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de Pasto, l’une des 4 formées du départ. du Cauca, a 60 000 hab. civilisés, et 70 000 Indiens indépendants. Elle est couverte de soufrières et de volcans.

PASTORET, anc. famille de magistrats, s'est distinguée dès le XIVe s. par sa fidélité pour nos rois. Jean Pastoret, avocat du roi au parlement, fut un de ceux qui, en 1358, contribuèrent le plus, avec Maillard et Charny, à remettre Paris sous l'obéissance du dauphin (depuis Charles V), régent du royaume pendant la captivité du roi Jean. — Un autre Jean P., petit-fils du préc., né en 1328, mort en 1405, fut 1er président du parlement de Paris et membre du conseil de régence pendant la minorité de Charles VI. Peu après l'avénement de ce prince, il se fit religieux dans l'abbaye de St-Victor.

PASTORET (Emmanuel, marquis de), issu de la même famille, né à Marseille en 1756, mort à Paris en 1840, était maître des requêtes au moment de la Révolution. Il en embrassa les principes et fut nommé procureur syndic du département de la Seine : il fit en cette qualité rendre le décret qui transformait l'église Ste-Geneviève en Panthéon et composa l'inscription célèbre qui se lit encore sur la frise du fronton : Aux grands hommes la patrie reconnaissante. Élu député de Paris à l'Assemblée législative, il se montra constitutionnel ardent, sans cesser d'être dévoué au roi; il tint un instant le portefeuille de la justice et de l'intérieur. Poursuivi pour son royalisme, il émigra pendant la Terreur et ne rentra en France qu'en 1795. Élu aussitôt député au Conseil des Cinq-Cents par le dép. du Var, il fut au 18 fructidor porté sur les listes de déportation; il se réfugia en Suisse. De retour en 1800, il obtint en 1804 la chaire de droit naturel et des gens au Collége de France, et devint sénateur en 1809. Sous la Restauration, il fut fait pair de France; il devint président de la Chambre des Pairs en 1820, ministre d'État en 1826 et chancelier de France en 1829. En 1834, il fut choisi par Charles X pour tuteur des enfants du duc de Berry. Le marquis de Pastoret était membre de trois Académies (française, des inscriptions et des sciences morales). On lui doit, entre autres écrits : Zoroastre, Confucius et Mahomet, 1787; Moïse considéré comme législateur, 1787; Traité des lois pénales, 1790; Hist. générale de la législation des peuples, 1817-37, 11 v. in-8., ouvrage savant, lumineux et bien écrit, dont il s'occupa toute sa vie, et qui cependant ne renferme que les législations anciennes. Dans sa jeunesse, il avait cultivé la poésie : on a de lui une trad. en vers de Tibulle, 1785. — La marquise de Pastoret, née Piscatory, 1766-1844, se distingua par son esprit, sa beauté et sa charité. On lui doit la 1re idée des salles d'asile et des crèches : elle fonda en 1801 les premiers établissements de ce genre à Paris et les entretint de ses deniers pendant 40 ans. La ville de Paris a placé son buste dans la salle du conseil des hospices. — Leur fils, le marquis Amédée de P., 1791-1857, conseiller d'État et gentilhomme de la Chambre sous la Restauration, se démit de tous ses emplois à la révolution de 1830, et devint, comme son père, un des conseillers intimes du duc de Chambord, qui lui confia l'administration de ses biens; mais, après 1848, à la suite de graves dissentiments sur la ligne de conduite à suivre pour le parti royaliste, il rompit avec les Bourbons et accepta de Napoléon III en 1852 un siége au Sénat. Il s'est fait connaître par quelques œuvres poétiques (les Troubadours, poëme en 4 chants, 1813, les Normands en Italie, poëme, 1818, Élégies, 1824), a donné une Histoire de la chute de l'empire grec, 1829, et a composé quelques romans historiques. Il avait été élu en 1823 membre de l'Académie des beaux-arts.

PASTOUREAUX, troupe de pâtres et de vagabonds qui se forma en France en 1250, sous le prétexte d'aller délivrer S. Louis, prisonnier des Sarrasins, avait à sa tête un certain moine hongrois nommé Job ou Jacob, de l'ordre de Cîteaux. Après avoir commis de grands ravages, ils furent taillés en pièces dans le Berry et près de Beaucaire : ils avaient disparu dès 1251. Ennemis des nobles et du clergé, ils dévastaient surtout les châteaux et les églises.

