fiscellus, coulait entre l’Ombrie et la Sabine, passait à Narnia, et tombait dans le Tibre.

NARAH, bourg fortifié de l’Algérie (Constantine), dans l’Aurès, sur un affluent de l’Oued-Abdi. Longtemps réputé inexpugnable ; pris et détruit par le colonel Canrobert, le 5 janvier 1850.

NARBO, NARBO-MARTIUS, v. de Gaule. V. NARBONNE.

NARBONAISE. Narbonensis, nom donné sous Auguste à l’anc. province romaine de Gaule dont Narbo était la capitale. Elle fut au IVe siècle divisée en 3 prov. : Narbonaise 1re, Narbonaise 2e, Viennaise.

narbonaise 1re, la partie du Languedoc à l’O. du Rhône, prov. romaine, bornée à l’E. par le Rhône et la Méditerranée, à l’O. par les 3 Aquitaines, au S. par l’Espagne. Son ch.-l. était Narbo, et ses peuples principaux les Tectosages, Arecomici, Sardones, Tolosates, Atacini, Helvii, Umbranici.

narbonaise 2e, partie de la Provence et du Dauphiné. Elle n’était pas contiguë à la Narbonaise 1re, mais était bornée à l’O. par la Viennaise, à l’E. par la s prov. des Alpes maritimes. Ses principaux peuples étaient les Albiœci, Commoni, Salyes ; ils avaient pour capitale Aquæ Sextiæ (Aix).

NARBONNE, Narbo ou Narbo Martius, dite aussi Julia Paterna, Colonia Decumanorum, ch.-l. d’arr. (Aude), sur le canal de Narbonne (qui communique à la Méditerranée par l’étang de Sigean), à 58 kil. E. de Carcassonne, à 783 kil. S. de Paris par la route, à 984 par chemin de fer ; 12 341 h. Anc. archevêché, auj. réuni à celui de Toulouse. Trib. de 1re inst. et de comm., société d’agriculture, école d’hydrographie. Cathédrale, musée, petit théâtre. Fabr. de vert-de-gris, sel marin, huiles, esprits, etc. Commerce de blé, vin, soude, riz ; miel renommé. Patrie de Varron. - Narbonne, fondée par les Atacini, fut nommée par les Romains Narbo Martius, du nom de Martius, qui y conduisit une colonie romaine en 118 av. J.-C. Ce fut la principale place d’armes des Romains en Gaule jusqu’au temps d’Auguste. Elle fut sous l’Empire le ch.-l. de la Narbonaise ; fut prise par les Wisigoths (462), par les Bourguignons (508), par les Sarrasins (720), par Pépin le Bref (759) ; elle devint, au moyen âge, une vicomté qui relevait du comté de Toulouse et qui passa, au XVe siècle dans la maison des comtes de Foix. Gaston, comte de Foix, l’échangea avec Louis XII en 1507 contre le duché de Nemours, et depuis elle est restée réunie à la couronne. On trouve à Narbonne beaucoup d’antiquités romaines.

NARBONNE (le comte Louis de), né en 1755 à Colorno (Parme), d’une illustre famille française, m. en 1813, entra de bonne heure au service, adopta les idées de 89 et fut quelques mois ministre de la guerre (de décembre 1791 à mars 1792) ; mais, s’étant opposé au mouvement révolutionnaire, il fut décrété d’accusation après le 10 août. Il s’enfuit à Londres, d’où il écrivit en faveur de Louis XVI un Mémoire justificatif qu’il envoya à la Convention. De retour à Paris en 1800, il reprit du service peu d’années après et suivit Napoléon comme aide de camp en Russie. Nommé ambassadeur à Vienne en 1813, il prit part au congrès de Prague, puis alla négocier à Torgau. M. Villemain a donné une intéressante étude sur M. de Narbonne dans ses Souvenirs contemporains.

NARCISSE, fils du fleuve Céphise et de la nymphe Liriope, était d’une beauté remarquable. Après avoir méprisé l’amour de la nymphe Écho, il devint amoureux de sa propre image, qui était reflétée par les eaux, et, de chagrin de ne pouvoir la posséder, se noya dans la source où il l’apercevait. Malfilâtre a fait de cette fable le sujet d’un petit poëme.

NARCISSE, affranchi et favori de Claude, amassa d’immenses richesses, qui furent surtout le produit des confiscations. Messaline, jalouse de son influence, ayant voulu le perdre, il dénonça ses débordements et provoqua sa chute. Agrippine réussit à le faire exiler, et il se tua de désespoir, en 54 de J.-C.

NARCISSE (S.), apôtre d’Augsbourg, fêté le 5 août.

NARDI (Jacques), historien florentin, 1476-1555, a écrit en italien une Histoire de Florence, qui va de 1494 à 1531, Florence, 1580 ; il s’y montre républicain ardent. On lui doit aussi une traduction de Tite-Live, et une comédie, l’Amicizia, où l’on trouve le premier modèle de vers sciolti (vers libres).

NARDINI (Famiano), archéologue italien, né vers 1600 à Capri, m. en 1661, a laissé, en italien, sous le titre de Roma antica, une étude topographique ; archéologique et monumentale sur Rome ancienne, qui n’a été publiée qu’en 1666 (Rome, 1 vol. in-4o), par les soins de Falconieri, et que Grævius a insérée dans son Thesaurus antiquitatum Romanarum, en le traduisant en latin.

NARDO, Neritum, v. d’Italie (Terre d’Otrante), à 24 kil. S. de Lecce ; 3500 hab. Évêché.

NARENTA, Narona, v. de la Turquie d’Europe (Bosnie), sur la Narenta, à 24 kil. S. O. de Mostar ; 500 maisons. Jadis puissante. Habitée au Xe s. par des pirates que les Vénitiens exterminèrent en 987. – La Narenta a sa source en Bosnie, près de Mostar, coule à l’O. et au N., et se jette dans l’Adriatique près d’Opus en Dalmatie.

NARISHKINE, illustre famille russe, est alliée à la maison régnante, le czar Alexis Ier ayant épousé en 1671 Nathalie Narishkine, jeune fille de sang noble et d’une grande beauté, qui devint mère de Pierre le Grand. Persécutée sous la régence de la princesse Sophie, la famille Narishkine jouit au contraire de


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