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PAULINE BONAPARTE. V. BONAPARTE.

PAULMY (le marq. de). V. ARGENSON (A. René d').

PAULUS (Sergius), proconsul. V. SERGIUS PAULUS.

PAULUS (Julius), jurisconsulte romain du IIIe s. de notre ère, né à Padoue selon les uns, à Tyr selon d'autres, contemporain et rival de Papinien, fut d'abord avocat. Il jouit de la faveur de Septime Sévère, de Caracalla et d'Alexandre Sévère, fut élevé par ce dernier au consulat et nommé préfet du prétoire après Ulpien. Des nombreux écrits qu'il avait composés, on n'a plus que des fragments cités dans le Digeste, et 5 livres Receptarum sententiarum, qui renferment des éléments de droit romain.

PAULUS (Peters), homme d'État hollandais, né en 1754 à Axel, m. en 1796, fut d'abord conseiller et avocat fiscal de l'amirauté de la Meuse, releva la marine de son pays, fut forcé de s'expatrier en 1787 à cause de son opposition au stathoudérat, fut accueilli à la cour de Versailles, rentra en Hollande en 1795, y présida l'assemblée des représentants provisoires, et négocia la paix entre son pays et la France.

PAULUS (H. Gottlob), théologien protestant, né en 1761 à Léonberg près de Stuttgart, m. en 1851, enseigna d'abord les langues orientales à l'Université d'Iéna, fut nommé en 1794 professeur de théologie dans la même université, quitta cette chaire en 1803 pour celle de Wurtzbourg, et fut nommé en 1811 professeur d'exégèse et d'histoire ecclésiastique à Heidelberg. Il est le chef de l'école rationaliste allemande. Ses principaux ouvrages sont: Commentaires philosophiques, critiques et historiques sur le Nouveau Testament; la Clef des Psaumes; Vie de Jésus; Manuel exégétique sur les trois premiers évangiles. Paulus fut un des auteurs de la constitution du Wurtemberg de 1814; il rédigea de 1819 à 1829 le Sophronizon, journal à la fois politique et religieux.

PAUSANIAS, général lacédémonien, fils du roi Cléombrote, gouverna le royaume pendant la jeunesse de Plistarque, fils de Léonidas, et son cousin (480 av. J.-C.), eut une grande part à la victoire de Platée (479), ainsi qu'à la délivrance des villes grecques d'Asie, prit Cypre et Byzance, mais ternit sa gloire en formant le dessein d'asservir sa patrie : dans ce but, il écouta les propositions de Xercès, qui lui offrait, pour prix d'une trahison, la main de sa fille et la royauté de la Grèce. Dénoncé au sénat de Sparte, il fut rappelé et livré aux éphores, convaincu de trahison et condamné à mort. Il se réfugia dans un temple de Minerve, dont les portes furent aussitôt murées, et on l'y laissa mourir de faim: sa mère elle-même voulut apporter la première pierre pour son supplice (477). — Un autre Pausanias, petit-fils du préc., régna sur Sparte de 409 à 397, et fit quelques expéditions dans l'Attique; mais, n'ayant point réussi au gré des Lacédémoniens, il fut obligé de s'exiler. Il se retira à Tégée, où il mourut.

PAUSANIAS, seigneur de la cour de Philippe, roi de Macédoine, n'ayant pu obtenir la punition d'un outrage qu'il avait reçu, se vengea sur le roi lui-même et l'assassina en plein théâtre (336 av. J.-C). Il fut aussitôt pris et tué. On prétend qu'il n'était que l'instrument d'Olympias, qui venait d'être répudiée.

PAUSANIAS, écrivain grec du IIe s. de J.-C., né en Phrygie ou en Cappadoce, visita une grande partie du monde connu de son temps et vint vers 170 se fixer à Rome où il mourut très-vieux. Il composa vers l'an 174, sous le titre d’Itinéraire de la Grèce, un des ouvrages les plus précieux de l'antiquité pour la topographie, l'histoire delà Grèce primordiale, et la connaissance des objets d'art et des monuments. Cet ouvrage se compose de 10 livres, qui, d'après les pays décrits, sont intitulés Attiques, Corinthiques, Laconiques, Messéniques, Étiques (2 liv.), Achaïques, Arcadiques, Béotiques et Phociques. Il est à regretter que le style de l'auteur, par suite d'une imitation maladroite de Thucydide, laisse à désirer sous le rapport du naturel et de la clarté. Les meilleures éditions sont celles d'Alde, Venise, 1514, en grec; d'Amaseo, avec trad. latine, Florence, 1551 ; de Facius, Leipsick, 1794-97, 4 vol. in-8, où le texte est rétabli à l'aide des mss.; de Clavier, avec trad. française, Paris, 1814-21; de Dindorf, grec-lat., dans la Bibliothèque de Didot, 1845. Kœnig a donné une dissertation De Pausaniæ fide et auctoritate, Berlin, 1832.

