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batailles navales de Myles ou Tyndaris, d’Ecnome, de Drépane, la translation du théâtre de la guerre en Afrique, et le siége de Lilybée, en furent les principaux événements. Les Romains y mirent fin en 241 en remportant un avantage décisif aux îles Égates. Cette guerre leur donna l’empire de la Sicile. — La 2e guerre commença en 219, par le siége et la prise de Sagonte, ville d’Hispanie alliée de Rome, qui fut attaquée au milieu de la paix par Annibal, et elle dura 18 ans. Le passage des Pyrénées et des Alpes par Annibal, ses victoires sur le Tésin et la Trébie, 218, au lac Trasimène, 217, à Cannes, 216, les batailles de Nole, de Séna, l’expédition des deux Scipions en Espagne, la défaite d’Asdrubal sur le Métaure, 207, le passage du grand Scipion en Afrique, et la victoire définitive de Zama (202), en sont les faits principaux ; Annibal, Asdrubal, les Scipions, Fabius Maximus, Marcellus en furent les héros. Après avoir mis Rome à deux doigts de sa perte, cette guerre finit par la rendre maîtresse de l’Espagne, et anéantit pour toujours la puissance de Carthage. — La 3e ne fut autre chose que le siége de Carthage. Elle eut lieu de 149 à 146 av. J.-C. Après 3 ans d’une héroïque résistance, Carthage fut prise et incendiée, et son territoire fut converti en province romaine par Scipion Émilien. V. ROME et CARTHAGE.

PUNO, v. du Pérou, sur le lac Chucuyto, à 350 k. S. E. de Cuzco ; 16 000 h. Aux env., mines d’argent.

PUNTIDO, couvent situé entre Milan et Bergame. C’est là que fut signée, en 1167, la 1re Ligue lombarde.

PUPIEN, empereur romain. V. MAXIME et BALBIN.

PURACÉ, v. de la Nouv.-Grenade (Cauca), à 17 k. S. E. de Popayan, au pied du volcan de Puracé, haut de 2650m, qui l’a presque détruite en 1827.

PURBACHIUS, astronome. V. PEURBACH.

PURCHAS (Sam), savant ecclésiastique anglais, né dans le comté d’Essex en 1577, m. en 1628, était chapelain de l’archevêque de Cantorbéry. Il forma une collection de voyages, tant imprimés que manuscrits, la plus riche qu’on eût encore vue, et fit paraître ce recueil en 5 vol. in-fol., dont le 1er est intitulé : Purchas, his pilgrimages or relations of the world and the religion, 1613, et les 4 autres : Hakluytus posthumus, 1625, in-f. Ils se composent principalement de manuscrits laissés par Hackluyt.

PURIFICATION. C’était, chez les Juifs, une cérémonie ordonnée par le Lévitique, et qui avait lieu 40 jours après les couches quand l’enfant était un garçon et 80 si c’était une fille. L’accouchée se rendait au Temple et offrait pour son enfant un agneau avec un pigeon ou une tourterelle. — Chez les Chrétiens, c’est la fête que l’Église célèbre en mémoire du jour où la Vierge Marie alla au Temple pour obéir à la loi, et y présenta l’Enfant Jésus ; on la célèbre le 2 février. On croit qu’elle fut établie sous l’empereur Justinien en 542 ; d’Orient elle passa en Occident au VIIe s. On la nomme vulgairement Chandeleur.

PURITAINS, nom donné en Angleterre et en Écosse aux presbytériens les plus rigides, qui avaient la prétention d’appliquer seuls la parole de Dieu dans toute sa pureté. Opposés surtout à l’Église anglicane, les Puritains bannissent de l’église toute hiérarchie, du culte tout luxe (musique, habits pontificaux, ornements), toute liturgie, et proscrivent la plupart des pratiques extérieures (jeûne, signe de croix, agenouillement, etc.). Née du temps de la reine Marie Tudor, cette secte, restée longtemps obscure, ne commença à attirer l’attention que sous le règne d’Élisabeth ; en 1566 elle déclara formellement se séparer de l’Église anglicane. Élisabeth poursuivit les Puritains plus vivement même que les Catholiques, ce qui ne les empêcha pas de croître en nombre, et d’acquérir sous le règne suivant la consistance d’un parti. Un grand nombre d’entre eux se réfugia en Amérique, où ils peuplèrent le Massachussets, fondèrent New-Plymouth, New-Haven, etc. Les Puritains se signalaient par leur exaltation républicaine : ils ont eu la plus grande part à la double chute des Stuarts. Sous Guillaume III, ils profitèrent, comme les autres sectes non-conformistes, de l’acte de tolérance publié par ce prince en 1689. L’Histoire des Puritains a été écrite par Neale. Walter Scott, dans ses Puritains d’Écosse, a parfaitement dépeint la secte de ce nom.

