Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec la forêt, belles pièces d'eau très-étendues ; dans le grand parc se trouve une bergerie établie par Louis XVI en 1786 pour l'amélioration des races et qui devint en 1811 le dépôt des mérinos importés d'Espagne. Moutons, laine, grains, farine et bois. — Rambouillet était au XIVe s. une seigneurie appartenant à la famille d'Angennes ; cette seigneurie passa depuis aux familles de Ste-Maure-Montausier et d'Uzès. Le château fut acheté en 1711 par le comte de Toulouse, duc de Penthièvre, pour qui Louis XIV l'érigea en duché-pairie (1714); Louis XVI l'acquit en 1778 de la maison de Penthièvre. Charles X s'y retira à la suite des journées de juillet 1830 ; mais le peuple de Paris s'y étant porté en foule, il évacua la ville sans vouloir faire de résistance.

RAMBOUILLET (maison de), branche de la famille d'Angennes, posséda dès le XIVe s. la terre de Rambouillet, et produisit plusieurs personnages remarquables, entre autres : Jacques d'Angennes, seigneur de R., favori de François I, capitaine des gardes de ce prince et de ses trois successeurs, qui remplit d'importantes missions en Allemagne, et mourut en 1562, laissant 12 enfants; — Ch. d'Angennes, cardinal de R., un des fils de Jacques, 1530-87 : il fut évêque du Mans (1560), assista au concile de Trente, et fut ambassadeur auprès de Grégoire XIII. Il a laissé des Mémoires. — Ch. d'Angennes, marquis de R., petit-fils de Jacques, 1577-1652, maréchal de camp, ambassadeur en Piémont et en Espagne (1627). Il avait épousé en 1600 Catherine de Vivonne, et en eut la célèbre Julie (Julie Lucie d'Angennes), qui épousa le duc de Montausier. C'est chez lui que se rassemblait la société dite de l’Hôtel de Rambouillet.

RAMBOUILLET DE LA SABLIÈRE. V. LA SABLIÈRE.

RAMBOUILLET (Hôtel de). On nommait ainsi la société qui se réunissait à l'hôtel de la marquise de Rambouillet (rue St-Thomas du Louvre, à Paris) ; elle se composait de personnes choisies, distinguées par la naissance, la vertu ou l'esprit. On fait remonter l'origine de cette société à l'an 1600, époque du mariage du marquis de Rambouillet avec Catherine de Vivonne; mais c'est surtout au milieu du XVIIe s., de 1635 à 1665, qu'elle fut en faveur. Parmi les grands seigneurs, on y remarquait, outre le marquis de Rambouillet, le cardinal de Richelieu, Condé, Montausier; parmi les beaux esprits, Racan, Voiture, Benserade, Balzac, Ménage, Chapelain, La Calprenède, les Scudéry, d'Urfé, Sarrasin, Desmarets St-Sorlin, l'abbé Cottin ; parmi les femmes, la duchesse de Longueville, la marquise de Lafayette, Mme de Sévigné, Mme Deshoulières; Julie d'Angennes (depuis duchesse de Montausier), fille de la marquise de Rambouillet, en était l'âme st le plus bel ornement. Chacune des personnes de cette société recevait un nom emprunté à la Grèce ou tiré des romans à la mode. Les femmes qui en faisaient partie se donnaient à elles-mêmes le nom de précieuses (qui ne se prit d'abord qu'en bonne part). Cette société rendit d'incontestables services, soit aux mœurs en proscrivant les dérèglements dont Henri IV avait donné l'exemple, soit aux lettres en épurant la langue, en dirigeant le goût, en répandant l'étude des littératures italienne et espagnole ; mais elle finit par tomber dans la pruderie et dans l'affectation, et devint un objet de ridicule. En outre, elle se déconsidéra par d'indignes cabales : c'est ainsi qu'elle intrigua pour faire préférer la Phèdre de Pradon à celle de Racine. Molière leur porta le coup mortel dans sa comédie des Précieuses ridicules. Rœderer, dans son Histoire de la Société polie, Ch. Livet, dans le livre intit. Précieux et Précieuses, ont bien fait connaître l'hôtel de Rambouillet.

RAMBOUR, bg du dép. de la Somme, à 22 k. N. d'Abbeville; 1000 hab. Il a donné son nom à une espèce de pommes fort recherchée, qu'on y cultive.

