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tholicisme ; la meilleure édition est celle de Lefebvre de St-Marc, La Haye, 1749, 16 vol. in-4. On en a un Abrégé, par Falaiseau, 1730. V. Vie et Œuvres de Rapin Thoyras, par Cazenove, in-4, 1866.

RAPP (Jean, comte), général, né à Colmar en 1772, mort en 1821, fut aide de camp de Desaix en Égypte, puis s’attacha au premier consul, fut chargé de faire accepter à la Suisse l’intervention de la France (1802), suivit Napoléon en Allemagne, culbuta la garde russe à Austerlitz, prit le prince G. Repnin, et fut aussitôt nommé général de division. Il fit des prodiges de valeur à Iéna, à Golymin, où il reçut 9 blessures (1806), et à Essling. Nommé gouverneur de Dantzick, il défendit plus d’un an cette place contre 60 000 hommes, et signa en 1813 une capitulation honorable, que les Russes violèrent en retenant la garnison prisonnière. Il fut conduit à Kiev et détenu jusqu’en 1814. Pendant les Cent-Jours, il défendit Strasbourg. Réfugié en Suisse après la Restauration, il se rallia aux Bourbons en 1817 et fut nommé pair de France. Rapp a laissé une Relation du siège de Dantzick. On a publié sous son nom après sa mort des Mémoires qui sont apocryphes, mais qui paraissent avoir été rédigés (par M. Bulos), d’après des notes fournies par les amis du général. Une statue lui a été érigée à Colmar en 1856.

RAPPAHANNOCK, riv. des États-Unis (Virginie), sort des Montagnes-Bleues, coule au S. E., arrose, entre autres villes, Frederiksburg, et tombe dans la baie de Chesapeak par 37° 31 lat N. : cours, 200 kil. Ses rives ont été un des théâtres de la guerre des États-Unis : les Fédéraux, qui l’avaient passée, furent repoussés par les Confédérés le 13 déc. 1862.

RAPPERSCHWYL, v. de Suisse (St-Gall), sur le lac de Zurich (r. dr.), à 58 kil. S. O. de St-Gall ; 2000 hab. Pont (de 620m) sur le lac — Cette ville souffrit beaucoup des guerres civiles de la Suisse : elle fut prise en 1350 par les Zuricois et assiégée en 1444 par ceux de Schwitz.

RAPTY, riv. de l’Hindoustan, sort du Népaul, arrose la partie orientale du roy. d’Aoude, coule au S. E. et va se jeter par deux branches dans la Gograh, après un cours de 225 kil. env.

RAS (c.-à-d. tête, cap en arabe), préfixe de plusieurs caps. Les articles qui ne se trouveraient pas ci-après doivent être cherchés au nom qui suit Ras.

RASCHID-ED-DIN, surnommé El-Thébib (le médecin), historien persan, né vers 1250 à Hamadan, m. en 1320, fut médecin des princes mongols qui régnaient en Perse, fut élevé par Gazan-Khan au viziriat et périt assassiné par ordre d’un des successeurs de ce prince. Il a composé, sous le titre de Djamaa-el-Touarikh (collection des annales), une vaste histoire des divers peuples turcs et mongols, dont la Bibliothèque nationale possède un manuscrit, et dont Étienne Quatremère a traduit une section sous le titre d’Hist. des Mongols de la Perse, 1836.

RASCIE, jadis Dardanie, partie orientale de la Servie, entre la Rasca et la Bosna, fut ainsi nommée des Raïtzen, peuples qui en furent longtemps les habitants principaux. La Rascie, dont le nom n’est connu qu’à partir du IXe s., fut d’abord une prov. de la Dalmatie ; au Xe, elle passa sous la domination des princes de Servie. Vucascin, dernier prince de Rascie, périt dans un combat contre les Turcs en 1371 ; après sa mort, Lazare, despote de Servie, s’empara de la Rascie. À la mort de Lazare II (Brankovitch), en 1458, Mahomet la conquit ainsi que la Servie. Les Turcs l’ont toujours possédée depuis : elle forme dans leur empire le livah de Novi-Bazar. — On trouve encore auj. des Rasciens dans le S. de la Hongrie : ils y forment une tribu nombreuse, adonnée à l’agriculture et à l’industrie.

RAS-EL-AIN, Resena, puis Theodosiopolis, ville de la Turquie d’Asie (Diarbekir), à 110 kil. S. de Réha. Aux environs sont les sources du Khabour.

