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de la branche électorale : Louis IV, Frédéric I, Philippe le Sincère, Louis V, Frédéric II, Othon-Henri). En 1559, le titre électoral passa dans la ligne cadette qui réunit les possessions de l’ancienne (moins le Haut-Palatinat) ; mais cette ligne était déjà subdivisée, et c’est la branche de Simmern qui devint électorale ; cette branche fournit 6 électeurs : Frédéric III, Louis VI, Frédéric IV, et trois appartenant au rameau de Heidelberg : Frédéric V, Charles-Louis, Charles ; Frédéric V est ce fameux électeur palatin, gendre de Jacques I d’Angleterre, qui fut le compétiteur de Ferdinand II au roy. de Bohême et l’un des auteurs de la guerre de Trente ans. Après Charles de Heidelberg, m. en 1685, et dont la succession amena la Guerre du Palatinat (V. ci-après), viennent Philippe-Guillaume, J.-Guillaume et Ch.-Philippe (du rejeton Neubourg-Neubourg), Charles-Théodore (du rejeton Neubourg-Sulzbach), Max.-Joseph (du rejeton Birkenfeld-Bischweiler). En 1777, Ch.-Théodore réunit à l’électorat palatin, acquis dès 1742, celui de Bavière : Maximilien-Joseph, duc de Deux-Ponts, lui succéda en 1799 ; par le traité de Lunéville (1801), il perdit le Palatinat du Rhin ; mais en 1805 il échangea son titre électoral contre celui de roi de Bavière. — La branche du Ht-Palatinat, dans l’ancienne ligne électorale, donna au Danemark le roi Christophe. Dans la subdivision de Neubourg, Philippe-Louis, comte palatin de Neubourg, joua un rôle capital lors de la querelle de Clèves et Juliers, et son petit fils, Philippe-Guillaume, fut le premier duc de Juliers-et-Berg, de la maison palatine. Au rejeton Deux-Ponts-Kleebourg appartiennent trois illustres rois de Suède, Charles X, Charles XI et Charles XII. — La dignité électorale avait été momentanément enlevée à la famille palatine pendant la guerre de Trente ans (de 1623 à 1648), après les batailles de Prague et de Wimpfen, et Ferdinand II fit passer ce titre à la ligne ludovicienne des Wittelsbach (à la Bavière). À la paix de Westphalie, la Bavière resta électorat, mais le Palatinat le redevint, et il y eut alors huit électeurs (au lieu de sept) ; l’électeur palatin, anciennement archisénéchal de l’empire, devint alors architrésorier.

Le Palatinat fut horriblement ravagé à deux fois différentes par Louis XIV (1674 et 1689). Il avait déjà beaucoup souffert dans la guerre de Trente ans. Le traité de Lunéville (1801) fit passer à la France les districts du Palatinat situés sur la r. g. du Rhin : ils formèrent le dép. du Mont-Tonnerre, ch.-l., Mayence. Les traités de 1814 et 1815 restituèrent ces districts à l’Allemagne : la plus grande partie échut à la Bavière : elle forme la Bavière rhénane ; le reste fut partagé entre le grand-duc de Bade, la Prusse et la Hesse-Darmstadt. La part badoise, avec les districts cédés au prince de Leiningen, est incorporée, dans le duché, au cercle du Bas-Rhin ; la part de la Hesse-Darmstadt fait partie des provinces de Starkenburg et de Hesse-Rhénane. La part bavaroise fait partie du cercle bavarois du Palatinat, autrefois cercle du Rhin ; elle comprend une superficie de 700 000 hect., avec 600 000 hab. et a pour ch.-l. Spire. Enfin la part prussienne fait partie de la Province Rhénane. — Le Haut-Palatinat, avec Ratisbonne, forme aussi un cercle de la Bavière qui a une superficie de 970 000 hect. et qui compte 470 000 h.

PALATINAT (Guerre du). On donne principalement ce nom à la guerre qui éclata en 1688 à l’occasion des droits que Louis XIV fit valoir, au nom de la duchesse d’Orléans, sœur du dernier électeur palatin Charles, sur la plus grande partie du Palatinat, où la branche de Simmern, qui possédait ce domaine, s’était éteinte en 1685. Il avait pour adversaire Philippe-Guillaume, prince palatin de Neubourg. Le dauphin conquit le Palatinat en moins de 2 mois. L’année suivante, 1689, le maréchal de Duras, par l’ordre de Louvois, exerça dans cette contrée d’épouvantables ravages, qui excitèrent l’indignation de l’Europe et provoquèrent contre Louis XIV une nouvelle coalition. La paix de Ryswick attira à Jean-Guillaume, fils de Philippe-Guillaume, la paisible possession de ses États (1697).|

PALATINE (la Princesse). V. CHARLOTTE-ÉLISABETH, ÉLISABETH et GONZAGUE (Anne de).

