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SOURNIA, ch.-l. de cant. (Pyrénées-Orient.), à 13 kil. N. de Prades; 957 hab.

SOUROUGA, grande v. du Japon, ch.-l. de prov., dans l'île de Niphon, sur la côte S., à 155 kil. S. O. d'Yédo. On lui a donné 600 000 hab.

SOUS, ruines qu'on trouve en Perse (Khousistan), et qui contiennent un espace de 15 à 16 kil., près de Desfoul. On croit qu'elles occupent l'emplacement de l'anc. Suse ou bien d’Elymaïs.

SOUS, v. et pays d'Afrique. V. SUS.

SOUSA ou SOUSSE, Adrumetum, v. de l'État de Tunis, sur la Méditerranée, à 110 k. S. E. de Tunis; Rade, mais pas de port. Trois châteaux forts, vaste mosquée; chemin de fer, télégraphe électrique. Huile, savon; commerce important, fait surtout par navires français. Consulat français.

SOUSAM-ADASSI, nom turc de Samos.

SOUSTONS, ch.-l. de c. (Landes), à 27 kil. N. O. de Dax ; 3285 hab. Commerce de bois et de résines.

SOUTCHAVA, ville de Galicie (Czernovicz), à 45 k. S. S. E. de Czernovicz, sur la Soutchava (affluent du Séreth) ;6000 hab. Beaucoup de ruines. Commerce avec la Transylvanie et la Moldavie. — Jadis plus grande et séjour des princes de Moldavie.

SOU-TCHEOU-FOU, grande v. de Chine, ch.-l. de dép. de Kiang-sou, sur le Canal impérial, par 31° 23' lat. N., 118° 8' long. E., au S. E. de Nan-king ; 250 000 hab. Elle est coupée par un grand nombre de canaux, ce qui l'a fait nommer la Venise chinoise. Beaux temples ; tour à 7 étages; arcs de triomphe; brocarts, broderies, imprimeries, etc. Grand entrepôt du commerce avec l'étranger. Cette ville a été prise et pillée en 1858 ; par les Taëpings, reprise en 1864 par les troupes impériales. Environs délicieux, qui ont fait surnommer ce pays le Paradis terrestre; c'est le séjour habituel d'une foule de riches.

SOUTERRAINE (la). V. LA SOUTERRAINE.

SOUTHAMPTON, jadis Hanton, en latin Clausentum, v. et port d'Angleterre (Hampshire), à 17 kil. S. O. de Winchester, dans une presqu'île, à l'embouchure de l'Itchin et du Test dans la Manche; 35 000 h. Anciens monuments; belles églises; chemin de fer pour Londres. Chantiers de construction, peu d'industrie; commerce maritime actif; bateaux à vapeur pour le Havre; bains de mer. — Bâtie par les Romains, elle devint importante sous les Saxons; elle fut envahie et pillée en 1339 par une flotte française. Cette ville a donné son nom au comté de Southampton ou Hampshire, quoiqu'elle n'en soit pas le chef-lieu.

SOUTHAMPTON (Comté de). V. HAMPSHIRE.

SOUTHERN (Thomas), poëte anglais, né en 1660 à Dublin, m. à Westminster en 1746, étudia un peu les lois, puis servit comme enseigne, revint à Londres après la paix et fit des pièces de théâtre qui lui valurent réputation et fortune. Ses Œuvres (recueillies en 1735, 2 vol. in-12) se composent surtout de comédies et de drames : on y remarque l’Excuse des femmes; le Fatal mariage; Oroonoko ou l’Esclave royal, pièces où l'on trouve, avec un style élégant, le talent de créer et de développer les caractères.

SOUTHEY (Robert), poëte anglais de l'école des Lakistes, né en 1774 à Bristol, mort en 1843, professa d'abord des opinions démocratiques, et débuta par un drame révolutionnaire, Wat Tyler; obtint en 1801 une place de secrétaire du chancelier de l'échiquier d'Irlande et devint dès lors ardent tory; fut proclamé en 1813 poëte lauréat, et put depuis se livrer tout entier à ses goûts littéraires. Il se retira à Keswick, dans le Cumberland, près des beaux lacs de ce pays qu'il célébra dans ses poésies; dans ses dernières années, il tomba en démence. Southey a écrit avec un égal succès en vers et en prose. Ses œuvres en vers se composent de poëmes : Jeanne d'Arc, 1796; Thalaba, 1803; Madoc, fondé sur une légende galloise, 1805 ; la Malédiction de Kehama, 1811; Roderic, le dernier des Goths, 1814, œuvre remarquable par la couleur locale ; de contes, enfin de ballades, genre dans lequel il excellait : on connaît surtout la Jeune fille d'Auberge, la Sorcière de Berkeley, St-Gualbert. Ses poésies se recommandent par le goût et l'élégance plus que par l'imagination. Parmi ses écrits en prose, on cite les Histoires du Brésil, — de la Guerre de la Péninsule, — des Indes occidentales, — de la Marine anglaise; les biographies de Nelson, de Wesley, etc. On lui reproche d'avoir plus d'une fois fait de l'histoire un roman. Plusieurs de ses écrits ont été traduits: Roderic, par Bruguières de Sorsum, 1820; l’Hist. de la Péninsule, par Lardier, 1828. Son fils a publié ses Mémoires et sa Correspondance, 1848-50.