PAUSIAS, peintre de Sicyone qui florissait vers 360 av. J.-C., fut élève de Pamphyle et acquit une grande réputation dans la peinture dite encaustique.

PAUSILIPPE, mont. de l'Italie mérid., au S. O. de Naples, s'avance dans la mer vis-à-vis de l'île de Nisida. Elle est couverte de vignes et traversés par la route souterraine qui va de Naples à Pouzzoles : ce souterrain, dit la Grotte du Pausilippe, a 720m de long., 20 de haut et 7 de large; l'époque à laquelle il fut creusé est très-ancienne. On montre à l'entrée un tombeau qu'on dit être celui de Virgile.

PAUVRES DE LYON. V. VAUDOIS.

PAUVRES DE LA MÈRE DE DIEU. V. PIARISTES.

PAUW (J. CORNEILLE de), philologue, né à Utrecht, vers 1680, m. vers 1750, était chanoine de St-Jean; il profita du loisir que lui laissait cette sinécure pour cultiver les lettres. On lui doit des éditions d'un grand nombre d'auteurs grecs, Héphestion, Utrecht, 1727; Horapollon, 1727; Anacréon, 1732; Quintus Calaber, 1733; Aristénète, 1739; Eschyle, 1745, etc. Il contestait l'authenticité des poésies d'Anacréon. Il eut de vives querelles avec plusieurs savants, notamment avec d'Orville au sujet d'Aristénète. — Un autre Corneille de P., d'Amsterdam, 1739-99, était chanoine de Xanten et oncle d'Anacharsis Clootz. Il a publié, en français, des Recherches philosophiques sur les Grecs, — sur les Américains, — sur les Égyptiens et les Chinois, ouvrages pleins d'érudition, mais aussi de paradoxes. Ils ont été réunis en 7 v., Paris, 1785.

PAVIE, Ticinum, Papia au moyen âge, Pavia en ital., v. forte du roy. d'Italie, ch.-l. de province, sur le Tessin, à 31 kil. S. de Milan; 26 000 h. Évêché, suffragant de Milan; université célèbre (fondée en 1360), comprenant les facultés de philosophie, de droit et de médecine; colléges Caccia, Borromée, Ghislieri; bibliothèque, jardin botanique, collections anatomique et autres; société savante. Vieux château fort, grand faubourg, pont en marbre, belle place entourée de portiques, vaste cathédrale, où l'on prétend posséder le tombeau de S. Augustin et la lance de Roland; basilique St-Michel, de style lombard, superbe théâtre, deux belles portes aux deux bouts de la Rue-Neuve, la principale rue de la ville. Fabriques de soieries; riz, vin, lin, fromages. Patrie de Lanfranc, Cardan, etc. Aux env., belle Chartreuse. — Pavie remonte au temps des Gaulois : c'était une des villes des Insubres. Florissante sous les Romains, elle fut détruite en 476 par Odoacre, mais elle se releva sous les Lombards, qui, à partir de 584, en firent leur capitale. Hunald, ex-duc d'Aquitaine, réfugié chez les Lombards, la défendit héroïquement contre Charlemagne (772 et 773), mais les habitants l'égorgèrent pour être libres de se rendre : la perte de cette ville mit fin à l'empire lombard. Plus tard, Pavie s'érigea en république comme toutes les grandes cités lombardes : ennemie de Milan, elle fut le plus souvent gibeline. Après la chute des Hohenstaufen, elle eut pour seigneurs les Languschi. En 1331, elle fut une des villes qui acceptèrent pour souverain Jean de Bohême; mais dès 1332, elle se donna aux Beccaria, qui bientôt devinrent vassaux des Visconti de Milan. En 1395, l'empereur Venceslas, en faisant de Milan un duché, érigea Pavie en comté en faveur du fils aîné du duc régnant de Milan. Après la mort du duc Philippe-Marie (1447), Sforce, voulant s'emparer du duché de Milan, se fit d'abord proclamer comte de Pavie. En 1525, François I perdit sous les murs de Pavie une bataille célèbre et y fut fait prisonnier. En 1527, Lautrec prit cette ville et la mit au pillage; cependant Charles-Quint en resta maître, ainsi que de tout le comté. En 1745, Pavie fut prise par les Espagnols, mais ils la rendirent bientôt à l'Autriche. Les Français la prirent de nouveau en