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de cardinal. Il devint son principal ministre en 1808, rédigea et lui fit signer la bulle d’excommunication lancée contre Napoléon en 1809, fut par suite enlevé de Rome en même temps que Pie VII, et enfermé au fort de Fénestrelle. Il rejoignit le pape à Fontainebleau en 1813, le détermina à rétracter les concessions qu’il venait de faire par le Concordat du 25 janvier et rentra avec lui à Rome en 1814. Bientôt après il fit rétablir l’ordre des Jésuites (1816). Il a laissé d’intéressants Mémoires, qui ont été trad. par l’abbé Jamet, Caen, 1832 ; par L. Bellaguet, Paris, 1833, et par Queyras, 1843. Ses Œuvres complètes ont été publiées et trad. par Queyras en 1845.

PACCANARI, prêtre tyrolien, m. vers 1802, fonda à Rome, à la fin du XVIIIe siècle, l’ordre des Pères de la foi, rétablissant ainsi sous un autre nom l’ordre des Jésuites, qui venait d’être aboli.

PACHA, nom générique sous lequel on désigne en Turquie les hauts fonctionnaires chargés de l’administration civile ou militaire des provinces ou pachaliks. On leur donne en outre les titres particuliers de begs ou beys et de beglerbegs (bey des beys), selon qu’ils commandent un simple livah ou un eialet. On porte devant les pachas, comme insigne de leur dignité, des queues de cheval, une seule devant les uns, deux, trois devant les autres, selon le rang qu’ils occupent dans la hiérarchie. En outre, on place devant la porte de leurs maisons, suivant leur grade, un, deux ou trois globes argentés ou dorés, surmontés d’un plumet rose et blanc. — Employé seul, le mot de Pacha désigne ordinairement le grand vizir.

PACHALIK. V. PACHA.

PACHE (J. Nic.), né en 1740, m. en 1823, avait été avant la Révolution précepteur des enfants du duc de Castries, puis employé à la marine. Il se fit remarquer par un républicanisme exalté, devint en 1792 ministre de la guerre, par l’appui de Roland, se vit forcé de quitter le ministère peu de mois après, et fut nommé maire de Paris (2 février 1793). Il montra beaucoup d’animosité contre la Gironde, quitta la municipalité après la chute de Danton, et resta en prison jusqu’à celle de Robespierre. Impliqué dans l’affaire Babeuf, il publia pour se défendre 3 Mémoires apologétiques, puis se retira à Thym-le-Moutiers, près de Charleville (Ardennes), où il mourut dans l’obscurité.

PACHECO DE VILLENA (don Juan), favori du roi de Castille Henri IV. V. VILLENA.

PACHECO (dona Maria), femme de don Juan de Padilla. Après la défaite de Villalar et l’exécution de son mari, elle montra un courage héroïque et soutint un siége dans Tolède contre les troupes de Charles-Quint (1522) ; n’ayant plus ni munitions ni vivres, elle s’évada de la ville et alla sous un déguisement se réfugier en Portugal, où elle mourut peu après.

PACHECO (Franç.), peintre, né à Séville en 1571, m. en 1654, fut le fondateur de l’école de Séville et le maître de Velasquez. Il cultivait avec un égal succès l’histoire, le portrait et la fresque. Ses chefs-d’œuvre sont le Jugement universel et un S. Michel. Il a laissé un Traité de peinture et quelques poésies.

PACHO (Raymond), voyageur né à Nice en 1794, visita plusieurs fois l’Égypte, pénétra en 1824 dans la Marmarique et la Cyrénaïque pour y explorer les monuments que renferment ces contrées et obtint à son retour en France le grand prix de la Société de géographie de Paris. Il venait de publier son Voyage dans la Marmarique et la Cyrénaïque (Paris, 1827-"29), lorsque sa raison s’égara et il se tua (1829).

PACHYMÈRE (George), historien byzantin, né à Nicée vers 1242, m. vers 1310, remplit les premières dignités sous Michel VIII (Paléologue), et fut chargé de diverses missions. On a de lui une Histoire d’Orient en 13 livres, qui fait suite à celles de Nicétas et d’Acropolite, et qui va de 1258 à 1308 (publiée par le P. Poussines, 1666-69, avec trad. latine et notes ; trad. en franç. par le présid. Cousin) ; 13 Déclamations (publ. par Boissonade en 1848), une Paraphrase des Œuvres de S. Denis l’Aréopagite ; un Traité de la Procession du S.-Esprit, et des Commentaires sur Aristote, restés manuscrits.

