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prendrait le nom de Percy et s'établirait en Angleterre. — Un descendant de celui-ci, [[w:Henry de Percy (3e baron Percy)|Henri Percy]], général d’Édouard III, remporta en 1346 à Nevill's cross une grande victoire sur les Écossais et fit prisonnier leur roi, David Bruce. — Un 2e H. Percy se distingua aussi dans les guerres contre les Écossais, et fut fait comte de Northumberland par Richard II en 1377. Dans la suite, se croyant accusé injustement auprès de ce prince, il prit parti contre lui pour le duc de Lancastre (Henri IV), et contribua beaucoup à placer celui-ci sur le trône. Il battit les Écossais à Halidon en 1402; mais, l'année suivante, il se brouilla avec le roi Henri IV, et se révolta, ainsi que son fils, H. Percy, surnommé Hotspur (c.-à-d. ardent au combat) : le fils fut tué dans la bataille (1403); le père se soumit et obtint sa grâce. — Son frère, Thomas P., se révolta à son tour et fut tué en combattant, dans le comté d'York, en 1406. — Son petit-fils, nommé aussi [[w:Henry Percy (2e comte de Northumberland)|Henri]], fut rétabli dans ses honneurs par le roi Henri V. — Un autre de ses descendants, [[w:Thomas Percy (7e comte de Northumberland)|Thomas P.]], comte de Northumberland, fut accusé sous Élisabeth d'avoir favorisé les projets du duc de Norfolk en faveur de Marie-Stuart, leva l'étendard de la révolte, fut pris les armes à la main et décapité en 1572. — Cette maison s'est éteinte dans les mâles en Angleterre en 1670, dans la personne de [[w:Josceline Percy (11e comte de Northumberland)|Josselin, baron de Percy]], qui ne laissa qu'une fille. Les descendants de cette fille furent autorisés à reprendre le nom de Percy. — On assure qu'il existe à la Martinique des descendants mâles directs des Percy, sous le nom de Percin.

PERCY (P. François, baron), chirurgien français, né en 1754 à Montagney (Doubs), m. en 1825, fut sous la République chirurgien en chef des armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse et du Rhin, et fit presque toutes les campagnes de l'Empire. Il introduisit d'heureuses innovations dans le service médical des armées et créa, avec Larrey, les ambulances mobiles. En 1814, il sauva par ses soins plus de 12 000 blessés de l'armée des Alliés. Ayant suivi l'armée française à Waterloo en 1815, il fut destitué par Louis XVIII de toutes ses fonctions : il était alors inspecteur général du service de santé et professeur à la Faculté de médecine. Percy était membre de l'Académie et de l'Institut. On a de lui, entre autres écrits : Manuel du chirurgien d'armée, 1792; Pyrotechnie chirurgicale ou l'Art d'appliquer le feu en chirurgie, 1794.

PERDICCAS, nom de trois rois de Macédoine qui régnèrent : le 1er de 695 à 647 av. J.-C., le 2e de 452 à 429, le 3e de 366 à 360. Perdiccas II prit parti pour Sparte contre Athènes dans la guerre du Péloponèse. Perdiccas III eut à disputer le trône à Pausanias et à Ptolémée Aloritès : il l'emporta, avec l'appui d'Iphicrate, général athénien, sur ses compétiteurs. Il périt dans un combat contre les Illyriens.

PERDICCAS, un des généraux d'Alexandre, reçut l'anneau de ce prince mourant, ce qui semblait le désigner pour succéder au roi, fut un des quatre régents nommés après sa mort et fut chargé de faire le partage des provinces. Il ne se réserva aucune province particulière, mais il fit tous ses efforts pour être le seul maître de tout le royaume. Il allait, dans ce but, épouser Cléopâtre, sœur d'Alexandre, quand les autres généraux, Antigone, Cratère, Antipater, Ptolémée, craignant son ambition, se réunirent contre lui. Ptolémée, dont il avait envahi les États, lui livra bataille près de Memphis et le défit complètement : Perdiccas fut tué au passage du Nil par quelques-uns de ses officiers révoltés (321 av. J.-C.).

PERDU (mont), haut sommet des Pyrénées, sur le versant espagnol, à 40 k. N. E. de Jaca, a 3351m.

PÉRÉE, Peræa, partie de la Palestine, comprenait tout le pays à l'E. du Jourdain, nommé jadis Terre de Galaad, et s'étendait de l'Hiéromax à l'Arabie Déserte. On le subdivisait en Abylène, Trachonitide, Iturée, Gaulonitide, Décapole, Batanée, Pérée propre, Auranitide, Ammonitide, Moabitide. — La Pérée propre était bornée au N. par l'Hiéromax, au S. par l'Arnon, à l'O. par le Jourdain, à l'E. par le désert de Syrie, et avait pour ch.-l. une ville du Pella. — Cette contrée fut nommée Perée du grec pérân, traverser, parce que, pour y parvenir, on traversait le Jourdain.

