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la maison de Bourbon. D'un caractère loyal, généreux, chevaleresque, Salvandy eut beaucoup d'amis et sut se faire estimer de ses adversaires mêmes. Comme ministre, il a laissé les meilleurs souvenirs dans l'Université. Comme écrivain, il a publié, outre Alonzo, une Histoire de la Pologne avant et sous J. Sobieski (1829). Il fut reçu à l'Académie française en 1835.

SALVATOR ROSA. V. ROSA (SALVATOR).

SALVERTE (Eusèbe BACONIÈRE de), littérateur et homme public, né à Paris en 1771, m. en 1839, fut successivement avocat au Châtelet, attaché au ministère des relations extérieures, employé du cadastre, présida en vendémiaire an III une des sections révoltées contre la Convention, fut pour ce fait condamné à mort par contumace, se fit acquitter l'année suivante, fut élu en 1828 député de Paris, fut depuis presque constamment réélu, et se fit remarquer par ses sentiments libéraux et patriotiques : il siégeait dans les rangs extrêmes de l'opposition. En 1830, il fut nommé membre libre de l'Académie des inscriptions. Salverte a laissé quelques poésies (1798) et un grand nombre d'écrits politiques et littéraires. Nous citerons parmi ces derniers : Éloge de Diderot, 1801; Rapports de la médecine avec la politique, 1806; Tableau littéraire de la France au XVIIIe s., 1819; Essai historique sur les noms d'hommes, de peuples et de lieux, 1824; Des sciences occultes, 1829 et 1856 (avec introduction de Littré).

SALVIAC, ch.-l. de cant. (Lot), sur la Granges, à 14 kil. S. O. de Gourdon; 2222 h. Vins.

SALVIATI (Jean), évêque de Ferrare et cardinal, 1490-1553, était petit-fils de Laurent le Magnifique et neveu de Léon X; il remplit diverses missions diplomatiques pour le St-Siége et négocia près de Charles-Quint la délivrance de François I. Il protégea les lettres et les arts. — Son frère, Bernard S., fut général des galères de l'ordre de Malte, suivit en France Catherine de Médicis, sa parente, dont il fut le premier aumônier, devint évêque de Clermont et parut comme député du clergé aux États généraux de 1557. Il mourut en 1558. — Léonard S., de la famille des préc., né en 1540 à Florence, m. en 1589, un des principaux membres de l'Académie de la Crusca, fut un des grands adversaires du Tasse, censura son chef-d'œuvre avec aigreur et ne se montra pas plus indulgent pour Boccace. Il a beaucoup écrit; ses Discours ont été imprimés à Florence, 1575.

SALVIATI (Cecco ROSSI DE'), peintre, né à Florence en 1510, mort en 1563, fut protégé par le cardinal Jean Salviati, dont il prit le nom par reconnaissance, travailla pour les palais de Florence, de Rome, de Venise, et vint en France, où le cardinal de Lorraine le chargea de décorer son château de Dampierre. Il brille par la richesse de la composition et la hardiesse du dessin, mais son coloris laisse à désirer. Le Louvre a de lui l’Incrédulité de S. Thomas.

SALVIATI, le Jeune, peintre. V. PORTA.

SALVIEN, Salvianus, prêtre de Marseille, né vers 390 à Cologne ou à Trêves, d'une famille distinguée des Gaules, m. en 484, était marié et avait même un enfant, lorsque, de concert avec sa femme, il se décida à renoncer au monde; il distribua ses biens aux pauvres, embrassa la vie religieuse, se retira au monastère de Lérins (420), puis à Marseille, où il fut ordonné prêtre en 430. Salvien se fit remarquer par son éloquence : il dépeignit avec une telle énergie les vices et les malheurs de son temps qu'il mérita d'être appelé le Nouveau Jérémie. Des nombreux ouvrages qu'il avait écrits, on n'a plus qu'un traité de la Providence (De Gubernatione Dei), où il avance que les Barbares ont été chargés par Dieu de châtier le monde romain; un livre de l’Avarice (Adversus avaritiam), ainsi que des Lettres. Ses œuvres ont été publiées par Baluze, Paris, 1684, et réimprimées ans la collection Migne. Elles ont été trad. par le P. Bonnet, 1700, par le P. Mareuil, 1734, par MM. Grégoire et Collombet, 1834.

SALVINO, inventeur des lunettes. V. SPINA.

SALVIUS TRYPHON, chef d'esclaves. V. TRYPHON.

