Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Teintureries en rouge, fabriques de toiles peintes, d'indiennes et de mousselines ; commerce de kirsch et autres articles. — Cette ville, toute récente, doit son rapide développement à Reber, de Mulhouse, qui y importa, en 1758, le tissage de coton.

SAINTE-MARIE-D'OLORON, commune des B.-Pyrénées, anc. ch.-l. de c., est jointe par un pont à Oloron, et est depuis 1858 réunie à cette ville.

SAINTE-MARIE-D'OIGNIES, bg de Belgique (Hainaut), sur le canal de Charleroi, à 2 kil. S. E. de Philippeville. Grande manufacture de glaces, qui rivalise avec celles de France.

SAINTE-MARIE (Honoré de). V. HONORÉ.

SAINTE-MARTHE, en Colombie. V. SANTA-MARTA.

SAINTE-MARTHE, famille du Poitou qui a fourni à la France un grand nombre d'hommes distingués dans les lettres et dans les emplois publics aux XVIe et XVIIe s. — Scévole de Ste-M., dont le véritable nom était Gaucher qu'il échangea contre celui de Scévole, Scævola, qui en est la traduction latine, né en 1536 à Loudun, m. en 1623, fut contrôleur général des finances en Poitou, puis président des trésoriers de France. Dévoué à Henri III et Henri IV, il résista aux Ligueurs et assista aux États de Blois ainsi qu'à l'Assemblée des Notables de 1597. Maire de Loudun, il y fut surnommé le Père de la patrie. On a de lui Gallorum doctrina illustrium elogia (1598), quelques poésies françaises et des poésies latines estimées, parmi lesquelles la Pædotrophia, poëme sur la manière d'élever les enfants. — Scévole II et Louis, frères jumeaux, fils du préc., nés à Loudun en 1571, morts, le 1er en 1650, le 2e en 1656, s'appliquèrent tous deux à l'histoire par les conseils du président de Thou, furent créés en 1620 conseillers et historiographes du roi, rédigèrent l’Histoire généalogique de la maison de France, Paris, 1619 et 1647, 2 v. in-f., et entreprirent le Gallia christiana (1656), 4 vol. in-fol. Scévole s'associa dans ce dernier travail ses trois fils : Pierre Scévole, Nicolas Charles et Abel Louis. — Ce dernier (1621-97) entra chez les Oratoriens et devint général de l'ordre. Il fut censuré par l'archevêque de Paris Harlay comme suspect de jansénisme et se vit forcé de se démettre. Il recueillit de riches matériaux pour le Gallia christiana et pour un recueil plus vaste encore, l’Orbis christianus. — Denis, 1650-1725, entra chez les Bénédictins de St-Maur et en fut élu général en 1720. Il refondit, avec le secours de ses confrères, le Gallia christiana, auquel ses ancêtres avaient attaché leur nom, et publia sous le même titre un ouvrage entièrement neuf 1715-28, continué de nos jours par M. Hauréau. On lui doit aussi une Vie de Cassiodore (1694) et une Hist. de Grégoire le Grand (1697).

SAINTE-MAURE, ch.-l. de c. (Indre-et-Loire), à 80 kil. E. S. E. de Chinon; 2595 h. Toiles peintes, mouchoirs. Vieux château, belle église du XIIe s. Cette ville a donné son nom à une maison qui a fourni plusieurs branches, dont les principales sont celles des marquis de Nesle, des comtes de Joigny, et des seigneurs, puis ducs de Montausier.

SAINTE-MAURE, Leucade, une des îles Ioniennes, sur la côte de l'Albanie, au N. de Céphalonie; 80 k. de tour; 21 500 h.; ch.-l., Amaxichi. Climat très-chaud, tremblements de terre fréquents.

SAINTE-MENEHOULD, ch.-l. d'arr. (Marne), à 40 kil. N. E. de Châlons, sur l'Aisne, entre deux rochers, près de l'Argonne; 4300 hab. Trib. de 1re inst., collége. Fabr. de serges, tourneries, faïenceries, verreries, tanneries; asperges, andouilles et pieds de cochon renommés. — Cette ville, anc. capit. de l'Argonne, eut des seigneurs particuliers dès le XIIe s. Située sur la frontière de la Lorraine, elle subit un grand nombre de siéges. Le prince de Condé s'en empara en 1652; Louis XIV la reprit l'année suivante. Elle fut presque détruite par un incendie en 1719. Concini y signa en 1614 un traité avec les nobles révoltés. Louis XVI, dans sa fuite, y fut reconnu par Drouet, qui le fit arrêter à Varennes (21 juin 1791).

SAINTE-MÈRE-ÉGLISE, ch.-l. de c. (Manche), à 17 k. S. E. de Valognes; 1575 hab. Beurre, bestiaux.

