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furent pendus. Immédiatement après éclata la Guerre des Pazzi, dans laquelle le pape, Naples et Sienne, attaquèrent Florence au cri de guerre à Médicis, paix à Florence! (1478-80). L'histoire de la conjuration des Pazzi a été écrite par Politien. Cet évènement a fourni à Alfieri le sujet d'une belle tragédie.

PÉAN, Pæan, un des noms d'Apollon en tant que Dieu du jour et surtout comme médecin, est sans doute le même que Péon, nom du médecin des Dieux. — On appelait aussi Péans les hymnes à la gloire du dieu : c'étaient des hymnes joyeux, que l'on chantait après une victoire et quand on avait été délivré d'un fléau quelconque.

PEARCE (Zacharie), évêque anglican, né à Londres en 1690, mort doyen de Westminster en 1774, est auteur d'un Essai sur les progrès et l'origine des temples, et de divers ouvrages de théologie, mais est surtout connu comme philologue : on lui doit de bonnes éditions des livres de Cicéron de Oratore, 1716, et de Officiis, 1745, ainsi que de Longin, 1724.

PEARSON (John), évêque de Chester, né en 1612, m. en 1686, est auteur d'une Exposition de la foi, 1659, d’Annales de la vie et des ouvrages de S. Cyprien, 1684, d'une Défense de l'authenticité des Lettres de S. Ignace, et de plusieurs autres écrits estimés des théologiens anglicans.

PECCAIS, bourg et fort de France, dans le dép. du Gard, à 9 k. O. d'Aigues-Mortes, sur le canal de Silvéréal. Vastes salines aux environs.

PÉCHAWER ou PÉCHAOUER. V. PEYCHAWER.

PÉCILE (le), du grec poikilos, varié; célèbre portique d'Athènes, orné de peintures diverses, se composait d'une colonnade qui entourait un espace carré et servait de promenade. On le nommait spécialement le Portique. V. ce mot.

PECHMÉJA (J.), écrivain, né à Villefranche (Rouergue) en 1741, m. en 1785, fut professeur à La Flèche et à Paris. Ami de Raynal, il lui fournit beaucoup de morceaux pour son Histoire des Deux-Indes. Il a publié lui-même quelques écrits, entre autres, Télèphe, poëme en prose (1784), où il soutient des paradoxes révoltants contre la propriété et la famille.

PÉCLET (Eug.), physicien, né en 1793 à Besançon, m. en 1857, fut un des premiers élèves de l'École normale, fut nommé en 1815 professeur de physique à Marseille, où il fit des cours d'application pour les ouvriers qui furent très-suivis, fut, avec MM. Dumas et Olivier, un des fondateurs de l'École centrale des Arts et manufactures (1828), et devint en 1840 inspecteur général des études. On lui doit un Traité élémentaire de physique et un Traité de la chaleur considérée dans son application, (1828 et 1860), ouvrage qui fait autorité.

PÉCORONE (Giovanni Fiorentino, dit IL), conteur florentin du XIVe s., était, suivant les uns, notaire, suivant les autres, moine ou même général de l'ordre de St-François. Il se montra guelfe ardent et grand partisan du pape. Il a laissé des Nouvelles, écrites en 1378 et très-souvent réimprimées. Elles approchent de celles de Boccace et sont précieuses pour l'histoire des opinions et des mœurs du temps.

PECQ (le), vge du dép. de Seine-et-Oise, sur la r. g. de la Seine, à 1 kil. de St-Germain-en-Laye, au bas de la côte; 1590 hab. Station du chemin de fer. Blanc de plomb, céruse; eau minérale. — C'est là que les Alliés passèrent la Seine le 1er juillet 1815.

PECQUET (Jean), anatomiste, né à Dieppe en 1622, m. en 1674, exerça la médecine à Dieppe, puis à Paris, et fut élu membre de l'Académie des sciences en 1666. On lui doit plusieurs découvertes importantes, entre autres celle du canal thoracique et du réservoir du chyle, dit Réservoir de Pecquet. Il a laissé plusieurs écrits, qui ont été réunis en 1 vol. in-4, 1654; le principal renferme l'exposé de ses expériences et de ses découvertes.

PECQUIGNY, bg de France. V. PICQUIGNY.

PÈDRE (don). V. PIERRE et PEDRO.

