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et auj. réuni en partie à cette ville; 2529 h. Chaux hydraulique, noir animal, épuration de goudron.

SANZIO (Raphaël), peintre. V. RAPHAËL.

SAÔNE, l’Araris des anciens, Segona ou Saucona au moyen âge, riv. de France, naît à Vioménil (arr. de Mirecourt), dans le S. O. du dép. des Vosges, coule au S., traverse les dép. de Hte-Saône, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, sépare ceux du Rhône et de l'Ain, et tombe dans le Rhône, à Lyon, par la r. dr., après un cours de 450 kil. Elle arrose Châtillon-sur-Saône, Port-sur-Saône, Gray, Pontailler, Auxonne, St-Jean-de-Losne, Verdun-sur-Saône, Châlon, Tournus, Mâcon et Trévoux. Ses principaux affluents sont : à droite, l'Armance, le Salon, la Tille, l'Ouche; à gauche, l'Oignon, le Doubs, la Seille, la Reyssouse, la Veyle. Elle reçoit en outre les canaux de Bourgogne, du Centre et du Rhône-au-Rhin. Sujette à des crues désordonnées, cette riv. a causé de fréquentes inondations dont la ville de Lyon a eu surtout à souffrir, notamment en 580, 1570, 1602, 1709, 1840.

SAÔNE (dép de la HAUTE-), entre ceux des Vosges au N., du Doubs et du Jura au S., du Ht-Rhin à l'E., de la Hte-Marne et de la Côte-d'Or à l'O. : 4340 kil. carr. et 317 183 hab.; ch.-l., Vesoul. Il est formé d'une partie de la Franche-Comté. Pays montagneux, couvert au N. et à l'E. par une ramification des Vosges; climat humide, mais sain. Manganèse, plomb argentifère, cuivre pyriteux et argentifère; houille, tourbe; marbre, granit, jaspe, albâtre, plâtre; pierres à aiguiser et meulières; terres alumineuses, vitrioliques et à potier, sable à verre; eaux minérales. Sol fertile (grains, légumes, colza, navette, lin, chanvre, vins ordinaire en abondance). Gros bétail, chevaux, porcs. Grande industrie (hauts fourneaux, forges, tréfileries; quincaillerie, pièces d'horlogerie; tissus de coton; verre, faïence, poterie; moulins à huile, kirsch). Commerce actif. Beaucoup d'antiquités et de médailles. — Ce dép. a 3 arr. (Vesoul, Gray, Lure), 28 cant., 651 communes : il appartient à la 7e division militaire, ressortit à la cour impériale et fait partie de l'archevêché de Besançon.

SAÔNE-ET-LOIRE (dép. de), entre ceux de la Côte-d'Or au N., de la Loire, du Rhône, de l'Ain au S., du Jura à l'E., de l'Allier à l'O. : 8436 kil. carr. ; 582 137 hab. ; ch.-l., Mâcon. Il est formé d'une partie de l'anc. Bourgogne. Mont. du Charolais, nombreux coteaux. Outre la Saône et la Loire, ce dép. est arrosé par plusieurs petites rivières qui se partagent entre la Loire et le Rhône (l'Arroux, la Seille, etc.). Fer, houille, cristal de roche, albâtre, marbre, pierre lithographique, pierre de taille ; eaux minérales. Prairies, forêts; froment, pommes de terre, chanvre, fruits; nombreux vignobles, bons vins. Gros et menu bétail, chevaux, porcs, etc. Forges et usines à fer; tissus de coton, de fil, de laine; horlogerie; eau-de-vie de marc, etc. Commerce actif, surtout en vins de Mâcon. — Ce dép. a 5 arr. (Mâcon, Louhans, Charolles, Châlon, Autun), 48 cantons, 592 communes; il appartient à la 8e div. militaire, dépend de la cour impér. de Dijon et forme l'évêché d'Autun.

SAORGE ou SAORGIO, ch.-l. de c. (Alpes marit.), à 37 kil. N. E. de Nice; 3356 h. Château fort qui commande le col de Tende; pris par Masséna en 1794.

SAOSDUCHÉE. V. NABUCHODONOSOR I.

SAPAUDIA, nom latin de la SAVOIE.

SAPHADIN. V. MÉLIK-EL-ADEL.

SAPHIRA. V. ANANIAS.

