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Howard, 3e duc de Norfolk, fils aîné du préc., né vers 1473, suivit le marquis de Dorset dans l'expédition de Guyenne, fut nommé grand amiral, contribua beaucoup à la victoire remportée en 1513 à Flodden, sur le roi d’Écosse, et rendit de nouveaux services au roi lors de la rébellion de l'Irlande, qu'il vint à bout de comprimer. Il n'en devint pas moins, ainsi que son fils (le comte de Surrey), suspect de trahison aux yeux de Henri VIII, qui craignait qu'ils n'aspirassent au trône. Ce prince les fit tous deux jeter en prison en 1546 : le fils eut la tête tranchée (V. l'art. suiv.), et le père ne recouvra la liberté qu'au bout de sept ans. Il fut réhabilité à l'avénement de la reine Marie (1553), mais il mourut un an après. — Henri Howard, comte de Surrey, fils aîné du précéd., né vers 1515, eut, ainsi que son père, une grande part aux succès de Henri VIII, et jouit pendant plusieurs années de la faveur de ce prince. Capitaine général des armées anglaises, il prit Boulogne en 1546 ; mais, s'étant laissé battre peu après, et ayant d'ailleurs excité les soupçons du roi par quelques paroles indiscrètes, il fut disgracié et traduit devant un tribunal qui le condamna à mort : il monta sur l'échafaud en 1547. Surrey est un des premiers nobles d'Angleterre qui aient cultivé la poésie : on a de lui des sonnets, des chansons, une traduction du IIe et du IVe livre de l'Énéide en vers blancs, ainsi qu'une traduction de Boccace. C'est lui qui introduisit dans la poésie anglaise le vers blanc ou sans rime. Ses Œuvres ont été publiées avec celles de Th. Wyatt par le docteur Nott, Londres, 1816 et par R. Bell, 1854. — Thomas H., 4e duc de Norfolk, fils aîné du comte de Surrey, né vers 1536, était un des principaux confidents d’Élisabeth et fut l'un des commissaires chargés en 1568 de faire subir un interrogatoire à Marie Stuart. S'étant laissé toucher par les malheurs et la beauté de la prisonnière, il conçut le projet de la délivrer et de l'épouser ; mais son plan fut découvert et il fut condamné à mort, 1572. — Henri H., comte de Northampton et 2e fils du comte de Surrey, né à Norfolk en 1539, mort en 1614, s'attacha successivement au comte d'Essex et à Robert Cécil, l'adversaire de son premier protecteur. A l'avènement du roi d’Écosse (Jacques I), qu'il avait contribué à placer sur le trône, il fut fait comte de Northampton et garde du sceau privé. C'était un homme sans honneur, qui se fit l'instrument des infâmes passions de Jacques I. — Charles H., comte de Nottingham, grand amiral d'Angleterre, 1536-1624, était fils de William Howard, baron d'Effingham, et petit-fils du second duc de Norfolk. Il commanda en 1588 la flotte qui détruisit l’Invincible armada des Espagnols ; en 1596, il s'empara de Cadix et brûla dans ce port une nouvelle flotte espagnole : il fut fait en récompense comte de Nottingham. Essex, jaloux de sa gloire, essaya vainement de le perdre. On dit que Howard s'en vengea dans la suite en l'empêchant d'obtenir sa grâce d’Élisabeth, lorsqu'il eut été condamné pour trahison. — Thomas H., 6e duc de Norfolk et comte d'Arundel, célèbre ami des arts. V. ARUNDEL. — William H., comte de Stafford, fils du 6e duc de Norfolk. V. STAFFORD. — [[w:Thomas Howard (11e duc de Norfolk)|Charles H.]], 11e duc de Norfolk, d'une ligne cadette, issue du 4e duc, abandonna le Catholicisme en 1780, afin de pouvoir porter le titre de comte-maréchal d'Angleterre (office héréditaire dans sa famille), entra aux Communes en 1780, fit de l'opposition au ministère de lord North et fut pour beaucoup dans sa chute. Il combattit Rockingham, Shelburne et Pitt, qui voulaient faire la guerre à la France ; mais, une fois la guerre adoptée, il se joignit au ministère pour qu'elle fût faite le mieux possible. Il mourut en 1815, sans postérité, et le titre de duc de Norfolk passa à un parent éloigné, également issu du 4e duc de Norfolk.

