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sèbe; il a en outre été publié à part, avec trad. lat., par Hussey, Oxford, 1853, et en partie trad. en français par le président Cousin.

SODERINI (Pietro), gonfalonier de Florence de 1502 à 1512, après l'expulsion des Médicis et la chute de Savonarole, signala son passage au pouvoir par la protection qu'il accorda aux arts, par la prise de Pise (1509) et se montra dévoué à la France. Quand les troupes de Louis XII eurent évacué le Milanais (1512), le pape favorisa le rappel des Médicis, et Soderini fut relégué à Raguse.

SODOME, v. de la Palestine, près et au N. du lac Asphaltite, dans la vallée de Siddim, fut, au temps d'Abraham, détruite par le feu du ciel avec Gomorrhe, Adama, Seboïm et Ségor, à cause de l'impudicité de ses habitants.

SŒMIAS ou SŒMIS (Julie), fille de Julie Mœsa et mère d'Héliogabale, eut ce prince d'un commerce adultère avec Caracalla. Sous le règne d'Héliogabale, elle partagea le pouvoir avec J. Mœsa, et présida un sénat de femmes qui décidait tout ce qui a rapport à la toilette. Elle fut tuée avec son fils en 222.

SOEMMERING (Monts), chaîne qui sépare l'Autriche de la Styrie, continue au S. E. les Alpes de Styrie.

SOEMMERING (Samuel Thomas), anatomiste, né à Thorn en 1755, m. en 1830, étudia sous Boerhaave et exerça la médecine à Mayence, puis à Francfort. Il est un des créateurs de l'anatomie chirurgicale. Il a en outre éclairé par ses recherches la question des races humaines. On a de lui : De corporis humani fabrica, Francfort, 1794 ; Icones oculi humani, 1804, trad. par Demours, 1818 ; Icones humani auditus, 1806, trad. par Rivallié, 1825.

SŒMUND SIGFUSSON, ancien historien islandais, né en 1056, était prêtre. Il étudia dans les universités d'Allemagne et de France ; de retour dans sa patrie, il rassembla les chants relatifs à la mythologie et à l'histoire primitive du Nord et en forma un recueil connu sous le nom d’Edda poétique ou d’Ancienne Edda. Il n'y ajouta de sa composition que le Solar-Ljod (le chant du soleil), qui respire une moralité toute chrétienne. Le texte original de l’Edda de Sœmund, avec notes, glossaire, etc., fut publié à Copenhague de 1787 à 1831. Une autre édition en a été donnée par Rask et Afzelius à Stockholm en 1818.

SOENDENFIELDS, partie la plus méridionale de la Norvège, au S. E., entre le Nordenfields au N. et la Skager-Rack au S., comprend les diocèses de Christiansand et d'Aggerhuus.

SOEST, v. des États prussiens (Westphalie), ch.-l. de cercle, à 24 kil. N. d'Arensberg ; 10 000 h. Hautes murailles, anc. cathédrale. Lainages, cuirs ; orge, bière, eau-de-vie de grains. — Jadis ville hanséatique, puis ville impériale, et beaucoup plus peuplée.

SŒURS DE LA CHARITÉ. V. CHARITÉ.

SOFALA, riv. d'Afrique, dans la capitainerie générale de Mozambique, sort des monts Beth, coule à l'E., et tombe dans le canal de Mozambique, au-dessous de Sofala, après un cours de 400 kil.

SOFALA, ch.-l. du gouvt portugais de Sofala, sur le Sofala, par 33° 6' long. E., 20° 11' lat. S., à 900 kil. S. O. de Mozambique, n'est qu'un assemblage de huttes défendues par un fort portugais — Le gouvt de Sofala, entre ceux des Rivières-de-Sena, d'Inhambane, les monts Lupata et le canal de Mozambique, a 360 kil. de l'E. à l'O. sur 200. Commerce de poudre d'or et de dents d'éléphants.

SOFFARIDES, dynastie persane qui remplaça celle des Tahérides dans plusieurs de leurs possessions, notamment dans le Séistan, le Khoraçan, Balkh et le Tabaristan, eut pour fondateur un chef de brigands, nommé Yacoub, fils d'un chaudronnier (Soffar). Elle régna de 872 à 902, et fut remplacée par celle des Samanides.

SOFIS. V. SOPHIS.

SOGD ou ZER-AFCHAN, fleuve. V. ZER-AFCHAN.

