SICILES (Roy. des DEUX-), un des anciens États méridionaux de l’Europe, borné au N. par les États de l’Église, partout ailleurs par la Méditerranée, était formé de deux parties distinctes : le Roy. de Naples et la Sicile, qui sont séparées par le détroit de Messine. Il comptait env. 8 000 000 d’hab. et avait pour capit. Naples. Tout le roy. était divisé en 22 prov., dont 15 pour le roy. de Naples et 7 pour la Sicile (V. les articles NAPLES et SICILE). — Naples et la Sicile ont été alternativement séparés et réunis. Une 1re réunion eut lieu en 1130 sous les princes normands, quand Roger II, fils de Roger I, eut joint au grand-comté de Sicile le duché de Pouille, le comté d’Averse et Gaëte, Naples, Amalfi. Ces divers États reçurent dès lors en commun le nom de Royaume des Deux-Siciles. La postérité de Roger s’éteignit dans les mâles en 1194, et la couronne passa, par suite du mariage de l’héritière Constance avec l’empereur Henri VI, dans la maison des Hohenstaufen. Après une longue lutte contre les papes et contre les princes de la maison d’Anjou, les princes allemands finirent par succomber : Conradin, le dernier d’entre eux, périt sur l’échafaud en 1268. Dès 1266, la maison d’Anjou occupait le trône ; mais en 1282, les Vêpres Siciliennes furent le signal d’un soulèvement en Sicile, et les deux royaumes furent séparés. Les princes d’Anjou gardèrent Naples ; la maison d’Aragon obtint la Sicile. Après diverses révolutions, Alphonse V d’Aragon réussit, en dépit de la 2e maison d’Anjou, qui lui disputait Naples, à opérer la réunion des 2 couronnes et ressuscita le roy. des Deux-Siciles (1435). Mais dès sa mort il y eut de nouveau séparation (1458), et une ligne bâtarde de la maison d’Aragon prit possession de Naples, tandis que la ligne légitime gardait la Sicile. En 1504, Ferdinand le Catholique réunit encore les deux royaumes, et cette fois l’union dura jusqu’à l’extinction de la maison d’Autriche-Espagne. La paix d’Utrecht (1713) donna la Sicile à Victor-Amédée, duc de Savoie, en même temps qu’elle donnait à l’Autriche Naples avec la Sardaigne. Mais dès 1720 Victor-Amédée échangeait la Sicile contre la Sardaigne, et le Royaume des Deux-Siciles fut de nouveau reconstitué d’abord en faveur de l’Autriche (1721), ensuite en faveur de la branche puînée de la ligne de la maison de Bourbon régnant en Espagne (1735). Cette branche ayant été appelée au trône d’Espagne en 1759 dans l’aîné de ses représentants, le royaume fut dévolu à un prince du rameau cadet : cette maison l’a gardé jusqu’à la conquête française (1806-1815). Pendant cette période, le frère de Napoléon, Joseph (1806-8), puis Joachim Murat, son beau-frère, régnèrent à Naples, tandis que la Sicile gardait son roi Ferdinand IV. Des troubles ayant éclaté en Sicile en 1810, ce dernier prince ne conserva sa couronne que grâce à l’intervention anglaise, et en accordant aux Siciliens une constitution libérale (1812). Redevenu maître des Deux-Siciles en 1815, Ferdinand abolit la constitution de 1812, et retira à la Sicile tous ses privilèges : par suite, une double révolution éclata à la fois à Palerme et à Naples (1820) ; mais les efforts des libéraux furent bientôt comprimés avec le secours de l’Autriche. Forts de cette protection, les rois François I et Ferdinand II gouvernèrent d’une manière de plus en plus despotique et violente ; ils se rendirent tellement odieux que François II, leur successeur, se vit expulser de Naples en 1860 sans trouver personne pour l’y défendre : son départ mit fin au royaume des Deux-Siciles, qui fut annexé en 1861 au royaume d’Italie. V. ITALIE.
Souverains des Deux-Siciles.