HOWARD (Catherine), 5e femme de Henri VIII, était fille d'Edmond Howard, 3e fils du second duc de Norfolk, Thomas Howard. Elle inspira une vive passion au roi Henri VIII, qui l'épousa en 1540 ; mais deux ans après, ce prince soupçonneux et cruel l'envoya au supplice sous prétexte d'infidélité,

HOWARD (John), philanthrope anglais, né en 1726 à Smithfield, était fils d'un tapissier qui lui laissa de la fortune. Ayant été pris sur mer par les Français et retenu quelque temps en captivité, il fut tellement ému du sort des prisonniers, qu'il résolut de consacrer sa vie à les soulager. Il parcourut presque toute l'Europe pour visiter les prisons, les lazarets et les hôpitaux, cherchant partout les moyens de remédier à l'insalubrité de ces établissements, et de donner aux malades les soins les plus efficaces. Il mourut en 1790 d'une fièvre maligne contractée à Kherson, en Russie, en visitant un malade. On lui a érigé une statue. On a de J. Howard : État des prisons en Angleterre, 1777, trad. en français en 1788 ; Des principaux lazarets de l'Europe, 1789, trad. en 1800, et des Mémoires, publ. en 1850 par H. Dixon. Son nom est resté à un système de prison perfectionné.

HOWE (Richard SCROPE, comte), marin anglais, né à Londres en 1726, mort en 1799, avait servi avec distinction dans la guerre d'Amérique, et était arrivé au grade d'amiral, lorsqu'en 1793 il fut chargé de combattre la flotte française dans la Manche, il remporta, le 1er juin 1794, devant Ouessant, une victoire complète, mais chèrement achetée : c'est dans cette action que périt le Vengeur. Il fut en récompense comblé d'honneurs. — Son frère, W. Howe, commanda en chef les armées de terre dans la guerre d'Amérique, battit les Américains près de New-York en 1776, s'empara de cette ville, et remporta une nouvelle vict. près de Philadelphie en 1777 ; il fut néanmoins remplacé par Clinton en 1778.

HOYA, v. de Prusse (Hanovre), sur le Weser, à 40 kil. S. E. de Brême ; 2000 hab. Grand pont, vieux château fort. — Hoya fut autrefois le ch.-l. d'un comté souverain ; ce fut ensuite une des villes d'une prov. de Hanovre. Cette prov. comptait 120 000 hab. et avait pour ch.-l. Nienburg.

HOZIER (d'), généalogiste. V. D'HOZIER.

HRADISCH, v. de Moravie, dans une île de la March, ch.-l. de cercle, à 65 kil. S. E. d'Olmultz, 1800 hab. On récolte aux environs d'excellents vins. — Le cercle de Hradisch a 80 k. sur 44 et 250 000 h.

HRADSCHIN. V. PRAGUE.

HROSVITA, religieuse du couvent de Gandersheim au Xe siècle, s'illustra par des écrits en vers et en prose, et s'éleva fort au-dessus des femmes de son temps. On a d'elle des poëmes latins sur la Vierge Marie, l’Ascension de Notre-Seigneur, la Passion de S. Pélage, la Conversion de Théophile, la Passion de S. Denis ; des comédies religieuses, le Panégyrique des Othons (de la maison de Saxe), etc. Tous ces ouvrages offrent des beautés remarquables et des idées originales. Ses Œuvres ont été publiées à Nuremberg en 1501, et à Wittemberg en 1707. M. Magnin a publié son Théâtre en 1845, avec une traduction française. M. Vignon Rétif de la Bretonne a traduit en vers libres ses Poésies, 1855.

HUAHINE, une des îles de la Société, au N. O. d'Otaïti, a 40 kil. de tour. Port Ouahuara, à l'O.

HUALLAGA, riv. du Pérou, naît dans les Andes, (prov. de Tarma), se nomme d'abord Huanuco, du nom d'une ville qu'elle arrose, prend le nom de Huallaga à Muna, entre dans la Colombie, et tombe par deux bras différents dans le Tunguragua, affluent de l'Amazone : 800 kil. de cours.

HUAMANGA, GUAMANGA ou LA PAZ, v. du Pérou, ch.-l. du dép. d'Ayacucho, à 330 k. E. S. E. de Lima ; 25 000 h. Évêché, belle cathédrale, collège qui jadis jouissait des privilèges d'université. Fonderie d'argent. — Cette ville, fondée en 1539 par Pizarre, donnait autrefois son nom à une province.

HUANCAVELICA, v. du Pérou (Ayacucho), ch.-l. de dép., dans une vallée des Andes, à 240 k. S. E. de Lima ; 12 000 hab. Riches mines de mercure, d'or et d'argent. — Le dép. a env. 80 000 hab.

HUANUCO, v. du Pérou, anc. ch.-l. du dép. de Junin,