PÉRÉFIXE (Hardouin de BEAUMONT de), né en 1605, m. en 1870, fut choisi en 1644 pour être précepteur de Louis XIV, devint en 1648 évêque de Rhodez, puis confesseur du roi, et fut nommé archevêque de Paris en 1662. Il avait été admis à l'Académie française en 1654. On a de lui la Vie de Henri IV, 1661, ouvrage écrit d'un style simple, et souvent réimprimé; Institutio principis, plan d'éducation pour un prince, et quelques autres écrits.

PÉRÉGRINUS, philosophe cynique du IIe s. de notre ère, né près de Lampsaque, passa sa jeunesse dans la dissipation, puis s'enfuit en Judée où il se fit chrétien, abandonna sa nouvelle religion pour prendre le manteau de philosophe, vint à Rome d'où il se fit chasser pour avoir déclamé contre l'emp. Marc-Aurèle, alla en Grèce où il excita la curiosité générale par ses bizarreries, et se brûla solennellement aux Jeux olympiques par ostentation, l'an 165. Lucien a justement ridiculisé ce faux sage dans La Mort de Pérégrinus.

PÉREIASLAVL, v. de la Russie d'Europe (Pultava), près du Dniepr, à 260 k. O. N. O. de Pultava; 10 000 h. Elle eut des souverains particuliers dès 1054, fut souvent ravagée par les Tartares, tomba au pouvoir des Polonais, et finit par retourner à la Russie, par l'effet de l'insurrection des Cosaques, qui la donnèrent au czar Alexis, 1654. — Une autre Péreiasiavl, jadis Marcianopolis, en Roumélie, est l'anc. capit. des Bulgares.

PEREIRA (D. Nunez Alvarez), premier connétable du Portugal, né en 1360, m. en 1431, était fils d'Alvarez Pereira, prieur de Crato. Bien qu'il eût été écuyer de la reine Éléonore Tellez, il se jeta, en 1383, dans le parti du régent, depuis Jean I : il réduisit pour lui diverses villes de l'Alentéjo et fut en récompense fait connétable. Il commanda une aile à la bataille d'Aljubarrota (1385), contribua à cette victoire qui consolida le trône de Jean I, et rendit beaucoup d'autres services à ce prince. En 1421, il se retira dans un couvent. On l'a surnommé le Cid portugais. Un poëme a été composé à sa louange par Rodr. Lobo, 1785.

PEREIRA (Gomez), médecin espagnol, publia en 1554 à Médina un traité médical et philosophique qu'il intitula Antoniana Margarita (du nom de son père Antoine et de sa mère Marguerite), et dans lequel il soutenait que les bêtes sont de pures machines : on a prétendu que Descartes lui avait emprunté ce paradoxe.

PEREIRA DE CASTRO (Gabriel), poëte portugais, né en 1571, m. en 1632, a composé sur la fondation de Lisbonne une épopée intitulée l'Ulyssea (1636), qui brille surtout par le style.

PÉREIRE (Rodrigue), israélite espagnol, né en 1715 dans l'Estramadure, m. à Paris en 1780, apporta en France, avant l'abbé de l’Épée, une méthode d'enseignement pour les sourds-muets (la Dactylologie) et qui obtint en 1749 le suffrage de l'Acad. des sciences. — Ses petits-fils, MM. Émile et Isaac P. se sont fait un nom dans les affaires et l'industrie, et ont été les promoteurs des principaux chemins de fer français.

PÉRÉKOP, le Taphros des Grecs, v. de la Russie d'Europe (Tauride), ch.-l. de cercle, au fond du golfe de Pérékop et sur l'isthme de même nom, à 124 kil. N. de Simféropol; 1200 hab. Citadelle, lacs salés, grand commerce de sel. — Le nom grec de cette ville signifie fossé : il lui fut donné à cause d'un fossé qui dès lors coupait l'isthme d'une mer à l'autre. Le nom russe de Pérékop signifie fossé, retranchement. Les Russes prirent Pérékop sur les Turcs en 1736 et 1771; la possession leur en fut assurée en 1783. — L'isthme de Pérékop est une étroite langue de terre qui unit la Crimée au continent par son extrémité N. N. O. Il est situé entre la Sivache ou mer Putride à l'E. et le golfe de Kerkinit ou de Pérékop à l'O., dans la mer Noire. Sa largeur est de 8 kil. environ. Il est coupé dans toute sa largeur par un fossé à sec garni de redoutes, fossé qui forme la partie principale des défenses dites Lignes de Pérékop.