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lui en 1671 le Philosophus autodidactus de Tophaïl (en arabe), et prépara une édition arabe-latine de la Description de l’Égypte d'Abdallatif (Oxford, 1800).

POCOCKE (Rich.), voyageur, né à Southampton, en 1704, mort en 1765, visita l'Orient de 1737 à 1742, et devint, à son retour, évêque anglican d'Ossory, puis de Meath. Outre des Mémoires, dans les Transactions philosophiques, on a de lui une Description de l'Orient, en angl., Londres, 1742-45, 3 v. in-fol., trad. par F. de La Flotte, 1772-73 : il y traite de l'Égypte, de l'Arabie, de la Syrie et de l'Asie-Mineure.

PODALIRE. V. MACHAON.

PODENSAC, ch.-l. de cant. (Gironde), à 28 k. S. E. de Bordeaux: 1681 hab. Station. Vins blancs.

PODESTAT (du lat. potestas, pouvoir), nom donné dans plusieurs villes d'Italie, pendant le moyen âge, à certains magistrats investis de l'autorité publique. Dans l'origine leur charge était annuelle et répondait à celle de consul ou de préteur romain. Les premiers podestats furent établis vers 1158 par l'emp. Frédéric Ier, après ses victoires en Italie. Repoussés d'abord comme les instruments d'une domination étrangère, ils devinrent bientôt la principale ressource des villes italiennes au milieu de leurs luttes intestines. Ils furent rétablis volontairement par Milan et Bologne en 1185, et cet exemple fut suivi.

PODIEBRAD (George), roi de Bohême, né en 1420 à Podiebrad, près de Bidschow en Bohême, était issu d'une illustre famille. Il s'unit en 1437 à Barbe de Cilley, veuve de l'empereur Sigismond, pour exclure de la succession de Bohême Albert (II), gendre de Sigismond, prit les armes en 1438 contre ce prince, fut en 1444 nommé régent du jeune Ladislas le Posthume, fut proclamé lui-même roi en 1458 (à la mort de ce Ladislas), et reçut l'investiture de Frédéric III en 1459; mais, s'étant montré favorable à la secte des Hussites, il fut excommunié par le pape Paul II et détrôné par son gendre Matthias Corvin, déjà roi de Hongrie, que les Catholiques mirent à leur tête (1468). Il mourut en 1471.

PODIUM, nom latin du Puy.

PODLACHIE ou PODLAQUIE, une des divisions de l'anc. Pologne, entre les gouvts de Plock au N., de Mazovie et de Sandomir à l'O., de Lublin au S., était limitée à l'E. par le Boug et à l'O. par la Vistule; 200 k. sur 160; 350 000 h.; ch.-l. Siedlec; villes princip., Radzin, Biala, Lukov. Elle forme auj. la partie sept. du gouvt russe de Lublin.

PODOLIE, gouvt de la Russie d'Europe, dans l'anc. Pologne, entre ceux de Volhynie au N., de Kiev au N. E., de Kherson à l'E. et au S. E., la Bessarabie au S. O. et la Galicie à l'O., est baigné au S. O. par le Dniester; 400 kil. sur 180; 1 600 000 hab.; ch.-l. Kamenets. Très-fertile, surtout en céréales, chanvre, lin, houblon, tabac; beau bétail; fer exploité, marais salants. Peu d'industrie. — La Podolie fit d'abord partie de la principauté de Kiev, et servit longtemps d'apanage à divers princes de la maison de Rurik. Comme Kiev, elle fut comprise dans l'empire du Kaptchak de 1240 à 1331. Oigierd l'enleva aux Mongols affaiblis (1331) et l'unit au grand-duché de Lithuanie; elle en fut démembrée pour passer à la Pologne en 1444, et devint en 1569 une des voïvodies de la Petite-Pologne. Sobieski fut obligé de la céder aux Turcs par la paix de Zuravno (1676), mais elle fut rendue aux Polonais par celle de Carlowitz (1699). La Russie en prit possession dès le 1er démembrement de la Pologne (1772).

PODOR, vge de notre colonie du Sénégal (Foutatoro), sur le Sénégal, dans l'île de l’Éléphant, à 200 kil. N. E. de St-Louis. Fort, élevé par les Français. Traite de la gomme.

