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295 ; 1 000 000 d’hab. Il renferme plusieurs lacs, entre autres l’Ilmen ; le Volga y prend sa source. Bois de construction, planches, cuirs, céréales, etc.

NIJNÉI-NOVOGOROD, c-à-d. Novogorod-la-petite, ch.-l. du gouvt du même nom, au confluent du Volga et de l’Oka, à 430 kil. E. de Moscou, à 1200 S. E. de St-Pétersbourg ; 32 000 hab. Évêché grec, cour criminelle, cour d’appel. Fort ou Kreml, deux cathédrales ; 26 églises, dont plusieurs à coupoles dorées, bel hôtel du gouvernement, belle fontaine, bazar magnifique, corderie, brasseries, distilleries ; grand commerce de blé. Très-grande foire dite de Makariev, une des principales de l’Europe et qui attire 400 000 individus ; chemin de fer. — Nijnéi-Novogorod fut fondée par Iourié III en 1227 ; les ducs de Souzdal l’eurent pour résidence avant Moscou. Les Tartares la brûlèrent en 1317 et 1378. — Le gouvt de Nijnéi-Novogorod, au centre de l’empire, entre ceux de Kostroma et de Viatka au N. et au N. E., de Kazan et Simbirsk a l’E., de Penza et de Tambov au S., de Vladimir à l’O., a 360 kil. sur 225 et 1 300 000 hab. Climat tempéré et sain, sol assez fertile : grains, chanvre, lin. Grand commerce, facilité par 3 rivières, le Volga, l’Oka et le Soura.

NOVOGOROD-SEVERSKOÏ (c-à-d. la Sévérienne), ainsi nommée de sa situation dans l’anc. Sévérie, ch.-l. d’un district du gouvt de Tchernigov, sur la r. dr. de la Desna, à 135 kil. N. E. de. Tchernigov ; 8000 hab. Commerce de chanvre, blé, chaux ; beaucoup de fours à chaux. — Elle fut de 1044 à 1523 la capit. d’un apanage des princes de Kiev. Souvent prise par les Tartares, les Lithuaniens et les Polonais, elle fut réunie à la Russie en 1618, par le traité de Déoulina.

NOVOGRODEK, v. de Russie, dans l’anc. Lithuanie (Grodno), à 125 kil. S. O. de Minsk ; 1200 hab. Anc. ch.-l. d’un palatinat lithuanien.

NOWAÏRI (Chehab-Eddyn-Ahmed), historien et jurisconsulte arabe, né vers 1280 à Al-Niwaireh en Égypte, m. en 1331, a laissé une espèce d’encyclopédie historique, intitulée Nihayat alarab fi fonoun aladab (c-à-d. tout ce qu’on peut désirer de savoir concernant les différentes branches des belles-lettres), divisée en 5 parties, de 5 livres chacune. Il s’en trouve un exemplaire complet à la bibliothèque de Leyde ; la partie relative à la Sicile a été publiée en arabe et en latin, par Rosario (Palerme, 1790), et trad. en français par Caussin, Paris, an X, à la suite du Voyage en Sicile de Riedesel.

NOYADES DE NANTES. V. CARRIER.

NOYAL-SUR-VILAINE, bourg du dép. d’Ille-et-Vilaine, à 11 k. E. de Rennes ; 3102 hab. Station. Toiles.

NOYANT, ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), à 17 kil. S. E. de Baugé ; 1510 hab.

NOYERS, ch.-l. de cant. (Yonne), sur le Serein, à 19 kil. S. de Tonnerre ; 1607 hab. Serges, toiles de ménage, chandelles. Jadis place forte, abbaye de Bénédictins, et titre de seigneurie. — Autre ch.-l. de cant. (Bses-Alpes), à 9 kil. O. de Sisteron ; 1061 h.

NOYON, Noviomagus Veromanduorum, ch.-l. de cant. (Oise), sur la Vorse et près de l’Oise, à 24 kil. N. E. de Compiègne ; 6348 h. Station de chemin de fer. Magnifique cathédrale gothique, construite au XIIe s., sur l’emplacement d’une église élevée par Charlemagne et détruite par un incendie en 1131. Bonneterie, toiles et cuirs ; comm. de grains, cendres pour engrais. Patrie de Calvin et du sculpteur Sarrazin — C’était sous les Romains un poste militaire. S. Médard y transporta, vers 530, le siège épiscopal de Vermaud (V. ce nom). Les titulaires de l’évêché de Noyon ne tardèrent pas à devenir très-puissants : l’évêque était sous Philippe Auguste un des 12 pairs de France. Charlemagne fut couronné à Noyon en 768 ; Hugues Capet y fut élu en 987. Le 13 août 1516, un traité y fut signé entre François Ier et Charles d’Autriche (Charles-Quint) : par ce traité, Charles devait épouser la fille du roi, qui apportait en dot le royaume de Naples, et restituer la Navarre à la maison d’Albret : mais il ne fut pas exécuté.

