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l’Autriche. L’évêché date de 737, époque à laquelle l’archevêque de Lorch, Vivilon, y vint chercher un refuge; aussi les évêques de Passau prennent-ils le titre d’Archevêques de Lorch et de Passau; ils obtinrent du pape en 1728 d’être exempts de la suprématie de l’archevêque de Salzbourg. Peu à peu l’évêque de Passau acquit la suprématie territoriale, mais son territoire demeura toujours fort petit. Il fut sécularisé en 1803 et donné en 1805 à la Bavière.

PASSAVANT (J. David), peintre et écrivain, né en 1787 à Francfort, m. en 1861, était issu d'une famille de protestants français. Inspecteur de la galerie de Staëdel dans sa ville natale, il s'adonna surtout à l'histoire et à la critique de l'art. Outre quelques toiles estimées, on a de lui une excellente monographie de Raphaël, Leips., 1839, trad. en français en 1860, et le Peintre-Graveur, histoire de la gravure sur bois, sur métal et au burin, 1860.

PASSEMANT (Claude), mécanicien, né à Paris en 1702, m. en 1769, était d'abord mercier; il abandonna le comptoir pour se vouer à l'astronomie et à la mécanique, imagina une pendule astronomique, un grand miroir ardent, deux globes, l'un terrestre et l'autre céleste, tournant sur eux-mêmes, et indiqua en 1765 les moyens d'amener les vaisseaux à Paris. Louis XV lui donna un logement au Louvre, avec une pension de 1000 fr. On a de lui : Construction d'un télescope de réflexion, 1738; Description et usage des télescopes, 1763.

PASSERAT (J.), poëte français, né en 1534 à Troyes, mort en 1602, étudia le droit sous Cujas, fut, à la mort de Ramus, appelé à la chaire d'éloquence au Collége Royal de France et y obtint un grand succès. Fidèle à la cause royale pendant la Ligue, il fit la plus grande partie des vers (français) qu'on trouve dans la Satire Ménippée. On remarque parmi ses autres poésies françaises la Métamorphose d'un homme en oiseau, chef-d'œuvre d'enjouement et de grâce. Cependant c'est principalement par ses œuvres latines qu'il est acquis du renom : elles consistent surtout en petits poëmes et en poésies fugitives. On a un recueil de ses œuvres poétiques latines, Paris, 1597, sous le titre de Kalendæ januariæ, et un autre de ses poésies françaises, 1606. Il a en outre traduit Apollodore en français et laissé des Commentaires sur Catulle, Tibulle et Properce. On a donné sous le nom de Passerat une édition en 8 langues du Dictionnaire de Calepin, Genève, 1609; mais il paraît avoir été complètement étranger à cette publication, qui n'est qu'une spéculation de librairie. De Guerrois a donné sa Vie, Paris, 1856.

PASSERI (J. B.), antiquaire, né à Pesaro en 1694, mort en 1780, fut vicaire général de Pesaro, auditeur de la Rote, protonotaire apostolique, antiquaire du grand-duc de Toscane, et forma chez ce seigneur un riche musée. Il a laissé : Lucernæ fictiles musæi Passeri, Pesaro, 1739-51, 3 v. in-f.; Picturæ Etruscorum in vasculis, Rome, 1767-75, 3 v. in-f.; Novus thesaurus gemmarum veterum, ibid., 1781-83, 3 v. in-f. — Un autre J. B. Passeri, amateur de de peinture, 1610-1679, a laissé des Vies des peintres, sculpteurs et architectes de Rome de 1641 à 1673, Rome, 1772, ouvrage, très-exact.

PASSERIANO, v. de Vénétie (Udine), à 8 kil. N. E. de Campo-Formio; 4000 h. Elle donnait son nom à un dép. du roy. d'Italie qui avait pour ch.-l. Udine.

PASSERONI (l'abbé J. C.), poëte, né en 1713 à Lantosca (comté de Nice), mort en 1802, suivit à Rome et à Cologne le nonce Lucini, refusa de s'engager dans la carrière des hauts emplois et devint membre de l'Institut de la République cisalpine. Ses poésies, qui appartiennent au genre satirique, sont pleines de verve, de comique et d'originalité surtout son Cicérone, poëme familier en 34 chants (Venise, 1750), où il passe en revue les abus et les ridicules du siècle. Ses Favole esopiane (1786) se distinguent par la naïveté et l'enjouement.

