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SOMAIZE (Ant. BAUDEAU de), littérateur du milieu du XVIIe s., a laissé un ouvrage intéressant pour l'histoire de la littérature à cette époque (Dictionnaire des précieuses, 1660, in-12, réimprimé avec divers Opuscules par Livet, 1856, 2 vol. in-16).

SOMASQUE, Somasca en italien, bourg Lombard-Vénitien, à 13 kil. N. O. de Bergame, a donné son nom à la congrégation des Somasques, qui s'y établit.

SOMASQUES, ou Clercs réguliers de S. Maïeul, congrégation fondée en 1531 par S. Jérôme Émilien, de Venise, confirmée en 1540 par Paul III, et soumise à la règle de St-Augustin en 1568, a pour but l'éducation, particulièrement celle des orphelins, et tire son nom de la ville de Somasque.

SOMBERNON, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), à 35 kil. O. de Dijon; 877 hab. Houille, plâtre.

SOMBREUIL (Mlle de), fille du gouverneur des Invalides. Son père ayant été incarcéré en 1792, elle s'enferma avec lui à l'Abbaye. Lors du massacre des prisonniers (3 sept.), elle le couvrit de son corps et par ses supplications arrêta le bras des assassins ; mais, pour obtenir la grâce de son père, il lui fallut, selon une tradition fort contestée, consentir à boire un verre de sang. Elle quitta la France en 1794, épousa à l'étranger le comte de Villelume, rentra en 1815 et mourut à Avignon en 1823.

SOMERS (J.), homme d’État, né à Worcester en 1650, m. en 1716, débuta comme homme de loi, et se fit une riche clientèle. Il publia plusieurs pamphlets contre Charles II et prit une part active aux événements qui amenèrent la chute de Jacques II. A la révolution de 1688, il fut fait baron d'Evesham et nommé chancelier; il remit les sceaux lors de la réaction tory; il fut même alors accusé devant les Chambres, mais fut acquitté. Il rentra depuis au Conseil et en eut la présidence (de 1708 à 1710); renversé de nouveau avec les whigs, il ne sortit plus de sa retraite. Il protégea Addison et fut un des premiers à reconnaître la valeur du Paradis perdu de Milton. Outre de nombreux ouvrages imprimés, Somers avait laissé 60 vol. in-fol. manuscrits, d'où l'on a tiré les précieux Papiers d'État, publiés par lord Hardwike en 1778. Cogan a donné en 4 vol. in-4 une collection de Somers’ Tracts (ce ne sont guère que des pamphlets de Somers). W. Scott a dirigé une édition de ses Œuvres.

SOMERSET (Comté de), un des comtés de l'Angleterre, au S. O., sur le canal de Bristol, entre les comtés de Cornouailles à l'O., de Wilts à l'E., de Glocester au N., de Dorset au S. E. et de Devon au S. O. : 105 kil. sur 65 : 450 000 hab.; ch.-l. Wells. Montagnes au centre; ailleurs, sol plat, marais; climat tempéré. Jadis beaucoup de forêts, converties depuis en terres labourables et pâturages. Mines de plomb, cuivre, houille, terres diverses, etc.; sources minérales renommées. — Ce pays, jadis habité par les Belges, fit partie de la Bretagne 1re sous les Romains, puis du roy. de Wessex sous les Saxons.

SOMERSET (Ed. SEYMOUR, duc de), était frère de Jeanne Seymour, 3e femme de Henri VIII, et oncle d’Édouard VI. Il fut créé par Henri VIII vicomte de Beauchamp et d'Hertford, et nommé un des 16 exécuteurs testamentaires du roi (1547); le jeune roi (Édouard VI), son neveu, le nomma lord-trésorier, duc de Somerset, enfin protecteur du royaume. Il accapara toute l'autorité, et mit le comble à sa grandeur par une campagne brillante en Écosse; mais il excita un mécontentement universel par sa hauteur, sa partialité pour les Communes, sa violence à l'égard du clergé catholique, et par l'acquiescement qu'il donna à la mort de son propre frère, grand amiral d'Angleterre : il fut disgracié, et condamné à une amende annuelle de 2000 liv. sterling (1549). Gracié peu après par le jeune roi, il reprit un instant toute sa faveur; mais Warwick, son ennemi acharné, l'accusa d'avoir formé le dessein de soulever le peuple et d'avoir voulu l'empoisonner lui-même, le fit juger et condamner comme coupable de félonie. Il fut décapité à Tower-Hill (1552).