NOZAY, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 28 kil. S. O. de Châteaubriant ; 3692 h. Près de là, ferme modèle de Grandjouan.

NOZEROI, ch.-l. de cant. (Jura), près de l’Ain, à 27 kil. S. E. de Poligny ; 854 hab. Belle église gothique. Tanneries, fabriques de souliers. Ce bourg se forma autour d’un château des seigneurs de Châlon, dont les ruines le dominent encore. Vers 1520, il passa dans la maison d’Orange-Nassau ; Louis XIV le confisqua sur Guillaume III.

NUBES, peuple d’Éthiopie, le même sans doute que les Nubiens modernes, habitait partie aux environs de la Thébaïde, partie sur le golfe Avalite.

NUBIE, Æthiopia supra Ægyptum des anciens, contrée d’Afrique, entre l’Égypte au N. et l’Abyssinie au S., par 25°-37° long. E., l0°-25°, lat. N., a env. 1540k. (du S. au N.) sur 676 de large, et 2 000 000 d’h. Le Nil traverse cette contrée du S. au N. et y reçoit le Bahr-el-Azrek et le Tacazzé. La partie orientale, entre le Nil et la mer Rouge, n’offre que des déserts de sable et des rochers, semés de rares oasis (Olba, Atbarah, Gosredjab, etc.). Dans l’O., sont les pays de Sennaar, d’Halfay, de Schendy, de Damer, de Dongolah, etc., presque tous tributaires de l’Égypte depuis la conquête qu’en fit en 1822 Ibrahim-Pacha, fils de Méhémet-Ali. Le climat est très-chaud, mais sain Le sol produit le blé, l’orge, les pois, les lentilles, le tabac, la canne à sucre. L’éléphant, l’hyène, le crocodile, l’autruche et la girafe y sont assez communs ; le pays est sujet à de terribles invasions de sauterelles. Les principaux objets de négoce sont les esclaves, la poudre d’or, le séné, les plumes d’autruche. — Dans les temps très-anciens, la Nubie fut le siège de l’important empire de Méroé (V. ce nom), dont on ne saurait préciser les limites. Les Romains y pénétrèrent assez avant, jusqu’à Napata, mais ils ne possédèrent jamais que la lisière septent. du pays ; ils l’appelaient Æthiopia supra Ægyptum. — Ce pays est surtout connu par les récents voyages de Bruce et de Burkhardt.

NUCÉRIE, v. d’Italie ancienne. V. NOCERA.

NUGENT (Thom.), Irlandais, mort à Londres en 1772, est connu par un Dictionnaire portatif français-anglais et anglais-français, qui a eu une multitude d’éditions. On lui doit en outre un£ Histoire de la Vandalie, 1776, et quelques traductions.

NUIT (la), divinité allégorique, fille du Chaos, ou selon d’autres du Ciel et de la Terre, eut de l’Erèbe l’Éther et le Jour, et de l’Achéron les Furies. On la représente assise sur un char, couverte d’un voile semé d’étoiles, et quelque fois avec des ailes de chauve-souris. Le hibou lui était consacré ; on lui immolait des brebis noires.

NUITS, ch.-l. de cant. (Côte-d’Or), à 16 kil. N. E. de Beaune, sur l’Armançon et le chemin de fer de Paris à Lyon ; 3346 h. Trib. de commerce. Vignobles célèbres : la côte de Nuits, de 25 kil. d’étendue, comprend les meilleurs vignobles de la Côte-d’Or, ceux de Nuits, St-Georges, Richebourg, la Tache, la Romanée, Clos-Vougeot. — Ville ancienne, Nuits obtint une charte commune en 1212. Elle fut prise et saccagée plusieurs fois au XVIe s. Combat et prise de la ville par les Allemands (l8 déc. 1870). — V. NUYTS.

NUMA POMPILIUS, 2e roi de Rome, né à Cures, chez les Sabins, était, dit-on, gendre de Tatius. Il vivait dans la solitude et avait 40 ans lorsque les Romains l’appelèrent au trône, l’an 714 av. J.-C. Aussi pacifique que son prédécesseur était guerrier, il se consacra tout entier à la législation, fonda des temples, créa plusieurs institutions religieuses, telles que les Saliens, chargés de garder le bouclier sacré (V. ANCILE), les Vestales, les Pontifes, les Flamines, les Féciaux ; régularisa l’année, qui jusqu’alors n’avait eu que dix mois et à laquelle il en donna douze, répartit le peuple en corps de métiers, et s’efforça d’abolir toute distinction entre les Sabins et les Romains. Pour faire adopter ses institutions, il feignait de recevoir des révélations de la nymphe Égé-