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SAXE-TESCHEN (Albert de), fils d'Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, né à Dresde en 1738, m. en 1822, épousa en 1766 Christine, fille de l'empereur François II, fut nommé par ce prince gouverneur des Pays-Bas autrichiens, mais ne sut pas prévenir l'insurrection de 1789. Il fit en 1792, mais en vain, le siége de Lille, et ne put empêcher la conquête de la Belgique par les Français; il se retira à Vienne, où il cultiva les arts : c'est lui qui dessina le château de Laeken, près de Bruxelles.

SAXE-WEIMAR (Bernard, duc de). V. BERNARD.

SAXE-COBOURG (Frédéric, prince de). V. COBOURG.

SAXE-COBOURG (Albert de), dit le Prince Albert, 2e fils du duc de Saxe-Cobourg Ernest, né en 1819 au château de Rosenau, m. en l861, épousa en 1839 la reine d'Angleterre, Victoria, sa cousine, dont il eut neuf enfants. Conformément à la constitution anglaise, il resta en dehors de la vie politique, mais il honora par son caractère son rôle de prince-époux et se rendit populaire par la protection libérale qu'il accorda aux arts, aux lettres, à l'industrie : c'est à son initiative qu'est due l'Exposition universelle de 1851.

SAXO GRAMMATICUS, historien danois du XIIe s., m. vers 1204, était prévôt de Roskild et secrétaire de l'archevêque de Lund, Axel ou Absalon. Il a laissé une Histoire du Danemark, depuis la fondation de la monarchie, qu'il fait remonter à l'an 1038 av. J.-C. Composée en grande partie sur des traditions populaires, des chants de Scaldes, des Sagas islandaises, cette histoire offre l'attrait d'un roman et cependant elle contient indubitablement beaucoup de vrai. Elle est rédigée en latin, et a été publiée pour la 1re fois a Paris sous ce titre : Danorum regum heroumque historia, 1514, in-fol; une nouv. édition en a été donnée à Copenhague en 1839 par D. P. M. Muller. Elle a fourni matière à de nombreux commentaires,

SAXONS, peuple germain. V. SAXE ANCIENNE.

SAXONS (PAYS DES). On nomme vulgairement ainsi une des trois grandes divisions de la Transylvanie, celle qui est au centre et qui porte auj. le nom de district d'Hermanstadt. Les habitants tirent leur origine d'un corps de Saxons appelés en Hongrie en 1143 par le roi Geysa II ad custodiam regni. Ces colons, dont le nombre s'élève auj. à 450 000, ont conservé jusqu'à nos jours leur langue, leurs mœurs et leurs coutumes ; ils sont principalement agriculteurs.

SAY (J. B.), économiste, né à Lyon en 1767, m. à Paris en 1832, fut d'abord destiné au commerce et passa quelque temps dans une maison de banque. Employé par Mirabeau à la rédaction du Courrier de Provence, il devint ensuite secrétaire du ministre des finances Clavière, fonda en 1794 avec Champfort et Ginguené la Décade philosophique, littéraire et politique, fut de 1800 à 1804 membre du tribunat, en fut éliminé pour avoir voté contre l'établissement de l'Empire, dirigea pendant quelques années une filature de coton, qu'il quitta en 1812, fut alors nommé receveur des droits réunis de l'Allier, et finit par se livrer uniquement aux travaux de cabinet. Il adopta le système de Smith, dont il perfectionna et éclaircit certaines parties; il combattit constamment les prohibitions, les impôts de consommation et toutes les entraves opposées au commerce et à l'industrie. Chargé dès 1821 d'enseigner l'économie politique au Conservatoire des Arts et Métiers, il exposa cette science avec une supériorité de méthode inconnue jusque-là, et fut appelé en 1830 à enseigner la même science au Collége de France. Ses ouvrages principaux sont : Traité d'économie politique, 1803: Catéchisme d'économie politique, 1815; Lettres à Malthus, 1820; Cours complet d'économie politique pratique, 1828-30, 6 vol. in-8. Ces écrits ont beaucoup contribué à populariser une science toute nouvelle en France.

SAYN, v. de la Prusse Rhénane. V. WITTGENSTEIN.

SCAER, ch.-l. de c. (Finistère), à 20 k. N. de Quimperlé; 4278 hab. Belle fontaine, vue superbe.

