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Goths, Suèves, Rugiens, Vandales, Slaves. Au VIIe s., elle était surtout occupée par les Venèdes ; au IXe on trouve à l’O. de l’Oder des Vélatabs ou Wiltses, des Tollensiens, etc. Au XIe, tous ces petits peuples furent compris dans l’éphémère roy. de Slavonie, vassal de la Saxe ; diverses villes s’y gouvernaient presque en républiques, entre autres Winnetha et l’État pirate d’Iæmsbourg, fondé par Palnatoke. Vers la fin du même siècle, un fils du roi de Slavonie, Mistewoï II, occupa toute la Poméranie qui contenait alors, outre la Poméranie actuelle, la Pomérellie, la Nouv.-Marche et la Marche de l’Ucker ; il la transmit à Svantibor I, son fils, qu’on regarde comme la tige des ducs de Poméranie et qui se reconnut vassal de la Pologne. À la mort de ce dernier (ou à son abdication), en 1107, le duché fut coupé en deux, la Poméranie antérieure, à l’O., et la Poméranie ultérieure, à l’E. (la Persante était la ligne de séparation). Une forte partie de celle-ci devint en 1290 prov. polonaise, sous le nom de Pomérellie ; le reste revint en 1295, par suite de l’extinction de la ligne qui le possédait, à la ligne de Poméranie antérieure, laquelle, dès 1181, s’était reconnue vassale de l’empereur d’Allemagne. Une multitude de partages rendent l’histoire de la Poméranie très-confuse ; on peut cependant y distinguer trois phases : 1o du XIe s. à 1285, unité ; 2o de 1285 à 1478, séparations diverses ; 3o de 1478 à 1637, réunion des diverses branches pendant 105 ans, et coexistence de deux lignes seulement pendant 54 ans, de 1569 à 1623. Dans la 2e de ces périodes, on rencontre les duchés de P.-Stettin, P.-Wolgast, P.-Stargard, P.-Stolpe et de Rugen. Depuis longtemps la maison de Brandebourg avait conclu avec la ligne de P.-Stettin un pacte qui lui donnait des droits éventuels sur ce duché ; néanmoins, quand cette ligne s’éteignit, en 1464, les droits de la ligne de P.-Wolgast prévalurent ; mais il fut convenu en 1529 qu’au cas de l’extinction de cette ligne elle-même, la maison de Brandebourg recueillerait la succession ; c’est ce qui eut lieu en 1637, à la mort de Bogislas XIV. Cependant les électeurs de Brandebourg n’eurent pas encore toute la Poméranie ; le traité de Westphalie (1648) fit de ce pays deux parts : la Poméranie antérieure (en deçà de l’Oder) et la Poméranie ultérieure (au delà de l’Oder), et donna à la Prusse la 2e, et à la Suède la 1re, plus Stettin, Garz, Dam, Golnau, l’île de Wollin, le Frische-Haff : d’où le nom de Poméranie suédoise donné à tout ce lot, qui eut pour ch.-l. Stralsund. La grande guerre du Nord (1700-1721), terminée par la paix de Nystad, diminua beaucoup la Poméranie suédoise au profit de la Prusse ; en 1807, elle perdit encore de fait Stralsund et l’île de Rugen. Le tout en 1814 fut cédé au Danemark en échange de la Norvège ; en 1815 le Danemark le céda a la Prusse en échange du Lauenbourg ; de sorte qu’aujourd’hui la Prusse réunit toute la Poméranie.

POMÉRELLIE, dite aussi Poméranie mineure, partie de la Poméranie comprise entre la Vistule (r. g.), la Baltique et la Prusse, avait pour villes principales Schwetz, Konitz, Stargard, Dirschau. Après avoir eu des souverains particuliers, elle échut à la Pologne en 1290, fut longtemps un sujet de querelles entre ce royaume, le Brandebourg et l’Ordre Teutonique, et finit par être partagée entre ces 3 puissances (1311) ; mais en 1343 et 1436 les Teutoniques cédèrent leur part à la Pologne. La Pomérellie est une des provinces que le premier démembrement de la Pologne valut à la Prusse (1772).

POMEY (Fr.), jésuite, né en 1619, m. en 1673, enseigna dans divers colléges de son ordre et devint préfet des études au collége de Lyon. On a de lui plusieurs bons ouvrages classiques : Dictionnaire français-latin, Lyon, 1664, in-4 (réimprimé sous le titre de Dictionnaire royal) ; Pomariolum, seu Flos latinitatis, 1665 ; Indiculus universalis, 1667 ; Pantheum mythicum, 1669, trad. en français en 1715 sous le titre d’Histoire des anciennes divinités du Paganisme.

