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Diable), dans lesquels il excita l'enthousiasme. En 1837, à l'arrivée de Duprez, il se retira de la scène française dans tout l'éclat de son talent, et s'engagea à Naples. Là il conçut un vif chagrin de l'empêchement mis par le roi à la représentation de Polyeucte, composé pour lui par Donizetti : une maladie de foie contractée dès sa sortie de l'Opéra s'accrut au point de troubler sa raison et, dans un accès de délire il mit fin à ses jours; ses restes furent ramenés à Paris, où un monument lui a été élevé par souscription.

NOUTKA (baie de), baie formée par l'Océan Pacifique sur la côte N. O. de l'île Quadra-et-Vancouver, par 128° long. O., 49° 33' lat. N. Comptoir anglais fondé en 1786; pelleteries. Visitée par Cook en 1778.

NOUVION-EN-PONTHIEU, ch.-l. de c. (Somme), à 15 kil. N. d'Abbeville; 914 hab.

NOUVION-PORGIEN, ch.-l. de c. (Ardennes), à 12 kil. N. E. de Réthel; 1290hab.

NOUVION-EN-THIÉRACHE, ch.-l. de c. (Aisne), à 11 k. N. O. de Vervins; 3133 hab. Lainages, cotonnades, fil pour dentelles; calicots, percales, gazes, mousselines; fromages dits de Marolles.

NOUZON, vge du dép. des Ardennes, à 7 k. N. de Mézières; 3628 h. Forges importantes, occupant l'emplacement de l'anc. manufacture d'armes de Charleville.

NOVALIS (Fréd. DE HARDENBERG, de), auteur allemand, né en 1772 à Weissenfels en Saxe, étudia avec succès la jurisprudence, les mathématiques, les sciences naturelles et la philosophie, mais il aimait surtout les lettres, la poésie, et put, à la faveur d'une grande fortune, se livrer tout entier à ses goûts. Il donnait de grandes espérances à l'école romantique lorsqu'il fut enlevé dès 1801 par une mort prématurée. Ses OEuvres, imprimées à Berlin en 1816, 2 vol. in-8, renferment des Hymnes à la Nuit, un roman intitulé les Disciples de Zaïs, et un autre inachevé : Henri d’Ofterdingen. On y trouve une sensibilité profonde et un certain mysticisme.

NOVARE, en latin Novaria, v. forte d'Italie, dans les anc. États sardes, ch.-l. d'intendance, entre l'Agogna et la Mora, à80 kil. N. E. de Turin: 25 000 hab. Évêché, citadelle, chemin de fer. Quelques beaux édifices, statue de Charles-Emmanuel sur la place du théâtre. Toiles de lin, étoffes de soie, etc. Les troupes de Louis XII, commandées par La Trémoille, furent battues à Novare par les Suisses en 1513. Charles-Albert, roi de Sardaigne, y perdit le 23 mars 1849 une bat. décisive contre les Autrichiens, commandés par Radetzki. Cette ville avait été cédée à la Savoie avec le reste du Milanais sarde par le traité de Vienne en 1736. Elle fut, sous le 1re empire français, le ch.-l. du dép. de l'Agogna. — L'intend. a 6 prov. : Novare, Domo d'Ossola, Pallanza, Val-di-Sesia, Lomelline, Verceil et compte 500 000 h. La seule prov. de Novare en a 170 000.

NOVAT, Novatus, hérésiarque du IIIe s., était diacre de l'église de Carthage. Il soutenait que les Chrétiens que la crainte des persécutions ferait tomber dans l'idolâtrie pouvaient être admis à la communion sans avoir subi l'épreuve de la pénitence. Cité par S. Cyprien devant un synode (249), il s'enfuit à Rome, s'unit à Novatien, bien que les principes de ce dernier fussent peu d'accord avec les siens, et renouvela avec lui l'hérésie des Montanistes.

NOVATIEN, premier anti-pape. Jaloux de l'élévation au pontificat de S. Corneille, il chercha a le supplanter. Affectant un zèle extrême, il prétendait que l'Église n'a pas le pouvoir d'absoudre ceux qui s'étaient laissé entraîner à sacrifier aux dieux; trois évêques, imbus de cette doctrine, le proclamèrent évêque de Rome (251) ; S. Cyprien rejeta cette élection, et 2 conciles (à Carthage et à Antioche) se prononcèrent dans le même sens.

NOVELLARA, v. d'Italie, à 27 kil. N. O. de Modène; 4100 hab. Filatures de soie, tanneries. Anc. principauté, annexée en 1757 au duché de Modène.