PALEARIUS (Aonius), dont le vrai nom est Antonio della Paglia, écrivain italien du XVIe s., né à Veroli près de Rome, professa le latin et le grec à Sienne, à Lucques et à Milan. Convaincu de favoriser la Réforme, il fut cité à Rome, pendu, puis brûlé, quoiqu’il eût rétracté ses erreurs (1566). On a de lui un poëme en trois chants : de Immortalitate animarum, Lyon, 1536, et quelques écrits théologiques, condamnés par le concile de Trente.

PALEMBANG, v. de l’île de Sumatra, anc. capit. d’un royaume de son nom, sur la Moussie, à 100 kil. de la mer ; 30 000 hab. (dont beaucoup d’Arabes et d’Européens). Grand commerce, maisons commodes, palais de Sousouhounan, construit en briques. C’est la ville malaie la plus sûre pour les Européens. — L’anc. royaume de Palembang, entre ceux de Menangkabou et de Jambie au N., les Lampongs au S., la mer de Chine au N. E., avait 500 kil. sur 380 et env. 100 000 hab. Il était depuis longtemps soumis à la domination hollandaise lorsque les Anglais s’en emparèrent en 1812, et détrônèrent le sultan Mahmoud-Badar ; après la restitution de Sumatra aux Hollandais, Mahmoud-Badar tenta de remonter sur son trône (1820), mais il n’eut qu’un court succès : son royaume fut donné à son fils aîné, qui se reconnut tributaire des Hollandais.

PALÉMON, dieu marin, favorable aux navigateurs, est le même que Mélicerte. V. ce nom.

PALÉMON (Q. RHEMNIUS), grammairien latin, né à Vicence, d’un esclave, enseigna à Rome sous Tibère et Claude. On a de lui un précieux traité de Ponderibus et Mensuris, publié à Leyde, 1587, et inséré dans les Grammatici de Putsch et de Keil.

PALENCIA, Palantia, v. d’Espagne, ch.-l. de l’intendance de son nom, sur la r. g. du Carrion, à 190 kil. N. O. de Madrid ; 12 000 h. Évêché, belle cathédrale gothique. Lainages, couvertures ; faïence, chapeaux, teintureries, tanneries. Très-ancienne cité des Ibériens, qui maintint longtemps son indépendance, et fut vainement assiégée par le consul L. Lucullus. Florissante sous les Romains et les Goths, elle fut ruinée par l’invasion arabe. Sanche, roi de Navarre, la releva vers 1032. Une université y fut établie dès 1208. — L’intendance de Palencia, une des cinq du roy. de Léon, a au S. l’intendance de Valladolid, à l’E. celle de Burgos : 148 kil. sur 70 ou 72 ; 180 000 hab. Cuivre, fer, marbre ; culture assez florissante.

PALENQUE, anc. v. du Mexique, dans l’État de Chiapa, à 150 kil. N. E. de Chiapa. Aux environs se voient les ruines d’une ville fort ancienne, dont le vrai nom fut Culhuacan ou Huehuetlapatlan. Ces ruines, les plus grandioses du Nouveau-Monde, sont les restes de monuments antérieurs aux Aztèques et même aux Toltèques, et qui sont l’œuvre des Tzendals, race indigène. Elles ont été découvertes en 1787 par Antonio del Rio et Alonzo de Calderon. Elles consistent en temples, fortifications, pyramides, ponts, aqueducs, maisons, tombeaux, et contiennent nombre d’antiquités (vases, idoles, médailles, instruments de musique, bas-reliefs et statues, dont plusieurs colossales). Elles indiquent une capitale qui pouvait avoir de 20 à 30 kil. de tour, et un peuple de taille haute, svelte, bien proportionnée. On remarque une étonnante ressemblance entre plusieurs des emblèmes religieux de Palenque et ceux de l’Égypte.

PALÉOCASTRO, PALÉOPOLIS. V. PALÆO….

PALÉOLOGUE, illustre maison byzantine, parvint au trône de Constantinople dans la personne de Michel VIII, en 1260, et s’y maintint en alternant ou partageant avec les Cantacuzène jusqu’à la chute de l’empire grec en 1453. Dans cet espace de 193 ans, elle donna 8 souverains à l’empire : Michel VIII, Andronic II, Andronic III, Andronic IV, Jean V, Manuel II, Jean VII, Jean VIII, Constantin XII ou