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avancé avec le titre de lieutenant général. Elle fut une des femmes les plus remarquables du XVIIIe s. par ses grâces, son esprit et ses qualités personnelles ; elle doit surtout sa réputation à la vive passion qu'elle inspira à J. J. Rousseau (1757), ainsi qu'à sa liaison avec St-Lambert. Elle a laisse quelques Pensées et des vers pleins de finesse et d'agrément.

HOUDON, grand statuaire, né à Versailles en 1741, mort en 1828, reçut les leçons de Pigalle, alla en Italie après avoir remporté le grand prix de sculpture, y séjourna dix ans, fit à Rome un S. Jean de Latran et un S. Bruno, exécuta, depuis son retour à Paris, Morphée, qui lui valut en 1777 le titre d'académicien et celui de professeur de l'Académie ; les bustes de Voltaire, J. J. Rousseau, Molière, Franklin, Tourville, Buffon, Diderot, Catherine II. Il fut appelé à Philadelphie pour faire la statue de Washington. On lui doit encore une Diane nue (au Louvre), de belles statues de Voltaire et de Molière (au Théâtre-Français), et l’Écorché, savante étude qui montre à nu la structure musculaire du corps humain. Ses œuvres reproduisent la nature avec une franchise et une vérité admirables ; mais elles manquent d'élévation et d'idéal. Delerot et Legrelle ont donné une Notice sur Houdon, 1856.

HOUEILLÈS, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), sur le Ciron, à 24 kil. N. O. de Nérac ; 900 hab.

HOUEL, ducs de Bretagne. V. HOËL.

HOUEL (Nic.), pharmacien, né à Paris en 1520, m. en 1584, appliqua à des fondations charitables et scientifiques une fortune honorablement acquise dans l'exercice de sa profession : il créa à Paris une Maison de charité chrétienne, ainsi que la Maison des apothicaires, qui est devenue en 1803 l’École de pharmacie. Il a laissé des traités de la Peste, de la Thériaque et du Mithridate, 1573.

HOUEL, peintre et graveur, né à Rouen en 1735, m. en 1813, visita l'Italie et publia, à son retour, le Voyage pittoresque de Sicile, avec 264 planches d'une parfaite exactitude et d'une belle exécution.

HOUFALIZE, ch.-l. de c. du Luxembourg belge, sur l'Ourthe, à 32 k. N. E. de Neufchâteau ; 1200h. Tanneries, brasseries. Anc. château fort ; murs démolis par les Français en 1688.

HOUGHTON (le major), voyageur anglais, fut chargé en 1789 par le comité d'Afrique d'aller déterminer le cours du Niger, pénétra fort avant dans l'intérieur de l'Afrique, fut égaré par des marchands maures, et mourut à Jarra, en 1791, de la dyssenterie. On a publié à Londres en 1792 une relation de son voyage, qui a été trad. par Lallemand, avec les Voyages de Mungo-Park, Paris, 1795.

HOUGLY, riv. de l'Inde anglaise, est formée de la jonction du Cossimbazar et du Djellinghi, les deux bras les plus occidentaux du Gange, traverse les v. d'Hougly, Chandernagor, Calcutta, Sérampour, et se jette, au-dessous de cette dernière, dans le golfe du Bengale, par une embouchure de 16 kil. et après un cours de 200 k. Elle est navigable pour les plus gros bâtiments, mais son entrée, obstruée par des bancs de sable, est fort dangereuse. Cette rivière est infestée de crocodiles et de requins ; elle n'en est pas moins sacrée aux yeux des Hindous.

HOUGLY, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), sur l'Hougly, à 35 kil. N. O. de Calcutta, est encore importante, quoique fort déchue depuis 1765, époque où la perception des droits de port fut transportée d'Hougly à Calcutta. Elle fut fondée en 1538, par les Portugais, qui la nommèrent Golin. Chah-Djihan la prit en 1632, et permit aux étrangers d'y établir des comptoirs : on la nommait alors Bouchy-Bender. Des démêlés s'étant élevés entre les Mongols et les Anglais, ceux-ci quittèrent la ville en 1686; ils n'y revinrent qu'en 1757, mais cette fois en vainqueurs.

HOUGUE (LA), cap et rade. V. HOGUE (LA).

