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qu'une toile qu'elle ourdissait serait finie, mais elle défaisait la nuit ce qu'elle avait fait le jour. Une tradition contraire, mais sans autorité, niait cette persévérante fidélité, et disait qu'Ulysse, outré de ses déportements, la chassa après son retour

PÉNESTES, peuple de l'Illyrie mérid., sur les frontières de l'Épire, borné à l'E. par l'Élymiotide. C'était un reste des anciens Pélasges.

PÉNISCOLA, v. forte d'Espagne (Valence), à 130 kil. N. N. E. de Valence, sur un rocher qui forme presqu'île; 2000 h. Château fort. — Conquise sur les Maures en 1233 par Jayme I, roi d'Aragon, qui la céda aux Templiers; à l'extinction de cet ordre, elle passa à celui de Montesa. L'anti-pape Pierre de Luna (Benoît XIII) et son successeur Giles Munoz (Clément VIII) y résidèrent de 1415 à 1424. Les Français, commandés par Suchet, prirent cette ville en 1811 et la gardèrent jusqu'en 1814.

PENMARCH, bourg du dép. du Finistère, à 28 k. S. O. de Quimper, à l'extrémité de la pointe qui prend son nom; 2029 hab. Roches granitiques très-pittoresques; ruines d'une ville ancienne.

PENN (William), législateur de la Pensylvanie, né à Londres en 1644, m. en 1718, était fils de sir W. Penn, amiral anglais, qui rendit de grands services aux Stuarts. Il voyagea en France et dans les Pays-Bas, se fit quaker à son retour, et fut pour ce fait emprisonné en Irlande et chassé par son père du seuil domestique. Il se mit néanmoins à écrire en faveur de la tolérance et de la liberté de conscience (1668) et à prêcher en faveur de la nouvelle secte, ce qui le fit deux fois enfermer à la Tour de Londres. Ayant hérité d'une créance de 400 000 fr. sur la couronne, il reçut en échange la propriété et la souveraineté du pays situé dans l'Amérique du Nord à l'O. de la Delaware. Il y fonda en 1681 la belle colonie qui prit de lui le nom de Pensylvanie. Il y ouvrit un asile à tous les sectaires, fit avec les sauvages des traités qu'il exécuta ponctuellement et qui lui assurèrent leur amitié, abolit l'esclavage, donna aux colons une constitution (qui fut la base de celle des États-Unis), et bâtit Philadelphie. De retour en Angleterre, il obtint la faveur de Jacques II. Mal vu en conséquence du roi Guillaume, il fut dépouillé de son gouvernement; mais il le recouvra en 1696, et alla passer deux ans en Amérique (1699-1701). Il revint encore une fois en Angleterre afin d'obtenir quelques concessions en faveur du commerce de la nouvelle colonie, et y mourut pendant ce dernier séjour. Penn est cité comme un modèle de sagesse et de philanthropie: Montesquieu le nomme le Lycurgue moderne. Ses Œuvres complètes forment 1 vol. in-fol., 1726; ses Œuvres choisies, 4 vol. in-8, 1782. Sa Vie a été écrite par Marsillac, Paris, 1791. Des Mémoires sur sa vie ont été publ. par Clarkson, Londres, 1813.

PENNANT (Thomas) naturaliste anglais, né en 1726 à Downing (Flint), mort en 1798, cultiva la science par goût. On a de lui Zoologie britannique, 1761-68; Synopsis des quadrupèdes, 1771-81; Zoologie arctique, 1784-87, trad. par Letourneur sous le titre de le Nord du globe, et d'intéressants voyages dans les différentes parties de la Grande-Bretagne.

PENNE, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), près de la r. g. du Lot, à 9 kil. E. de Villeneuve-d'Agen ; 3008 h. Anc. château fort, pris par Montluc en 1562.

PENNI (Fr.), dit il Fattore (le garçon d'atelier), peintre florentin, 1488-1528, fut d'abord garçon d'atelier de Raphaël. Il se fit remarquer de ce grand artiste, qui lui donna des leçons, le traita comme un fils et l'institua son héritier conjointement avec Jules Romain. Il fonda dans Naples une école qui fut très-fréquentée; mais sa passion pour le jeu l'empêcha de s'enrichir. On admire surtout sa Ste-Famille, au musée de Vienne. Il était parvenu à imiter si bien la manière de Raphaël que dans quelques tableaux il est difficile de ne pas s'y méprendre.

PENNINES (Alpes). V. ALPES. — Le nom de Pennines, dérive du celtique pen, cime, sommet.

