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Cos, Lindos, Jalisos et Camiros, dont les députés se rendaient, pour célébrer des jeux en l'honneur d'Apollon, dans le temple bâti sur le cap Triopion, près de Cnide; — la Pentapole d'Italie, dans l'exarchat de Ravenne, formée des villes de Rimini, Pesaro, Fano, Sinigaglia, Ancône : elle fut conquise sur les Lombards par Pépin le Bref, qui la donna aux papes.

PANTATEUQUE (de penté, cinq, teukhê, choses, livre), nom que l'on donne à cette partie de la Bible qui comprend les 5 livres écrits par Moïse : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.

PENTATHLE, exercice agonistique des Grecs, composé de 5 épreuves (pente, athlos) : la lutte, le saut, la course, le disque, le pugilat. V. OLYMPIQUES (Jeux).

PENTECÔTE (du grec pentecostè, cinquantième, sous-ent. jour), fête instituée en mémoire de la descente du St-Esprit sur les Apôtres, qui eut lieu 50 jours après la résurrection de J.-C. — Les Juifs avaient antérieurement leur Pentecôte : elle avait été instituée en mémoire de ce que Dieu leur donna sa loi sur le mont Sinaï 50 jours après la sortie d’Égypte.

PENTÉLIQUE, mont. de l'Attique, au N. E. d'Athènes, célèbre par ses beaux marbres blancs, tirait son nom d'un bourg de Pentélé situé à ses pieds. C'était un rameau détaché du Parnès, séparant la plaine d'Athènes de celle de Marathon.

PENTEYRN, vulgairement Pendragon, nom donné par les anciens Bretons de la Grande-Bretagne au chef général de leurs troupes lorsqu'ils se confédéraient. Le penteyrn jouissait d'un pouvoir dictatorial. Wortigern, Vortimer, Nazaleod furent penteyrns à l'époque de l'invasion anglo-saxonne.

PENTHÉE, Pentheus, fils et successeur du roi de Thèbes Échion, s'étant violemment opposé au culte de Bacchus, périt de la mort la plus déplorable : il fut égorgé et mis en lambeaux pendant les fêtes de Bacchus par sa propre mère Agave et par ses deux tantes, qui, aveuglées par Bacchus, le prirent pour un lion. Il est à croire que Penthée défendit l'introduction de la vigne dans ses États, et excita par là quelque sédition furieuse. — V. PANTHÉE.

PENTHÉSILÉE, Penthesilea, reine des Amazones, alliée de Priam, vint au secours de Troie dans les dernières années du siége, et périt sous les coups d'Achille qui, en la dépouillant pour prendre ses armes, fut si frappé de sa beauté qu'il la pleura.

PENTHIÈVRE, ancien comté de Bretagne, au N. O., répondait à la plus grande partie du dép. des Côtes-du-Nord et comprenait les villes de Lamballe, Guingamp, Moncontour, La Roche, Jugon et Loudéac : c'était l'apanage des fils cadets des ducs de Bretagne. Créé en 1034 pour Eudes, 2e fils de Geoffroi, comte de Rennes et duc de Bretagne, il fut réuni au duché en 1272 ; il en fut encore détaché en 1317 pour Guy, 2e fils d'Arthur II. Jeanne, fille de Guy, l'apporta à Charles de Blois, son époux; mais Jean de Montfort la reprit en 1420. Réuni à la couronne de France avec le duché de Bretagne, ce comté fut érigé en duché par Charles IX en 1569 pour Sébastien de Luxembourg, et par Louis XIV en 1697 pour son fils naturel, le comte de Toulouse. Il passa en 1769 dans la maison d'Orléans par le mariage de l'héritière de Penthièvre avec le duc de Chartres, depuis duc d'Orléans. Un fils du prince de Joinville, né en 1845, porte encore le titre de duc de Penthièvre.

Fort du Morbihan, sur l'isthme de Quiberon, à 7 k. N. de Quiberon. Les émigrés le prirent en 1795, mais il fut presque aussitôt repris par Hoche.

PENTHIÈVRE (L. J. Marie DE BOURBON, duc de), fils du comte de Toulouse et dernier héritier des fils légitimés de Louis XIV, né à Rambouillet en 1725, m. en 1793, servit sous le maréchal de Noailles, se distingua à Dettingen, à Fontenoy, et garantit la Bretagne d'un débarquement des Anglais. Ayant quitté le service de bonne heure, il se retira dans son château de Rambouillet, puis dans la belle résidence de Sceaux, se livrant aux exercices d'une piété austère et exerçant toutes les vertus. Il eut la douleur de voir mourir son jeune fils, le prince de Lamballe, et de survivre à sa belle-fille, égorgée par les septembriseurs en 1792. Son nom était populaire; aussi ne fut-il pas personnellement atteint par les excès révolutionnaires. Florian, son protégé, lui a dédié ses Fables. La Vie du duc de Penthièvre, par Mme Guénard, n'est qu'un roman. Les Mémoires publiés sous son nom par Fortaire en 1808 sont plus exacts.

