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gen, Donawert, Neubourg, et fut nommé, général de division après les combats d'Ingolstadt et de Feldkirch, livrés à l'armée de Condé (1799); seconda puissamment Masséna à la bataille de Zurich, où il fut blessé; eut une grande part au siége de Gênes, à la bataille du Mincio, après laquelle il fut choisi pour apporter à Paris les drapeaux enlevés à l'ennemi; fut mis en 1805 à la tête du corps des grenadiers-réunis, qui devint bientôt célèbre ; battit avec eux les Autrichiens à Wertingen, ouvrant par ce succès les portes de Vienne à Napoléon; entra des premiers dans cette capitale, et s'empara de toute l'artillerie en franchissant le Danube sur un pont miné; figura glorieusement à Austerlitz, gagna la bataille d'Ostrolenka, 1807; eut la principale part à la sanglante victoire de Friedland, à la suite de laquelle il reçut, avec le titre de comte, une dotation d'un million ; rendit les plus grands services dans la campagne de 1809, fit des prodiges de valeur à Pfaffenhofen, à Ebersberg, à Essling, où il remplaça Lannes, emporté par un boulet; enleva le bourg de Wagram, et se couvrit de gloire à la bataille de ce nom, après laquelle il fut nommé maréchal et duc de Reggio ; fut chargé en 1810 de prendre possession de la Hollande, et s'acquitta de cette mission avec autant de célérité que de ménagements; commanda le 2e corps dans la campagne de Russie (1812), occupa Polotsk, Borissof, et assura le passage de la Bérésina lors de la fatale retraite, ce qui le fit proclamer le sauveur de l'armée; contribua en 1813 au gain de la bataille de Bautzen, et tenta de s'emparer de Berlin, mais fut repoussé par Bernadotte à Gross-Beeren; commanda à Leipsick deux divisions, mais y fut blessé grièvement et emporté mourant du champ de bataille: reparut bientôt néanmoins à la tête d'un corps de la jeune garde pour défendre le territoire français (1814), fit de nouveaux, mais inutiles efforts à Brienne, à Champ-Aubert, à Nangis, à Bar-sur-Aube, à Arcis, et ne posa les armes qu'après l'abdication de Fontainebleau. Sincèrement rallié aux Bourbons, il devint sous la Restauration pair de France, major général de la garde royale, commandant en chef de la garde nationale ; il eut part à l'expédition d'Espagne en 1823, reçut le commandement de Madrid, et sut y contenir une population exaltée. Il fut nommé par Louis-Philippe en 1839 grand chancelier de la Légion d'honneur, en 1842 gouverneur des Invalides. D'une bravoure à toute épreuve, Oudinot avait été blessé 32 fois sur les champs de bataille; aussi loyal et désintéressé que brave, il mérita d'être surnommé le Bayard moderne. Une statue lui a été élevée dans sa ville natale; une rue de Paris qu'il avait habitée (anc. rue Plumet) a reçu son nom. Le maréchal Oudinot avait formé dans son domaine de Jean-d'Heurs (près de Bar-le-Duc) un riche musée d'armes, dont la plus grande partie a été acquise, à sa mort, par la ville de Saint-Etienne. M. Nollet a donné une Histoire d'Oudinot, 1850. — Un de ses fils, Victor O., 1791-1863, général de division depuis 1835, représentant du peuple en 1848 et 1849, a dirigé l'expédition d'Italie en 1849 et rétabli l'autorité du pape Pie IX. Il est mort en 1863.

OUDJEIN, l’Oxène des anciens, v. de l'Indoustan (Sindhyah), dans l'anc. Malwa, sur la Sipra, par 23° 12' lat. N. et 73° 29' 45" long. E., à 320 k. N. E. de Surate; env. 100 000 hab. Ville sainte : temples de Krichna, de Rama, etc., palais de Rana-Khandi. École célèbre, bel observatoire, par lequel les géographes indous font passer leur premier méridien. Commerce actif de marchandises européennes et chinoises, d'assa-fœtida, de diamants, de coton, d'opium, etc. — Oudjein était la capit. du Sindhyah avant 1810 : l'élévation de Goualior au rang de capitale et la prospérité d'Indore lui ont beaucoup nui.

OUDRY (J. B.), peintre et graveur, élève de Largillière, né à Paris en 1686, m. en 1755, s'est distingué comme peintre d'animaux. Il suivait les chasses de Louis XV afin d'en retracer les principaux épisodes. Nommé directeur des Gobelins, il fit un grand nombre de modèles pour cet établissement. Le Louvre a de lui la Chasse au loup et la Chasse au sanglier. Il a gravé sa propre Chasse au loup, ainsi qu'un Livre d'animaux et de chasse et une suite de dessins pour les Fables de La Fontaine. Il gravait avec goût et sa touche est spirituelle.

