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mander Hésione, qu'avait enlevée Hercule, mais, au lieu d'accomplir cette mission, il ravit lui-même la belle Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte, qui l'avait accueilli à sa cour, et par cet enlèvement il alluma ta guerre de Troie. Pendant la guerre, il offrit de se battre en combat singulier avec Ménélas, mais il prit honteusement la fuite devant ce héros. Il tua Achille par trahison, et fut lui même blessé à mort par Pyrrhus ou par Philoctète. Il fut recueilli et secouru à ses derniers moments par la bergère Œnone, qu'il avait aimée et épousée dans sa jeunesse, mais qu'il avait depuis trahie et délaissée.

PÂRIS (Mathieu), chroniqueur anglais, de l'ordre des Bénédictins, né vers 1197, mort vers 1259, prit l'habit religieux au monastère de St-Alban (Lincoln) et en devint l'historiographe. Il fut chargé de réformer plusieurs monastères de Norvège, et jouit de la faveur du roi d'Angleterre Henri III, qui lui confia plusieurs missions délicates en France. On a de lui : Historia major Angliæ, qui va de 1066 à 1259, et qui a été publiée par Mathieu Parker, archevêque de Cantorbéry, Londres, 1571, et par Wats, 1640 : c'est une des sources les plus importantes pour cette partie de l'histoire. Elle a été trad. par Huillard-Bréholles, Paris, 1840-41, 9 vol. in-8, avec une introduction par M. de Luynes. Mathieu Pâris avait rédigé lui-même un abrègé de sa chronique sous le titre d’Historia minor; cet ouvrage est resté inédit. Il a écrit en outre la Vie des deux Offa, celle de S. Edmond, et la biographie des 23 abbés de St-Alban.

PÂRIS (François de), célèbre diacre janséniste, né à Chatillon (Seine), en 1690, m. en 1727, était fils d'un conseiller au parlement. Il embrassa avec ardeur le jansénisme, en appela de la bulle Unigenitus, et refusa une cure pour ne pas signer le formulaire. Fixé dans le faubourg St-Marceau, il se consacra à l'instruction du peuple et aux œuvres de charité; ayant ainsi consumé sa fortune, il se mit à fabriquer des bas pour vivre. Il abrégea ses jours par des austérités excessives et mourut en odeur de sainteté, du moins aux yeux de ses partisans. Il fut enterré au cimetière St-Médard. On prétendit qu'il s'opérait des miracles sur sa tombe. L'enthousiasme, l'imagination s'en mêlèrent et donnèrent naissance à des cures extraordinaires, ainsi qu'aux scènes extravagantes et scandaleuses des Convulsionnaires; enfin le gouvernement fit fermer le cimetière (1732). L'épigramme suivante fut alors affichée par un plaisant :

De par le roi défense à Dieu
De faire miracle en ce lieu.

La Vie du diacre Pâris a été écrite par le P. Boyer, 1731. Carré de Montgeron a recueilli les récits des prodiges qui s'étaient opérés sur son tombeau.

PÂRIS, garde du corps du comte d'Artois, puis garde constitutionnel de Louis XVI, tua le conventionnel Lepelletier St-Fargeau, représentant qui avait voté la mort du roi, et se brûla la cervelle au moment où il allait être arrêté (1793).

PÂRIS-DUVERNEY (Joseph), célèbre financier, né en 1684 à Moirans en Dauphiné, où son père était aubergiste, m. en 1770. Par d'habiles combinaisons, il acquit, ainsi que ses trois frères, Ant. Pâris, Pâris la Montagne, J. Pâris-Montmartel, une des fortunes les plus considérables du temps. Il fut chargé de diriger de concert avec ses frères le fameux visa par lequel la dette de l’État, à la mort de Louis XIV, fut réduite de 2 062 000 000 à 1 653 000 000 et accomplit plusieurs autres opérations financières. Confident du duc de Bourbon, et surtout de la marquise de Prie, qui partageait avec lui les produits de la feuille des bénéfices, il eut pendant quelque temps le plus grand pouvoir (1723-26). Il fit rendre l'ordonnance sur l'abolition de la mendicité (1724) et proposa à Louis XV le mariage avec Marie Leczinska; mais, d'un autre côté, il conseilla au duc de Bourbon l'impôt du 50e et le rétablissement du droit de joyeux avènement, mesures qui le rendirent odieux. Mis à la Bastille par le cardinal Fleury en 1726, il sortit bientôt de prison, et continua à être consulté par la cour : il avait surtout la confiance de la marquise de Pompadour. C'est lui qui conseilla, en 1751, l'établissement de l'École militaire de Paris : il en fut le 1er intendant, avec le titre de conseiller d’État, et mourut dans ce poste. — Son frère, P.-Montmartel, garde du trésor en 1730, puis banquier de la cour, fut fait comte de Sampigny et marquis de Brunoy.

