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de fer à Paimpont, et de plomb argentifère à Pontpéant. Fabrication de cidre et de liqueurs, filatures, tanneries, métallurgie. Commerce en bestiaux, poulardes, beurre, fromages ; armements pour la pêche et pour le commerce. — Ce dép. a 6 arr. (Fougères, Montfort, Redon, Rennes, St-Malo, Vitré), 43 cant. et 350 communes. Il fait partie de la 16e div. militaire, a un archevêché et une cour impér. à Rennes.

ILLER, Ilargus, riv. d’Allemagne, prend sa source dans le N. O. du Tyrol, passe à Kempten, sépare la Bavière du Wurtemberg, et tombe dans le Danube à 2 kil. au-dessus d’Ulm, après un cours de 100 k. Elle a donné, de 1810 à 1815, son nom à un cercle de la Bavière.

ILLIBERRIS, v. de Gaule (Narbonnaise 1re), chez les Sardones, est auj. Elne. — V. d’Hispanie (Bétique), aujourd’hui Grenade.

ILLIERS, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 24k. S. O. de Chartres, sur le Loir ; 2250 h. Draps, serges, bonneterie.

ILLIMANI (NEVADA DE), un des plus hauts sommets des Andes du Pérou. V. ANDES.

ILLINOIS, riv. des États-Unis, naît dans l’État d’Indiana, où elle se forme de la réunion du Kankakee et de la riv. des Plaines, traverse du N. E. au S. O. l’État d’Illinois, auquel elle donne son nom, et se jette dans le Mississipi, après 680 kil. de cours. — Un affluent de gauche de l’Arkansas porte le même nom.

ILLINOIS, un des États-Unis de l’Amérique du N., est borné au N. par celui de Wisconsin, à l’O. par les États d’Iowa et de Missouri, à l’E. par le lac Michigan et par les États d’Indiana et de Kentucky, au S. par ce dernier et le Missouri : 143 400 k. carr. ; 1 242 917 h. ; ch.-l. Springfield (depuis 1837) ; autres v. princip., Vandalia, Chicago. Il est arrosé par l’Illinois, l’Ohio, le Wabash, le Mississipi, la Kaskaskia, etc. On y compte 29 lignes de chemins de fer. Sol plat, bois, prairies, marais ; grande fertilité au bord des riv. ; climat sain et agréable : grains, lin, tabac. Fer, cuivre, houille, sources salées. — Ce sont les Français qui se sont établis les premiers dans l’Illinois (1693). Ils donnaient surtout ce nom à la contrée située à l’E. du Mississipi, entre l’Ohio et l’Illinois et alors occupée par la tribu indienne des Illinois. La France céda ce territoire à la Grande-Bretagne en 1763 ; mais celle-ci fut obligée, en 1783, de le céder aux États-Unis. En 1809 l’Illinois, qui avait jusqu’alors été compris dans le territoire d’Indiana, en fut détaché, et forma un territoire particulier, qui en 1818 fut érigé en État.

ILLITURGIS, v. d’Hispanie (Bétique),sur le Bætis, chez les Turduli, fut détruite par Scipion (206 av. J.-C). On la place près d’Andujar.

ILLUMINÉS. Ce mot a servi, à différentes époques, à désigner les membres de certaines sociétés secrètes, soit religieuses, soit politiques, dont les doctrines avaient toujours un caractère prononcé de mysticisme. Tels furent, au XVIe siècle, les disciples du théosophe Jacob Bœhm, et, au XVIIIe, ceux de Martinez Pasqualis, de St-Martin, de Swedenborg, etc. (V. ces noms). — On connaît surtout sous le nom d’Ordre des Illuminés une société secrète fondée en 1776 par Adam Weisshaupt, professeur en droit à Ingolstadt ; son but déclaré était de porter les hommes à s’assister mutuellement sans distinction de religion ; mais elle tomba bientôt dans le mysticisme, en même temps qu’elle formait des projets ambitieux. Sa constitution tenait à la fois de celle des Jésuites et de celle des Francs-Maçons. Le gouvernement bavarois, redoutant le caractère politique que prenait cette société, en ordonna la dissolution en 1785 (V. WEISHAUPT). Les Illuminés essayèrent de pénétrer en France au début de la Révolution, mais ils n’y firent qu’un très-petit nombre de prosélytes.

