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un caractère moral: son Philosophe sous les toits a mérité d'être couronné par l'Académie française.

SOUVIGNY, ch.-l. de c. (Allier), à 15 kil. S. O. de Moulins; 2805 hab. Église gothique (où sont les tombeaux des anciens sires de Bourbon). Anc. prieuré de Bénédictins, fondé par Aymar, 1re sire de Bourbon. C'est en ce lieu que Charlemagne fit ses premières armes en combattant le duc d'Aquitaine.

SOUVIGNY (Ch. SOREL, sieur de). V. SOREL.

SOUVRÉ (Gilles de), marquis de Courtanvaux, né en 1540, m. en 1624, suivit en Pologne le duc d'Anjou (Henri III), fut à son retour nommé grand maître de la garde-robe, puis capitaine du château de Vincennes. Il refusa de participer à l'assassinat du duc de Montmorency projeté par Catherine de Médicis, reconnut un des premiers les droits de Henri IV, qui le choisit plus tard pour gouverneur du Dauphin, et obtint en 1613 le bâton de maréchal de France.

SOUZA, v. de Portugal (Minho), à 20 kil. E. de Porto; 4000 hab. Titre de comté.

SOUZA (Manoel DE FARIA y). V. FARIA.

SOUZA-BOTELHO (Jos. Marie, baron), littérateur portugais, né en 1758 à Oporto, mort en 1825, était fils d'un gouverneur de la prov. de St-Paul au Brésil. Il fut envoyé comme plénipotentiaire en Suède (1791), en Danemark (1795), en France (1802), et quitta les affaires en 1805 pour se livrer exclusivement aux lettres. On lui doit une magnifique édition des Lusiades, Paris, 1817, in-4 (avec fig. de Girard), et une trad. en portugais des Lettres portugaises, Paris, 1824. Il avait épousé en 1802 Mme de Flahaut, qui suit.

SOUZA (Adèle FILLEUL, baronne de), née à Paris en 1760, m. en 1836, fut mariée fort jeune au comte de Flahaut, qui périt sur l'échafaud en 1793, lui laissant un fils (le comte de Flahaut, depuis pair de France et sénateur), se réfugia à l'étranger et y publia quelques romans pleins de charme; revint en France sous le Consulat, y épousa en secondes noces le baron de Souza-Botelho (1802), et se rattacha à la nouvelle cour. Ses romans parurent presque tous sous son premier nom de comtesse de Flahaut. Les principaux sont : Adèle de Sénanges (1794), Émilie et Adolphe (1799), Charles et Marie (1801), Eugène de Rothelin (1808), la Comtesse de Fargy (1823). Ils se font remarquer par une simplicité élégante et pleine de grâce, par la délicatesse du sentiment et la connaissance des parties les plus intimes du cœur humain; l'auteur y peint surtout les classes élevées de la société. Ses Œuvres ont été réunies en 1822, 6 vol. in-8; il en a paru un choix en 1840, 1 vol. in-12.

SOUZDAL, v. de Russie (Vladimir), sur la Kamanka, à 36 kil. N. de Vladimir; 3000 h. Citadelle, vieux palais des archevêques de Vladimir, etc. Jadis titre d'une principauté, qui formait un des apanages des princes russes de la maison de Rurick, et qui comprenait les gouvts actuels de Vladimir, Nijnéi-Novogorod, Moscou et quelques autres vers l'E. Il en est fait mention dès la mort d'Iaroslav I (1054). Méconnaissant la suzeraineté de Kiev, André I Bogolioubski, prince de Souzdal, érigea cette principauté en grand-principat en 1167; par suite de l'invasion des Mongols et de la ruine de Kiev, ce grand-principat devint en fait l’État prédominant de la Russie, sous le nom de grand-duché de Moscou. Mais plusieurs fois les grands-ducs détachèrent la principauté proprement dite comme nouvel apanage. Elle fut réincorporée pour toujours au grand-duché en 1392 par Vasili II.

SOVANA ou SOANA, Suanum, v. de Toscane, à 94 k. S. de Sienne. Évêché. Patrie du pape Grégoire VII. Restes d'une nécropole étrusque.

