Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/651

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PHALANTE, Phalantus, Lacédémonien, chef des Parthéniens (V. ce mot), alla fonder à leur tête la colonie de Tarente, vers 707 av. J.-C.

PHALARIS, tyran d’Agrigente, originaire d’Astypalée en Crète, fut banni de sa patrie à cause de ses projets ambitieux, vint se fixer à Agrigente, s’y empara du pouvoir vers 566 av. J.-C., et y régna 16 ans ou suivant quelques-uns 30 ans. Sa cruauté le rendit odieux et il fut, dit-on, lapidé par ses sujets. Pérille, habile mécanicien, avait inventé pour lui un fameux taureau d’airain destiné à enfermer des condamnés qu’on voudrait brûler à petit feu : Phalaris en fit l’essai sur l’inventeur lui-même. — On a des Lettres de Phalaris qui sont évidemment apocryphes. Elles ont été publiées à Oxford, 1718, par Ch. Boyle ; à Grœnngue en 1777 par Walckenaer ; à Leipsick, 1823, par G. H. Schæfer, avec les notes de Boyle, Lennep et Walckenaer. Il en existe une trad. française, par Benaben, Angers, 1803.

PHALÈRE, Phalerus, un des ports d’Athènes, sur le golfe Saronique, à l’E. de ceux de Munychie et du Pirée, était employé avant le Pirée et subsista concurremment avec celui-ci, mais il ne pouvait recevoir que de petits bâtiments. Démétrius de Phalère naquit dans ce lieu et en prit son nom.

PHALSBOURG, Pfalzburg, c.-à-d. bourg palatin, ch.-l. de cant. Meurthe-et-Moselle), à 18 kil. N. E. de Sarrebourg ; 3685 hab. Place forte, qui par sa situation commande les défilés des Vosges ; collége. Quincaillerie, boissellerie ; eau de noyau et autres liqueurs renommées, bière, grains, etc. Patrie du maréchal de Lobau, à qui une statue a été érigée sur la place. — Fondée en 1570 ; cédée à la France (1661) ; fortifiée par Vauban ; souvent assiégée ; belle défense contre les Allemands (oct.-déc. 1870),

PHANAGORIE, v. de Russie. V. FANAGORIE.

PHAON, amant de Sapho. V. SAPHO.

PHARAMOND, personnage donné comme le premier roi de France, ne fut qu’un chef ou duc des Francs, s’il exista véritablement. Il est mentionné dans la chronique de Prosper Tiron, mais n’est pas cité par Grégoire de Tours. Ceux qui admettent son existence le font fils de Marcomir, et supposent qu’il passa le Rhin en 419 ou 420, s’avança jusqu’à Tongres ou jusqu’à Trêves et fut enterré à Frankenberg. On le fait régner jusqu’en 427 ou 428 et on lui donne Clodion pour fils. Pharamond est le héros d’un des romans de La Calprenède.

PHARAN, v. et cap de l’Arabie Pétrée, sur la mer Rouge, à l’E. d’Ailath, entre le golfe Héroopolite et le golfe Élanitique, est auj. le cap Mahomet. — On appelait Désert de Pharan une partie de l’Arabie Pétrée, voisine de ce cap, au S. de la Palestine. C’est là que se retira Agar ; c’est de là que Moïse envoya explorer la Terre promise.

PHARAON, nom commun sous lequel on désigne les anciens rois d’Égypte avant Psamménit. La Bible applique ce nom à dix rois différents. Les plus connus sont : celui dont Joseph expliqua le songe et qui le combla de bienfaits ; — celui qui commença à persécuter les Hébreux et fit mourir tous leurs enfants mâles ; c’est par sa fille que Moïse fut sauvé : on le croit le même qu’Aménophis III ; — celui qui fut sommé par Moïse de laisser partir le peuple de Dieu : ayant refusé, il vit son peuple frappé de dix plaies ; il laissa enfin partir les Israélites, mais, ayant voulu les poursuivre, il fut englouti dans les eaux de la mer Rouge. Ce dernier Pharaon fut père de Sésostris.

PHARASMANE, nom commun à sept rois d’Ibérie, qui régnèrent du 1er au VIe s. après J.-C. Le seul remarquable est Ph. I, qui régna de l’an 35 à l’an 54. Il s’allia avec les Romains, fit la guerre au roi des Parthes Artaban III, puis à Mithridate, roi d’Arménie, son propre frère : dans cette guerre, il avait chargé son fils, le célèbre Rhadamiste, époux de Zénobie, de marcher sur l’Arménie, mais bientôt, le soupçonnant de trahison, il le fit assassiner.