SOGDIANE, région de la Haute-Asie, située au N. de la Bactriane dont elle était séparée par l'Oxus. Ses limites ne sont pas bien connues : elle semble avoir répondu à la partie du Turkestan comprise entre le Sihoun, les monts Kondouz et le Djihoun, et qui forme les khanats actuels de Boukhara, de Samarkand, de Khokand et de Khodjend ; elle avait pour capit. Maracanda (Samarkand). Elle était arrosée par des affluents du Haut-Oxus et de l'Iaxarte ; notamment par le Polytimetus (auj. le Sogd). Les villes y étaient rares, la population farouche et guerrière. Elle fut pourtant subjuguée par les Perses dès le temps de Cyrus, qui y fonda la ville de Cyreschata (Khodjend). Alexandre y pénétra, la soumit en deux ans (329-28). garnit les frontières de colonies, et bâtit, sur l'emplacement de l'anc. Cyreschata, la ville d’Alexandreschata. Après sa mort, la Sogdiane fit partie du royaume de Syrie, jusqu'à ce qu'elle fut enlevée aux Séleucides par les rois grecs de la Bactriane. Elle passa ensuite aux Parthes, au second empire des Perses, aux Arabes, et fut enlevée à ces derniers, dans le XIe s., par les peuplades turques qui l'ont conservée depuis, et qui y ont fondé les divers khanats indépendants que nous avons nommés plus haut.

SOGDIEN, roi de Perse, 2e fils d'Artaxerce-Longuemain, se plaça sur le trône en 425 av. J.-C., en faisant périr son frère aîné Xerxès II; il fut lui-même mis à mort par un autre de ses frères, Darius Nothus ou Ochus, qui le fit étouffer dans la cendre.

SOHL, comitat de la Hongrie, au N., dans le cercle en deçà du Danube, entre les comitats de Lyptau au N., dé Gœmœr et de Neograd à l'E., de Honth au S., de Bars et de Gran à l'O., a 90 k. sur 53 et 106 000 h.; ch.-l., Neusohl. Mines d'argent, de cuivre et de fer.

SOHO, hameau d'Angleterre (Stafford), à 2 k. N. O. de Birmingham. Grandes usines métallurgiques, fondées par Watt et Boulton.

SOIGNIES, v. de Belgique (Hainaut), sur la Senne, à 15 kil. N. E. de Mons ;7000 n. Fabriques de fil, dentelles, toiles. Anc. monastère, bâti vers 660 ; mais la ville ne date que du XIIe ou XIIIe s. Aux env., carrières de pierre bleue et de pierre à digue.

SOISSONNAIS, pays de l'Ile-de-France, sur les contrées de la Picardie et de la Champagne, entre le Valois et le Laonnais, avait pour ch.-l. Soissons, et pour autres places Vailly, Fère-en-Tardenois, Cœuvres, etc. Il fait auj. partie du dép. de l'Aisne.

SOISSONS, Noviodunum, puis Suessio ou Civitas Suessionum, Sexoniæ en latin moderne ; ch.-l. d'arr. (Aisne), à 32 kil. S. O. de Laon, sur la r. g. de l'Aisne, dans un vallon fertile ; 10 208 hab. Évêché, trib. de 1re inst. et de commerce, collége, institut de sourds-muets, bibliothèque. Ville régulière et bien bâtie, enceinte bastionnée, remparts plantés d'arbres ; chemin de fer pour Reims, Villers-Cotterets, etc. Vieux château, construit sur l'emplacement d'un palais des Mérovingiens ; cathédrale des XIIe et XIIIe s., églises de St-Pierre, église abbatiale de St-Léger (vendue en 1790, rendue au culte en 1852), anc. abbayes de St-Jean des Vignes et de St-Médard (dans cette dernière, fondée par Clotaire en 557, Pépin le Bref fut couronné et Louis le Débonnaire fut enfermé par ses fils). Grand commerce de haricots renommés et de très-bon blé ; tapisseries fines, étoffes rases, mercerie, quincaillerie, poterie, jouets. Patrie de Louis d'Héricourt, Ronsin, Quinette. — S. était puissante au temps de César, et était le ch.-l. des Suessiones. Près de cette ville se livra, en 486, la bataille où Clovis vainquit le général romain Syagrius. Charles-Martel y battit en 719 Chilpéric, roi de Neustrie. En 923, Charles le Simple y combattit Robert qui y perdit la vie. Soissons, après la mort de Clovis, devint la capitale d'un des quatre royaumes francs (V. ci-après). Depuis le VIIIe s. elle a toujours porté le titre de comté. Elle obtint une charte de commune en 1131. Cette ville a soutenu plusieurs siéges, notamment en 948, 1414, 1617 et 1814 : ce dernier surtout est mémorable. Un grand nombre de conciles y furent tenus, entre autres ceux de 1122.