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stantine et à 82 S. E. de Bougie; 3813 h. Vastes forêts de cèdres aux environs; nombreuses ruines. Sitifis était sous les Romains une ville considérable : elle donna son nom à la Mauritanie Sitifensis, dont elle était la métropole. Elle fut détruite par les Vandales. Occupée par les Français en 1839, elle a été érigée en commune en 1854.

SETLEDJE ou SUTLEDJE, Hysudrus, riv. de l'Inde prend sa source dans le Thibet, aux lacs de Raouan et de Mana-Sarovara (situés à d'énormes hauteurs), puis, coulant au S. O., sépare l'empire anglo-indien de l'anc. royaume de Lahore, reçoit la Beyah (Hyphasis), et se joint au Djelem pour aller se jeter dans le sind, après un cours qui dépasse 1200 kil.

SÉTUBAL (pour St-Ubes), Cetobriga, v. du Portugal (Estramadure), sur la r. dr. et à l'emb. du Sadao, à 35 kil. S. E. de Lisbonne; 15 000 hab. Port vaste. fort San-Felipe ; église ornée de beaux tableaux. Grand commerce en vins, oranges, sel. Aux env., riches salines et ruines antiques. Sétubal fut détruite en partie par le tremblement de terre de 1755.

SEUDRE (la), riv. de France (Charente-Inf.), naît près de Plassac, dans l'arr. de Jonzac, coule au N. O. et se jette dans l'Atlantique vis-à-vis de l'île d'Oléron, après un cours de 80 kil.

SEU (la) D'URGEL. V. URGEL.

SEURRE, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), sur la Saône, à 27 kil. E. de Beaune; 2847 hab. Château avec parc. Vinaigre, moutarde; construction de bateaux; commerce de blé, fourrage, etc. Ville ancienne et jadis forte, mais démantelée par Louis XIV à la suite des troubles de la Fronde. Titre de duché-pairie.

SEVANGA, SIVAN ou GOUKTCHA, lac d'Arménie, à 45 k. N. O. d'Érivan. Il a 65 k. sur 22 de large, et s'écoule, au N. O., dans l'Aras par le Zenghi.

SÉVASTOPOL. V. SÉBASTOPOL.

SEVELINGES (Ch. de), littérateur, né en 1767 à Amiens, m. en 1832, émigra, fit partie de l'armée de Condé, rentra en France en 1802, et ne s'occupa plus que de travaux littéraires. Il a traduit de l'allemand le Werther de Gœthe, Alfred et les Soirées allemandes; de l'italien, l’Histoire de la guerre de l'indépendance américaine, de Botta, et a publié les Mémoires et la Correspondance secrète du cardinal Dubois, 1814, ainsi que les Mém. de la maison de Condé, 1820. il a donné lui-même quelques contes et nouvelles, et a fourni de nombreux articles à la Biographie universelle de Michaud.

SEVER (S.), évêque d'Avranches au VIe s., fonda en 560 une abbaye de Bénédictins, qui reçut son nom (V. ST-SEVER, Calvados). Il est hon. le 29 février.

SÉVÉRAC-LE-CHÂTEAU, ch.-l. de c. (Aveyron), à 32 kil. N. de Milhau, près des sources de l'Aveyron; 2772 hab. Vieux château fort. Aux env., houille.

SÉVÈRE, emp. V. SEPTIME et ALEXANDRE-SÉVÈRE.

SÉVÈRE, Flavius Valerius Severus, Illyrien, fut nommé césar par Dioclétien au moment de son abdication, puis auguste par Galère, en 306, et reçut le gouvernement de l'Italie et de l'Afrique. Il marcha contre Maxence, mais il se laissa prendre dans Ravenne et se fit ouvrir les veines (307).

SÉVÈRE, Vibius ou Libius Severus, un des derniers empereurs d'Occident, fut proclamé en 461 par les légions d'Illyrie, avec l'agrément de Ricimer; vécut quatre ans obscur, enfermé dans son palais de Rome, se livrant à la mollesse et laissa ravager l'Italie par les Barbares. Il mourut en 465. On le crut empoisonné par Ricimer, qui à sa mort resta seul maître.

SÉVÉRIE, nom donné dans le moyen âge à une région de la Russie centrale arrosée par le Desna, la Sema et la Soula, et qui, entre autres villes, comprenait Pérelaslav, Tchernigov, Novogorod-Severskoï (la Sévérienne). Elle devait son nom à une tribu dite Sabires ou Sévères. Elle forma un duché qui dépendit longtemps de la Pologne. Elle fait auj. partie des gouvts russes de Tchernigov et de Poltava.