PHARE, Pharos, petite île des côtes de l’Égypte, voisine du port d’Alexandrie, fut jointe à cette ville en 285 av. J.-C. par un môle de sept stades (env. 1300m), puis fut ornée d’une tour de marbre blanc, haute de 300 coudées (env. 150m), au sommet de laquelle on entretenait des feux pendant la nuit pour guider les vaisseaux. Cet appareil prit, de l’île où il était placé, le nom de phare, nom qui fut étendu depuis à tous les édifices du même genre. La tour de Pharos, œuvre du Cnidien Sostrate, subsista près de 1600 ans. Plusieurs fois ébranlée et mutilée par les tremblements de terre, elle s’écroula complètement en 1303.

PHARE DE MESSINE. V. MESSINE.

PHARISIENS, Pharisæi (de l’hébreu pharasch, séparé), secte juive, affectait un zèle excessif pour les pratiques extérieures du culte, un attachement servile à la lettre de la loi et était animée d’un esprit ardent de prosélytisme. Opposée à celle des Saducéens, elle faisait profession de croire à la Providence, à l’existence des anges, à l’immortalité de l’âme, à l’éternité des peines et à la résurrection des morts. Les Pharisiens jouissaient d’une très-grande autorité dans Jérusalem, mais ils en abusaient pour persécuter les novateurs. Jésus confondit leur orgueil et leur hypocrisie. On place l’origine de cette secte vers l’an 180 av. J.-C. ; on lui donne pour chef Hillel.

PHARNABAZE, seigneur perse, satrape de Phrygie, attisa le feu de la guerre du Péloponèse, soutint d’abord Sparte, fut battu par Alcibiade aux batailles d’Abydos et de Cyzique en 411 et 410, se rapprocha d’Athènes en 407, fut alors attaqué par Dercyllidas, puis par Agésilas, et remporta, de moitié avec Conon, la victoire de Cnide sur la flotte lacédémonienne, en 394. C’est lui qui, à la demande des Trente tyrans, fit périr Alcibiade, réfugié en Phrygie (403).

PHARNABAZE, roi d’Ibérie de 250 à 225 av. J.-C., délivra ce pays de la domination des Perses, lui donna une organisation nouvelle, le divisa en 8 provinces, et y bâtit des villes et des forteresses.

PHARNACE I, roi du Pont de 184 à 157, fils de Mithridate V et grand-père de Mithridate le Grand, prit Sinope, conquit la Paphlagonie, mais s’attira par là la guerre avec Eumène, roi de Pergame, et avec plusieurs princes voisins, et fut forcé, par l’intervention des Romains, de restituer ses conquêtes, 178.

PHARNACE II, roi du Bosphore Cimmérien, fils de Mithridate le Grand, trahit son père en faveur des Romains, et détermina par sa défection la perte de ce prince. Il reçut en récompense le royaume de Bosphore, avec le titre d’ami et d’allié du peuple romain (64 av. J.-C.). Il resta fidèle jusqu’à la guerre civile de César et Pompée : profitant alors des troubles de la République, il tenta de recouvrer les États de son père, conquit presque tout le Pont et la Cappadoce, et vainquit le général romain Domitius Calvinus, ainsi que le Galate Déjotarus et le roi de Cappadoce Ariobarzane. César, après la guerre d’Alexandrie, marcha contre lui, le vainquit à Zéla, 47, et le réduisit en 3 jours : c’est après ce succès qu’il écrivit à Rome ces trois mots devenus célèbres : Veni, vidi, vici. Pharnace capitula dans Sinope et se vit forcé de rentrer dans le Bosphore ; mais il y fut tué la même année par ses sujets révoltés.

PHAROS, auj. Lésina, île de l’Adriatique, sur la côte d’Illyrie. V. IESINA. — Île d’Égypte. V. PHARE.

PHARSALE, Pharsalus ou Pharsalia, auj. Farsa ou Fersala, v. de Thessalie, vers le centre, à l’E. de l’Epidanus et près de l’Énipée, est célèbre par la victoire décisive que César y remporta sur Pompée l’an 48 av. J.-C. — Lucain a intitulé la Pharsale son poëme sur la guerre civile de César et de Pompée.

PHASE, Phasis, riv. de Colchide, naissait dans les monts Moschiques en Arménie, coulait de l’E. à l’O., séparant la Colchide de l’Arménie, et tombait dans le Pont-Euxin, sous la ville de Phasis (auj. Poti). Elle répondait au Fasi actuel et à la partie du Rioni qui, grossie du Phase, se rend à la mer. Les anciens croyaient que le Phase communiquait avec l’océan Septentrional, et le considéraient comme la