SCÆVOLA (C. Mucius), jeune Romain qui, lors du siége de Rome par Porsenna (507 av. J.-C.), pénétra dans le camp et jusque sous la tente du roi des Etruques, dans le but de le poignarder; mais il frappa par méprise le secrétaire du prince. Arrêté et interrogé sur-le-champ, au lieu de répondre, il plaça sa main droite sur un brasier ardent, comme pour la punir de sa maladresse, et la laissa brûler; puis il dit au roi que 300 jeunes Romains déterminés comme lui devaient pénétrer dans son camp, décidés à imiter son dévouement. Porsenna, enrayé, le laissa libre et se hâta de conclure la paix. C'est à la suite de cet événement qu'il reçut le surnom de Scævola, qui veut dire gaucher. L'action extraordinaire attribuée à Scævola a été révoquée en doute par la critique moderne.

SCÆVOLA (Q. Mucius), préteur en Sardaigne en 217 av. J.-C., était le plus habile jurisconsulte de son temps. Quintus et Publius, ses fils, succédèrent à sa réputation de science, qui fut longtemps comme héréditaire dans cette famille. — Q. Mucius Scævola Augur, petit-fils du précéd., était habile orateur et excellent jurisconsulte. Consul en 116 av. J.-C., il vainquit les Dalmates et obtint le triomphe. Il rendit aussi de très-grands services dans la guerre des Marses. Cicéron, qui avait reçu ses leçons, a fait de lui un des interlocuteurs de ses traités De l'Amitié, De l'Orateur et de la République. — Un autre Q. Mucius Scævola, beau-père de Pompée, et cousin du précéd., fut consul l'an 95 av. J.-C., puis proconsul d'Asie, et se fit universellement chérir dans sa province par son désintéressement et son équité. Il n'en fut pas moins massacré par ordre du jeune Marius (86).

SCALA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Principauté Citérieure), près de la mer Tyrrhénienne, à 5 kil. O. d'Amalfi; 1800 hab. Anc. évêché (réuni à celui de Ravelio). — SCALA-NOVA, Neapolis, v. et port de la Turquie d'Asie (Anatolie), sur le golfe de Scala-Nova, à 60 k. S. de Smyrne ; 20 000 h. Grand commerce de riz, café, lin, chanvre, etc.

SCALA (les DELLA), famille gibeline de Vérone. Ses principaux membres furent : Mastino I, podestat de Vérone après la chute d'Eccelin le Féroce (1259). Implacable ennemi des Guelfes, il les chassa tous de Vérone : ils le firent assassiner (1277). — Albert I, son frère, podestat de 1277 à 1301, s'appliqua à le venger. — Barthélemi I et Alboin I, fils d'Albert I, furent podestats le 1er jusqu'en 1304, le 2e en 1311 — Cane I, le Grand, 3e fils d'Albert I, né en 1291, podestat en 1312. Grand guerrier, il conquit Vicence, Padoue, Feltre et Trévise, devint capitaine général des Gibelins en Lombardie, lieutenant et conseiller des empereurs Henri VII et Louis IV (de Bavière), et fut l'ami de Dante, auquel il donna asile. Il mourut en 1329. — Son neveu Mastino II, 1298-1351, accrut beaucoup ses États et organisa une ligue en Lombardie contre Jean de Bohème, mais fut attaqué par Florence et Venise coalisées, et réduit à Vérone, Vicence, Parme et Lucques (1338). — Cane II, fils et successeur de Mastino II (1351-59), fut un tyran odieux et avide, et fut tué par son propre frère. — Ce frère, Cane III, aussi vicieux que lui, fut le dernier prince mâle légitime de sa race (1359-75). — Antoine et Barthélemi II, fils naturels de Cane III, régnèrent ensemble de 1375 à 1381, mais au bout de ce temps Antoine fit tuer son frère. Bientôt dépouillé lui-même de ses États par ses voisins, il alla mourir dans les montagnes de Forli, empoisonné par ses ennemis (1388).

SCALDES, anciens poètes Scandinaves qui chantaient les dieux, les rois et les héros. Chaque prince avait des scaldes à sa cour et s'en faisait suivre à la guerre, afin qu'ils vissent de leurs yeux les exploits qu'ils devaient célébrer ensuite. Leurs chants étaient richement récompensés. Plusieurs de ces chants étaient gravés en caractères runiques, mais le plus souvent ils passaient de bouche et n'étaient conservés que par la tradition orale. Ils furent recueillis plus tard, et formèrent l’Edda et les Sagas que nous possédons aujourd'hui V. ces mots.

SCALDIS, nom latin de l’Escaut.

SCALIGER (Jules-César), célèbre érudit, né en 1484