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SAND
SAND
— 1693 —

quelques fragments conservés par Eusèbe dans sa Préparation évangélique et publiés à Leipsick, en 1826, par Orelli. Court de Gibelin en a donné une traduction française avec commentaires, en 1773. En 1835, un philologue de Hanovre, Wagenfeld, prétendit avoir découvert le texte grec de Sanchoniathon, mais la fraude fut bientôt découverte.

SANCOINS, ch.-l. de c. (Cher), sur le canal du Berry, à 29 kil. N. E. de St-Amand ; 3188 hab.

SANCROFT (Guillaume), prélat anglais, né en 1616, m. en 1693, fut nommé en 1677 archevêque de Cantorbéry, et perdit cette place en 1688 pour avoir refusé de prêter serment à Guillaume III. On a de lui : Politique moderne d’après Machiavel, Borgia, etc., 1652 ; Traités divers sur l’histoire et les antiquités d’Angleterre et d’Irlande, 1781.

SANCTIUS. V. SANCHEZ.

SANCTORIUS, médecin italien, né en 1561 à Capo-d’Istria, m. en 1626, fut professeur de médecine à l’université de Padoue. Il prétendait trouver la cause de la santé et des maladies dans la manière dont se fait la transpiration, et se pesait chaque jour afin de calculer les déperditions que subit le corps humain. On a de lui : Medicina statica, Venise, 1614 (trad. par Lebreton, 1722). Ses ouv. ont été réunis à Venise, 1660, en 4 vol. in-4. Le collége de médecine de Venise fait tous les ans prononcer l’éloge de Sanctorius, en reconnaissance d’un riche legs. Ce savant est un de ceux auxquels on attribue le thermomètre.

SANCUS ou SEMO, puissant dieu sabin, père de Sabus, présidait au serment. Il a été assimilé par les Romains à leur dius fidius.

SANCY (le Puy de), un des pics les plus élevés du Mont Dore. V. DORE MONT.

SANCY (Nic. HARLAY de), ministre de France sous Henri III et Henri IV, né en 1546, m. en 1629, fut successivement conseiller au parlement, maître des requêtes, capitaine des Cent-Suisses, ambassadeur en Angleterre et en Allemagne, surintendant des finances, et se distingua partout. Il était possesseur d’un des plus beaux diamants que l’on connût (ce diamant, qu’on appelle de son nom le Sancy, fut depuis acheté par le duc d’Orléans, régent, et fait auj. partie des diamants de la couronne). D’une condamnable légèreté en fait de religion, Nic. de Sancy changea plusieurs fois de culte selon ses intérêts ; ce qui donna lieu à la sanglante satire que composa d’Aubigné sous le titre de Confession catholique de Sancy.

SANCY (Achille DE HARLAY, baron de), 2e fils du préc., 1581-1646, fut évêque de Lavaur à 20 ans, quitta l’Église pour les armes et la diplomatie, fut ambassadeur à Constantinople (1610-19) et y défendit les Jésuites accusés de complot contre le sultan. À son retour, il rentra dans l’Église et se fit oratorien. Il suivit la reine Henriette en Angleterre comme son confesseur (1625), revint en 1626 sur le continent, devint évêque de St-Malo (1631), fut chargé par Richelieu de procéder contre les évêques de Languedoc qui avaient trempé dans la conspiration de Montmorency et remplit plusieurs autres missions délicates. Il avait formé une riche collection de manuscrits qu’il légua à la Bibliothèque de l’Oratoire-St-Honoré à Paris.

SAND (Christophe), socinien, né à Kœnigsberg en 1644, m. en 1680 en Hollande, à 36 ans, fut exilé après s’être séparé avec éclat du culte reçu et se fit correcteur d’imprimerie. Il a laissé, entre’autres ouvrages, Nucleus historiæ ecclesiasticæ, Cosmopolis (Amster.), 1668, et un traité De origine animæ, 1671.

SAND (Ch. L.), fanatique, fils d’un conseiller de justice prussien, né en 1795 à Wunsiedel près de Bayreuth, étudia dans les universités de Tubingue et d’Erlangen, adopta les principes les plus exagérés du Tugendbund, et, soit de lui-même, soit qu’il eût été désigné par le sort pour cette atroce mission, résolut de poignarder Kotzebue, qu’il regardait comme vendu à l’étranger et aux fauteurs du despotisme. Il vint tout exprès d’Iéna à Manheim, y accomplit le meurtre (1819), puis se frappa lui-même avec l’arme encore fumante, mais il ne put se tuer ; il fut pris et subit le dernier supplice avec fermeté (1820).