HOULAGOU, prince mongol, chef de la dynastie persane des Gengiskhanides, né en 1217, était fils de Touly, 4e fils de Gengiskhan. Il reçut de son frère aîné Mangou-khan, en 1251, la mission de conquérir toute la partie occidentale de l'Asie depuis le fleuve Djihoun jusqu'aux frontières de l’Égypte : il soumit en effet tout ce pays en peu d'années et fixa sa résidence à Tauris en Perse. Ayant formé le dessein d'anéantir le califat, il marcha avec toutes ses forces contre Bagdad, s'empara de cette ville après un long siége, en 1258, fit prisonnier et mit à mort le calife Mostasem et porta jusqu'en Syrie la dévastation et le massacre. Il mourut en 1265, à 48 ans ; il eut pour successeur son fils aîné Abaka,

HOULANS ou HULANS. V. HULANS.

HOU-NAN (c.-à-d. au sud du lac), prov. de la Chine centrale, au S. du lac Thoung-thing et du Hou-pé, compte env. 18 000 000 d'h.; — ch.-l., Tchang-cha.

HOU-PÉ (c.-à-d. au nord du lac), vaste prov. de la Chine centrale, située au N. du lac Thoung-thing, entre les prov. de Ho-nan, d'An-hoeï, de Kiang-si, de Hou-nan, de Sse-tchouen et de Chen-si, compte env. 27 000 000 d'hab., et a pour ch.-l. Vou-tchang. Résidence d'un vicaire apostolique.

HOURIS, nom donné par les Musulmans aux beautés célestes qui, selon les promesses du Coran, doivent récompenser après la mort la vertu et la foi du vrai croyant. Elles jouissent d'une jeunesse et d'une beauté éternelles. Houri veut dire en arabe : Qui a la prunelle noire et le blanc de l'œil éclatant.

HOUSTON, v. des États-Unis (Texas), sur le Buffalo-Bayou, à peu de distance de la baie de Galveston ; 8000 h. Fondée en 1836, elle a été ainsi nommée en l'honneur du général Sam. Houston, président du Texas, et depuis sénateur au Congrès des États-Unis. Elle a été la capitale provisoire de l'État du Texas.

HOUTMAN (Cornelis), voyageur hollandais, né à Gouda vers 1550, fonda le premier un comptoir pour sa nation aux Indes orientales. Dans un 1er voyage, en 1595, il aborda à Bantam (Java); dans un 2e, en 1598, il forma un établissement à Sumatra, et réussit à partager le commerce de ces parages avec les Portugais, qui, jusque-là, en avaient eu le monopole. Ayant excité les soupçons du roi d'Achem, dans l'île de Sumatra, il fut arrêté et relégué dans l'intérieur de l'île ; il y mourut en 1600.

HOWARD, anc. et illustre famille d'Angleterre, distinguée par son attachement au Catholicisme, s'allia, au commencement du XVe siècle, avec l'héritière des ducs de Norfolk, qui eux-mêmes descendaient de la famille des Plantagenet, et joua pendant longtemps un rôle important. Les Howard sont les Montmorency de l'Angleterre : le chef de cette famille a les titres de 1e duc, 1er marquis, 1er comte du royaume, et marche immédiatement après les princes du sang. Le titre de comte-maréchal était également héréditaire dans cette famille. Elle se ramifie en plusieurs branches : celles de Norfolk (branche aînée), d'Arundel, d'Effingham, de Nottingham, de Carlisle, de Stafford, de Suffolk, de Wicklow.

HOWARD (Jean), 1er duc de la nouvelle maison de Norfolk, fils de Robert Howard et de Marguerite, héritière des anciens ducs de Norfolk, fut créé en 1483 comte-maréchal d'Angleterre, se fit remarquer dans les guerres de Henri VI contre le roi de France Charles VII, puis fut employé comme négociateur à la cour de France, à celle de Bourgogne et en Portugal, fut, pendant la guerre des Deux-Roses, un des antagonistes de la reine Marguerite d'Anjou, se déclara contre Édouard V en faveur du protecteur (depuis Richard III), et fut en récompense nommé par ce prince, devenu roi, duc de Norfolk, lord-amiral d'Angleterre, d'Irlande et d'Aquitaine. Il périt à la journée de Bosworth, en 1485. — Thomas H., fils aîné du précéd. et 2er duc de Norfolk, fut pris à Bosworth et ne fut élargi que trois ans et demi après. Chargé par Henri VII de réprimer une rébellion, il y réussit, obtint ainsi la faveur du roi et devint lord-chancelier en 1501, puis comte-maréchal en 1520. Il mourut en 1524, dans la retraite. Il était grand-père de la malheureuse Catherine Howard. — Thomas