OUED-EL-KÉBIR. V. GUADALQUIVIR et RUMMEL.

OUEI, une des 4 prov. du Thibet, a pour bornes au N. le Boutan, au S. le Turkestan chinois; 700 k (du N. au S.) sur 465; ch.-l., Lahsa.

OUEL ou HOEL, dit le Bon, roi du pays de Galles de 907 à 948, forma un recueil de lois fort sages, qu'il fit sanctionner par le pape. Le texte Gallois a été publié à Londres avec traduction latine et notes par Wotton, en 1730, sous le titre de Leges Wallicæ. — Ducs de Bretagne. V. HOËL.

OUEN (S.), Audoenus, né en 609 à Sancy près de Soissons, mort en 686, vécut à la cour de Clotaire II et de Dagobert, qui lui confia la garde du sceau, et fut étroitement lié avec S. Éloi, Il ne fut tonsuré qu'à 30 ans, et fut un an après sacré évêque de Rouen (640). Il administra son diocèse avec sagesse, et mourut près de Paris, à Clichy, au lieu où fut depuis bâti le village de St-Ouen. Son corps fut transporté à Rouen et inhumé dans la magnifique église qui a aussi reçu son nom. S. Ouen a laissé une Vie de S. Éloi (dans les Vitæ sanctorum). On l'hon. le 24 août.

OUESSANT, Uxantis, Uxisama, île de France, dans l'Atlantique, sur la côte du dép. du Finistère, dont elle forme un canton, à 22 kil. du continent, dont elle est séparée par le chenal de la Helle, à 40 k. N. O. de Brest. Elle a 8 kil. de long sur 5 de large, et compte 25 000 h.; lieu principal, Lampol. Port de refuge, phare; pêche de sardines, Il s'y livra en 1778, entre les Anglais, commandés par Keppel, et les Français, commandés par d'Orvilliers, une bataille navale qui resta indécise.

OUEST (dép. de l'), un des dép. occid. de l'île d'Haïti; 320 000 hab.; ch.-l., Port-au-Prince.

OUESTANIEH, nom arabe de la Moyenne-Égypte.

OUFA, riv. de Russie, sort des monts Ourals dans le gouvt d'Orenbourg, vers 55° 20' lat. N., coule au N., entre dans le gouvt de Perm, se dirige au N. O., puis au S. O., rentre dans le gouvt d'Orenbourg et tombe dans la Biélaïa à 2 kil. au-dessus d'Oufa; cours, 500 kil. — Ch.-l. du gouvt d'Orenbourg, au confluent de l'Oufa et de la Biélaïa; 7000 hab. Archevêché grec, tribunaux. Fondée en 1573 par Ivan Vasiliévitch pour contenir les Kirghiz.

OUGHTRED (W.), mathématicien, né en 1574 à Eton (Buckingham), m. en 1660, était ecclésiastique et enseignait les mathématiques tout en remplissant les devoirs de son état. Il a composé plusieurs ouvrages qui eurent du succès, et dans lesquels il s'est appliqué à simplifier les calculs et à développer l'application de l'algèbre à la géométrie. Le principal a pour titre Clavis mathematica ou Arithmeticæ institutio, Londres, 1631; il fut trad. par l'auteur même en anglais sous le titre de The key of mathematics, 1647. On y trouve un procédé de multiplication abrégée auquel est resté le nom de Règle d'Oughtred.

OUIDDAH, petit roy. de Guinée, sur le golfe de Bénin, entre ceux d'Ardra, de Popo, de Dahomey; a pour ch.-l. Ouiddah, ville de 8000 hab., à 140 K. S. d'Abomey. Maïs, poivre et tabac. Comptoir français depuis 1675. Il est tributaire du Dahomey.

OULCHY-LE-CHATEAU, ch.-l. de c. (Aisne), à 21 k. S. de Soissons; 678 hab.

OULÉMAS. V. ULÉMAS.

OULLINS, bg du dép. du Rhône, à 4 kil. S. de Lyon ; 6584 hab. Beau collège ecclésiastique. Station du chemin de fer. Fabriques de colle-forte, laiton, fil de cuivre. Prison pénitentiaire.

OULOUG-BEG (Mirza Mohammed Taraghi), fils de Chah-Rokh et petit-fils de Tamerlan, né en 1394 à Sultanieh, régna sur la Transoxiane dès 1409, et sur