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SÉBO
SECO
— 1734 —

fant Jean, né à Lisbonne en 1554, succéda en 1557 à Jean III, son aïeul. Animé d’un grand zèle contre les Infidèles, il forma, dès qu’il put régner par lui-même, le hardi projet de leur enlever l’Afrique : il fit contre eux en 1574 une 1re expédition, mais sans résultat ; il y retourna en 1578, appelé par Muley-Mohammed-el-Montaser, roi de Maroc, qui avait été dépouillé par Muley-abd-el-Mélik, son oncle. À peine débarqué à Tanger, il fut complétement défait par ce dernier à la bataille d’Alcaçar-Quivir, le 4 août 1578, et ne reparut plus ; il avait péri dans la mêlée : son cadavre fut reconnu par un page ; néanmoins on contesta sa mort et plusieurs faux Sébastien se montrèrent en Portugal sous Philippe II et Philippe III.

sébastien del piombo (Luciano, dit), peintre de Venise (1485-1547), embrassa la vie religieuse, se fixa à Rome, et fut chargé de sceller les brefs de la chancellerie pontificale (d’où son nom, del Piombo, du plomb, rappelant la matière du sceau). Il excella dans le portrait, et dessina surtout avec perfection les têtes et les mains ; son coloris est magnifique. Il eut souvent pour collaborateur Michel-Ange : c’est ce maître qui fit le dessin de la Résurrection de Lazare, commandée par Clément VII à Sébastien del Piombo. À la faveur d’un si puissant secours, il put lutter avec avantage contre Raphaël. Le Louvre possède de ce maître une Visitation de la Vierge.

sébastien (le Père), mécanicien. V. truchet.

SÉBASTOPOL ou sévastopol, c.-à-d. en grec Ville Auguste, Ville impériale, v. et port militaire de Crimée (Simféropol), au S. O., sur la rive mérid. d’un bras de la mer Noire ; env. 50 000 h. avant 1855, à peine 10 000 auj. Port excellent où stationnait la flotte russe de la mer Noire ; fortifications formidables : tour Malakof, forts Alexandre, Constantin, Nicolas, Paul, etc. Belle cathédrale St-Michel, église St-Pierre (reproduction de la Madeleine de Paris), théâtre. — Fondée en 1786 par l’impératrice Catherine II, près et à l’E. des ruines de l’antique Cherson et près du village tartare d’Aktiar, elle fut agrandie et fortifiée par Nicolas I qui en fit une forteresse redoutable et un poste avancé contre Constantinople. Elle fut prise d’assaut le 8 sept. 1855 par l’armée anglo-française que commandait le maréchal Pélissier, après un an de siége et après une défense désespérée, dirigée surtout par le général du génie Todtleben. Le nom de Sébastopol a été donné à l’un des grands boulevards de Paris.

SEBEKTEKIN, fondateur de l’empire des Turcs Gaznévides, avait d’abord été esclave. Devenu gendre d’Alp-Tekin, général des armées de Nouh le Samanide, il le remplaça comme gouverneur de Gaznah, se rendit indépendant en 975, et conquit une grande partie du Turkestan, ainsi que le Peychawer dans l’Hindoustan. Il mourut à Balkh en 997. Il eut pour fils le fameux Mahmoud le Gaznévide.

SEBENICO, Sicum ? v. des États autrichiens (Dalmatie), à l’embouch. du Kerkah, qui forme là un vrai lac (avec un grand port), à 60 kil. S. E. de Zara ; 7000 hab. Quatre forts. Évêché catholique et évêché grec ; cathédrale gothique. Fabrique de rosoglio, armements pour la pêche du corail. Patrie du peintre Schiavone. — République indépendante avant le xe s., Sebenico se soumit en 991 aux Vénitiens, qui la gardèrent depuis (excepté pendant le xve s., qu’elle fut soumise aux Hongrois). Les Turcs l’assiégèrent vainement en 1538 et 1648. Elle passa entre les mains de l’Autriche en 1797 avec le reste de la Dalmatie.

SEBENNYTE, Sebennytus, auj. Djemnouti ou Semenhoud., anc. v. d’Égypte (Delta), sur le Nil, vers l’endroit où il se sépare en plusieurs branches. — On donne le nom de branche sébennytique à la portion septentrionale de la branche atarbéchique.

SÉBOIM, une des villes de Palestine situées sur le bord du lac Asphaltite, qui périrent avec Sodome.

