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capit., Varsovie. Il est divisé en 5 gouvernements : Varsovie, Lublin, Radom, Plotsk, Augustovo. D’après les traités de 1815, ce royaume, tout en étant annexé à l’empire russe, devait conserver sa nationalité : il reçut en effet une constitution de l’empereur Alexandre ; il eut sa diète, qui votait l’impôt et discutait les lois, et fut gouverné par un vice-roi (Constantin, frère de l’empereur Alexandre I). Sous cette nouvelle forme de gouvernement, la Pologne jouit de quelque repos de 1815 à 1830 ; mais, après la révolution française de 1830, elle se souleva contre la Russie, alléguant l’inexécution des traités qui avaient garanti ses libertés. Pendant dix mois (de novembre 1830 à septembre 1831), la Pologne lutta héroïquement contre des forces décuples ; vaincue de nouveau, malgré les efforts des Chiopicki, des Czartoryiski, des Skrzynecki, des Dembinski, elle fut décimée par le vainqueur, perdit la constitution que lui avait donnée Alexandre ainsi que la plupart de ses priviléges, et vit appesantir son joug : les statuts de 1832 et 1835 effacèrent les dernières traces de sa nationalité et lui enlevèrent jusqu’à l’usage de sa langue dans tous les actes officiels. L’empereur Alexandre II s’était efforcé depuis son avénement d’adoucir le sort de la Pologne ; il lui avait rendu l’usage de sa langue et lui avait donné un gouvernement séparé ; néanmoins, en 1863, les rigueurs du recrutement donnèrent lieu à une nouvelle insurrection : après deux ans d’une lutte inégale, les Polonais, qui avaient inutilement compté sur l’appui des puissances européennes, furent de nouveau réduits et virent aggraver leur sort. — L’Hist. de la Pologne a été écrite par Lelewel, 1829. Rulhière adonné une bonne Hist. de l’Anarchie et du démembrement de la Pologne, 1807.

Souverains de la Pologne.
Temps fabuleux. Vladislas IV, le Nain, 1295
Lech, vers 501 Venceslas de Bohême, 1300
Vanda, 540
Cracus, 600 Vladislas IV, 2e f., 1304
Przémislas I, 750 Casimir III, le Grand, 1333
Lech II, 804 Dynastie d’Anjou.
Lech III, 810 Louis le Grand, 1370
Popiel I, 815 Marie et Hedvige, 1382
Popiel II, 830 Hedvige seule, 1384
Interrègne, 840-842. Dynastie des Jagellons.
Dynastie des Piasts. Vladislas V Jagellon, 1386
Piast, duc de Pologne, 842 (avec Hedvige), 1386-90
Ziémovit, 861 Vladislas VI, v1434
Lech IV, 892 Casimir IV, ou Jean Albert, 1445
Ziémomislas, 913
Miécislas I, 962 Alexandre I, 1501
Boleslas I (1er roi), 992 Sigismond I, 1506
Miécislas II, 1025-37 Sigismond Auguste ou Auguste I, 1548
Othon, Maslav, 1032
Anarchie, 1037-42. Princes électifs.
Casimir I, 1042 Henri de Valois, 1573
Boleslas II, le Hardi, 1058 Étienne Bathori, 1575
Vladislas I, 1081 Sigismond III, 1587
Boleslas III, 1102 Vladislas VII, Wasa 1632
Zbignev, 1107 Jean Casimir ou Jean II, 1684
Vladislas II, 1138
Boleslas IV, 1146 Michel Koributh Wisnioviecki, 1669
Miécislas III, 1173
Casimir II, 1177 Jean III, Sobieski, 1674
Lech V, le Blanc, 1194-1227 Période saxonne.
avec Miécislas III, 1199 Auguste II, 1697
avec Vladislas III, 1202 Stanislas Leczinski, 1704-1712
seul, 1207 Auguste II, 2e fois, 1709
Boleslas V, le Chaste, 1227 Auguste III, 1733
Lech VI, le Noir, 1289 Stanislas II, Poniatowski, 1764-1795
Przémislas II, 1290


POLOGNE (PETITE ET GRANDE). V. POLOGNE.