PENZA, v. de la Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt de Penza, au confluent de la Penza et de la Soura, à 1400 kil. S. E. de St-Pétersbourg et à 698 de Moscou ; 20 000 hab. Évêché, tribunaux; gymnase, séminaire grec. Commerce actif de cuirs et savons; manuf. de verrerie et cristaux. Foire importante. — Le gouvt de Penza, entre ceux de Nijnéi-Novogorod au N., de Saratov au S., de Simbirsk à l'E., de Tambov à l'O., a 233 k. (de l'E. à l'O.) sur 226, et compte 1 100 000 h. de races diverses, Russes, Tchérémisses, Tchouvaches, Kalmouks, Baskirs, etc. Climat tempéré, sol fertile en grains et lin. Vitriol, fer, soufre.

PENZANCE, v. et port d'Angleterre (Cornouailles), sur le bord N. O. de Mountsbay, à 16 k. E. du cap Land's-end et à 100 k. S. O. de Launceston; 9000 h. Port pour de petits bâtiments; bains de mer. Climat très-doux qui a fait surnommer ce lieu le Montpellier de l'Angleterre. Mines d'étain. Patrie de H. Davy.

PÉON, Pæon, médecin des dieux, selon la Fable, guérit Mars, blessé par Diomède, et Pluton, blessé par Hercule. Il n'est peut-être autre qu'Apollon envisagé comme dieu de la médecine. V. PÉAN.

PÉONIE, Pæonia, région de la Grèce comprise moitié dans la partie N. O. de la Macédoine, moitié dans la partie S. E. de la Thrace, avait pour bornes la chaîne des monts Orbelus et Cercinus, la Pélagonie, les Agriani, et était arrosée par l'Axius et le Strymon. Ses habitants, de race pélasgique, étaient sauvages, braves et endurcis aux fatigues. Philippe et Alexandre soumirent ce peuple, tout en lui laissant ses rois indigènes. Il suivit dès lors les destinées de la Macédoine. Lors de la division de l'Empire au IVe s., la Péonie forma, avec quelques cantons voisins, la Macédoine 2e ou Salutaire.

PÉPARÈTHE, auj. Piperi, îlot de la mer Égée, sur la côte de Macédoine, au N. E. d'Halonesus.

PÉPÉ (Guill.), général napolitain, né en 1782 à Squillace en Calabre, m. en 1855, s'enrôla sous le drapeau républicain lors de la proclamation de la République parthénopéenne par les Français et combattit les troupes royales, puis s'attacha au roi Joseph et à Murat, et se distingua par des faits d'armes qui lui valurent le grade de général et le titre de baron. Il seconda en 1820 la révolution qui imposa au roi Ferdinand une constitution, prit en 1821 le commandement de l'armée insurrectionnelle des Abruzzes, mais ne put résister aux troupes autrichiennes et se réfugia en Espagne, puis en Angleterre. Il reparut en 1848 lors du soulèvement de la Lombardie, et retourna à Londres après le nouveau triomphe des Autrichiens. Il avait fait paraître dès 1822 une Relation des événements de 1820 et 1821; il a publié en outre en 1846 des Mémoires, écrits en français.

PÉPIN DE LANDEN, le Vieux, maire du palais en Austrasie sous Clotaire II, sous Dagobert I et pendant la minorité de Sigebert II, était d'abord chef du pays d'Hasbain, dans la Tongrie. Il fit prononcer en 622 la séparation de l'Austrasie, en fut nommé maire, et s'illustra par ses vertus. Il maria Begga, sa fille, à Ansegise, un des principaux officiers de Sigebert II (union d'où naquit Pépin d'Héristal), et mourut en 639, laissant la mairie à son fils Grimoald. Pépin favorisa la propagation du Christianisme sur les bords du Rhin, seconda énergiquement S. Amand et fut regardé comme saint. L'Église le fête le 21 février.

PÉPIN D'HÉRISTAL, le Gros, fils d'Ansegise et de Begga, et petit-fils de Pépin de Landen par sa mère, fut en 678 nommé avec Martin, son cousin, duc de l'Austrasie, devenue république, eut à lutter contre Ébroïn, maire de Neustrie, qui voulait étendre son