PASSIGNANO (Dom. CHESTI, dit EL), peintre, né en 1560 à Passignano, près de Pérouse, m. en 1638, fut élève de Naldini, puis de Zuccaro, et devint directeur de l'Académie de dessin à Florence. Il se distinguait par une rare facilité et par la rapidité de l'exécution : son Martyre de Sta-Reparata fut fait en 8 jours, son S. Jean Gualbert en 18 heures, et de nuit. On cite parmi ses chefs-d'œuvre sa Présentation de la Vierge; le Louvre possède une Invention de Croix de cet artiste; mais la plupart de ses tableaux sont à Florence. Urbain VIII travestissait son nom en Passa-ognuno (surpasse-tous).

PASSION. On désigne sous ce nom les souffrances qu'endura Jésus pour la rédemption du genre humain, depuis la dernière cène jusqu'au moment de sa mort. On célèbre la commémoration de ce grand sacrifice pendant la semaine qui précède Pâques : le 5e dimanche de Carême commence le Temps de la Passion. — On appelle vulgairement Dimanche de la Passion le 2e dimanche avant Pâques.

PASSION (Confrères de la), société qui se forma sous le règne de Charles VI pour jouer des mystères, pièces de théâtre où l'on représentait des sujets de piété, et le plus souvent la Passion de J.-C. Elle s'établit à Paris en 1402 près de l'emplacement de la porte St-Denis, dans le couvent de la Trinité. En 1548, elle acheta le terrain de l'hôtel de Bourgogne et y construisit un nouveau théâtre; mais, trois ans après, il lui fut défendu d'y jouer des mystères.

PASSIONEI (Dom.), cardinal, né en 1682 a Fossombrone, m. en 1761, fut légat à Utrecht (1712), à Bade (1714), nonce en Suisse (1721) et à Vienne (1730), archevêque d’Éphèse in partibus, reçut le chapeau en 1738, devint en 1755 conservateur du Vatican et fut nommé associé étranger de l'Académie des inscriptions. Il avait formé dans la villa de Frascati un riche musée d'antiquités. Il eut part à la révision du Liber diurnus pontificum, et forma un grand recueil d’Inscriptions antiques, publié à Lucques, 1765, par Fontanini. On a en outre de lui des lettres et quelques discours, en autres l’Oraison funèbre du prince Eugène, en latin et en italien, 1737.

PASSIONISTES (Ordre des). V. PAUL DE LA CROIX.

PASSOW (Fréd.), érudit, né en 1786 à Ludwigslust (Mecklembourg), mort en 1833, fut nommé en 1815 professeur de littérature ancienne à l'Université de Breslau, et peu après directeur du séminaire philologique de cette ville. On lui doit des éditions de Longus et autres Érotiques grecs, de Perse, de Musée, de Denys le Périégite, de Nonnus; des Éléments de littérature grecque el latine; mais il est surtout connu par son Dictionnaire grec-allemand. Ce dictionnaire, publié en 1819, ne fut d'abord présenté que comme une nouvelle édition de celui de Schneider; le nom de Passow n'y figura qu'à partir de 1831. C'est un des meilleurs vocabulaires qu'on puisse mettre entre les mains des écoliers.

PASSWAN-OGLOU (Osman), né en 1758 à Widdin, s'enfuit dans les montagnes à la mort de son père, Passwan-Omar-Aga, que le grand vizir avait fait décapiter pour s'emparer de ses richesses, y fit la guerre en partisan, prit Widdin, se soutint plusieurs années contre toutes les forces envoyées pour l'anéantir, et finit par obtenir, avec son pardon, le sandjakat de Widdin (1793), qu'il gouverna à peu près en souverain indépendant jusqu'à sa mort, en 1807.

PASSY, anc. bourg du dép. de la Seine, contigu aux murs de l'anc. Paris à l'O., auj. compris dans l'enceinte de la capitale et attenant au bois de Boulogne, est bâti en amphithéâtre, sur la r. dr. de la Seine. Poterie, raffinerie de sucre, produits chimiques, filature de coton (dans un anc. couvent de Minimes dits les Bons hommes, qui donnait son nom à la barrière voisine). Puits artésien, eaux ferrugineuses.

PASTEURS (Rois). V. HICSOS,

PASTO, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de province, sur un plateau très-élevé et au pied d'un volcan, à 730 k. S. S. O. de Bogota; 8000 h. En partie renversée par un tremblement de terre en 1827. — La prov.