SAPHO, Sappho, célèbre femme poëte, né à Mitylène (Lesbos), vers 612 av. J.-C., resta veuve de bonne heure, conspira avec Alcée contre Pittacus, tyran de sa patrie, fut bannie et alla mourir en Sicile. On raconte que, méprisée de Phaon dont elle était éprise, elle mit fin à ses jours en risquant le saut de Leucade : ces faits paraissent appartenir à une autre Sapho, Lesbienne aussi, mais d'Érésos, courtisane fameuse en son temps, et qui vécut plus tard. Les anciens sont unanimes pour admirer la verve et le feu qui brillaient dans les vers de Sapho : on la surnommait la Dixième muse; son nom a été depuis appliqué aux femmes qui se livraient avec le plus de succès à la poésie lyrique. Sapho inventa le vers saphique (un trochée, un spondée, un dactyle et deux trochées : Vidimus flavum Tiberim, retortis). Il ne nous reste de ses poésies que quelques fragments, parmi lesquels on remarque l’Hymne à Vénus, et 4 strophes d'une belle ode à l’Aimée, traduite en latin par Catulle, en français par Boileau et Delille. Le tout a été recueilli par Wolf, Hambourg, 1733, par Vogler, Leips., 1810, et se trouve dans les recueils de Gaisford (1823), de Schneidewin (1839) et de Bergk (1843).

SAPOR ou mieux CHAHPOUR, nom commun à plusieurs rois sassanides de Perse et d'Arménie.

SAPOR I, roi de Perse de 238 à 271, fils d'Artaxerce I et d'une esclave du sang des Arsacides, envahit la Mésopotamie (242), alors au pouvoir des Romains, mais recula devant l'empereur Gordien, qui lui imposa une paix désavantageuse; s'empara de l'Arménie après en avoir tué le roi Chrosroès, reprit les armes contre Rome sous Valérien, pénétra en Syrie, et, s'étant concerté avec le traître Macrien, fit prisonnier l'emp. Valérien (280), qu'il traita avec barbarie (V. VALÉRIEN) ; put alors ravager sans obstacle la Syrie, la Cappadoce, la Cilicie (260); mais fut forcé à la retraite et battu au passage de l'Euphrate par Odénat qui le poursuivit jusqu'à Ctésiphon (261). Il venait de s'allier avec Zénobie contre Aurélien, lorsqu'il mourut, laissant le trône à son fils Hormisdas I. — II, fils posthume d'Hormidas II, fut proclamé roi avant sa naissance (310), marcha à 16 ans contre les Arabes qui infestaient ses États, persécuta les Chrétiens, protégea en Arménie la faction idolâtre qui chassa Chosroès de ce royaume (338), imposa tribut à ce prince, qui avait été rétabli par Constance II, puis fit directement la guerre aux Romains, leur livra neuf batailles, entre autres celle de Singare, où il resta vainqueur (348), tenta en vain de prendre Nisibis (350), mais réussit en 359, après un siége meurtrier, à s'emparer d'Amide, puis fit la guerre à Julien, devenu empereur : après plusieurs revers, il gagna, sur les bords du Tigre, une bataille dans laquelle ce prince fut blessé mortellement (363). Il se fit céder par Jovien, son successeur, les provinces que les Romains possédaient au delà du Tigre, avec la suprématie sur l'Arménie et sur l'Ibérie. Il mourut en 380. — III régna de 384 à 389, après Artaxerce II, et acheta la paix de Théodose le Grand.

SAPOR, roi d'Arménie, fils d'Iezdedjerd I, roi de Perse, fut fait roi d'Arménie à la mort de Chosroès III, en 415. Il tenta en vain de détacher ses sujets du Christianisme et de l'alliance des Romains : une insurrection lui enleva la couronne d'Arménie pendant un voyage qu'il fit à Ctésiphon (420).

SARA, fille de Tharé et nièce d'Abraham, devint sa femme. Abraham, la donnant pour sa sœur, l'emmena en Égypte, où le pharaon Apophis voulut attenter à sa chasteté, puis la conduisit dans les États d'Abimélech, qui conçut aussi de la passion pour elle; mais, protégée de Dieu, elle réussit à se soustraire à leurs coupables entreprises. Longtemps stérile et se voyant âgée, elle avait engagé son époux à épouser Agar, sa servante; peu d'années après, elle devint elle-même enceinte, quoique âgée de 90 ans, et mit au monde un fils, Isaac. Dans la suite, ayant eu sujet de se plaindre d'Agar, elle la fit chasser par Abraham, ainsi que son fils Ismaël. Elle m. à 127 ans.

SARABAT ou KEDOUS, Hermus, riv. d'Aoatolie, naît dans le Mourad-Dagh, coule au S. O., à l'O., et tombe dans le golfe de Smyme, à 18 kil. N. O. de Smyrne, après un cours de 280 kil.

SARAC, roi de Ninive. V. CHINALADAN.

SARACÈNES, Saraceni tribu nomade de l'Arabie déserte, vers le N., résista longtemps aux forces de l'empire d'Orient et fut des premières à embrasser l'Islamisme. Les Saracènes paraissent avoir donné leur nom aux Sarrasins du moyen âge.

SARAGOSSE, Salduba, puis Cæsarea Augusta,