I. Avant le nom de Deux-Siciles.
Grand-comté (ensuite duché) de Pouille. |
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Grand-comté de Sicile. |
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Guillaume I, |
1043 |
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Drogon, |
1046 |
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Humfroi, |
1051 |
Roger I (frère de Robert Guiscard), |
1058
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Robert Guiscard (duc à partir de 1059), |
1057 |
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Roger, 2e fils de Robert, |
1085 |
Simon, |
1101
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Guillaume II, |
1111-1127 |
Roger II, |
1105-1130
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II. Royaume des Deux-Siciles.
Dynastie normande.
Roger I (le même que Roger II, comte de Sicile), |
1130
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Guillaume I, |
1154
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Guillaume II, |
1166
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Constance, |
1189
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Tancrède et Guillaume III, usurpateurs, |
1189-1194
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Dynastie des Hohenstaufen.
Henri VI (époux de Constance), |
1194
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Frédéric I (II comme empereur), |
1197
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Conrad, |
1250
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Conradin, |
1254-1268
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Mainfroi, usurpateur, |
1258-1266
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Commencement de la 1re maison d’Anjou.
Charles I (frère de S. Louis), |
1266-1282
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III. Séparation des deux royaumes.
Naples (maison d’Anjou). |
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Sicile (maison d’Aragon). |
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Charles I, |
1282 |
Pierre I (III comme roi d’Aragon), |
1282
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Charles II, |
1285 |
Jacques, |
1285
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Robert, |
1309 |
Frédéric I, |
1296
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Jeanne I, |
1343-82 |
Pierre II, |
1337
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Avec André de Hongrie, |
1343-45 |
Louis, |
1342
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Avec Louis de Tarente, |
1349-62 |
Frédéric II, |
1355
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Charles III, |
1382 |
Marie, |
1377-1402
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Ladislas, |
1386 |
Pierre le Cérémonieux (r. d’Aragon, aïeul de Marie), |
1377-82
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Jeanne II, |
1414-35 |
Martin I :
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2e mais. d’Anjou (prétendant seulem. à Naples). |
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comme époux de Marie, |
1391
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Louis I, |
1382 |
comme roi, |
1402
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Louis II, |
1385 |
Martin II, |
1409
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Louis III, |
1417 |
Ferdinand I, |
1410
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René, |
1435-80 |
Alphonse I, |
1416-1435
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IV. Deuxième réunion.
Alphonse I (déjà roi de Sicile), |
1435-1458
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V. Deuxième séparation.
À Naples. |
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En Sicile. |
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Ferdinand I, |
1458 |
Jean, d’Aragon, |
1458
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Alphonse II, |
1494 |
Ferdinand III, le Catholique, roi d’Aragon, |
1479-1504
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Ferdinand II, |
1495 |
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Frédéric II, |
1496-1501 |
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VI. Troisième réunion.
Ferdinand III (d’Aragon), le Catholique, |
1504
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Dynastie d’Autriche-Espagne.
Charles I (Charles-Quint), |
1516
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Philippe I (II en Espagne), |
1556
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Philippe II (III), |
1598
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Philippe III (IV), |
1623
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Charles II, |
1665-1700
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Après la fin de la dynastie.
Philippe IV de Bourbon (V en Espagne), |
1700
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Charles d’Autriche (depuis empereur), |
1707-13
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VII. Troisième séparation.
À Naples. |
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En Sicile. |
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Charles III (le même), |
1713 |
Victor-Amédée, |
1713-21
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VIII. Quatrième réunion.
Charles IV ou don Carlos (III en Espagne), |
1735
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Ferdinand IV (de Bourbon), |
1759-1806
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IX. Quatrième séparation.
À Naples. |
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En Sicile. |
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Joseph Napoléon, |
1806 |
Ferdinand IV (continue), |
1806-15
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Joachim Murat, |
1808-15 |
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X. Cinquième réunion.
Ferdinand I (ou IV), de nouveau, roi des Deux-Siciles, |
1815
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François I, |
1825
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Ferdinand II, |
1830
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François II, |
1859-60
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Réunion au Royaume d’Italie, |
1861
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SICINIUS BELLUTUS (C.), plébéien, se mit à la tête du peuple romain lorsqu’il se retira sur le mont Sacré, en 493 av. J.-C., et fut un des cinq premiers tribuns élus lors de la transaction qui ramena le peuple à Rome. — Son fils, C. Sicmius, fut le chef de