POLONCEAU (Ant. Remi), ingénieur en chef des dép. du Mont-Blanc (1812) et de Seine-et-Oise (1815), puis inspecteur divisionnaire (1830), né à Reims en 1778, m. en 1847, exécuta plusieurs travaux importants, notamment la route du Lautaret, qui fait communiquer Grenoble avec Briançon, la route des Échelles et le beau pont de fer du Carrousel, à Paris, où il appliqua un système nouveau (1832). On lui doit l’introduction en France des routes à la mac-adam, l’usage du rouleau de compression pour l’empierrement, l’emploi du béton dans les constructions hydrauliques et un nouveau système de ponts à bascule. - Son fils, Camille P., 1813-59, s’attacha spécialement à la construction des chemins de fer, dirigea l’exploitation de ceux de Versailles, d’Alsace, d’Orléans, donna les premiers plans des rotondes à locomotives, et perfectionna les machines ainsi que le matériel roulant.

POLOTSK, Peltiscum, v. de la Russie d’Europe, (Vitebsk), sur la Dwina, à 100 kil. N. O. de Vitebsk, à 500 kil. S. O. de St-Péterbourg ; 3000 hab. Évêché grec. Anc. château fort. — Capitale d’une principauté souveraine au moyen âge, elle passa avec la Lithuanie sous la domination de la Pologne, lui fut enlevée en 1563 par le czar Ivan-Vasiliévitch, et reprise en 1579 par Étienne Bathori ; les Russes s’en emparèrent de nouveau en 1655, mais elle ne fut définitivement réunie à la Russie qu’après le 1er partage de la Pologne, en 1772. Jusqu’en 1796, elle fut ch.-l. d’un gouvt russe particulier. Gouvion St-Cyr défit Wittgenstein aux env. de cette ville le 18 août 1812.

POLOVTSES ou mieux OUTSES, Uzi en latin du moyen âge, peuple qui, venu de l’Asie avec les Cumans, parut en Russie au milieu du XIe s. Il battit Isiaslav I sur les bords de l’Aluta (1067), fut défait près de la Snove par Sviatoslav de Tchernigov en 1069, aida Oleg, prince de Tmoutarakan, contre Isiaslav, puis contre Vsévolod et contre Sviatopolk, successeur de ce dernier, et enfin s’établit sur tout l’espace compris entre l’Aluta, le Don et par la mer au S. Unis aux Petchenègues et aux Valaques, les Polovtses obtinrent en 1078 un territoire en Thessalie, et se joignirent aux Grecs contre les Bulgares au XIIIe s. A l’approche des Mongols, ils s’allièrent contre eux aux princes russes, mais ils furent anéantis à la grande bataille de la Kalkha, 1224.

POLTAVA ou PULTAVA, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de même nom, dans l’anc. Ukraine, sur la Poltavka, à 1400 kil. S. E. de St-Pétersbourg ; 15 000 hab. Évêché grec, cour d’appel, séminaire, école de cadets. Citadelle bâtie en bois, ainsi que la plupart des maisons. Pierre le Grand y remporta en 1709, sur Charles XII, roi de Suède, une victoire après laquelle ce dernier fut forcé de se réfugier à Bender en Turquie : un monument en granit conserve le souvenir de cette victoire. Fondée en 1608, cette ville a été réunie à la Russie en 1664. — Le gouvt de Poltava, dans la petite Russie, entre ceux de Tchernigov, de Koursk, de Kharkov, d’Iékatérinoslav et de Kiev, a 400 kil. sur 200, et env. 1 900 000 hab. Vastes plaines, beaux pâturages, élève de chevaux.

POLTROT DE MÉRÉ (Jean), gentilhomme de l’Angoumois, né vers 1525, avait été espion militaire en Espagne, puis s’était fait protestant. Effrayé des succès du duc de Guise contre ses coreligionnaires, il l’assassina en 1563, pendant qu’il assiégeait Orléans. Il fut pris aussitôt, jugé et écartelé.

POLUS de Sunium, acteur grec, contemporain de Périclès, réussissait surtout dans le pathétique. On dit qu’un jour, jouant le rôle d’Électre dans la pièce de Sophocle qui porte ce nom, il prit dans ses mains l’urne de son propre fils qu’il venait de perdre, et lui adressa les touchantes paroles qu’Électre adresse à l’urne d’Oreste : il arracha ainsi des larmes à tous les spectateurs.

POLUS (le cardinal), en anglais Pole ou Pool, né en 1500 à Stowerton-Castle (Stafford), m. en 1558, était parent de Henri VII et d’Édouard IV. Cardinal et légat apostolique en Angleterre, il déplut à Henri VIII en désapprouvant son changement de religion : sa tête fut mise à prix et il n’échappa qu’à grand’peine à la mort. Il remplit depuis diverses missions pour le St-Siége, fut un des trois présidents