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PISISTRATE, tyran d'Athènes, était parent de Solon. Noble, riche, brave, éloquent, politique habile, il profita des troubles causés par les factions pour marcher au pouvoir suprême, flatta la foule, réussit, en se présentant un jour couvert de blessures et feignant qu'on avait voulu attenter à ses jours, à obtenir du peuple une garde de 600 hommes, occupa la citadelle avec leur secours, et, malgré la courageuse résistance de Solon, se trouva le maître de la ville, 561 av. J.-C.; du reste, il respecta la constitution. Chassé par Mégaclès en 560, il fut rappelé par ce même Mégaclès en 556. Renversé de nouveau en 552, il se retira en Eubée. Il réussit encore une fois, en 538, à ressaisir l'autorité et sut depuis la conserver par sa modération et sa bonne administration. Il la transmit à ses deux fils, Hipparque et Hippias, lorsqu'il mourut, en 528. Pisistrate fit fleurir l'industrie, l'agriculture et les arts, embellit Athènes, bâtit les temples d'Apollon et de Jupiter Olympien et institua une subvention pour les citoyens blessés au service de leur pays. Ami des lettres, il fit reviser les poëmes d'Homère et en donna une édition qui a été la base de toutes celles qu'on a données depuis.

PISON, L. Calpurnius Piso, dit Frugi, jurisconsulte, historien et orateur romain, fut tribun du peuple en 149 av. J.-C., consul en 133, censeur en 121, et fit la loi Calpurnia de repetundis qui instituait un tribunal permanent contre les concussionnaires. Il s'opposa aux Gracques. — L. Calp. Piso Cæsoninus, consul en 58 av. J.-C., proconsul en Macédoine l'an 57, censeur en 48, s'unit à Clodius pendant son consulat pour faire exiler Cicéron, ne signala son proconsulat que par d'épouvantables déprédations, et n'esquiva une condamnation que par le crédit de César, son gendre. On a un discours virulent de Cicéron contre lui. — Son fils, L. Calp. Piso, fut consul l'an 15 av. J.-C. et préfet de Rome sous Auguste. On croit que c'est aux fils de ce dernier qu'Horace adressa son Art poétique (Epistola ad Pisones). — C. Calp. Piso, consul sous Auguste et gouverneur de Syrie sous Tibère, était un homme cruel : il passa, ainsi que Plancine, sa femme, pour avoir empoisonné Germanicus, à l'instigation de l'empereur. Accusé par Agrippine, et se voyant abandonné de Tibère, il se donna la mort. — C. Calp. Piso, personnage consulaire, organisa en 65 contre Néron un complot dont firent partie Lucain, Sénèque et nombre de sénateurs : c'est lui qui devait être empereur. Ayant été découvert, au lieu de profiter du temps qui lui restait pour opérer un soulèvement, il se fit ouvrir les veines dans un bain. — Calp. Piso Licinianus, issu de la famille des Licinius Crassus, mais entré par adoption dans la maison Calpurnia, n'était pas moins distingué par ses mœurs et ses hautes qualités que par sa naissance. Galba, voulant se choisir un collègue et un digne successeur, le nomma césar; mais Othon, qui espérait ce titre, fit révolter les Prétoriens, et Pison fut tué par eux, ainsi que Galba : il n'avait exercé le pouvoir que 5 jours.

PISON (Guill.), naturaliste hollandais du XVIIe s., exerça la médecine à Leyde, puis à Amsterdam, suivit le prince de Nassau au Brésil, où il emmena le jeune Margraff, et passa, après la mort de ce prince, au service du grand électeur Fréd.-Guillaume. Ses découvertes et celles de Margraff furent publiées par Laet, sous le titre de Historia naturalis Brasiliæ, Leyde , 1648. C'est Pison et Margraff qui ont donné à l'Europe l’ipécacuanha.

PISSELEU (Anne de). V. ETAMPES (duchesse d').

PISSOS, ch.-l. de cant. (Landes), à 55 kil. N. 0. de Mont-de-Marsan; 1952 hab.

PISTES, auj. Pîtres, anc. résidence royale, dans le dép. de l'Eure, à 20 k. N. de Louviers et à 4 kil. E. de Pont-de-l'Arche, près de l'embouch. de l'Andelle dans la Seine; env. 1000 h. Il s'y tint en 864 une assemblée où Pépin II, roi d'Aquitaine, fut condamné pour trahison, et où furent réglés le service militaire, les marchés, les monnaies et mesures, etc.