SALVIUS JULIANUS, jurisconsulte romain, bisaïeul de l'emp. Didius Jutianus, fut préteur, préfet de Rome, deux fois consul; mais il est surtout connu pour avoir, sur l'ordre de l'emp. Adrien, mis en ordre la collection des édits des préteurs, travail qui fut sanctionné par un sénatus-consulte de l'an 131 et qui acquit force de loi sous le nom d’Édit perpétuel.

SALYES ou SALLUVII, peuple ligure de la Gaule Narbonaise, habitait au N. de Marseille, entre le Rhône, la Durance, les Alpes et le Var. Ils englobaient dans leur territoire les Albiœci, les Memini, les Vulgientes, et avaient pour villes principales: Tarasco (Tarascon), Glanum (St-Remy), Arelate (Arles), Aquæ Sextiæ (Aix). Ce peuple fut puissant jusqu'au IIe s. av. J.-C. Ses démêlés avec Marseille donnèrent lieu aux Romains, alliés de cette ville, d'intervenir en Gaule. Les Romains donnèrent une partie des terres des Salyes aux Marseillais.

SALZA, Juvavus, Salsa, riv. des États autrichiens (Autriche), naît dans les montagnes qui séparent l'Autriche du Tyrol, coule à l'E., puis au N., arrose Salzbourg, reçoit ensuite la Saale autrichienne, sépare l'Autriche de la Bavière, et tombe dans l'Inn par la r. dr., un peu au-dessus de Braunau, après un cours de 200 kil. Eaux salées.

SALZBACH. V. SASBACH.

SALZBOURG, Juvavum, et au moyen âge Salisburgium, v. de la Hte-Autriche, ch.-l. de cercle, sur la Salza, à 280 kil. O. S. O. de Vienne; 18 000 h. Très-forte place; plusieurs chemins de fer. Archevêché, lycée, gymnase. Belle cathédrale, dans le style de St-Pierre de Rome, château Neubau, hôtel de ville, muséum, galerie de Mœnchberg, théâtre, deux bibliothèques publiques, etc. Industrie active (fil de fer, poterie, cuirs, tresses); grand commerce de transit. Patrie de Mozart. — Salzbourg occupe l'emplacement de Juvavum, ville de l'anc. Norique, détruite par Attila en 448 ; elle fut bâtie par les ducs Agilolfinges de Bavière, à la prière de S. Rupert, qui en devint évêque (716). En 803, il s'y tint des conférences entre Charlemagne et les ambassadeurs de Nicéphore I. Dès 798, l'évêché était devenu un archevêché, qui embrassait la Bavière, la Bohême, la Moravie et l'Autriche actuelle, et dont le titulaire était Primat de Germanie et prince d'Empire (depuis 1278). Pendant la guerre des investitures, les archevêques de Salzbourg furent légats du pape en Allemagne. — Comme État souverain, l'archevêché de Salzbourg était borné à l'E. par l'Autriche et la Styrie, au S. par la Carinthie et le Tyrol, à l'O. par la Haute-Bavière ; il avait 185 k. (de l'E. à l'O.) sur 110, et faisait partie du cercle de Bavière. L'archevêché de Salzbourg devint indépendant au XIIe s.; il fut sécularisé en 1803; cet État passa en 1809 à la Bavière et en 1814 à l'Autriche.

SALZMANN (Chrétien Gotthilf), ministre protestant (1744-1811), né aux environs d'Erfurt. professa au Philanthropinum de Dessau, fonda la célèbre maison d'éducation de Schneepfenthal, et y appliqua plusieurs des idées de J. J. Rousseau et de Basedow. On a de lui: Carl de Carlsberg, roman moral, 1781, et divers ouvrages d'éducation.

SAMAH (Ben-Mélik-Al-Khaulany AL-), émir arabe d'Espagne depuis 718, envahit le midi de la Gaule, subjugua le pays depuis Carcassonne jusqu'à Toulouse, assiégea cette dernière ville, mais fut défait et tué sous ses murs par Eudes, duc d'Aquitaine, en 721. Il protégeait les lettres et les arts.

SAMALHOUT, l'anc. Co, bourg de la Moy.-Égypte, sur la r. g. du Nil, à 95 kil. S. de Benysoueif. Desaix y battit les Arabes en 1799.

SAMANA, île de l'archipel des Antilles (Grandes-Antilles), près de la côte N. E. d'Haïti, dont elle n'est séparée que par un étroit canal et dont elle dépend; 50 kil. sur 12; ch.-l. Samana, port sur la côte S.

SAMANAKODOM (c.-à-d. le dieu Samanéen), le grand dieu de l'Indo-Chine et surtout des Siamois,