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SOIS - 1782 - SOLE


Soissons possédait jadis une académie célèbre, qui avait été fondée en 1674. Belle défense contre l’armée allemande (de septembre à octobre 1870).

soissons (Roy. de), un des 4 royaumes formés du démembrement de l’empire de Clovis en 511, devint le partage de son 3e fils Clotaire I. Il s’étendait d’abord depuis Soissons et Amiens à l’O. jusqu’au Rhin et aux frontières des Frisons à l’E. Clotaire y réunit successivement les 3 autres royaumes francs, et devint seul roi en 658 ; mais après sa mort (561) le roy. de Soissons se reforma, et fut possédé par Chilpéric I, un des fils de Clotaire. Celui-ci y ajouta, mais nominalement, la Normandie et la Bretagne, et conquit de 569 à 573 une partie de l’Aquitaine (Limousin, Périgord, Gascogne). Sous Clotaire II, son fils, le roy. de Soissons se trouva de nouveau réuni au reste de la France occid. (613), et ce nom disparut pour faire place à celui de Neustrie.

SOISSONS (Comtes de). Ce titre fut porté dès le viiie s. par des seigneurs particuliers, vassaux des ducs de France. Au xiiie, il appartenait à la maison de Chimay ; il sortit de cette maison par mariage, et passa successivement dans les maisons de Hainaut et de Châtillon. Guy de Châtillon, comte de Soissons, vendit son comté à Louis, duc d’Orléans (1391) ; il fut ensuite transmis par le bâtard d’Orléans, comte de Dunois, à la branche d’Orléans-Longueville. Le mariage de Françoise d’Orléans-Longueville avec Louis I, prince de Condé (1555), fit entrer ce comté dans la maison de Bourbon. Charles de Bourbon, fils de Louis I, et Louis, fils de Charles (V. ci-après), sont surtout connus sous le titre de comtes de Soissons ; le dernier ne laissa qu’un fils naturel, Louis-Henri, mort en 1703, connu d’abord sous le nom de chevalier de Soissons, abbé de Coutures, qui, ayant quitté ses bénéfices, prit le titre de prince de Neuchâtel et épousa une princesse de Montmorency-Luxembourg. Enfin, Marie, fille de Ch. de Bourbon et sœur de Louis, porta ce comté dans la maison de Savoie-Carignan, en épousant (1625) Thomas-François, prince de Savoie-Carignan. V. carignan.

soissons (Ch. de bourbon, comte de), prince du sang, le plus jeune des fils de Louis I, prince de Condé, né en 1566, m. en 1612, fut élevé par sa mère Françoise d’Orléans-Longueville dans la religion catholique, et prit part à toutes les intrigues du temps. Il se déclara successivement pour la Ligue, pour Henri de Navarre (Henri IV), pour Henri III, se rallia enfin de bonne foi à Henri IV, à qui il rendit des services par sa bravoure, surtout à Coutras et au siége de Paris, et reçut la charge de grand maître de France. Pendant la minorité de Louis XIII, il se ligua contre la régente avec Henri, prince de Condé, son neveu. — Son fils, Louis de Bourbon, comte de Soissons, né en 1604, entra dans plusieurs intrigues contre Richelieu, conspira avec Chalais, projeta, de concert avec Gaston d'Orléans, de faire assassiner le cardinal à Amiens, finit par prendre les armes contre sa patrie avec les ducs de Bouillon et de Guise, et, avec l’aide des Espagnols, gagna sur le maréchal de Châtillon la bataille de la Marfée (1641); mais il périt après sa victoire, frappé d’un coup de pistolet, dont on ne connut pas l’origine.

soissons (Eugène Maurice de savoie, comte de), fils de Thomas-François de Savoie et de Marie de Bourbon, héritière de la maison de Soissons, né à Chambéry en 1633, m. en 1673, entra au service de la France, fut nommé colonel-général des Suisses et gouverneur de Champagne, se distingua à la bat. des Dunes, suivit Louis XIV dans ses campagnes de Franche-Comté et de Hollande et fut fait lieutenant général en 1672. Il avait épousé en 1657 la belle Olympe Mancini, nièce de Mazarin, et fut père du célèbre prince Eugène. — Olympe, née en 1637, était la 2e des nièces du cardinal Mazarin. Amenée à Paris avec ses sœurs en 1647, elle plut dans sa 1re jeunesse à Louis XIV. Elle devint, en épousant le comte de Soissons (1657), surintendante de la maison de la reine ; mais elle ne tarda pas à avoir avec la duchesse de Navailles, dame d’honneur, des disputes très-vives sur leurs attributions respectives, qui la firent éloigner de la cour. Rentrée bientôt après en faveur, l’intrigante comtesse tenta de remplacer la duchesse de La Vallière par une favorite de son choix, dans le but de gouverner ainsi le monarque : elle échoua, fut exilée, et perdit sa charge de surintendante. Compromise par les déclarations de la fameuse empoisonneuse Voisin, elle partit brusquement pour la Flandre, laissant courir sur son compte les bruits les plus injurieux. De là elle se rendit à Madrid, et parvint à gagner la confiance de la jeune reine d’Espagne, que St-Simon l’accuse d’avoir empoisonnée. Elle mourut à Bruxelles en 1708, délaissée de tout le monde, même de son fils, le prince Eugène.