RAMEAU (Jean Phil.), fameux compositeur, né à Dijon en 1683, mort en 1764, quitta sa ville natale à 18 ans, voyagea d'abord en Italie et dans la France méridionale, puis fut organiste à Lille, à Clermont et à Paris. Il eut beaucoup d'obstacles à surmonter avant de trouver un poëte qui voulut lui confier un opéra à mettre en musique : ayant enfin obtenu de Voltaire l'opéra de Samson et de l'abbé Pellegrin celui d’Hippolyte et Aride (1732), il fut vivement applaudi; il continua pendant 30 ans à travailler pour la scène, et donna successivement Castor et Pollux (1737), Dardanus (1739), la Princesse de Navarre (1747), Pygmalion (1748), Anacréon (1754), et une foule d'autres opéras. Nommé compositeur du cabinet du roi, il fut anobli et en outre reçut le cordon de St-Michel avec une pension. On a de lui un Traité de l'harmonie, 1722, la Génération harmonique, 1737, Démonstration du principe de l'harmonie, 1750, Code de musique pratique, 1760. Sa musique a vieilli; cependant on y trouve encore des scènes qui ont conservé leur fraîcheur, leur grâce ou leur énergie. En outre, Rameau occupe un rang distingué comme théoricien. Il est l'auteur du Système de la basse fondamentale, qui a eu une grande vogue et qui, bien que reconnu auj. pour imparfait, n'en est pas moins une découverte des plus importantes.

RAMEAUX (Dimanche des), le dimanche qui précède la fête de Pâques. Il est ainsi nommé des rameaux que l'on porte ce jour-là à la procession, en mémoire de l'entrée triomphante que fit Jésus à Jérusalem avant la Passion, précédé du peuple qui portait des rameaux verts. On l'appelle aussi Pâques fleuries.

RAMEL (Jean Pierre), général de l'Empire, né en 1770 à Cahors, servit sous Moreau en 1796, défendit vaillamment le fort de Kehl, commanda en 1797 la garde du Conseil des Anciens et de celui des Cinq-Cents, fit de vains efforts pour empêcher de violer la représentation nationale au 18 fructidor, fut proscrit après cette journée, déporté à Sinamary, s'évada, revint en France après le 18 brumaire, fit quelques campagnes sous l'Empire, devint maréchal de camp en 1814, puis fut nommé commandant de Toulouse. Ayant voulu en 1815, après la 2e Restauration, désarmer les Verdets à Toulouse, il fut assassiné par ces fanatiques (15 août).

RAMERUPT, ch.-l.de c. (Aube), à 14 k. E. d'Arcis-sur-Aube; 355 hab. Sabots.

RAMESSÈS. V. RAMSÈS.

RAMEY (Claude), statuaire, né à Dijon en 1754, m. en 1838, remporta le grand prix en 1782, passa trois ans à Rome et fut admis à l'Institut en 1817. Ses principales œuvres sont : Napoléon en costume impérial; Sapho assise; le cardinal de Richelieu (dans la cour d'honneur de Versailles); Pascal, à Clermont-Ferrand; Eugène de Beauharnais. — Étienne R., son fils, 1796-1852, remporta le grand prix en 1815 et entra à l'Institut en 1829. Ses principaux ouvrages sont : l'Innocence pleurant un serpent mort; Thésée combattant le Minotaure; la Tragédie et la Gloire, bas-relief dans la cour du Louvre;;

RAMGANGA, riv. de l'Hindoustan, prend sa source dans les monts du Ghéroual, arrose la partie orient. du Delhi et de l'Agrah, et se joint au Gange par la r. g. à 9 k. N. E. de Kanodje, après un cours de 450 k.

RAMILLIES, vge de Belgique (Brabant mérid.), à 22 kil. S. E. de Louvain; 500 hab. Le 23 mai 1706, les alliés, commandés par Marlborough, y défirent les Français, sous les ordres de Villeroi.

RAMIRE I, roi d'Oviédo, était fils de Bermude et cousin d'Alphonse II, qui lui confia le gouvernement dès 835. Il régna en son nom de 842 à 850 et battit les Arabes à Logrono, victoire qui valut aux Goths des Asturies Calahorra et ses environs. — II, fils d'Ordogno II, roi de Léon et des Asturies de 937 à 950, devint roi par l'abdication de son frère Alphonse IV, eut à comprimer une révolte de ce même frère et celle des fils de Frolla II et leur fit crever les yeux, prit Madrid en 932, combattit les Arabes à Osma, Si-