Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/721

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’admet que de simples ministres du culte (presbyteri, prêtres), qui sont tous égaux entre eux ; on n’y connaît ni évêques ni aucun supérieur ecclésiastique. Le gouvernement spirituel de cette Église, ainsi que le pouvoir d’ordination, appartient à des assemblées, nommées Presbytères, qui sont composées des membres du clergé et des anciens. Fondée vers 1560 par J. Knox, sur le modèle de l’Église calviniste de Genève, cette secte fut proscrite sous les Stuarts, auxquels elle voua une haine mortelle : elle a été pour beaucoup dans les malheurs de Marie Stuart, dans l’antipathie que l’Écosse eut longtemps pour l’Angleterre, et dans la révolution qui fit tomber la tête de Charles I. V. PURITAINS.

PRESCOT, v. d’Angleterre (Lancastre), à 60 kil. S. de Lancastre et à 12 k. E. de Liverpool ; 5000 h. Horlogerie, toile à voiles, poterie. Aux env., houille.

PRESCOTT (W.), historien américain, né en 1796, à Salem (Massachussets), mort en 1859, était fils du colonel Prescott, qui vainquit les Anglais au combat de Bunker’s hill. Il se destinait au barreau, mais une maladie d’yeux, qui le rendit presque aveugle, le força d’y renoncer. Il put néanmoins, à l’aide de secrétaires, se livrer à d’importants travaux historiques. On a de lui : Histoire de Ferdinand et d’Isabelle, 1838 ; Histoire de la conquête du Mexique, 1843 ; Hist. de la conquête du Pérou, 1847 ; Hist. de Philippe II, 1855 (inachevé). Ses écrits se distinguent par l’exactitude des informations, puisées aux meilleures sources, par le pittoresque des descriptions, la chaleur du sentiment, la clarté et l’élégance du style. La Conquête du Mexique a été trad. par Am. Pichot, 1846, celle du Pérou par M. Poret, 1861-63, et l’Hist. de Philippe II par Renson et Ithier, 1860.

PRÉSENTATION DE LA VIERGE, fête célébrée le 21 novembre en l’honneur du jour où la Vierge, nouvellement née, fut présentée au temple par ses parents. (Il ne faut pas la confondre avec la Présentation de Jésus au temple qui se célèbre le 2 févr. et qui est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur). Introduite dans l’Église romaine vers 1372 par Grégoire XI, cette fête était tombée en désuétude lorsqu’elle fut rétablie par Sixte-Quint en 1585.

PRÉSIDENT, nom commun à divers fonctionnaires, notamment : 1o dans l’empire romain, à partir du IVe s., aux gouverneurs des provinces les moins importantes ; on nommait ces provinces présidiales ; — 2o dans l’organisation judiciaire de la France, aux chefs de chaque tribunal, de chaque chambre d’une cour et de chaque cour (le président de toute la cour se nomme premier président) ; avant 1789, dans les cours judiciaires appelées parlements, les présidents de chaque chambre se nommaient présidents à mortier, parce qu’ils avaient pour coiffure une toque appelée mortier (V. PARLEMENT) ; — 3o dans les chambres législatives, au membre chargé de diriger les opérations (en Angleterre on l’appelle speaker, orateur) ; — 4o dans quelques républiques modernes, surtout en Amérique, au chef de l’État.

PRÉSIDES, Presidios (c.-à-d. garnisons). Les Espagnols donnent ce nom à quelques forteresses qu’ils possèdent sur la côte du Maroc, et qui servent de lieu de déportation pour les criminels. Tels sont : Ceuta, Penon-de-Velez, Al-Hucemas, Melilla (V. ces noms). Ce sont les restes des conquêtes faites en Afrique sous le cardinal Ximénès. Ceuta, où résident l’évêque et le gouverneur, a le titre de Préside majeur.

PRÉSIDIAL, non donné originairement à tous les bailliages et sénéchaussées, fut, depuis 1551, affecté spécialement à certains tribunaux de 2e instance, jugeant sans appel jusqu’à concurrence de 250 liv. ou 10 liv. de rente, et par provision jusqu’à 500 liv. ou 20 liv. de rente. Les membres de ces tribunaux s’appelaient juges présidiaux. C’est Henri II qui créa ces tribunaux. Ils furent supprimés en 1791.

PRESLAV, v. de Turquie. V. PEREIASLAVL.