PACHYNUM PROM., le cap Passaro, forme la pointe S. E. de la Sicile. Près du cap et à 22 kil. S. de Noto, était une ville de Pachynum, auj. Pachino.

PACIAUDI (Paul Marie), savant antiquaire, né à Turin en 1710, m. en 1785, entra chez les Théatins, s’éleva aux premières dignités de son ordre, fut bibliothécaire du duc de Parme et membre correspondant de l’Académie des inscriptions de France. On a de lui : De Athletarum cubistesi in palœstra Græcorum, Rome, 1756 ; De sacris christianorum balneis, 1758 ; Monumenta peloponesiaca, 1761 ; Mémoires sur les grands maîtres de l’ordre de Malte, 1780 ; De libris eroticis antiquorum (en tête du Longus de Bodoni), 1786, et des Lettres au comte de Caylus, 1802.

PACIFICUS, archidiacre de Vérone (776-844), est regardé, mais à tort, comme l’inventeur des horloges à roue et à ressorts. Il ne fit sans doute que perfectionner la clepsydre.

PACIFICUS PICENUS, frère Mineur, né dans l’anc. Picenum (Marche de Fermo), s’acquit du renom au XIIIe s. comme trouvère et fut salué par Frédéric II du titre de Roi des vers. Il se fit disciple de S. François et mérita par la douceur de ses mœurs épithète de Pacificus, qui a fait oublier son vrai nom. Il fut le premier provincial des frères Mineurs en France.

PACIFICUS (Maximus), poëte latin moderne, né à Ascoli en 1400, m. vers 1500, presque centenaire, a laissé des élégies, des éloges, des invectives, etc., publiés à Florence, 1489, in-4. On y trouve quelques poésies licencieuses, que Magliabecchi a eu soin de supprimer dans l’édition qu’il a donnée à Parme en 1691. On l’a comparé à Ovide, qu’il est loin d’égaler.

PACIFIQUE (L’OCÉAN), dit aussi le Grand Océan, la plus vaste partie de l’Océan, s’étend entre l’Amérique à l’O., l’Asie et l’Australie à l’E., se confond au S. avec l’Océan Glacial antarctique, et communique au N., par le détroit de Behring, avec l’Océan Glacial arctique. Ses principales divisions sont : dans la partie O., le golfe de Californie ou mer Vermeille et la mer de Panama ; dans l’E., les mers d’Okhotsk et du Japon, la mer Jaune, la mer de la Chine, la mer de Célèbes. Dans sa plus grande largeur, il peut avoir 6650 k. ; il a 9000 k. de long du N. au S. ; sa superficie équivaut env. à 171 800 000 kil. carrés. C’est dans cet Océan qu’est située la 5e partie du monde, nommée de là Océanie. Inconnue des anciens, cette mer fut aperçue en 1513 par Balboa, du sommet d’une des montagnes de l’isthme de Panama ; Magellan, qui la traversa le premier en 1520, lui donna le nom de Pacifique à cause de la facilité avec laquelle il se rendit de l’Amérique aux îles Malaises. Il y a dans cet Océan un courant qui se dirige au N. et à l’E. de la côte d’Asie et qui paraît coïncider avec celui de l’Océan Atlantique.

PACIFIQUE (le Père), de Provins, capucin, missionnaire et supérieur de son ordre en Amérique, mourut à Paris en 1653, a laissé : Voyage de Perse, Paris, 1631 ; Relation ou Description des îles St-Christophe et de la Guadeloupe, 1648. — V. PACIFICUS.

PACIO (Jules), Pacius, jurisconsulte, né à Vicence en 1550, m. en 1635, professa le droit en Suisse, en Allemagne, en Hongrie, en France et à Padoue, et laissa entre autres écrits : De Jure maris adriatici (qui lui valut à Venise le collier de St-Marc) ; Corpus juris civilis ; De contractibus ; In Decretales libri V, etc.

PACÔME (S.), né dans la Thébaïde vers 292, m. en 348, fut d’abord soldat, se convertit au Christianisme, se fit disciple du pieux solitaire Palémon, puis se retira à Tabena, près de Tentyra. Il exerça par son exemple une si grande influence qu’à sa mort la Thébaïde comptait 5000 cénobites, dont il était le chef. On a de lui, en grec, un recueil de Préceptes, qui a été traduit en latin par S. Jérôme, et la Règle des monastères qu’il avait fondés. On le fête le 14 mai. Sa Vie, écrite en grec par un anonyme, a été trad. en franç. par Arnauld d’Andilly, dans ses Pères du désert.