PASTRENGO (Guill. de), savant compilateur, né à Pastrengo (Vicentin), au XIVe siècle, fut notaire et juge à Vérone, puis chargé (1338) d'une mission près de Benoît XII à Avignon, où il se lia avec Pétrarque. Il a laissé le premier essai d'un Dictionnaire historique, bibliographique et géographique; cet ouvrage, longtemps resté manuscrit à la bibliothèque de St-Jean et St-Paul à Venise, a été publié en 1547 à Venise par M. A. Biondo, sous le titre de De originibus rerum.

PATAGONIE, la région la plus méridionale de l'Amérique du Sud, est située au S. du Chili et de la Confédération argentine, et bornée par l'Océan Atlantique à l'E., par le Grand-Océan à l'O., et au S. par le détroit de Magellan, qui la sépare de la Terre-de-Feu. C'est un pays montueux et très-froid : il est coupé par la chaîne des Andes, arrosé par le Rio-Negro, le Santa-Cruz et le Gallego, remarquable par le volume de ses eaux. Ses habitants sont : au N., les Araucans et les Puelches, au S. les Tehuelhets, plus spécialement connus sous le nom de Patagons; leur taille moyenne dépasse celle des Européens et atteint, dit-on, plus de 2 mètres (de 6 à 7 pieds). Ses côtes, escarpées à l'O. et basses à l'E., ne sont guère fréquentées que par des navires baleiniers. — Ce pays fut découvert en 1519 pour l'Espagne par Magellan, qui en fit une description pompeuse. Le commodore Byron en 1764, le capitaine Wallis en 1766 et d'Orbigny en 1828 ont donné des renseignements plus exacts. Le gouvt de Buénos-Ayres prétend à la souveraineté de cette contrée, mais jamais peuple européen n'en a réellement pris possession.

PATALA, auj. Tattah? anc. ville de l'Inde, à la pointe du delta formé par les deux bras principaux de l'Indus. Alexandre l'agrandit, y creusa un port sur l'Indus, et y éleva une citadelle. — Le pays voisin, notamment le delta de l'Indus, se nommait Patalène. Il fut soumis par Alexandre.

PATANI, v. de la presqu'île de Malacca, capit. d'un petit royaume de même nom, est située dans la partie N. E. de la presqu'île, par 99° 20' long. E., 6° 50' lat. N. Bon port. Commerce assez actif (en poivre, sang-dragon, etc.). Les Anglais y ont eu un comptoir de 1610 à 1623.

PATANS, nom donné dans l'Inde pendant le moyen âge aux Afghans. Une dynastie afghane, dite dynastie des Patans, régna sur l'Inde de 1205 à 1398, après s'être établie sur les ruines des Gaurides. Delhi était sa capitale. Tamerlan la renversa à son tour et établit sur ses ruines la dynastie de Timourides. Bien que musulmans, les Patans montrèrent beaucoup de tolérance pour la religion des Hindous et firent fleurir le commerce et l'agriculture.

PATARE, Patara, puis Arsinoe, auj. Patera, v. de Lycie, sur la mer, non loin du cap Pataréon, qui séparait la mer de Lycie de celle de Carie, dans le pachalik actuel d'Adana. Elle fut fondée par des Doriens-Crétois, qui y introduisirent le culte d'Apollon; le dieu y avait un temple et un oracle célèbres, ce qui le fit surnommer Patareus; il résidait, disait-on, l'hiver à Patare, et l'été à Delphes. Ruines imposantes.

PATARINS, sectaires vaudois qui prétendaient que la prière du Pater suffit pour toute oraison; ils enseignaient aussi que l'homme et le monde étaient l’œuvre du démon. Les Patarins furent principalement connus au XIIe s. en Illyrie, en Bosnie, dans le N. de l'Italie et le S. de la France. Ils furent condamnés en 1179. Leur nom a été quelquefois étendu à tous les Albigeois.

PATAVIA, nom latin moderne de PASSAU.

PATAVIUM, Padoue', v. de l'Italie ancienne, chez les Veneti On y parlait un latin peu correct : Tite-Live, qui y était né, fut accusé de patavinite.

PATAY, ch.-l. de c. (Loiret), près de la r. g. de