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SAN-NICOLO, Tenos, ch.-l. de l'île de Tine, sur la côte O.; 4000 hab. Évêché. Belles ruines.

SANNIO (Prov. de) ou Comté de Molise, l'anc. Samnium, division de l'anc. roy. de Naples, entre l'Abruzze-Citérieure au N., l'Abruzze-Ult. IIe et la Terre de Labour à l'O., la Principauté Ult. au S., la Capitanate au S. E. et l'Adriatique au N. E. : 7110 kil. carrés; 380 000 h.; ch.-l. Campo-Basso. Cette prov. renferme au N. et à l'O. les plus hautes montagnes de l'Apennin. Sol fertile en grains, vins, fruits. Élève de bétail et d'abeilles; exploitation de pierres, marbre, soufre. — Le Sannio reçut le nom de comté de Molise quand le duc de Bénévent, Grimoald, investit le chef bulgare Alzech, un des cinq fils d'Asparouch, des villes de Molise, d'Isernia, Bojano, etc. En 1229, Frédéric II conféra ce comté aux deux frères Godefroi et Conrad de Hohenlohe.

SAN-PAOLO DE LOANDA, v. de la Guinée mérid., vis-à-vis d'une île de même nom, par 12° 2' long. E., 8° 55' lat. S.; 7000 hab. Ch.-l. des établissements portugais sur la côte occid. d'Afrique. Évêché. Deux forts : c'est un lieu d'exil. Assez grand commerce (surtout avec Bahia et Rio-Janeiro).

Pour les autres villes de ce nom, V. ST-PAUL.

SAN-PEDRO, v. et port du Brésil, dans la prov. de même nom, sur le Rio-Grande-do-Sul, à 225 k. S. de Portalègre ; 6000 hab. Climat fort chaud. Cette ville fut le ch.-l. de la prov. jusqu'en 1763. — La prov. de San-Pedro, la plus mérid. du Brésil, est entre celles de St-Paul au N., de Ste-Catherine au N. E., l'Atlantique à l'E. et au S., l'Uruguay au S. O. et l'Entrerios à l'O. : 720 kil. sur 400; env. 280 000 h.; ch.-l., Portalègre. Mines d'or et d'argent, houille, soufre.

SAN-PIETRO, Accipitrum insula, île de la Méditerranée, sur la côte S. O. de la Sardaigne; 11 k. sur 1 ; 3000 hab. ; ch.-l., Carloforte. Corail, sardines.

SAN-PIETRO-IN-CALATINA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Terre d'Otrante), à 26 kil. N. O. d'Otrante; 8000 h. Érigée en duché par Ferdinand d'Aragon en faveur de Scanderbeg.

SAN-REMO, Fanum S. Remuli, v. forte de l'Italie sept., sur le golfe de Gènes, à 22 k. S. O. d'Oneille; 8000h. Vermicelle, citrons, oranges, huiles, palmiers nains. Bombardée par les Anglais en 1745.

SANSAC (L. PRÉVÔT de), vaillant capitaine, né à Cognac en 1486, m. en 1566, commanda un corps de 16 000 hommes dans le Milanais, se couvrit de gloire dans les campagnes de 1524 à 1525, fut pris à Pavie, mais parvint a s'échapper, devint gouverneur des enfants de France sous François I et sous Henri II, défendit vaillamment la Mirandole, 1554, et fut blessé pour la 1re fois à la bataille de Dreux, en 1562.

SAN-SALVADOR, v. de l'Amérique centrale, capit. de l’État de son nom, sur le Jiquilisco, au pied d'un volcan, à 230 kil. S. E. de Guatemala; 40 000 hab. Évêché. Belle ville, fort commerçante et assez industrieuse. Dépôt de tout l'indigo et de tout le tabac du pays. Alvarado fonda cette ville en 1528. Elle fut ruinée en 1854 par un tremblement de terre. — L'État de San-S., borné au N. par le Grand-Océan, au N. O. par le Guatemala, a 18 750 k. carr. et 400 000 h. Annexé d'abord au Guatemala, il est indépendant depuis 1837. Il forme 8 dép. : San-Miguel, San-Vincente, La Paz, Cuscatlan , San-Salvador, Sansonate, Sta-Anna, Chalantenago. et compte environ 600 000 hab. Climat très-chaud, sol très-fertile (en indigo surtout); mines d'argent, de fer et de plomb. Fréquents tremblements de terre.

SAN-SALVADOR, le Cat-Island des Anglais, le Guanahani des anciens indigènes, une des Lucayes, par 78° long. O., 24° 20' lat. N., est la 1re terre où Colomb aborda en Amérique (1792) : d'où son nom.