ILLYRIE, Illyria, contrée de l’Europe anc., dont les bornes étaient un peu vagues : elle embrassait, suivant les Grecs, les contrées montagneuses situées au N. O. de l’Hellade ; selon les Romains, les pays placés à l’E. de l’Italie et de la Rhétie et au S. du Danube. Le roi de Macédoine, Philippe, père d’Alexandre, ayant conquis la partie mérid. de cette contrée, on distingua l’Illyrie grecque (s’étendant de l’Épire au mont Scardus), et l’Illyrie barbare (au N. O., habitée par les Dalmates, les Iapodes, les Liburnes, etc.).— Les Romains entrèrent pour la première fois en Illyrie l’an 229 av. J.-C, sous le règne de la reine Teuta, veuve d’Agron, mais ils ne purent y faire triompher leur influence qu’après la soumission du roi Gentius, en 168. L’Illyrie grecque fut réduite en prov. romaine avec la Macédoine (148) ; quant à l’Illyrie barbare elle ne fut complètement assujettie que sous Auguste (V. IAPODES, DALMATES, LIBURNES). Au IIe et surtout aux IIIe et IVe siècles de J.-C, les Romains étendirent le nom d’Illyrie à toute la région comprise au S. du Danube, de l’OEnus (Inn) jusqu’au Drilo ; on y comprit même la Macédoine, la Thessalie et la Grèce propre. Après la réorganisation de l’empire sous Constantin, il y eut un Diocèse d’Illyrie ou Ill. occidentale (ch.-l. Salone), et une Préfecture d’Illyrie ou Ill. orientale, qui comprenait deux diocèses, la Dacie et la Macédoine, et le proconsulat d’Achaïe. Au VIe siècle, des colonies slaves vinrent s’établir dans la plus grande partie de l’Illyrie, et ne tardèrent point à s’affranchir du joug byzantin. Le nom d’Illyrie commença alors à disparaître, et l’on vit s’élever les royaumes de Dalmatie, de Croatie, d’Esclavonie. En 1090 les Vénitiens et les Hongrois s’établirent dans diverses parties de ce territoire, et un siècle après (1170) se forma le royaume de Rascian ou de Bosnie. Au XVe siècle, les Turcs envahirent la Bosnie, la Servie, l’Albanie ; les Vénitiens ne conservèrent plus alors du territoire illyrien que la Dalmatie, et les Hongrois que l’Esclavonie et la Croatie. Ces deux dernières provinces passèrent avec la Hongrie sous la domination de l’Autriche en 1558. Cet état de choses dura à peu près jusqu’au moment où Napoléon I fit revivre le nom d’Illyrie en créant le gouvt des Provinces illyriennes (1809). En 1815, l’Autriche recouvra ce gouvernement, dont la partie N. O. forma le Royaume d’Illyrie. V. ci-après.

ILLYRIE (anc. roy. d'), gouvt des États autrichiens, borné au N. par l’Autriche et la Styrie, à l’E. par la Styrie, la Croatie civile et le Littoral hongrois, au S. par l’Adriatique, et à l’O. par la Vénétie et le Tyrol : 270 kil. sur 220 ; 1 300 000 hab. (Slaves, Wendes, Italiens, Croates et Grecs) ; ch.-l., Laybach. Avant 1853, le royaume d’Illyrie formait 2 gouvts (Laybach et Trieste), subdivisés eux-mêmes, celui de Laybach en 5 cercles (Laybach, Neustædt, Adelsberg, Villach et Klagenfurth), et celui de Trieste en 2 cercles (Goritz et Istrie). Auj. ce royaume a perdu son nom et a été partagé en 3 provinces, celles de Trieste, de Carniole et de Carinthie. L’Illyrie est traversée par les Alpes Noriques, Juliennes et Carniques ; on y trouve plusieurs lacs importants, entre autres celui de Czernitz. Ses principales rivières sont la Drave, la Save, l’Isonzo, etc. La température, froide au N., est généralement douce ailleurs ; le sirocco souffle fréquemment sur les côtes. Mines d’argent, de mercure, de plomb, de fer, de zinc, de houille, etc. Céréales, vins, fruits, olives, lin ; soie, etc. Industrie active en toiles, draps, ouvrages de paille et ustensiles de fer. Sur les côtes on se livre à la pêche et à la construction des navires. Le chemin de fer de Vérone à Trieste traverse une partie de l’Illyrie.

ILLYRIENNES (Provinces), anc. gouvt de l’empire français, sur la côte E. de l’Adriatique, ne comprit d’abord (1809) que la Hte-Carinthie, la Carniole, l’Istrie et le Frioul autrichien, le Littoral hongrois et la Croatie mérid. ; en 1810, il s’augmenta de l’Istrie et de la Dalmatie vénitiennes, de Raguse et de Cattaro. En 1815 ces pays furent rendus à l’Autriche.

ILLYRIENNES (îles), îles situées dans la mer Adriatique, le long des côtes de l’Illyrie et de la Dalmatie. Les plus considérables sont Veglia, Cherso, Brazza, Lésina, Sabioncello, Meleda, Curzola.

ILMEN, jadis Moïsk, lac de Russie (Novogorod), communique par la Volkhova avec le lac Ladoga et