PUSEYSME, doctrine religieuse répandue depuis peu d’années en Angleterre, surtout à l’Université d’Oxford, et ainsi nommée de son principal auteur, le Dr Pusey. chanoine de l’Église du Christ et professeur d’hébreu à Oxford : elle déclare la foi indépendante du pouvoir temporel et se rapproche du Catholicisme sur les points les plus importants, rétablissant la messe, la confession auriculaire, la pénitence, le jeûne, l’invocation des saints, etc. Inquiétés par l’épiscopat anglican, la plupart des Puseyistes ont ouvertement embrassé le Catholicisme.

PUSSORT (Henri), conseiller d’État, né en 1615, mort en 1697, était oncle de Colbert et partagea sa haine contre Fouquet, dont il fut un des juges : il opina pour la mort. Il a travaillé à la rédaction des Ordonnances de 1667 à 1670 pour la réformation de la justice et l’abréviation des procès. Boileau fait allusion à ce dernier fait dans son Lutrin.

PUSTERTHAL, cercle du Tyrol, entre le cercle d’Unter-Innthal, l’Autriche propre et l’Illyrie, a 140 k. sur 40 et env. 100 000 hab. ; ch.-l., Brunecken. Il est traversé par les Alpes Rhétiques.

PUTANGES, ch.-l. de cant. (Orne), sur la r. g. de l’Orne, à 18 kil. O. d’Argentan ; 717 hab. Tanneries.

PUTBUS (Princes et comtes de), anc. famille de Poméranie, est une ligne collatérale des anciens princes de l’île de Rugen. Le fondateur de cette maison est un certain Borante, qui obtint en 1249 le château de Podebusk ou Putbus, avec la péninsule de Iasmund. Cette famille a été élevée en 1727 à la dignité de prince par l’empereur d’Allemagne.

PUTEANUS (ERYCIUS), érudit. V. DUPUY (Henri).

PUTEAUX, vge du dép. de la Seine, sur la r. g. de la Seine, à 8 kil. O. de Paris ; 7613 hab. Port pour le débarquement du charbon de terre, des bois, des vins, etc. Fabriques d’indiennes, teintureries ; culture des roses. Jolies maisons de campagne.

PUTIPHAR, officier de Pharaon. V. JOSEPH.

PUTNEY, v. d’Angleterre (Surrey), sur la Tamise, à 9 kil. O. de Londres ; 6000 hab. Patrie de Gibbon.

PUTRIDE (Mer), Putridum mare, partie S. O. du Palus Mæotis, ainsi nommée à cause des miasmes qui s’échappent de ses eaux basses et fangeuses. C’est auj. la lagune de Sivach.

PUTSCH (Élie van), Putschius, philologue, né à Anvers en 1580, m. en 1605, à 25 ans, s’était fait remarquer par sa précocité. On lui doit un recueil de 33 grammairiens anciens, sous le titre de Grammaticæ latinæ auctores antiqui, Hanau, 1605, réimpr. par Lindemann (1831-40) et par H. Keil (1855-58).

PUTUMAJO, riv. de l’Amérique du Sud. V. IÇA.

PUY, du celtique puich ou puech, en latin podium, nom qu’on rencontre en France dans beaucoup de noms de lieux, veut dire hauteur, montagne.

PUY (LE), dit aussi le Puy-en-Velay et le Puy-Notre-Dame, Civitas Vellavorum chez les anciens, Anicium et Podium au moyen âge, ch.-l. du dép. de la Hte-Loire, bâti en amphithéâtre sur le versant méridional du mont Anis, à 505 k. S. E. de Paris ; 17 015 hab. Évêché fort ancien (occupé en 1095 par Adhémar de Monteil), trib. de 1re inst. et de commerce, lycée, école normale, bibliothèque, musée. Belle promenade du Breuil, cathédrale, construite au-dessus de la ville et adossée au Roc Corneille, église St-Laurent, où sont les restes de Duguesclin, église de la Chaise-Dieu, contenant 743 stalles ; ruines d’un temple de Diane, etc. Au sommet du rocher est une statue colossale de la Vierge, fondue avec les canons pris à Sébastopol en 1855 et inaugurée en 1861. Blondes et dentelles, couvertures, lainages, clouterie, etc. Commerce de bestiaux, cuirs, bois de construction ; marrons dits de Lyon. Patrie du car-