SOMERSET (Robert CARR, vicomte de Rochester, puis comte de), favori de Jacques I, dut sa haute fortune à sa beauté, et se maintint quelque temps à la cour, grâce aux bons conseils du poëte Overbury, son ami. Ce sage conseiller l'ayant dissuadé d'épouser la jeune comtesse d'Essex, qui venait de divorcer, tous deux se vengèrent en le faisant enfermer à la Tour de Londres, où ils l'empoisonnèrent (1613). Depuis ce moment, Somerset, en proie aux remords, à la mélancolie, perdit ses agréments et cessa de plaire au roi, qui le remplaça par le jeune George Villiers (Buckingham). Dénoncé comme empoisonneur, il eut peine à échapper au supplice, quitta l'Angleterre et mourut misérablement vers 1638.

SOMERTON, v. d'Angleterre (Somerset), à 25 kil. S. O. de Wells : 2000 h. Anc. résidence de rois saxons. Prise et pillée par les Danois en 877. Restes d'un vieux château où le roi de France Jean fut détenu.

SOMKHETH, province de la Géorgie, bornée au N. par le Karthli propre, au S. par le district d'Akhaltsikhé, a pour ville principale Durgtchetaka. Le Kour en arrose la partie orientale. A la Russie.

SOMMA, v. d'Italie, dans l'anc. roy.de Naples (Terre-de-Labour), à 15 kil. E. de Naples; 7200 hab. Château. Vin estimé. — Ville de Lombardie, à 35 kil. N. O. de Milan, à l'endroit où le Tessin sort du lac Majeur; 3200h. Scipion y fut vaincu par Annibal, 218 av. J.-C.

SOMMARIVA (J. B. de), homme politique, né à Milan vers 1760, m. en 1826, était avocat lors de l'invasion des Français en Lombardie. Il adopta les idées nouvelles, fut secrétaire général du Directoire de la république Cisalpine, et en devint lui-même directeur en 1799. Après l'occupation autrichienne, il vint se fixer à Paris. Amateur des beaux-arts, il consacra son immense fortune à former de magnifiques collections, qui depuis ont été transportées dans sa belle villa de Sommariva sur les bords du lac de Côme.

SOMME, Samara, riv. de France, naît à Font-Somme dans le dép. de l'Aisne, coule à l'O., passe près de St-Quentin, puis entre dans le dép. de la Somme, arrose Ham, Péronne, Bray, Corbie, Amiens, Picquigny, Abbeville, et tombe dans la Manche entre St-Valéry et le Crotoy, après un cours de 200 kil. Beaucoup de marais sur ses bords ; navigation difficile, ce qui a nécessité l'ouverture d'un canal latéral connu sous le nom de Canal de la Somme. Le canal de St-Quentin, qui suit le cours supérieur de cette rivière, la réunit à l'Oise et à l'Escaut.

SOMME (dép. de la), dép. maritime de la France, sur la Manche, entre ceux du Pas-de-Calais au N., de la Seine-Inf. à l'O., de l'Oise au S., de l'Aisne a l'E. : 6045 kil. carr. : 572 646 hab. ; ch-l., Amiens. Il est formé d'une grande partie de la Picardie (Amiénois, Ponthieu, Santerre) et d'une petite portion de l'Artois. Sol plat, traversé par la Somme, arrosé en outre par la Celle et la Noye. Grès à paver; pierre de taille, craie, argile à potier, beaucoup de tourbe. Peu de pâturages naturels, nombreuses prairies artificielles; céréales, houblon, plantes oléagineuses, lin, chanvre, pommes à cidre. Gros et menu bétail, chevaux, abeilles; pêche abondante. Beaucoup d'industrie : toile, tissus de coton et de poil de chèvre; velours, escot, alépines, satins turcs, piqués de laine; sucre de betterave, savon, acides minéraux; blanchisseries, teintureries, tanneries, etc.; pâtés et autres comestibles. Commerce de cabotage, armements pour l'Amérique (surtout par le port de St-Valéry). — Ce dép. a 6 arr. (Amiens, Péronne, Abbeville, Doulens, Montdidier), 41 cant., 832 comm.; il appartient à la 3e division militaire, a une cour impér. et un évêché à Amiens.

SOMME (les Villes de la). On nomma ainsi au XVe s. certaines places qui défendaient le cours de la Somme et que, par le traité d'Arras (1435), Charles VII engagea au duc de Bourgogne, Philippe le Bon; ces villes étaient Péronne, Corbie, Amiens, Abbeville, Roye. Louis XI les recouvra en 1477, après la mort de Charles le Téméraire.