SANDJAK (mot turc qui signifie étendard). On nomme ainsi en Turquie des fonctionnaires chargés d’administrer de petites divisions territoriales dites sandjakats, que l’on connaît aussi sous le nom de livahs. Ils ne peuvent faire porter devant eux comme marque d’honneur qu’une seule queue de cheval, tandis que les pachas en portent plusieurs.

SANDJAR, le dernier sultan sedjoucide de Perse, fils de Mélik-Chah, né en 1086 à Sandjar. Il régna dès 1095 sur le Koraçan, puis sur toute la Perse (1115-57), livra 19 batailles et n’en perdit que 2 ; pris dans la 2e, il fut délivré par un de ses émirs. Sa valeur le fit surnommer le second Alexandre.

SANDOMIR, v. murée de la Pologne russe, au confluent de la Vistule et de la San, à 220 kil. S. E. de Varsovie ; 6000 h. Évêché. - Cette ville donnait son nom à une des huit voivodies du roy. de Pologne, qui était située entre la Galicie (dont la Vistule la séparait), et les voivodies de Cracovie, Kalicz, Mazova, Siedlec, Lublin, et qui avait pour ch.-l. Radom.

SANDOVAL, bg d’Espagne, à 35 kil. N. O. de Burgos ; 500 hab. Il donnait son nom à la maison de Sandoval, à laquelle appartient le duc de Lerme.

SANDOVAL (Prudence de), historien espagnol ; évêque de Pampelune, né en 1560 à Valladolid, m. en 1621, a laissé, entre autres ouvrages, une Hist. de Charles-Quint, Valladolid, 1604, et une Hist. des rois de Castille et de Léon, qui va de 1037 à 1134 (continuation de la Chronique de Moralès), 1634.

SANDRART (Joachim), peintre et biographe, né en 1606 à Francfort-sur-le-Mein, m. en 1688, a laissé divers ouvrages estimés sur les arts : Académie allemande, Nuremberg, 1675-79, recueil de biographies, d’appréciations et de portraits, qui donnent une idée concise des peintres allemands, flamands et hollandais des xve, xvie et xviie siècles ; Iconologia Deorum, 1680 ; Admiranda sculpturæ veteris, 1680 ; Romæ antiquæ et novæ theatrum, 1684, etc. Le tout a été réédité par Volkman, Nuremberg, 1769-73, 8 parties, in-fol.

SANDRAS. V. COURTILZ DE SANDRAS.

SANDROCOTTUS, Indien, de naissance obscure, qui, après la mort d’Alexandre, souleva les provinces indiennes échues à Séleucus, et se fit couronner à Palibothra. Il étendit sa puissance sur les deux rives du Gange et sur presque tout le Pendjab actuel et fit reconnaître ses droits par Séleucus dans un traité célèbre qu’il conclut à Palibothra avec les ambassadeurs du monarque macédonien, 305 av. J.-C.

SANDWICH, peut-être Rutupiæ, v. et port d’Angleterre (Kent), l’un des Cinq-Ports, à 17 kil. E. de Cantorbéry, sur la Stour, à 3 k. de la mer ; 3500 h. Chemin de fer, construction de navires, lainages ; grains, houblon, drèche. Titre d’un comté créé en 1660 par Charles II pour Édouard Montague, et possédé depuis par ses descendants. Sandwich était jadis plus importante qu’aujourd’hui.

SANDWICH (Archipel), dit aussi Archipel d’Hawaï ou d’Owhyhee, l’un des principaux archipels de l’Océanie, par 157°-161° long. O., et 17°-23° lat. N., se compose de 11 îles, dont les principales sont Havaiï, Ouoahou, Moouï, Atoui, Morotoï, Onihou, Ranaï. Elles comptent env. 400 000 h. selon les uns, ou 100 000 seulement selon d’autres, et ont pour capit. Honolulu. Ces îles offrent le climat des Antilles avec moins d’ouragans ; on y trouve de hautes montagnes, dont plusieurs volcaniques. Sol très-fertile : bananier, cocotier, arbre à pain, canne à sucre, patate, igname, taro, mûrier ; sandal et autres bois d’ébénisterie. Les indigènes sont de race polynésienne ; bien qu’étant encore à l’état sauvage, ils avaient déjà quelque industrie quand les Européens les connurent. — Vues dès 1542, ces îles furent retrouvées en 1778 par Cook, qui leur donna le nom de lord Sandwich, 1er lord de l’amirauté. Des missionnaires protestants et catholiques y