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necy contre Louis XIII. — Charles de S., chevalier de Malte, fils de Louis, 1625-66, se signala contre les Turcs, eut part à la défense de Candie (1650) ; fut gouverneur pour son ordre de la partie française de l’île de St-Christophe, qu’il gouverna ensuite pour Louis XIV avec le titre de vice-roi, et périt en repoussant les Anglais qui assiégeaient St-Christophe.

SALES (DELISLE DE). V. DELISLE DE SALES.

SALFI (François), littérateur, né en 1759 à Cosenza, m. en 1832, se montra grand partisan de la Révolution française et devint secrétaire général du gouvernement établi par les Français à Naples ; professa à Milan l’histoire et la philosophie, puis la diplomatie et le droit public, et vécut en France depuis 1815. On a de lui, en italien des tragédies (Conradin, Médée, Saül), et des Discours sur l’histoire des Grecs, 1817 ; et en français : Continuation de l’histoire littéraire de Ginguené, 1823 et ann. suiv., Résumé de l’histoire de la littérature italienne, 1826, et de nombreux articles dans la Biographie universelle.

SALGAR (Modhaffer-Eddyn), chef turcoman, enleva aux Seldjoucides le Farsistan vers 1148, prit le titre d’atabek et mourut en 1161. Il fonda la dynastie des Salgarides ou Salgouriens, à laquelle l’invasion d’Houlagou mit fin en 1264.

SALGHIR, riv. de Crimée, prend sa source près du Tchatyr-Dagh, traverse Simféropol, fait sa jonction avec le grand Kara-sou et tombe dans la mer Putride, après avoir arrosé des contrées fertiles.

SALHIEH, v. de la Basse-Égypte, à 56 kil. N. E. de Belbeys ; 6000 h. Elle est la clef de l’Égypte du côté de la Syrie. — Salhieh fut bâtie par Saladin. Bonaparte défit aux environs Ibrahim-bey en 1798 ; Kléber s’en empara en 1800.

SALIBABO (îles), groupe de la Malaisie, entre les Philippines et les Moluques, au N. O. de l’île Gilolo. Salibabo, la principale, a 27 k. sur 10 et env. 3000 h.

SALICE, ch.-l. de cant. (Corse), à 25 kil. N. E. d’Ajaccio ; 397 hab. Abeilles, tabac.

SALICETI (Guill.), en latin De Saliceto et Placentinus, médecin italien, né à Plaisance vers 1200, unit la pratique de son art aux fonctions sacerdotales, exerça à Bologne et à Vérone, et laissa des ouvrages qui jouirent d’une grande autorité, entre autres une Somme de médecine, Summa consevationis, Plais., 1475, et un traité de Chirurgie (1476), encore plus estimé, trad. par N. Prévôt, Lyon, 1472. Il fut un des premiers parmi les modernes à employer le fer et le feu pour guérir les plaies qu’on ne guérissait auparavant qu’avec des topiques.

SALICETI (Christophe), né en 1757 à Bastia, d’une famille originaire de Plaisance, m. en 1809, était avocat en Corse au moment de la Révolution. Député à l’Assemblée Constituante, il y fit décréter l’admission des Corses au titre de citoyens français. Il fut aussi membre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents. Un moment écarté par Bonaparte, après le 18 brumaire, pour s’être opposé à ce coup d’État, il rentra bientôt en faveur et fut chargé de plusieurs missions en Italie. Ministre de la police et de la guerre à Naples sous Joseph et Murat, il montra dans son administration beaucoup d’énergie et d’habileté, mais il se fit beaucoup d’ennemis : des conjurés tentèrent de le tuer en faisant sauter son hôtel et il n’échappa que par hasard à la mort.

SALIENS, prêtres de Mars chez les Romains, chargés de garder les anciles, étaient au nombre de 12 et étaient ainsi nommés parce que, lorsqu’ils parcouraient la ville en portant les boucliers sacrés, ils exécutaient des danses guerrières en sautant d’un mouvement vif et prompt (saliendo). On nommait Chants saliens les hymnes qu’ils chantaient : c’étaient de vieux poëmes qu’eux-mêmes n’entendaient plus.

SALIENS (FRANCS), peuple franc qui occupa a diverses époques les bords de l’Yssel (Isola ou Sala), et ceux de la Saale. Ils avaient un code particulier connu sous le nom de Loi salique. V. ce mot.

