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rent la paix de Bade et assurèrent la possession de l'Alsace à la France. Il s'y tint de 1797 à 1799 un congrès pour pacifier la France et l'Allemagne; les conférences furent brusquement rompues par l'assassinat des commissaires français (Roberjot et Bonnier), tués à la porte de la ville. Rastadt fut occupée un moment en 1849 par les insurgés badois.

RATCHIS, duc de Frioul en 737, puis roi des Lombards (744), abdiqua en 749 en faveur de son frère Astolfe pour se retirer au monastère du Mont-Cassin, en sortit un moment en 756, à la mort d'Astolfe, pour défendre le royaume des Lombards contre Pépin le Bref, mais y retourna bientôt à la voix d’Étienne II.

RATHENOW, v. du Brandebourg, sur le Havel, à 27 k. N. O. de Brandebourg; 5000 hab. Victoire de l'électeur Frédéric-Guillaume sur les Suédois en 1675.

RATIARIA, auj. Artsar, v. de la Mésie, sur le Danube, anc. capit. de la Dacie aurélienne.

RATIBOR, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, sur l'Oder, à 75 k. S. S. E. d'Oppeln ; 7000 hab. Cour d'appel de la Silésie supérieure; gymnase, école de sourds-muets. Château des princes de Honenlohe-Schillingsfürst; anc. abbaye. Toiles, bonneterie, draps communs, faïence ; entrepôt de sel et de fer. Ratibor était jadis la capit. d'un duché important. Prise par les Suédois en 1642 et par les Prussiens en 1745.

RATISBONNE, Regensburg en allemand, Castra Regina, Colonia augusta Tiberii en latin, v. du roy. de Bavière, ch.-l. du cercle de la Regen ou Ht-Palatinat, sur le Danube et la Regen, qui lui donne son nom, à 120 kil. N. E. de Munich; 26 000 hab., dont un tiers de protestants. Évêché catholique, synagogue; tribunaux, lycée, musée, bibliothèque, observatoire. Cathédrale gothique de St-Pierre, avec le tombeau du prince de Dalberg, belle église St-Emmeran avec de nombreux tombeaux de rois et princes du pays, palais épiscopal; hôtel de ville (où s'assemblait la diète), palais de La-Tour-et-Taxis, monument de Kepler. Chantiers de bateaux pour la navigation du Danube. Manufactures de tabac, papier, porcelaines,crayons; distilleries, commerce de bois, blé, sel. Aux environs est le Walhalla. — Cette ville, fondée par Tibère sous le nom de Colonia augusta Tiberii, fut longtemps la capitale de la Bavière et la résidence des ducs Agilolfinges; elle devint en 1183 ville libre et impériale et conserva ce titre jusqu'en 1805. Elle eut à soutenir plusieurs siéges de 1632 à 1641, fut prise en 1703 par les Saxons, en 1809 par les Français, après une bataille de 5 jours (Napoléon y fut blessé). L'évêché de Ratisbonne, qui remonte à l'an 642, avait jadis le titre de principauté. Il fut érigé en archevêché en 1805, et l'archevêque, Ch. de Dalberg, devint prince primat de l'église catholique d'Allemagne; mais en 1810 ce prince fut nommé grand-duc de Francfort, et Ratisbonne fut cédée à la Bavière, qui l'a gardée en 1815; en 1817, l'archevêché redevint un simple évêché. Les diètes de l'empire se sont tenues à Ratisbonne depuis 1656 jusqu'à 1806. — On nomme Ligue de Ratisbonne une ligue formée en 1524 par les puissances catholiques d'Allemagne pour s'opposer aux progrès de la Réforme.

RATONNEAU, petite île de la Méditerranée, à 4 k. S. O. de Marseille. Fort et batterie pour servir à la défense du port de cette ville.

RATZEBOURG, v. du Danemark (Lauenbourg), dans une île qui s'élève au milieu d'un lac dit de Ralzebourg, à 19 kil. S. E. de Lubeck ; 2500 h. Jadis évêché. Bombardée et prise en 1693 par les Danois. — Cette ville donnait son nom à une principauté, qui avant 1748 était évêché souverain. La principauté appartient auj. au Mecklembourg-Strélitz, dont elle forme la partie orientale et a pour ch.-l. Schœnberg. La ville de Ratzebourg, dont elle porte le nom, n'y a que sa plus petite partie.