SOZOMÈNE (Hermias), historien grec, né en Palestine au commencement du Ve s., fut avocat à Constantinople. Il composa une Histoire ecclésiastique en 9 liv., qui va de 324 à 439, et un Abrégé d'histoire depuis l'ascension de J.-C. jusqu'à la mort de Licinius en 323. Nous n'avons plus que le premier de ces ouvrages (dans les Historici græci de Rob. Estienne, Paris, 1544, et dans la Byzantine; il a été publié à part en 1860, à Londres, par R. Hussey); l'auteur s'y montre assez bon écrivain, mais mauvais critique. L’Hist. ecclésiastique a été en partie trad. en français par le président Cousin. C'est à tort qu'on attribue à Sozomène l’Irrisio gentilium, qui porte le nom d'Hermias.

SOZOPOLIS, v. de l'anc. Thrace, auj. Sizéboli.

SPA, Aquæ Spadanæ, bg de Belgique (Liége), à 24 kil. S. E. de Liège, dans une vallée de la Wèse; 3600 hab. Très-bien bâtie (depuis l'incendie de 1807). Chemin de fer. Eaux ferrugineuses froides célèbres, découvertes au XIIIe s., qui attirent tous les ans 2 ou 3000 étrangers de distinction ; on en expédie de grandes quantités à l'étranger. On fait à Spa des ouvrages en bois vernissé et en fer-blanc peint dits boîtes de Spa. — Le bourg a été bâti en 1327.

SPADA (Leonello), peintre, né à Bologne en 1576, m. en 1622, élève des Carraches, se distingue par un coloris vrai, par son originalité, sa hardiesse et par le relief dans le clair-obscur. Ses principales œuvres sont un S. Jérôme, à Parme, Suzanne au bain et l’Enfant prodigue, à Modène, le Martyre de S. Christophe et le Retour de l'Enfant prodigue, au Louvre.

SPAGNUOLI (BATTISTA), poëte. V. BATTISTA.

SPAHIS ou SIPAHIS, corps de cavalerie légère institué originairement en Turquie par Amurat I. On a donné ce nom dans notre armée d'Afrique à des cavaliers indigènes organisés à la française.

SPALATRO, Spalatum et Salone, v. et port des États autrichiens (Dalmatie), ch.-l. de cercle, sur un golfe de l'Adriatique, à 165 kil. E. S. E. de Zara; 16 000 h. Archevêché, fondé en 650, et dont le titulaire est primat de Dalmatie et Croatie; séminaire, gymnase, école normale. Nombreux édifices qui faisaient partie du palais de Dioclétien à Salone; cathédrale, qui était jadis un temple de Diane; baptistère (ancien temple d'Esculape). Lainages, soieries, rosoglio. Pêche active, grand commerce en vin, blé, figues, laines, suif, cire, rosoglio. Eaux thermales sulfureuses. — Spalatro doit son origine au palais construit en 303 à Salone par Dioclétien; elle n'occupe qu'une partie de l'emplacement de l'ancienne Salone, dont on voit les ruines aux environs.

SPALDING (Joachim), prédicateur, né en 1714 à Triebsess dans la Pomeranie suédoise, m. en 1804, fut d'abord précepteur particulier, devint en 1746 secrétaire de légation de l'envoyé de Suède à Berlin, puis remplit las fonctions de pasteur à Lassahn (Poméranie), et finit par être membre du consistoire et 1er pasteur de l'église de St-Nicolas de Berlin (1764). On a de lui ses Sermons (Berlin, 1765 et 1784), qui sont classiques en Allemagne; la Destination de l'homme, 1748, qui est le principal fondement de sa réputation, et quelques autres ouvrages. — George Spalding, son fils, philologue, 1762-1811, fut instituteur des enfants du prince Ferdinand de Prusse, professeur au gymnase de Berlin, conseiller au ministère de l'instruction publique, et membre de l'Académie de Berlin pour la classe historique. Il est connu par une excellente édition de Quintilien, Leipsick, 1798-1816, 4 vol. in-8.

SPALLANZANI (Lazare), naturaliste, né en 1729 à Scandiano, m. en 1799, étudia successivement les langues savantes, le droit, les mathématiques et les sciences physiques, devint professeur de logique et de littérature grecque à Reggio (1754), puis à Modène (1760), obtint en 1770 la chaire d'histoire naturelle de Pavie, avec la direction du musée, explora de 1779 à 1788 la Méditerranée, l'Italie, les monts Euganéens, l'Adriatique, l'Archipel, Corfou, Cérigo, Constantinople, la Roumélie, le Vésuve, l'Etna, les îles Éoliennes, et rassembla ainsi grand nombre d'objets d'histoire naturelle, qui donnèrent une face nouvelle au musée de Pavie. On lui doit uns infinité de découvertes, de recherches aussi originales que fécondes; elles roulent principalement sur la circulation du sang, la digestion, la génération (il admet