PRESLES (Raoul de), dit aussi PAUL DE PRAYÈRES, avocat, puis secrétaire de Philippe le Bel, fut accusé d’avoir voulu empoisonner le roi et fut, sur un simple soupçon, jeté en prison et dépouillé de tous ses biens, mais réussit à démontrer son innocence et fut, en dédommagement, nommé conseiller au Parlement (1319). Il fonda à Paris un collége auquel on donna son nom ; Ramus fut principal de ce collége et y fut assassiné. — Son fils, nommé aussi Raoul (1316-81), fut maître des requêtes de Charles V, écrivit un Traité de la puissance ecclésiastique et séculière, et traduisit en français, sur la demande du roi, la Cité de Dieu de S. Augustin, ainsi que la Bible, Paris, 1486 et 1531. On lui attribue le Songe du Verger.

PRESSIGNY, ch.-l. de c. (Indre-et-Loire), sur la Chaise, à 30 kil. S. O. de Loches ; 1809 h. Vieux château.

PRESTON, v. d’Angleterre (Lancastre), près de la Ribble, à 30 kil. S. de Lancastre ; 50 000 hab. Chemin de fer. Maison de correction sur le plan d’Howard. Filatures de coton et de lin. Patrie d’Arkwright. Les Écossais y furent battus par Cromwell en 1648.

PRESTON-PANS, v. d’Écosse (Haddington), sur l’estuaire du Forth, à 13 kil. N. E de Haddington ; 2000 h. Produits chimiques, poteries ; pêcherie d’huîtres. Charles-Édouard y obtint un avantage en 1745.

PRÉTENDANT. On donne ce nom à des princes qui, rois par droit d’hérédité, ont eu à disputer le trône à des rois de fait. On l’applique spécialement au chevalier de St-George, fils de Jacques II, héritier des Stuarts, et à son fils Charles-Édouard.

PRÉTEUR, prætor (de præ itor), magistrat romain faisant fonction de grand juge, pouvait, dans les provinces, cumuler tous les pouvoirs ; alors, il était à la fois chef militaire, civil, législatif et financier. Au civil, le préteur était juge et législateur. Comme juge, tantôt il prononçait seul, tantôt il prenait des assesseurs et des délégués. En entrant en charge, le préteur publiait son manifeste législatif, dit edictum prætoris, et y énonçait les règles de droit qu’il suivrait. — La préture fut un démembrement du consulat imaginé en 365 av. J.-C, lorsque les plébéiens purent être consuls ; à l’origine, elle ne fut conférée qu’à des patriciens ; mais dès 337, les plébéiens y parvinrent : Publilius Philo fut le premier préteur plébéien. Il n’y eut d’abord qu’un préteur ; on en nomma 2 en 244, 4 en 228, puis 8 sous Sylla, 10 et même 14 sous César, de 12 à 18 sous Auguste et sous ses successeurs, leur nombre s’augmentant avec celui des provinces à gouverner. Il y avait toujours à Rome 2 préteurs : le 1er, prætor urbanus, jugeait les affaires des citoyens ; le 2e, prætor peregrinus, celles qui avaient lieu entre citoyens et étrangers. La préture était annuelle ; c’était la 2e des trois grandes dignités annuelles ordinaires. Le préteur était élu dans les comices par centuries et devait avoir 35 ans ; il était précédé de 2 licteurs à Rome, de 6 hors de Rome ; il siégeait au Forum, en chaise curule, sur une estrade dite tribunal, et portait la robe prétexte. — On trouve quelquefois le nom de Préteur appliqué aux chefs ou stratèges des républiques grecques, notamment au général en chef de la légion achéenne.

PRÉTEXTAT (S.), évêque de Rouen de 549 à 588. Ayant, malgré l’opposition du roi Chilpéric, marié Mérovée, fils de Chilpéric, à Brunehaut, tante du jeune prince (576), il fut pour ce fait exilé dans une île de la Manche (Jersey). Il rentra dans son diocèse en 684, après la mort de Chilpéric ; mais Frédégonde le fit tuer, dans sa cathédrale même, quatre ans après son retour. Il est considéré comme martyr : l’Église le fête le 24 février.

PRÉTEXTE, Prætexta, sous-entendu toga, robe que les adolescents prenaient à 16 ans, à Rome, était bordée par en bas d’une très-petite bande de pourpre. Les magistrats portaient aussi la prétexte, mais avec une bande plus large, dite angusticlave pour les chevaliers, laticlave pour les sénateurs.

PRETI (Matthias), dit le Chevalier Calabrais, peintre, élève du Guerchin, né en 1613 à Taverna en Calabre, m. à Malte en 1699, fut admis parmi les chevaliers de Malte et obtint la commanderie de Syar-