PISTOIE, Pistoia en italien, Pistoria chez les anciens, v. de Toscane, près de l'Ombrone et sur la Bronia, à 30 kil. N. O. de Florence; 13 000 h. Évêché, tribunaux, collége de Forteguerri, école de chirurgie, deux bibliothèques, cabinet d'histoire naturelle, jardin botanique. Quelques édifices (églises, bâtiment de la Sapienza, etc.). Étoffes de coton, de drap, célèbre fabrique d'orgues; ouvrages en fer (surtout canons de fusil). C'est à Pistoie, dit-on, que furent fabriqués les premiers pistolets (d'où viendrait leur nom). Cristal de roche, dont on fait les diamants de Pistoie. — Anc. cité des Étrusques. Aux env. de cette ville eut lieu la défaite de Catilina par Pétréius, 63 av. J.-C. Pendant le moyen âge, Pistoie forma une république indépendante; longtemps en querelle avec Pise, elle fut un instant soumise à cette république (vers 1348); elle perdit définitivement sa liberté en même temps que Pise, et passa vers 1406 sous la domination de Florence. En 1815, les Autrichiens défirent Murat aux environs de cette ville. Pistoie est la patrie du pape Clément IX.

PISTORIA, ville d'Étrurie, est auj. Pistoie.

PISTORIUS (Jean), né en 1546, à Nidda dans la Hesse, mort en 1608, exerça d'abord la médecine, quitta son art pour le droit, devint conseiller du margrave de Bade-Dourlach, eut grande part à l'introduction de la Réforme et fut un des trois membres luthériens du collége de Ratisbonne (1541). Néanmoins, il se convertit dans la suite au catholicisme, reçut les ordres et devint un des champions de l’Église romaine. On a de lui : Rerum polonicarum scriptores, Bâle, 1582; Rerum germanicarum scriptores, 1582-1607, réimpr. par Struvius, Ratisbonne, 1726.

PISUERGA, l'anc. Pisoraca, riv. d'Espagne, naît dans le N. de la prov. de Palencia près de Piedrasluengas, coule au S. O., arrosant les prov. de Palencia, Burgos, Valladolid, et tombe au-dessous de Valladolid dans le Duero, après, un cours de 250 kil. Elle reçoit l'Esgueva, l'Arlanzon et le Carrion.

PITCAIRN (île), île de la Polynésie, par 132° 28' long. O., 25° 3' lat. S. Découverte en 1767 par Carteret. Il s'y établit en 1788 une petite colonie de marins révoltés du navire anglais The Bounty.

PITEA, riv. de Suède, sort des monts Koelen, coule au S. E., traverse la Botnie et tombe, après un cours de 350 kil., dans le golfe de Botnie près de la v. de Pitea. — Cette ville, ch.-l. de la Botnie sept., est à 800 kil. N. de Stockholm; 1200 hab. Petit port.

PITHÉCUSE, Ischia, petite île du golfe de Naples, est fameuse dans la Fable parce que Typhon y gît écrasé sous une montagne, et que ses habitants furent changés par Jupiter en singes (Pithêcoi).

PITHIVIERS, Pituerium, ch.-l. d'arr. (Loiret), à 42 kil. N. E. d'Orléans, à 85 kil. S. de Paris, sur la riv. d'Œuf, qui près de là prend le nom d'Essonne; 4778 h. Trib. de 1re instance. Vieille abbaye. Tanneries, filatures de laine, miel, cire, safran; pâtes d'alouettes et gâteaux d'amandes renommés; pierres de taille. Patrie du mathématicien Poisson, à qui une statue a été élevée dans la ville en 1851. Ville très-ancienne, fortifiée au moyen âge. Elle fut prise par les Anglais en 1428, par le prince de Condé en 1562 et 1567, par Henri IV en 1589.

PITHOM, ville d’Égypte. V. HEROOPOLIS.

PITHON, un des généraux d'Alexandre, fut, après la mort du roi, gouverneur de la Médie, suivit Perdiccas dans son expédition en Égypte, se révolta contre ce général, et fut un de ceux qui le tuèrent après l'échec du Nil (322). Il fut alors nommé régent et tuteur du fils d'Alexandre, mais il se démit, de cette charge en faveur d'Antipater. Il aida Antigone à vaincre Eumène, mais bientôt après il trahit lui-même ce général : Antigone le fit arrêter et mettre à. mort (316 av. J.-C.). — V. PYTHON.

PITHOU (Pierre), savant magistrat, né à Troyes en 1539, d'un père qui était l'oracle du barreau en Champagne, m. en 1596, étudia les lettres sous Turnèbe et le droit sous Cujas, dont il resta l'ami, fut