PEDRO (don), empereur du Brésil né en 1798 au palais de Quéluz, eut pour père le régent de Portugal (depuis Jean VI), qu'il suivit au Brésil en 1807. En 1821, son père, hésitant entre les libéraux et les servilès, lui délégua ses pouvoirs en Portugal; le jeune prince, en acceptant la constitution des cortès, sauva le trône. Jean, rentré dans Lisbonne, laissa à son fils le gouvernement du Brésil : don Pedro y fut proclamé empereur constitutionnel en 1822. La mort de Jean VI, en 1826, lui laissa en outre la couronne de Portugal. Il s'empressa de rétablir dans ce pays un régime libéral en donnant la Charte portugaise, puis il abdiqua en faveur de sa fille (dona Maria), laissant la régence à son frère don Miguel, 1827; mais à peine s'était-il éloigné que don Miguel se mit en possession du trône. Don Pedro arma aussitôt pour rétablir sa fille, mais il mécontenta ses sujets américains par les efforts dispendieux qu'il fit dans ce but, et finit par être, en 1831, forcé de quitter le Brésil, où son fils fut proclamé sous le nom de Pedro ou Pierre II. De retour en Europe, il leva des troupes en France, en Angleterre, reconquit à leur tête le Portugal, d'où il chassa don Miguel (1833), remit la couronne sur la tête de sa fille, et restaura le régime constitutionnel. Il mourut peu après, en 1834. — Il avait fondé au Brésil en 1822 l’Ordre de don Pedro, qui a pour insigne une étoile à 5 rayons émaillés de blanc et bordés d'or, ayant au milieu un phénix, et suspendue à un ruban vert moiré. Cet ordre est réservé aux têtes couronnées.

PEEBLES, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de ce nom, sur la Tweed, à 35 k. S. d’Édimbourg; 3000 h. Fabriques de bas et d'étoffes de laine. Ruines d'une antique forteresse. — Le comté de Peebles, dit aussi de Tweeddale, entre ceux d’Édimbourg au N., de Selkirk à l'E., de Dumfries au S. et de Lanark à l'O., a 46 kil. sur 35 et compte 15 000 hab.

PEEL (Sir Robert), homme d’État anglais, né en 1788, m. en 1850, était fils d'un riche filateur, que Pitt avait créé baronnet en 1800. IL entra à la Chambre des Communes en 1809, prit place parmi les tories, fut nommé en 1812 secrétaire au département de l'Irlande, et accepta en 1822 le portefeuille de l'intérieur dans le ministère de lord Liverpool. Conservateur pour tout ce qui touchait au système politique, il se montra libéral en ce qui concernait l'administration : il soutint l’alien-bill, combattit l'émancipation des catholiques, mais en même temps encouragea l'instruction populaire et réforma la législation criminelle. Il se retira à la mort de Liverpool (1827), pour rentrer au pouvoir dès l'année suivante avec lord Wellington : il fit abolir les actes vexatoires de corporation et du test, proposa et fit adopter en 1829 le bill d'émancipation des catholiques, qu'il avait longtemps combattu. Remplacé par les whigs après la révolution de 1830, il combattit de tout son pouvoir la réforme parlementaire, qui n'en fut pas moins adoptée. Chargé en 1841 de former une nouvelle administration, il devint le ministre dirigeant : il rétablit la bonne harmonie avec la France, et fit adopter malgré son propre parti le rétablissement de l’income-tax et la suppression des prohibitions qui pesaient sur les céréales (1848). Peu après il se retira de nouveau par suite du rejet des mesures proposées contre l'Irlande, et devint le chef et le modérateur de l'opposition. Il était sur le point de ressaisir le pouvoir, lorsqu'il périt inopinément, d'une chute de cheval. T. Doubleday a donné la Vie politique de R. Peel, Londres, 1855; M. Guizot a publié en 1857 Sir Robert Peel, étude historique.

PÉGASE, cheval ailé, était, selon la Fable, né de Neptune et de Méduse, ou avait été produit par le sang de Méduse lorsque Persée lui eut coupé la tête. Monté sur Pégase, Persée délivra Andromède exposée à un monstre marin; Bellérophon s'en servit pour combattre la Chimère. Pégase est aussi le symbole de l'essor poétique : monté par le poëte, il le transporte au sommet de l'Hélicon. D'un coup de pied, il fit jaillir de l'Hélicon la fontaine d'Hippocrène, où les poëtes venaient puiser l'inspiration. Jupiter le plaça