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HOLYROOD (c.-à-d. Sainte croix), anc. abbaye d’Écosse et palais royal dont on voit encore les ruines à l’extrémité orientale de la Ville vieille d’Édimbourg. L’abbaye fut fondée par David I, roi d’Écosse, en 1128, pour des moines augustins. En 1544 l’armée du comte d’Hertford brûla et détruisit le monastère. Reconstruit par Jacques I et Charles II, il fut de nouveau détruit après l’expulsion des Stuarts : le palais seul a été conservé. On y montre encore la chambre à coucher de Marie Stuart où périt le malheureux Rizzio. Ce palais a servi de résidence au roi de France Charles X et à sa famille après les événements de 1830.

HOLYWELL (c.-à-d. Puits sacré), bourg d’Angleterre (Galles), dans le comté de Flint, à 22 k. de Flint, sur la Dee ; 11 000 h. Aux env., plomb, bouille, usines en tout genre, fonderies, martinets, tréfileries, filatures de coton. Célèbre source de St-Winifred.

HOLZHAUSER (Barthél.), pieux ecclésiastique, né en 1613, à Langnau, près d’Augsbourg, m. en 1658, étudia chez les Jésuites à Ingolstadt, fut successivement curé de Tittmoningen, de Leoggenthalen dans le Tyrol et de Bingen près de Mayence. Il forma à Tittmoningen en 1640 un établissement de prêtres qui vivaient en commun et se consacraient a former des pasteurs. D’une piété ardente, il eut des visions et des révélations et fit même des prédictions. Il a écrit : Constitutiones clericorum sæcularium in communi viventium, Cologne, 1622 ; un Traité de l’Amour de Dieu, en allemand, 1663 ; Opusculum visionum variarum, etc.

HOM, personnage mythologique des Perses, fut suscité par Ormuzd sous le règne de Djemchid, pour annoncer la parole divine et fonda le Magisme en créant un corps de prêtres chargés de conserver et de propager ses dogmes. On lui donne pour symbole l’arbre de Vie, avec lequel même on l’identifie. Zoroastre n’aurait fait que réformer la religion de Hom.

HOMBERG, v. murée de Prusse (Hesse). ch.-l. de cercle, à 35 kil. S. O. de Cassel ; 4000 hab. Martinets, fonderies de fer. - V. de la Hesse-Darmstadt, à 24 kil. S. E. de Marbourg ; 1600 hab.

HOMBERG (Guillaume), chimiste, né en 1652 à Batavia, d’une famille saxonne, m. à Paris en 1715. était d’abord avocat à Magdebourg ; mais, s’étant lié dans cette ville avec Otto de Guericke, il quitta le barreau pour les sciences naturelles. Il voyagea, pour augmenter ses connaissances, en Italie, en France, en Angleterre, et se fit ensuite recevoir médecin à Wittemberg. Colbert l’attira en France par des offres avantageuses (1682) : il se fixa à Paris, s’y convertit au Catholicisme, et y épousa la fille du médecin Dodart. Il fut agrégé en 1685 à l’Académie des sciences ; en 1702, le duc d’Orléans le choisit pour lui enseigner la physique, et le nomma son premier médecin. Homberg est connu par les perfectionnements qu’il apporta à la fabrication du phosphore, déjà découvert par Kunckel, par l’invention d’une nouvelle machine pneumatique, d’un nouveau microscope, et par une foule d’ingénieuses découvertes. Il a fourni à l’Académie des sciences 48 mémoires dont les plus curieux sont intitulés : Manière de faire le phosphore brûlant de Kunckel (qui s’extrait de l’urine), 1702 ; Analyse du soufre commun, 1703 ; Manière de copier sur verre coloré les pierres gravées, 1712 ; Sur la génération du fer, 1705 ; Sur la vitrification de l’or, etc. Son nom est resté attaché à l’acide borique, qu’il découvrit et qu’on appela depuis sel sédatif de Homberg.

HOMBOURG, v. de l’anc landgrav. de Hesse-Hombourg, à 14 kil. N. de Francfort-sur-le-Mein, est adossée au mont Taunus ; 5000 hab. Toiles, flanelles soieries, horlogeries, cuirs. Résidence du landgrave. Eaux minérales en renom, maisons de jeu très-suivies ; école forestière. - Pour le landgraviat, V. HESSE.

HOMBOURG, v. de la Bavière Rhénane, sur le Klein-Erbach, à 9 kil. N. de Deux-Ponts ; 2200 hab. Lainages, tissus de coton. Fondée en 1682 ; elle eut d’abord un château fort, qui fut rasé en 1714.