SOUTHWARK, faubourg de Londres, dans la partie S. de cette ville, sur la r. dr. de la Tamise; 80 000 hab. Grand commerce maritime ; beaucoup d'usines et de fabriques. Southwark formait d'abord une ville à part : quoique jointe à Londres auj., elle appartient au comté de Surrey (tandis que Londres est dans le comté de Middlesex).

SOUTHWOLD, v. et port d'Angleterre (Suffolk), à l'embouch. de la Blythe, à 23 kil. S. de Yarmouth; 2000 hab. Bains de mer, marais salants. Dans la baie de Southwold eurent lieu deux rencontres navales entre les Anglais et les Hollandais (1666 et 1672).

SOUVAROV (Alexis Vasiliévitch, comte), général russe, né en 1729 ou 1730 en Finlande selon les uns, dans l'Ukraine selon les autres, entra au service comme simple soldat, se distingua dans la guerre de Sept ans et fut après cette guerre nommé colonel, commanda l'assaut de Cracovie en 1768, vainquit l'armée polonaise à Stralovitz et sur plusieurs autres points (1768-72), battit les Turcs en 1773, eut part à la victoire de Kosludje (1774), soumit les Tartares Nogaïs de la Crimée (1782), reçut les titres de général en chef et de gouverneur de Crimée, commanda un corps dans la guerre commencée en 1788 contre la Porte, se distingua à Kinbourn, à Otchakov, gagna, avec le concours du prince de Cobourg (1789), les bat. de Fokchani et de Martinestié sur le Rimnik, et prit Ismaïlov (1790), dont il massacra les habitants. Envoyé contre les Polonais, il battit Kosciusko à Maciéjovice, fit un carnage effroyable des habitants de Praga, faubourg de Varsovie, puis entra dans Varsovie même (1794), et reçut en récompense de Catherine II le titre de feld-maréchal, avec des terres considérables. Après trois années de repos, il fut envoyé comme généralissime en Italie avec 30 000 Russes, obtint un avantage sur les Français à Cassano (avril 1799), força Macdonald à la retraite après un combat de 3 jours sur la Trébie (juin), et remporta la victoire de Novi sur Joubert (août), mais il fut enfin refoulé par Masséna. Rappelé en Russie par Paul I, il ne trouva point à St-Pétersbourg l'accueil triomphal sur lequel il comptait; il mourut peu après mécontent et en disgrâce (1800). Les Russes lui donnent les surnoms de Rimnikski (à cause de sa victoire à Martinestié sur le Rimnik) et d’Italiski (en mémoire de sa campagne d'Italie). Une statue lui a été élevée sur le Champ de Mars de St-Pétersbourg. Une Vie de Souvarov tracée par lui-même, d'après ses lettres et ses écrits, a été publiée par Serge Glinka, Moscou, 1819.

SOUVESTRE (Émile), littérateur, né à Morlaix en 1806, m. en 1854, était d'une famille de marins bretons. Après avoir été commis de librairie, maître de pension à Nantes, régent de rhétorique à Mulhouse, professeur à l'École d'administration en 1848, il se consacra tout entier aux lettres. Il s'est surtout exercé dans le roman : la plupart de ses compositions ont été inspirées par le souvenir et l'amour de la Bretagne. On peut citer le Foyer Breton, les Scènes de la Chouannerie, et surtout les Derniers Bretons, où s'entremêlent les paysages, les traditions populaires et les poésies nationales. Il a aussi travaillé pour le théâtre ; son œuvre principale en ce genre est Riche et pauvre, drame en 5 actes, 1837. Souvestre manque parfois d'invention et d'originalité; mais entre ses mains le roman et la nouvelle ont toujours