Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Salm, Salm-Kyrbourg et Salm-Horstmar dépendent de la Prusse; ceux de Salm-Reifferscheid, Salm-Krautheim et Salm-Dyck relèvent du Wurtemberg et du grand-duché de Bade. Les personnages connus de cette maison sont :

Ch. Théod. Othon, prince de Salm-Kyrbourg, général au service de l'Allemagne. L'empereur Léopold lui confia l'éducation de son fils Joseph et l'éleva au poste de premier ministre. Il rendit de grands services a l'Empire par la sagesse de ses conseils, mais il se retira de bonne heure pour ne plus s'occuper que de son salut. Il mourut en 1710. — Frédéric de Salm-Kyrbourg, né à Limbourg en 1746. Il se fixa à Paris, y fit bâtir le bel hôtel qui est auj. le palais de la Légion d'honneur, prit part en 1787 au soulèvement de la Hollande, et se présenta dans ce pays comme un agent de la France ; mais il y mena une conduite équivoque et laissa prendre Utrecht par le roi de Prusse. Pendant la Révolution, il embrassa la cause populaire, ce qui ne l'empêcha pas de périr sur l'échafaud en 1794. — Joseph, prince de Salm-Dyck, né en 1773 au château de Dyck, près de Neuss, se vit enlever en 1802, par le traité de Lunéville, ses États héréditaires, qui furent réunis à la France, puis à la Prusse (1814). Ami des sciences, il fonda à Dyck un jardin botanique. Il épousa en 1803 Constance de Théis.

SALM (Constance de THÉIS, princesse de), né à Nantes en 1767, m. à Paris en 1845, était fille d'un maître des eaux et forêts. Elle composa dès l'âge de 18 ans de charmantes poésies, entre autres la chanson de Bouton de Rose, qui fut chantée par toute la France, donna en 1794 Sapho, tragédie lyrique qui obtint un brillant succès, mais vit échouer au Théâtre-Français son drame de Camille, 1796. Depuis, elle se voua de préférence à la poésie didactique et lyrique : ses cantates, ses dithyrambes, ses discours en vers, ses épîtres, lui firent une grande réputation sous l'Empire. Poëte penseur, elle se distingue par la justesse des idées : aussi l'avait-on surnommée la Muse de la raison, le Boileau des femmes. Elle a écrit en prose des Pensées, des Éloges, et un roman, Vingt-quatre heures d'une femme sensible (1824), qui eut une foule de lecteurs. Ses Œuvres complètes forment 4 vol. in-8, 1837 et l842. Mariée fort jeune à Pipelet de Leury, médecin du roi, elle n'avait pas trouvé le bonheur dans cette union; elle contracta en 1803 un second mariage avec le comte (depuis prince) de Salm-Dyck, qu'avaient charmé son esprit et sa beauté.

SALMACIS, naïade de Carie, éprise d'Hermaphrodite, obtint des dieux de ne faire qu'un seul corps avec lui. V. HERMAPHRODITE.

SALMANASAR, roi de Ninive de 724 à 712 av. J.-C., prit Samarie et envoya nombre d'Israélites captifs sur les bords du Tigre, tandis que des colonies assyriennes venaient habiter la Judée; il porta ensuite ses armes en Syrie et soumit la Phénicie, mais sans pouvoir s'emparer de Tyr.

SALMERON (Alph.), un des fondateurs de la Société de Jésus, né à Tolède en 1515, m. en 1585, étudia dans les universités d'Alcala et de Paris, se lia avec Ignace de Loyola, qui le choisit pour un de ses coopérateurs, parcourut l'Italie, l'Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas, la France, combattant partout les novateurs, fut nonce du pape en Irlande et l'un des orateurs du St-Siége au concile de Trente, et devint supérieur de son ordre. Il a laissé des Commentaires estimés sur le Nouveau-Testament, Madrid, 1547-1602, 8 vol. in-fol.

SALMONÉE, fils d’Éole, régna en Thessalie, puis dans le Péloponèse, en Élide, où il bâtit une ville de son nom. Fier de sa puissance il voulut rivaliser avec Jupiter : dans le but d'imiter le tonnerre et les éclairs, il faisait rouler avec fracas, sur un pont d'airain, un char, du haut duquel il lançait des torches, images de la foudre. Jupiter, pour punir sa témérité, le précipita dans le Tartare.

SALMYDESSE, auj. Midiah, v. de Thrace, à l'E., sur le Pont-Euxin, avait un beau port.

SALO, fl. d'Hispanie, est auj. le Xalon.