RAS-EL-HAD, Didymi montes, cap de l’Arabie, le plus oriental, par 57° 30′ long. E., 22° 5′ lat. N.

RASENA, RASÈNES, nom que se donnait la population dominante de l’Étrurie, celle qui vers les XIIe et XIe s. av. J.-C. soumit les Pélasges, précédemment maîtres du pays. Il est à peu près prouvé que Rhètes et Rasena ne sont qu’un même nom et que les Étrusques venaient de la Rhétie. V. ÉTRUSQUES.

RASK (Christian), philologue danois, né en 1787 dans l’île de Fionie, m. en 1832, visita l’Islande, la Russie, la Perse, l’Inde pour étudier les langues de ces pays, rapporta un grand nombre de manuscrits précieux et fut à son retour nommé bibliothécaire de l’Université de Copenhague, puis professeur d’histoire littéraire et enfin de langues orientales. On lui doit, entre autres travaux, la 1re édition complète et critique des deux Eddas (1818-19), la rédaction de grammaires islandaise, laponne, anglo-saxonne, frisonne, italienne, espagnole, et de savantes Recherches sur l’origine de la langue islandaise.

RASORI (J.), médecin, né à Parme en 1766, mort à Milan en 1837, était fils du directeur de la pharmacie de l’hôpital de Parme. Pensionné par le duc de Parme pour aller compléter ses études médicales dans les universités étrangères, il visita dans ce but Florence, Pavie, Londres, Milan. Il fut nommé en 1796 professeur de pathologie, puis recteur à la Faculté de médecine de Pavie. Favorable aux idées progressives, il devint en 1797 secrétaire du ministère de l’intérieur de la république Cisalpine à Milan. Il quitta la ville avec les Français, y rentra après la bataille de Marengo (1801), fut nommé premier médecin du gouvernement, médecin en chef de l’hôpital militaire, et créa des cours de clinique qui obtinrent un grand succès, et où il enseigna une doctrine médicale toute nouvelle. Il perdit ses emplois en 1814, fut impliqué par l’Autriche dans une conspiration, et tenu en prison jusqu’en 1818. Après son élargissement, il ne s’occupa plus que de l’exercice de sa profession. Selon Rasori, presque toutes les maladies viennent de causes stimulantes, et c’est par des contre-stimulants qu’on doit les traiter : cette doctrine, suggérée par les écrits de Brown, prépara celle de Broussais. On a de Rasori une traduction de Brown en italien, Pavie, 1792, une traduction de la Zoonomie de Darwin, 1802, et la Théorie de la phlogose ou inflammation, 1837, ouvrage où il expose son système et qui fut traduit en français dès 1839.

RASPE (Rod. Éric), érudit, né à Hanovre en 1737, m. en 1794, professa l’archéologie à Cassel et devint inspecteur du cabinet des antiquités et médailles du landgrave de Hesse-Cassel ; mais, ayant commis des soustractions dans ce cabinet pour subvenir à ses dépenses, il fut obligé de s’enfuir en Angleterre. On a de lui une édition des Œuvres philosophiques latines et françaises de Leibnitz, contenant les Nouveaux essais sur l’entendement humain, Leipsick, 1765 ; un Voyage en Angleterre, envisagée sous le rapport des manufactures, des arts et de l’industrie, 1785 ; et le Catalogue d’une collection de pierres gravées, tirées des plus beaux cabinets de l’Europe (en anglais et en français), Londres, 1791 (rare et recherché), etc.

RASPON (Henri le). V. HENRI LE RASPON.

RASSEIN, lac de Bosnie, près et au S. O. des bouches du Danube, a 48 k. de long sur 13 de large. Il reçoit au N. un bras du Danube et communique au S. E. avec la mer Noire.

RASSOVA, Axiopolis, v. forte de la Turquie d’Europe (Bulgarie), sur la r. dr. du Danube, près de Silistrie ; 4000 hab. Prise et ruinée par les Russes en 1828. C’est là que commençait le mur de Trajan.

RASTADT, v. murée du grand-duché de Bade, ch.-l. du cercle du Rhin-Moyen, sur la r. dr. de la Murg, à 24 kil. S. O. de Carlsruhe ; 7000 hab. Forteresse fédérale (depuis I840). Cour d’appel, gymnase. Beau château, anc. résidence des margraves de Bade, etc. Industrie active : fabriques d’acier, machines, voitures ; tabatières de papier mâché fort recherchées. — À Rastadt eurent lieu en 1713 et 1714, entre Villars et le prince Eugène, des conférences qui amené-