POE (Edgard), poëte et conteur américain, né en 1811 à Baltimore, m. en 1849, était fils de comédiens qui le laissèrent orphelin dès l'âge de 6 ans et dans la misère, fut recueilli par un riche négociant, M. Allan, qui pourvut à son éducation, mais qu'il ne paya que d'ingratitude, écrivit dans les journaux pour vivre et publia des poésies et des romans qui furent remarqués, mais se livra à des excès d'intempérance qui abrégèrent ses jours. Son œuvre se compose de poëmes, de nouvelles, d'articles publiés dans divers recueils; on y trouve un talent bizarre, fiévreux, mais original et distingué. On remarque surtout ses contes fantastiques, dans le genre d'Hoffmann et de J. P. Richter. Ses écrits ont été réunis à New-York en 1857, 4 v. Un choix de ses nouvelles a été traduit en français par Ch. Baudelaire, sous le titre d’Histoires extraordinaires, Paris, 1856.

POECILE (le). V. PÉCILE.

POENI, nom latin des CARTHAGINOIS.

POGGE (le). V. POGGIO.

POGGIO BRACCIOLINI (J. Franç.), vulgairement le Pogge, savant italien, né en 1380 à Terranuova près de Florence, m. en 1459, fut secrétaire apostolique sous Boniface IX et sous les sept papes suivants, assista au concile de Constance (1414), et, pendant la durée du concile, trouva, soit à Constance, soit dans plusieurs autres villes de la Suisse, beaucoup d'anciens manuscrits (8 discours de Cicéron, d'importants morceaux de Silius Italicus, de Valerius Flaccus, d’Ammien Marcellin, de Lucrèce, de Manilius, de Végèce, de Frontin, le manuscrit du Quintilien de St-Gall, etc.), et procura, par ses indications, plusieurs autres découvertes, notamment celle de 12 comédies de Plaute. Il passa la dernière moitié de sa vie à Florence, où il remplit les fonctions de secrétaire de la République et de chancelier (1456). On doit au Pogge Une Hist. de Florence de 1350 à 1455 (en latin), publiée pour la 1re fois à Venise en 1715, par Recanati; un traité de Varietate fortunæ, Paris, 1723; Facetiæ, recueil d'historiettes plaisantes, mais la plupart scandaleuses, et diverses traductions latines (notamment des 5 premiers livres de Diodore, de la Cyropédie de Xénophon, etc.). Pogge était très-savant pour son époque; comme écrivain, il fait preuve de beaucoup de jugement, et sa touche est vigoureuse, mais son style manque d'élégance et de correction. Il était très-satirique et eut de violentes querelles avec Philelphe, Laurent Valla, et plusieurs autres de ses contemporains. — Il laissa cinq fils, dont un, J. François, fut secrétaire de Léon X; un autre, Giacomo, fut pendu en 1478 à Florence, comme complice de la conspiration des Pazzi : de dernier avait traduit en italien l’Hist. de Florence.

POILLY (François de), graveur au burin, né à Abbeville en 1622, m. en 1693, alla se perfectionner à Rome, grava avec un égal succès l'histoire et le portrait et reçut le titre de graveur ordinaire du roi. Il se distingue par la correction du dessin et le brillant du burin. Son œuvre comprend plus de 400 planches d'histoire, d'après Raphaël, le Guide, Mignard, Le Brun, etc. On estime surtout son Adoration des bergers d'après le Guide et sa Vierge au silence, d'après Raphaël. — On connaît aussi son frère cadet, Nicolas, 1626-96, qui grava d'après Poussin et Philippe de Champagne; — et ses deux neveux, J. B., reçu en 1714 à l'Académie de peinture, et Nicolas II, qui unit le talent de peintre à celui de graveur.

POINSINET (Henri), auteur dramatique, né à Fontainebleau en 1735, m. en 1769, composa plusieurs bluettes pour l'Opéra-Comique, fit paraître à l'Académie royale, de musique l'opéra d’Ernelinde, qui eut du succès, et donna en 1764 au Théâtre-Français le Cercle ou la Soirée à la mode, comédie en 1 acte et en prose, qui est restée au répertoire. Il a aussi publié quelques poésies, en autres un poëme sur l’Inoculation, 1757. Sa présomption, son ignorance, sa crédulité le rendirent longtemps le jouet des salons. Il se noya dans le Guadalquivir, à Cordoue, pour s'être baigné après un repas.

POINSINET DE SIVRY (Louis), cousin du préc. et beau-frère de Palissot, né à Versailles en 1733, mort en 1804, débuta par un recueil de poésies amoureuses, les Égléides, 1754, qui fut suivi en 1756 d'un poëme de l’Émulation, fit paraître en 1758 une traduction