PARISET (Étienne), médecin littérateur, né en 1770 à Grand, près de Neufchâteau (Vosges), mort en 1847, était fils d'un pauvre cloutier. Il ne commença que tard à faire des études, et il réussit tellement qu'il fut envoyé aux frais de la ville de Nantes à l'École de santé de Paris. Forcé d'interrompre ses études médicales faute de ressources, il se fit précepteur, et ne put prendre le grade de docteur en médecine qu'à 36 ans. Il professa à l'Athénée de Paris des cours d'anatomie et de physiologie qui lui firent une réputation auprès des gens du monde et devint en peu de temps membre du conseil de salubrité, du conseil général des prisons, médecin de Bicêtre, médecin en chef de la Salpêtrière, membre et secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine (1822) enfin membre libre de l'Académie des sciences. Chargé d'aller étudier sur les lieux l'épidémie de Cadix (1819), puis la fièvre jaune de Barcelone (1821), il se signala par son dévouement et faillit devenir victime du fléau. Il n'en partit pas moins en 1828 pour l’Égypte, afin d'observer la peste dans son principal foyer. A son retour, il se prononça pour la contagion, ce qui l'engagea dans de vives et pénibles disputes avec les adversaires de cette opinion. On a de lui une Hist. médicale de la fièvre jaune, 1823; un Mémoire sur les causes de la peste, 1837; des traductions de quelques écrits d’Hippocrate, un grand nombre d'articles dans les journaux et les recueils scientifiques; mais son principal titre, ce sont les Éloges des membres de l'Académie de médecine, qu'il prononça en qualité de secrétaire perpétuel. Son style, trop académique peut-être, est constamment clair, élégant et quelquefois énergique. Ces Éloges ont été publiés par J. B. Baillière, 1845 et 1850. L’Éloge de Pariset lui-même a été prononcé par le docteur B. F. Dubois (d'Amiens) à l'Académie de médecine.

PARISII, petit peuple de la Gaule, dans la Lyonnaise 4e, sur les deux rives de la Sequana (Seine), avait pour ch.-l. Parisii ou Lutetia, auj. Paris.

PARISIS, anc. petit pays de_France, dans la partie centrale de l'Ile-de-France, au N. de Paris. La petite ville de Louvres en était le ch.-l. Il est auj. compris dans les dép. de Seine-et-Oise et de la Seine

PARISOT, dit le Père Norbert. V. NORBERT.

PARISOT DE LA VALETTE. V. LA VALETTE.

PARISOT (Valentin), littérateur, né en 1800 à Vendôme, m. en 1801, entra fort jeune à l’École normale, fut reçu avec distinction agrégé d'histoire et docteur ès-lettres, enseigna l'histoire dans les colléges de Bourges et de Versailles, puis la littérature étrangère dans les Facultés de Rennes, de Grenoble et de Douai. Pourvu de la plus heureuse mémoire et plein d'érudition, il a écrit dans les genres les plus divers. Il a donné plusieurs éditions et traductions d'auteurs grecs et latins, a eu une grande part à la traduction de Pline, d'Ajasson de Grandsagne, a fourni nombre d'excellents articles à la Biographie universelle et rédigé seul le grand Dictionnaire mythologique joint à ce recueil (1832-33, 3 v. in-8), a composé une savante thèse De Porphyrii vita et indole (1845), a publié, dans les Notices et extraits des Manuscrits, l'édition princeps du XXXVIIe livre de Nicéphore Grégoras, avec traduction française et commentaire (1852), a traduit en français une partie du Ramayana (1853) et rédigé pour l’Encyclopédie populaire et autres recueils des résumés d'histoire, de littérature et de morale aussi exacts que substantiels.

PARKER (Mathieu), un des plus ardents partisans