PENNINUS MONS, nom latin du Grand-St-Bernard.

PENON DE..., V. ALHUCEMAS, VELEZ, etc.

PENRITH, v. d'Angleterre (Cumberland), à 28 k. S. E. de Carlisle; 6000 hab. Bibliothèque, cabinet d'histoire naturelle. Siége des assises, maison de correction. Ville ancienne, souvent prise et brûlée; ravagée par la pesta en 1597.

PENSACOLA, v. des États-Unis (Floride), jadis ch.-l. de l’État, à 230 kil. S. O. de Tallahassee, sur la baie de Pensacola; 2500 h. Port sûr et commode, qui peut contenir de grands vaisseaux; chantiers de construction, arsenal pour la marine. — Fondée par les Espagnols en 1696, cédée aux Anglais avec la Floride en 1763, reprise en 1781; occupée par les Américains en 1814 et 1818, cédée définitivement à ceux-ci en 1819, avec le reste de la Floride.

PENSIONNAIRE (GRAND-), dit aussi Adsessor juris peritus, titre qu'on donnait en Hollande au premier ministre des États, chargé de proposer au conseil le sujet des délibérations, de recueillir les suffrages, de recevoir les notes diplomatiques des puissances étrangères, et de surveiller l'administration des finances. Cette charge importante tirait son nom de la pension affectée comme traitement à celui qui l'occupait. Sa durée était de cinq ans; mais le grand pensionnaire pouvait être réélu. Jean de Witt, mort en 1672, et Heinsius, qui gouverna la Hollande à la place d'un stathouder (1689-1720), sont les plus célèbres des grands-pensionnaires. Le dernier fut Schimmelpenninck. — Chaque province et même chaque ville de Hollande avait en outre son Pensionnaire.

PENSYLVANIE, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, borné par ceux de New-York au N., de Virginie et de Maryland au S., d'Ohio à l'O., de New-Jersey à l'E.: 448 kil. (de l'E. à l'O.) sur 240; 2 906 370 hab. La capitale est Harrisburg, mais Philadelphie (anc. ch.-l.) et Pittsburg ont bien plus d'importance. La Pensylvanie est traversée par les monts Alleghany, arrosée par la Susquehannah, la Delaware et l'Ohio, et sillonnée par de nombreux chemins de fer. Climat tempéré; sol très-fertile : céréales, tabac, vignes et mûriers, dont la culture réussit mieux qu'en aucun autre État de l'Union. Vastes forêts, beaux pâturages; élève de bestiaux. Industrie active : toiles, poterie, savon, forges, papeterie, verrerie, corderies, chantiers, etc. Houille, fer, cuivre, plomb, émeraudes, etc. — La Pensylvanie était, avant la venue des Européens, habitée par des tribus de la famille lennape, qui sont pour la plupart éteintes aujourd'hui. Ce pays, découvert ou visité par Walter Raleigh, fut enclavé dans ce qu'on appelait alors, en l'honneur d’Élisabeth, la Virginie, et colonisé avec les côtes voisines sous Jacques I. En 1681, le quaker W. Penn (V. ce nom) le reçut en échange d'une créance de sa famille sur la couronne : il alla s'y établir, d'où le nom de Pensylvanie (de Penn et du mot latin sylva, forêt, comme qui dirait Forêt de Penn), et lui donna une constitution. La Pensylvanie prit une part très-active à la guerre de l'indépendance : c'est une des 13 colonies anglo-américaines qui formèrent le noyau de l'Union. Elle adopta en 1787 la constitution des États-Unis. Sa constitution propre fut modifiée en 1776, 1790 et 1838.

PENTAPOLE (du grec penté, cinq, et polis, ville), nom donné par les anciens à plusieurs contrées où se trouvaient cinq villes principales. On connaît surtout : la Pentapole de Libye, dans la partie N. E. delà Cyrénaïque : elle comprenait les cinq villes de Cyrène, Bérénice, Arsinoë, Apollonie et Ptolémaïs; — la Pentapole de Palestine, dans le S. de cette contrée : elle était composée de Sodome, Gomorrhe, Adama, Seboïm et Ségor, situées sur les bords du lac Asphaltite; les 4 premières furent détruites par le feu du ciel; — la Pentapole des Philistins, sur la côte S. O. de la Palestine, depuis le torrent de Séhor jusqu'au fleuve de Gabaa, comprenant Gaza, Ascalon, Azoth, Gad et Accaron; — la Pentapole Dorienne, union des 5 villes doriennes du S. O. de l'Asie-Mineure, Cnide,