SALO, v. de Lombardie, sur la rive occid. du lac de Garda, à 25 kil. N. E, de Brescia; 5000 h. Société d'agriculture, qui remonte au XVe s. ; tanneries, verrerie; grand commerce de fruits. Vestiges d'antiquités. — Prise par les Français en 1796.

SALODURUM, v. des Hélvétiens, est auj. Soleure.

SALOMÉ, fille d'Hérode-Antipater et sœur d'Hérode le Grand, eut trois maris, dont elle fit le malheur : son oncle Joseph, Costobare et Alexas. Elle accusa le 1er de liaisons criminelles avec Mariamne, femme d'Hérode et fit livrer au supplice les prétendus coupables (29 av. J.-C.); elle répudia Costobare, et le fit condamner comme traître (26) ; elle déshonora Alexas par ses liaisons scandaleuses avec l'Arabe Sillée. En outre, elle mit la division dans la maison du roi son frère, et l'excita même à mettre à mort ses deux fils, Alexandre et Aristobule (9 av. J.-C.).

SALOMÉ, la Danseuse, fille d'Hérode-Philippe et d'Hérodiade, était nièce d'Hérode-Antipas et petite-nièce de la 1re Salomé, et épousa le fils d'un autre Hérode, roi de Chalcis. Ayant exécuté avec grâce quelques pas devant son oncle Hérode-Antipas, elle demanda en récompense la tête de S. Jean-Baptiste, qui lui fut aussitôt livrée (32) : c'est à l'instigation de sa mère Hérodiade qu'elle fit cette demande barbare.

SALOMÉ (Marie), femme de Zébédée, et mère de S. Jacques le Majeur et de S. Jean l'Évangéliste, accompagna Jésus au Calvaire, et fut du nombre des saintes femmes qui achetèrent des parfums pour l'embaumer, mais qui trouvèrent le sépulcre vide.

SALOMON, 3e roi des Juifs, fils et successeur de David, avait pour mère Bethsabée. A la mort de son père (en l'an 1001 av. J.-C. ou, selon une autre chronologie, 1016), il eut à lutter contre les prétentions d'Adonias, son frère, qu'il fit mourir, ainsi que Joab et Séméï, partisans de ce prince. En paix avec ses voisins, il fit bâtir le magnifique temple de Jérusalem, dont la construction dura sept ans, entoura sa capitale de fortes murailles, fonda diverses villes, entre autres Tadmor (Palmyre), éleva des palais, acheva de soumettre les nations voisines, étendit sa domination jusqu'à l'Euphrate et à l’Égypte, fit fleurir la justice et l'ordre, protégea le commerce, équipa des flottes puissantes, acquit le port d'Asiongaber sur la mer Rouge, et dirigea vers les contrées les plus lointaines des expéditions qui lui rapportaient des bois précieux. des parfums, de l'ivoire et l'or d'Ophir. Il était partout renommé pour sa magnificence, sa justice, et surtout pour sa science et sa sagesse : on connaît le moyen ingénieux qu'il employa pour reconnaître la véritable mère d'un enfant que deux femmes se disputaient. La reine de Saba, en Arabie, attirée par sa réputation, quitta son pays, afin devenir le voir et l'entendre. Enivré par la prospérité, Salomon ternit la fin de sa vie par d'inexcusables faiblesses : il eut, dit-on, jusqu'à 1000 femmes; pour plaire à ces femmes, il toléra souvent le culte des idoles. Pour le punir, Dieu divisa son royaume après lui (V. ROBOAM). Il mourut en 962 ou 976, après un règne de 40 ans. Suivant les Orientaux, Salomon avait écrit sur toutes les sciences. La Bible contient trois de ses écrits, les Proverbes, le Cantique des cantiques, l’Ecclésiaste. Quelques auteurs lui attribuent le livre de la Sagesse et les psaumes LXXII et CXXVII.

SALOMON, roi de Hongrie, fils d'André I, né en 1045, fut couronné en 1050, mais ne put se faire reconnaître à la mort de son père (1061). Il monta sur le trône en 1063 à la mort de son oncle Béla, qui avait usurpé; mais il fut renversé en 1074. Il m. en 1087.

SALOMON I, duc de Bretagne qu'on fait régner après Conan, son aïeul, vers 421, périt dans une émeute (434). — II, 4e fils et successeur de Hoël III (612-32), laissa le trône ducal à Judicaël, son frère aîné. — III, fut quelque temps écarté du trône par un usurpateur, parvint à s'y établir en 851, s'unit à Charles le Chauve contre les Normands et leur reprit Angers (872), ce qui lui valut le titre de roi. Il fut assassiné en 874.