SAN-SALVADOR, v. d'Afrique, capit. du Congo, près du Lelunde (affluent du Zaïre), à 508 kil. N. E. de Loando, par 13° 30 long. E., 5° 2' lat. S.; 25 000 h. Évêché portugais. Sauf le palais du roi, cette ville ne renferme que des chaumières rondes. Habitée en partie par des Portugais.

SAN-SALVADOR, v. du Brésil. V. BAHIA.

SANSANDING, v. de Nigritie, dans le Bambarra, sur la r. g. du Niger, à 45 kil. N. E. de Ségo; env. 12 000 h. Poudre d'or, toiles de coton.

SANSCRIT (c.-à-d. perfectionné), langue sacrée de l'Hindoustan septentrional, est auj. une langue morte. Elle est remarquable par sa flexibilité, son harmonie, son abondance, et par la perfection de son système grammatical (d'où son nom). Elle offre de singulières analogies avec les idiomes des peuples indo-européens (zend, parsi, slavon, latin et grec, gothique, tudesque, islandais), qui paraissent en dériver. On oppose au sanscrit le pracrit, qui en est une corruption ; c'est la langue vulgaire. Plus facile que le sanscrit, le pracrit détrôna peu à peu la langue savante : c'est probablement du IIIe au VIe s. de notre ère que le sanscrit cessa d'être langue usuelle. C'est dans cette langue qu'ont été écrits les Védas, les Pouranas, les lois de Manou, le Ramayana, le Mahabharata, les sankhyas. Longtemps on ignora en Europe jusqu'au nom du sanscrit : ce furent les Anglais, notamment W. Jones, qui, à la fin du XVIIIe s., firent connaître l'importance de cette langue, auj. cultivée chez toutes les nations savantes.

SANS-CULOTTES, nom donné par mépris, dans le commencement de la Révolution, aux meneurs de la populace, à cause de la négligence qu'ils affectaient dans leur costume. Les démagogues prirent ensuite hautement ce nom eux-mêmes. Les Sans-culottes portaient une carmagnole, des sabots et un bonnet rouge. — Le parti montagnard fit appeler sans-culotides les fêtes qui se célébraient pendant les cinq jours complémentaires de l'année républicaine.

SAN-SEVERINO, v. d'Italie (Ancône), à 40 k. S. O. d'Ancône; 2000 h. Évêché, plusieurs couvents.

SAN-SEVERINO (Robert de), comte de Cajazzo, fut successivement général au service de Milan, de Gênes, du pape, de Venise. A la tête des troupes génoises, il remporta sur Sforzino (fils naturel de Fr. Sforce) la bataille de Due Gemelle (1478). Mort en 1487. — Son fils, Galéas de San-S., général des troupes de Ludovic-le-More, bloqua le duc d'Orléans dans Novare (1496), après la bataille de Fornoue, mais ne put s'emparer de sa personne. Lors de l'expédition de Louis XII en Italie, il trahit son maître, après avoir fait une vaine apparence de défense.

SAN-SEVERINO (Antonello de), comte de Marsico, prince de Salerne et grand amiral, fut le chef de la confédération des barons de Naples contre Ferdinand I (1485). Après le triomphe du roi, il s'enfuit et excita Charles VIII à envahir le royaume de Naples. — Ferrante de San-S., prince de Salerne (1507-68), né à Naples, se distingua au service de Charles-Quint en Allemagne, en Flandre, en Afrique, et commanda l'infanterie italienne à Cérisoles ; mais, à la suite des démêlés avec le vice-roi de Naples, don Pèdre de Tolède, il se retira à Venise, puis en France, auprès de Henri II, et obtint de ce prince qu'il équipât une flotte qui devait attaquer Naples de concert avec les Turcs. Ce projet n'ayant pu s'exécuter, il alla en Toscane ourdir un complot dans le but d'expulser les Espagnols de sa patrie; mais il ne réussit pas mieux dans cette nouvelle tentative et revint en France.

SAN-SEVERO, v. d'Italie dans l'anc. roy. de Naples (Capitanate), à 27 kil. N. O. de Foggia; 19 000 h. Évêché. — Bâtie au moyen âge et détruite par Frédéric II. Robert Guiscard défit et prit aux environs de cette ville le pape Léon IX (1053).

SAN-SEVERO (Raimond DE SANGRO, prince de), savant napolitain, né en 1710, m. en 1771, suivit d'abord la carrière militaire et se distingua à Velletri (1744), mais quitta de bonne heure les armes pour les sciences, qu'il cultiva jusqu'à sa mort. On lui doit une foule de découvertes et d'inventions utiles ou curieuses dans l'art de la guerre, dans la mécanique, la teinture, la peinture, etc. Il imagina une nouvelle tactique pour l'infanterie, qui fut adoptée par le maréchal de Saxe et le grand Frédéric, et