NOVELLES, recueil de Droit romain. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

NOVEMPOPULANIE, nom donné souvent à l’Aquitaine 3e, parce qu'elle renfermait neuf peuples principaux : Tarbelli, Boii, Vasates, Ausci, Elusates, Osquidates, Bigerrones, Convenæ et Consorrani. Elle était bornée au N. par l'Aquitaine 2e, à l'E. par la Narbonaise, au S. par l'Hispanie, à l'O.par l'Océan et eut pour cap. d'abord Lugdunum Convenarum (St-Bertrand-de-Comminges), puis Elimberris (Auch).

NOVERRE (J. George), célèbre danseur, né à Paris en 1727, m. en 1807, débuta à Fontainebleau, fut appelé à Berlin où il obtint de grands succès, revint à Paris en 1749, et entreprit de réformer ou plutôt de créer l'art des ballets; mais, malgré les plus puissantes protections, il ne put triompher d'abord de la routine et des jalousies. Il passa alors en Angleterre, où il s'enrôla dans la troupe de Garrik, puis il vint à Lyon et donna au théâtre de cette ville plusieurs ballets d'un genre tout nouveau; il consigna ses principes dans ses Lettres sur la danse, qu'il fit paraître en 1767. Appelé successivement en Wurtemberg, à Vienne, à Milan, il fut enfin fixé à l'Opéra de Paris par la protection de la reine Marie-Antoinette, avec le titre de maître des ballets en chef. Il était en outre l'ordonnateur de toutes les fêtes du Petit-Trianon. Parmi les ballets qu'il composa et qui presque tous eurent du succès, on remarque la Toilette de Vénus, le Jugement de Paris, Psyché, Iphigénie en Aulide, Iphigénie en Tauride, les Noces de Thétis, etc. Noverre créa le ballet d'action, supprima le masque et ramena les coutumes à la vérité.

NOVES, bg des Bouches-du-Rhône, près de la Durance, à 24 kil. N. E. d'Arles; 2130 hab. Fortes murailles flanquées de tours; filatures de soie. Patrie de la belle Laure, immortalisée par Pétrarque.

NOVI, v. forte d'Italie, dans les anc. États sardes (Gênes), à 40 kil. N. de Gênes; 10 500 hab. Citadelle. Filature de soie; commerce de transit. Il s'y livra le 15 août 1799 un combat acharné entre les Français et les Russes : Joubert y fut tué. — L'intendance de Novi a 50 kil. sur 10 et 70 000 hab.

NOVI-BAZAR, Iénibazar en turc, v. de Bosnie, ch.-l. de livah, sur la Gradiska. à 210 kil. S. O. de Bosna-Seraï; 12 000 hab. Évêché catholique. Château fort. Eaux thermales aux environs.

NOVIODUNUM. V. NEVIRNUM, SUESSIONES.

NOVIOMAGUS, nom commun à diverses villes anciennes : Noyon, chez les Veromandui ; Nyons (dans le dép. de la Drôme) ; Nyon, en Helvétie; Lisieux, dite aussi Lexovii; Spire, ch.-l. des Nemetes; Castelnau de Médoc, en Aquitaine; Nimègue, dans la Germanique 2e.

NOVOGOROD, c.-à-d. ville neuve, nom commun à trois villes de la Russie d'Europe :

VÉLIKI-NOVOGOROD ou NOVOGOROD-LA-GRANDE, ch.-l. du gouvt de Novogorod, sur la Volkhova, à 193 kil. S. E. de St-Pétersbourg; 16 000 h. Archevêché grec, tribunaux, cour d'appel, école de cadets. Beau port, cathédrale Ste-Sophie, bâtie sur le plan de celle de Constantinople, palais impérial. — Cette ville , une des plus anciennes de la Russie, fut fondée au Ve s. par les Slaves. Elle se gouverna longtemps en république, tour à tour indépendante ou tributaire des Varègues et des Russes. Rurik l'agrandit et en fit sa capitale en 862; mais son fils Igor l'abandonna pour Kiev (879). Bien que considérée comme dépendant des czars, Novogorod se rendit alors libre de fait. Elle étendit sa domination de la Livonie à l'O. aux frontières de la Sibérie à l'E., et devint par son commerce la première des villes hanséatiques : elle comptait alors près de 400 000 hab. Après deux guerres acharnées (1471 et 1477), le grand duc de Russie Iwan III la soumit définitivement. Une dernière révolte (1569-78) amena le siège et l'incendie de la ville, qui fut presque entièrement détruite; les Suédois la prirent en 1611 et la pillèrent; la fondation de St-Pétersbourg acheva sa ruine. — Le gouvt de N. a pour bornes ceux d'Olonetz au N., de Tver et de Pskov au S., de St-Pétersbourg au N. O.: 600 k. sur