HOMBOURG-L’ÉVÊQUE ou LE HAUT, v. de France (Moselle), à 30 k. O. de Sarreguemines, sur le chemin de fer de Metz à Sarrebrouck ; 1800 h. Forges, affineries, martinets. - Autrefois fortifiée ; prise par les Français en 1678. Auj. ses fortifications sont en ruine.

HOME (H.), lord Kaimes, écrivain écossais, né à Kaimes (Berwick) en 1696, fut lord justicier du tribunal criminel d’Écosse depuis 1752, et mourut en 1782. Parmi ses plus importants ouvrages on distingue, outre plusieurs traités dé jurisprudence : Essais sur les principes de la morale et de la religion naturelle, 1751 (il s’y montre grand partisan de la doctrine de la nécessité) ; Éléments de critique, 1762 ; Esquisses de l’histoire de l’homme, 1773. Ami de Reid, il appartenait à l’école écossaise. Comme Reid, il multiplia trop les principes et les facultés de l’âme. Du reste, ses Éléments de critique offrent une heureuse application de la psychologie à la littérature.

HOME (John), auteur dramatique, né en 1724 dans le comté de Roxburgh, m. en 1808, était ministre du culte en Écosse, lorsqu’il fit représenter, en 1750, la tragédie de Douglas, une des meilleures du théâtre anglais. Forcé par ses confrères de résigner sa cure pour avoir cultivé les lettres profanes, il se consacra tout entier au théâtre, et donna plusieurs autres tragédies. Il obtint de lord Bute une pension et des emplois. Outre ses tragédies, on a de lui une Hist. de la rébellion de 1745, Lond., 1802. Ses œuvres ont été rassemblées par H. Mackenzie, Édimbourg, 1822.

HOMÈRE, le plus grand des poëtes grecs, florissait, selon les Marbres de Paros, à la fin du Xe siècle av. J.-C. (vers 907). On ne sait rien de certain sur sa personne ; on a même nié son existence. Nous rapporterons cependant, d’après le faux Hérodote, les traditions les plus répandues à son égard. Il était d’origine ionienne ; sept villes se disputaient l’honneur de lui avoir donné le jour :

Smyrna, Chios, Colophon, Salamis, Rhodos, Argos, Athenae,
Orbis de patria certat, Homere, tua.

Smyrne et Chios sont celles dont les prétentions semblent le mieux fondées. On raconte qu’Homère eut pour mère une jeune fille de Smyrne nommée Crithéis, qui était restée orpheline et qui fut séduite par son tuteur ; qu’il naquit sur les bords du fleuve Mélès, qui arrose Smyrne (d’où son surnom de Mélésigène) ; que Phémius, qui tenait à Smyrne une école de musique et de belles-lettres, ayant ressenti de l’amour pour Crithéis, l’épousa et adopta son enfant ; qu’à la mort de Phémius, Homère lui succéda dans son école ; qu’ensuite, ayant conçu le projet de l’Iliade, il voyagea pour acquérir par lui-même la connaissance des hommes et des lieux ; que, mal accueilli à son retour, il abandonna son ingrate patrie, et alla s’établir à Chios, où il ouvrit une école ; que dans sa vieillesse il devint aveugle, tomba dans l’indigence, se vit réduit à errer de ville en ville, récitant ses vers et mendiant son pain ; qu’enfin il mourut dans la petite île d’Ios, une des Cyclades. On a sous le nom d’Homère deux poëmes épiques en 24 chants Chacun : l’Iliade, où il chante les effets de la colère d’Achille, les malheurs des Grecs au siége de Troie pendant l’absence du héros, et la vengeance terrible que celui-ci tira du meurtre de Patrocle ; l’Odyssée, où il raconte les voyages d’Ulysse errant de contrée en contrée après la prise de Troie, et le retour de ce prince dans son royaume d’Ithaque. On lui attribue en outre des hymnes, au nombre de 33, qui paraissent d’une époque voisine et dont plusieurs ne seraient pas indignes de lui (surtout l’hymne à Cérès, retrouvée en 1780), un petit poëme héroï-comique, la Batrachomyomachie, ou combat des rats et des grenouilles, espèce de parodie de la poésie épique, qui, selon Plutarque, serait l’œuvre d’un certain Pigrès d’Halicarnasse ; enfin quelques épigrammes. Tous ces ouvrages sont écrits dans le dialecte ionien. L’Iliade et l’Odyssée ont été de tout temps regardées comme les chefs-d’œuvre de l’épopée. Ces deux poëmes brillent, du reste, par des mérites fort divers : on admire dans l’Iliade la gran-