RAU (Chrétien), Ravius, orientaliste, né en 1603, m. en 1677, était fils d'un pasteur de Berlin. Ayant longtemps voyagé en Orient, il en rapporta plus de 2000 manuscrits précieux. Il professa les langues orientales en Hollande, en Angleterre, à Upsal, à Kiel, à Francfort-sur-l'Oder, et laissa, entre autres ouvrages : une traduction latine des liv. V, VI, VII des Sections coniques d'Apollonius de Perge, d'après une version arabe, une Grammaire générale des langues hébraïque, chaldaïque, syriaque, arabe, éthiopienne, Londres, 1650, et une Chronologie de la Bible, 1653, qui fut fort attaquée. — Un autre Rau, Sébald Foulques Jean, né à Utrecht en 1763, m. en 1807, connu aussi comme orientaliste, professa à l'Université de Leyde, et fut pasteur de l'église wallonne de cette ville. Il a laissé : De poeseos hebraïcæ præ Arabum præstantia, Leyde, 1800; De poeticæ facultatis excellentia, spectata in tribus poetarum principibus, scriptore Jobi, Homero et Ossiano, 1800.

RAUCH (Christian), sculpteur, né en 1777 à Arolsen (Waldeck), m. en 1857, se fixa de bonne heure à Berlin, éleva dans cette ville le Monument de la reine Louise et celui de Frédéric II, son chef-d'œuvre, et exécuta pour diverses villes de l'Allemagne une foule de beaux ouvrages, parmi lesquels on remarque les statues du général Blucher à Breslau, du roi Maximilien à Munich, d’Albert Durer à Nuremberg, de Kant à Kœnigsberg, des rois de Pologne Miécislas et Boleslas, à Posen, six Victoires colossales pour le Walhalla. Il était professeur à l'Académie des beaux-arts de Berlin et associé de l'Institut. Ses qualités éminentes sont le naturel et la vérité de l'expression.

RAUCOURT, ch.-l. de c. (Ardennes), à l3 kil. S. de Sedan; 1604 hab. Boucles d'acier, éperons, mors, etc.

RAUCOURT (Marie Antoinette SAUCEROTTE), actrice, née en 1753 ou 56, à Nancy ou à Dombasle, morte en 1815, était fille d'un comédien de province. Elle débuta à Rouen avec succès dans la tragédie, fut appelée à Paris en 1772, et s'acquit de prime abord un renom éclatant, qu'elle dut à sa beauté autant qu'à son talent. Son organe trop puissant se prêtait mal à l'expression de la sensibilité; mais elle avait au plus haut degré la noblesse, la dignité, l'ironie, la véhémence et excellait dans les fortes passions, dans Cléopâtre, Cornélie, Agrippine, Athalie, Médée, Sémiramis. Très-opposée à la Révolution, elle subit six mois de prison en 1793, et vit fermer par ordre du Directoire un 2e Théâtre-Français qu'elle avait fondé (salle Louvois). Elle reparut sur la scène en 1799, fut richement pensionnée de Bonaparte, qui la chargea d'organiser les troupes de comédiens français qui devaient parcourir l'Italie, puis revint vivre dans la retraite à Paris. Le clergé de St-Roch ayant refusé l'entrée de l'église à son corps, la multitude enfonça les portes et introduisit de force son cercueil.

RAUCOUX, bg de Belgique. V. ROCOUX.

RAUDII CAMPI, vaste plaine de la Gaule Cisalpine, à 36 k. au N. O. de Mediolanum (Milan), est fameuse par la vict. que Marius y remporta sur les Cimbres en 101 et que l'on appelle souvent bataille de Verceil.

RAUGRAVES (Comites hirsuti, c-à-d. comtes des pays âpres ou hérissés de montagnes). On nommait ainsi au moyen âge certains comtes dont les possessions étaient situées dans des pays montagneux. Ils possédaient les villes d'Alzey, Germersheim, Creutznach, Simmeren, Rockenhausen, Beimberg, qui formaient ce qu'on appelait le Raugraviat. Connus dès le Xe s., les Raugraves ont encore auj. des représentants en France sous le nom légèrement altéré de Rougraves et portent encore le titre de comte. Leurs biens passèrent en partie aux électeurs palatins. L'électeur palatin Charles-Louis renouvela en 1667 le titre de raugrave, en faveur de son épouse morganatique, Louise de Degenfeld, qui fut appelée dès lors la Raugravine.

RAULIN (Jean), prédicateur, né à Toul en 1443, m. en 1514, dirigea quelque temps le collège de Navarre et se retira en 1497 dans l'abbaye de Cluny qu'il réforma. On a de lui, entre autres ouvrages, un recueil de Sermons (Paris, 1542), qui offre, comme tous les sermons de l'époque, un singulier mélange de sé-