POMMEREUL (François de), général, né à Fougères en 1745, m. en 1823, servit d’abord en Corse, fut envoyé par Louis XVI à Naples pour y organiser l’artillerie, reprit du service en France après le 18 brumaire, fut sous l’Empire préfet, puis conseiller d’État et directeur de la librairie, et fut exilé en 1815 pour avoir rempli les fonctions de commissaire extraordinaire pendant les Cent-Jours. On a de lui, entre autres ouvrages : Histoire de Corse, 1779 ; Recherches sur l’esclavage du peuple en France, 1781 ; Vues sur l’Italie et Malte, 1797 ; Campagnes du général Bonaparte en Italie, 1797. Il a coopéré, pour la partie militaire, à l’Encyclopédie méthodique.

POMONA ou MAINLAND, la plus grande des îles Orcades, au centre du groupe, n’est qu’un amas de petites montagnes entrecoupées de bras de mer qui y forment une foule de marécages et de lacs ; 46 k. sur 20 ; 15 000 h. Sol aride ; bruyères. Mines de fer. Ruines curieuses, entra autres la Maison des Pictes et le Cercle de Loda, mentionné dans Ossian.

POMONE (de Pomum, fruit), déesse des fruits chez les Latins, femme du dieu champêtre Vertumne, avait un temple à Rome. On la représente couronnée de pampres et de raisins, et tenant à la main une corne d’abondance ou une corbeille de fruits.

POMOTOU (Archipel). V. MAUVAISE (Mer).

POMPADOUR, b. de France. V. ARNAC-POMPADOUR.

POMPADOUR (Jeanne Antoinette POISSON, marquise de), femme remarquable par sa beauté et son goût, une des maîtresses de Louis XV, née à Paris en 1721, morte en 1764, était fille d’un fournisseur de l’armée, qui fut obligé de fuir pour avoir malversé ; elle épousa fort jeune le neveu d’un fermier général, Lenormand d’Étioles, et quitta son mari en 1744 pour se donner à Louis XV, dont elle avait attiré les regards en suivant la chasse. Séparée judiciairement de son mari en 1745, elle fut aussitôt installée au château de Choisy et eut en outre un appartement à Versailles ; elle accompagna Louis dans sa campagne de Fontenoy, fut à son retour créée marquise de Pompadour (1745), dotée d’une pension de 200 000 livres, et plus tard devint dame du palais de la reine (1756). Sa faveur dura 20 ans, grâce à la complaisance avec laquelle elle supportait ou même facilitait les infidélités de Louis XV, et son crédit ne diminua un peu que vers la fin de sa vie. Mme de Pompadour faisait et défaisait les ministres, les généraux, les ambassadeurs, et décidait des affaires les plus importantes : séduite par les avances que l’impératrice Marie-Thérèse ne dédaigna pas de lui faire, elle détermina la jonction de la France à l’Autriche au commencement de la guerre de Sept ans ; elle eut aussi une grande part au Pacte de famille, ainsi qu’aux poursuites dirigées contre les Jésuites. Tout ce qu’il y avait de plus élevé en France était à ses pieds ; les gens de lettres, qu’elle protégeait, Voltaire surtout, chantèrent ses louanges. Mme de Pompadour fut longtemps en France l’arbitre du goût et de la mode : ameublement, habillement, coiffure, tout se faisait à la Pompadour ; son nom est resté à un style qui est surtout caractérisé par la recherche du joli et l’abus de l’ornementation. Elle cultivait elle-même les arts avec succès, notamment la musique, le dessin et la gravure. Elle contribua à la création de la manufacture de Sèvres, à l’établissement de l’École militaire et à l’embellissement de Paris. C’était du reste une femme aussi prodigue qu’avide : outre le Marquisat de Pompadour, elle s’était fait donner successivement les terres de La Celle, Crécy, St-Remy, les châteaux d’Aulnay, Brinborion, Bellevue, et recevait par an du trésor env. 1 500 000 livres ; ses folles dépenses ne contribuèrent pas peu à creuser le déficit qui amena la Révolution. On a publié des Mémoires et des Lettres de Mme de Pompadour (Liége, 1765), qui sont apocryphes. Soulavie a fait paraître en 1802 des Mémoires de la cour de France pendant la faveur de la marquise de Pompadour. On peut consulter aussi les Mém. de Mme Du Hausset, sa femme de chambre.

POMPEDIUS SILO, général des Marses dans la