SÉBONDE (Raymond de), savant du xve s., né à Barcelone, professait la médecine, la théologie et la philosophie à l’Université de Toulouse vers 1430, et mourut en 1432. Ou lui doit : Theologia natura-


lis, Deventer, 1487, Lyon, 1526, etc. (trad, par Montaigne, Paris, 1569, et abrégée par Comenius, Amst., 1661); De natura hominis dialogi, Cologne, 1501, in-4 (trad. par Martin, 1566 ; par Bleudecq, 1600). Montaigne a consacré un long chapitre de ses Essais (liv. II, c. xii) à l’apologie de Raymond de Sébonde, dont on suspectait l’orthodoxie.

SEBSVAR, Hyrcania, v. de Perse (Khoraçan), à 100 kil. S. O. de Nichabour. Jadis importante. Tamerlan la prit en 1381 : la ville s’étant révoltée peu après, il fit enterrer vifs 10 000 de ses habitants.

SECCHI (Gian-Pietro), savant jésuite, correspondant de l’Institut de France, né en 1798, m. en 1856, était professeur de langue grecque et bibliothécaire au Collége romain. Profondément versé dans l’archéologie païenne et chrétienne, l’herméneutique, l’histoire de l’Église et la philologie, il a laissé de nombreux ouvrages, dont les plus connus sont : Cattedra di S. Marco di Venesia et Analisi dell’ edizione del Nuovo Testamento greco.

SÉCHELLES. V. seychelles et hérault.

SECKAU, Secovium, bg des États autrichiens (Styrie), à 55 kil. N. O. de Grætz ; 400 hab. Eaux minérales. Évêché dont le titulaire réside à Grætz.

SECKENDORF (Gui Louis de), historien, né en 1626 en Franconie, m. en 1692, fut chambellan, puis ministre et chancelier d’Ernest le Pieux, duc de Gotha, et enfin chancelier de l’Université de Halle, nouvellement créée par le roi de Prusse. On a de lui, entre autres ouvrages : De Lutheranismo, Francfort, 1686-92 (il y réfute l’Hist. du Luthéranisme de Maimbourg); Compendium historiæ ecclesiasticæ, 1666, et nombre d’articles dans les Acta eruditorum (1683-92).

seckendorf (Fréd. hénon, comte de), feld-maréchal, neveu du préc., né en 1673 à Kœnigsberg en Franconie, m. en 1763, se mit successivement au service de la Prusse, du roi de Pologne Auguste I, des empereurs Charles VI et Charles VII. Il servit avec distinction sous le prince Eugène dans la guerre de la succession d’Espagne. Nommé par Charles VI ambassadeur à Berlin, il obtint un grand ascendant sur le roi Frédéric-Guillaume, et parvint à détacher ce prince de l’alliance de l’Angleterre. Chargé, à la mort du prince Eugène, de diriger à sa place la guerre contre les Turcs, il éprouva des échecs et tomba en disgrâce (1737). Mécontent de l’Autriche, il alla, après la mort de ce Charles VI, offrir ses services au compétiteur de sa fille Marie-Thérèse, à l’électeur de Bavière, élu sous le nom de Charles VII : il reconquit pour ce prince la Bavière, et le fit rentrer dans Munich (1744). Après la mort de cet empereur, il conclut, en faveur du jeune électeur de Bavière, son fils, le traité de Füssen (1745), qui réconciliait ce prince avec l’Autriche. Il vécut depuis dans la retraite.

SECKINGEN, Sanctio, v. forte du grand-duché de Bade, dans une île du Rhin, à 24 k. N. E. de Bâle, faisait jadis partie de la Souabe. Prise par Bernard de Saxe-Weimar en 1638.

SÉCLAVES ou sakalaves, peuple de l’île de Madagascar, habite au N. O., depuis le cap d’Ambre jusqu’à la Mansiatre. Féroces et pirates.

SÉCLIN, ch.-l. de c. (Nord) sur la Naviette, à 10 kil. S. de Lille ; 3978 hab. Bel hôpital. Filatures de coton, de lin ; moulins à huile, raffinerie de sel, fabrique de sucre indigène, tanneries. Station du chemin de fer du Nord. — Cette ville, fondée au vie s., était la capit. du Mélantois, petit pays de la Flandre wallone. Les Autrichiens y furent battus par les Français en 1794.

SECOND (Jean), Joannes Secundus, poëte latin moderne, né à La Haye en 1511, m. en 1536, fut reçu docteur en droit à Bourges, s’attacha, comme secrétaire intime, à l’archevêque de Tolède, suivit Charles-Quint en Afrique (1534), mais en rapporta le germe d’une maladie mortelle à laquelle il succomba, à Tournay. Ses Poésies (latines), publiées à Utrecht,