SOLANDER (Dan.), naturaliste suédois, élève de Linné, né en 1736 à Upsal, m. en 1781, visita la Laponie, Arkhangel, St-Pétersbourg, Londres, les Canaries, le Cap, accompagna avec Banks le capitaine Cook dans son voyage de 1768 à 1771, et fut à son retour nommé sous-bibliothécaire du Musée britannique et membre de la Société royale de Londres. Il a peu écrit. On a donné son nom à plusieurs plantes, ainsi qu’à une île du grand Océan Austral, située au S. O. de la Nouv.-Zélande, par 46° 32’ lat. S., 164° 19’ long. E., et qui fut découverte par Cook pendant l’expédition dont Solander faisait partie.

SOLBAY ou southbay. V. southwold.

SOLEDAD (Île), une des Malouines, la plus grande après Falkland, par 50° 30’ lat. S., 61° long. O., a 150 kil. sur 110. Plusieurs bons ports, dont le plus important (appelé aussi Soledad) a été créé par Bougainville en 1764.

SOLEIL. Cet astre brillant fut adoré chez presque tous les peuples sous des noms divers : chez les Égyptiens, c’était Osiris et Fré ; chez les Chaldéens, Bel ou Baal ; chez les Phéniciens et les Syriens, Thammouz ou Adonis ; chez les Perses, Mithras ; chez les Grecs et les Romains, Titan, Phébus et Apollon ; chez les Péruviens, Patchakamac, qu’on donnait pour père aux Incas. — Il existe en Perse un ordre honorifique du Soleil, créé en 1808 par Feth-Ali-Chah : l’insigne représente le soleil se levant sur le dos d’un lion.

SOLES, Soli, jadis Æpeia, auj. Solia, v. de l’île de Cypre, sur la côte N., était de fondation athénienne. On fait venir son nom de Solon, par les conseils de qui le roi du pays l’aurait bâtie. - Ville de Cilicie, auj. Metzlu, sur la mer, fondée par les Rhodiens. Patrie des philosophes Crantor et Chrysippe, des poëtes Philémon et Aratus. Le peuple parlait fort mal à Soles et faisait de nombreuses fautes contre la grammaire, fautes qu’on appela de là solécismes. Pompée, après sa victoire sur les pirates établit à Soles ceux des pirates auxquels il avait laissé la vie : la ville prit alors le nom de Pompéiopolis.

SOLESMES, ch.-l. de c. (Nord), sur la Selle, à 21 k. E. de Cambray ; 6000 h. Batiste, mouchoirs, mérinos.

solesmes, vge du dép. de la Sarthe, à 29 kil. N. O. de La Flèche, 800 h. Il y eut en ce lieu dès le xie s. un prieuré de Bénédictins. L’ordre de St-Benoît s’étant reconstitué en France en 1833, le pape Grégoire XVI a érigé en 1835 l’anc. prieuré de Solesmes en titre abbatial, et l’a déclaré chef de la nouvelle congrégation française. La nouvelle congrégation, dirigée par dom Pitra, publie sous le titre de Spicilegium solemense un recueil précieux pour l’histoire ecclésiastique. Les bâtiments actuels ont été édifiés en 1722 par J. B. Colbert, marquis de Torcy. L’église, du xiie ou xiiie s., renferme beaucoup de statues et de sculptures précieuses.

SOLETO, bg d’Italie, dans l’anc. roy. de Naples, (Terre-d’Otrante), à 25 k. N. E. de Gallipoli ; 2000 h. On a cru y reconnaître l’anc. Salente d’Idoménée.

SOLEURE, Salodurum en latin, Solothurn en allemand, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Soleure, sur l’Aar, à 40 k. S. de Bâle ; 5500 hab. Résidence de l’é-