SÉVERIN (S.), abbé d'Agaune en Valais, m. en 508, vint à la cour de Clovis et guérit ce prince d'une maladie grave. Il est fêté le 11 février. — Pieux solitaire, mort à Paris en 555, est fêté le 24 novembre.

SÉVERIN, pape en 640, ne gouverna que 2 mois.

SEVERINO (Marc Aurèle), médecin, né en 1580 à Tarsia en Calabre, m. en 1656, substitua aux lenteurs de la médecine expectante l'emploi du fer et du feu, fut persécuté, destitué, emprisonné par suite de la jalousie et des intrigues de ses confrères, et n'en finit pas moins par être nommé professeur de médecine et d'anatomie à l'Université de Naples et chirurgien en chef de l'hôpital de cette ville. Il mourut de la peste, laissant le renom d'un des restaurateurs de la science médicale. On a de lui : Zootomia democritea, Naples, 1645; De efficaci medicina, 1646.

SEVERN ou SAVERNE, Sabrina, le plus grand fleuve de l'Angleterre, naît dans le pays de Galles, sur les limites des comtés de Cardigan et de Montgomery, et, après avoir décrit une courbe, coule au S., puis au S. O., baigne Shrewsbury, Worcester, Glocester, reçoit le Liddon à droite, la Stour, l'Avon à gauche, et entre par un large estuaire dans le canal de Bristol, après un cours d'env. 330 kil.

SEVERUS. V. SÉVÈRE et CORNÉLIUS SEVERUS.

SÉVIGNÉ (Marie de RABUTIN-CHANTAL, marquise de), si connue par ses Lettres, née à Paris en 1626, perdit dès sa première année son père, qui périt en défendant l'île de Ré contre les Anglais, et 6 ans après sa mère, Marie de Coulanges; fut élevée avec soin par un oncle maternel, Christian de Coulanges, abbé de Livry, auquel elle voua une affection filiale et qu'elle n'appelle dans ses lettres que le Bien-bon; reçut les leçons de Ménage et de Chapelain; fut, à 18 ans, mariée au marquis de Sévigné, maréchal de camp, homme fastueux et dissipé, qui fut tué dans un duel au bout de sept ans de mariage; resta veuve à 25 ans avec un fils et une fille, repoussa les nombreuses propositions de mariage que lui attiraient sa beauté, sa fortune et son esprit, et se consacra tout entière à l'éducation de ses enfants, habitant tantôt son hôtel du Carnavalet, à Paris (rue Culture Ste-Catherine), tantôt sa terre des Rochers (près de Vitré, en Bretagne), et recevant la société la plus distinguée; elle fréquentait l'hôtel de Rambouillet et était particulièrement liée avec Mmes de Longueville et de Chevreuse. Elle maria sa fille en 1669 à M. de Grignan, qui remplissait un emploi à la cour, et qui, deux ans après, fut nommé gouverneur de la Provence. Ce fut pour Mme de Sévigné une vive douleur de voir s'éloigner cette fille qu'elle idolâtrait : elle chercha un dédommagement à son absence dans une active correspondance, et écrivit ainsi, comme en se jouant, ces Lettres si pleines à la fois de sensibilité, de naturel, de grâce et d'enjouement, qui sont justement admirées comme le modèle du genre. Outre la valeur que donne à toutes l'affection maternelle, elles sont précieuses pour l'histoire des mœurs et des événements du temps: on cite surtout en ce genre ses lettres sur le procès de Fouquet, sur la mort de Turenne, sur le mariage de Mademoiselle, sur la douleur de Mme de Longueville après la mort du comte de St-Paul. Elle mourut en 1696 en Provence, de la petite vérole, auprès de sa fille, qu'elle venait de tirer elle-même d'une maladie dangereuse. Mme de Grignan lui avait donné une petite-fille, célèbre aussi par son esprit et sa beauté, Mme de Simiane. Le fils de Mme de Sévigné, le marquis de Sévigné, homme d'esprit et brave officier, eut une jeunesse fort orageuse, et fit beaucoup parler de lui par ses liaisons avec Ninon et la Champmêlé. Il ne laissa pas d'enfants. — Les Lettres de Mme de Sévigné, réunies pour la première fois en 1726, ont été cent fois imprimées : les éditions les plus complètes sont celles de Grouvelle, 8 vol. in-8, Paris, 1806; de Monmerqué, 11 v. in-8, 1818 (édition reproduite en 1862-67, avec des améliorations qui avaient été préparées par Monmerqué lui-même, 12 vol. in-8, plus 2 vol. de Lexique, et celle de Gault de St Germain, 12 vol. in-8, 1823-24. Mme Tastu a fait un Éloge de Mme de Sévigné, qui a été cou-