SALIERI (Antoine), compositeur, né à Legnano en 1750, m. à Vienne en 1825, a donné, soit à Paris, soit à Vienne, un grand nombre d’opéras, dont le plus connus sont : les Danaïdes (1784), Tarare (1787), dont le poëme fut écrit par Beaumarchais, et Assur, roi d’Ormus (en italien), 1788.

SALIES, ch.-l. de c. (Hte-Garonne), sur le Salat, à 26 kil. S. E. de St-Gaudens ; 789 hab. Sources salées. — Ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 16 k. O. d’Orthez ; 5298 hab. Sel estimé, jambons excellents, dits de Bayonne. Eaux alcalines et bromo-iodurées.

SALIGNAC, ch.-l. de c. (Dordogne), à 16 kil. N. de Sarlat ; 1462 hab. Berceau de la famille de Fénelon. Mines de houille et de lignite, truffes.

SALINAS, nom de plusieurs lieux de l’Espagne, ainsi appelés des salines qui s’y trouvent. Le plus connu est un bourg du Guipuscoa, sur la Deba et sur la route qui conduit d’Espagne en France, et à 15 k. N. E. de Vittoria, près duquel se trouve un défilé où les Espagnols massacrèrent un convoi de Français malades dans la guerre de 1810.

SALINATOR (LIVIUS). V. LIVIUS.

SALINS, Salinæ, ch.-l. de c. (Jura), au pied du mont Poupet, sur la Furieuse (affluent de la Loue), à 24 kil. N. E. de Poligny ; 7361 hab. Place de guerre, chemin de fer. Trib. de commerce, collége, bibliothèque, théâtre. Forges, hauts fourneaux, martinets, tanneries ; commerce en bois, vins (très-estimés), eaux-de-vie. Sources salées, qui constituent la principale richesse de la ville et lui ont valu son nom : ce sont des eaux bromo-iodurées. Patrie de l’abbé d’Olivet. — Cette ville s’est formée au VIe s., autour d’une abbaye de St-Maurice, à laquelle le roi des Burgundes Sigismond avait donné la propriété des salines des environs. Elle était autrefois divisée en 2 bourgs, Bourg-le-Sire et Bourg-le-Comte, qui ont été réunis en 1497. Elle appartint longtemps aux rois, puis aux ducs de Bourgogne. Souvent assiégée par les Français, prise en 1668 et 1674, elle fut enfin cédée à la France par le traité de Nimègue (1678) ; elle fit partie jusqu’en 1790 de la Franche-Comté. En 1825, un incendie terrible dévora la plus grande partie de la ville ; elle a été rebâtie sur un plan plus régulier.

SALIQUE (Loi), code des Francs Saliens, rédigé, suivant les uns, avant Clovis (dès 420), selon d’autres, sous ce prince, mais remanié à diverses reprises, notamment sous Dagobert I. Nous n’en possédons que des textes latins, et l’on ignore s’il a jamais existé en une autre langue. La loi salique fut lue aux Saliens dans trois champs de mai consécutifs, et sanctionnée de leur approbation. Sous sa dernière forme elle contient 400 articles ; presque tout y roule sur des délits, tels que vols, violences, blessures et meurtres, sur les peines applicables à ces délits et sur la quotité des amendes ou indemnités (wehrgeld) qui constituent la plus grande partie de ces peines. L’article le plus fameux de la loi salique est le 6e du titre 62, selon lequel les mâles seuls pourront succéder à la terre salique ou lod, fief donné au guerrier en vue du service militaire. En 1317, après la mort de Louis le Hutin, et sur la proposition de Philippe le Long, cet article, qui n’avait été appliqué jusque-là qu’aux propriétés particulières, fut pour la 1re fois appliqué à la succession à la couronne ; il a depuis été reçu en ce sens comme une des lois fondamentales de la monarchie. Le nom de Loi salique dérive du nom même des Francs Saliens. La Loi salique a été publiée et commentée en 1843 par M. Pardessus, qui en a recueilli 5 textes différents.

SALIS (Ulysse, baron de), d’une anc. famille du pays des Grisons, 1594-1674, se mit au service de la France, fut employé sous le duc de Rohan dans la guerre de la Valteline, et devint maréchal de camp, puis gouverneur de Coni. — Charles Ulysse de S., 1728-1800, remplit d’importants emplois dans la république des Grisons. Il fit arrêter en 1792 Sémonville, ambassadeur de France, et le livra aux Autrichiens. Quand la France fut maîtresse de la Suisse, il prit la fuite et fut condamné à mort par contumace. Il