SAINTE-PALAYE (J. B. de LA CURNE de), érudit, né à Auxerre en 1697, m. en 1781, fut élu membre de l'Académie des inscriptions en 1724 et de l'Académie française en 1758. Il travailla surtout sur nos vieux romanciers, et recueillit 4000 notices de manuscrits français. Il a publié des Mémoires sur l'ancienne chevalerie, 1759-81, a inséré un grand nombre de dissertations dans le recueil de l'Académie des inscriptions, et a laissé 100 vol. in-fol. de manuscrits, conservés à la Bibliothèque impériale et. à la Bibl. de l'Arsenal : on y trouve un Dictionnaire des antiquités françaises, mis à profit par M. Chéruel dans son Dict. des Institutions delà France, 1855.

SAINTE-REINE, v. de France. V. ALISE et REINE (Ste).

SAINTES, Santones, Mediolanum Santonum, ch.-l. d'arr. (Char.-Inf.), sur la r. g. de la Charente, à 69 k. S. E. de la Rochelle ; 10 962 h. Plusieurs chemins de fer. Siége d'une cour d'assises, trib. de 1re inst. et de commerce, bourse; église calviniste, collége, bibliothèque, musée, pépinière; dépôt d'étalons. Anc. évêché. Église St-Pierre (qui est l'anc. cathédrale), avec un beau portail, St-Eutrope, Ste-Marie; restes d'antiquités (naumachie, arc de triomphe, aqueduc, etc.). Vins, eau-de-vie dite de Cognac. — Cette ville, anc. capitale des Santones, puis de la Saintonge, fut détruite en 850 par les Normands. S. Louis battit les Anglais à Saintes en 1242. Aux XVIe et XVIIe s., la ville souffrit beaucoup des guerres de religion ; il s'y tint plusieurs synodes. Saintes fut de 1790 à 1810 le ch.-l. de la Charente-Inférieure.

SAINTES (les), groupe de l'archipel des Antilles, à 12 kil. S. de la Guadeloupe dont il dépend; deux îlots principaux, la Terre d'en haut ou du Vent et la Terre d'en bas ou de dessous le Vent; 1304 h. Bons mouillages ; sol aride, qui cependant produit un café renommé. — Découvertes en 1493, à la Toussaint, par Colomb, qui, pour ce motif, les nomma los Santos, elles furent occupées par les Français en 1648, et pourvues par eux de fortifications formidables, qui les firent nommer le Gibraltar des Indes Occidentales. Prises en 1794 par les Anglais, elles furent rendues à la France en 1814; mais les fortifications avaient été détruites. Le comte de Grasse fut battu par Rodney à la hauteur des Saintes en 1782.

SAINTE-SABE (Duché de). V. HERZÉGOVINE.

SAINTE-SEVÈRE, ch.-l. de cant. (Indre), près de l'Indre, à 12 kil. S. E. de la Châtre 1006 h.

SAINTES-MARIES (les), ch.-l. de cant. (Bouches-du-Rhône), à 27 kil. S. O. d'Arles et tout près de la mer; 1000 hab. Remparts en partie démolis.

SAINTE-SUZANNE, ch.-l. de c. (Mayenne), sur l'Erve, à 37 k. E. de Laval; 1793 h. Vieux remparts (dont une partie fut, à ce qu'on croit, vitrifiée par la foudre).

SAINTONGE, Santones, Santoniensis tractus, anc. prov. de France faisant partie du grand gouvt de Saintonge-et-Angoumois, entre l'Océan et l'Aunis, l'Angoumois, la Guyenne, le Poitou, se divisait en Haute et Basse-Saintonge : la 1re au S., la 2e au N. ; chefs-lieux, Saintes, pour la Hte-Saintonge et pour la Saintonge tout entière, St-Jean-d'Angély pour la Basse. C'est auj. la partie S. du dép. de la Charente-Inférieure. — Ce pays, occupé primitivement par les Santones, fut d'abord compris dans la Gaule Celtique, puis dans la 2e Aquitaine. Les Visigoths s'en emparèrent en 419 et les Francs l'occupèrent en 507, sous Clovis; il forma au IXe s. un comté dépendant du duché d'Aquitaine ou Guyenne, et passa aux Anglais par le mariage d'Éléonore de Guyenne avec Henri II. Du Gueslin reconquit la Saintonge en 1371 et Charles V la réunit à la couronne en 1375.

SAINTONGE-ET-ANGOUMOIS (grand gouvt de), anc. division de la France, bornée à l'O. par l'Océan, à l'E. par le Berry, au N. par le Poitou et au S. par la Guyenne, avait pour ch.-l. général, Saintes. Division : Saintonge, Angoumois, Aunis.

SAINTRAILLES. V. XAINTRAILLES.